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Titre : Corrélations psycho-sexuelles / par Silvio Venturi,...
Auteur : Venturi, Silvio (1850-1900?). Auteur du texte
Éditeur : A. Storck (Lyon)
Éditeur : Masson (Paris)
Date d'édition : 1899
Sujet : Malades mentaux
Sujet : Troubles sexuels
Type : monographie imprimée
Langue : français
Format : 1 vol. (VI-432 p.) ; in-8
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Description : Collection : Bibliothèque de criminologie ; XVIII
Description : Collection : Bibliothèque de criminologie ; XVIII
Droits : domaine public
Identifiant : ark:/12148/bpt6k772208
Source : Bibliothèque H. Ey. C.H. de Sainte-Anne, 722-137
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb315564030
Provenance : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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,1 PSYCHO-SEXUELLES
COBttELATtONS
BIBLIOTHÈQUE DE CRIMINOLOGIE XVM
PSYCHO-SEXUELLES~
MMo<;tt) en chef du asitu jnwinciot de CatanMi'o, & GMfatt'o Rt'')Htt''a))t'!n')'itttent«3)tet)
A. STOMCK et C". ÉMtMtts M, Rue de t'tMte! de.Vi!!e
COMËLATMNS~
PAn
SUvio VENTURI
LYON
MASSON pt C". ÉBtieuxs .s t20, Boulevard SaiMt-CetnMin
1899
PARIS
Ce tivre a son origine dans celui qui fut publié par moi en 1892, en langue italienne, chez l'éditeur Bocca, à Turin, avec un titre dt8etent(ZM ZM~~a/MMM/M~cAoM.CM~M, ~aM la vie </M /M<if<M~MN dans fA~O~C des sociétés). La présente édition française porte un autre titre, car non seulemeut elle est additionnée, dans ses parties reproduites, de pensées nouvelles et de nouveaux <aita, observés par d'autres auteurs et par moi-même, mais encore, elle se trouve aHégée d'une des trois parties qui composaient l'édition italienne, augmentée de quatre nouveaux chapitres, tandis que d'autres se trouvent abrégea ou déptacés. En outre, la conception affirmée dans !<) nouveaux chapitres a donné une direction en
PRÉFACE
parttc nouvelle, et, quant au reste, plus précise, dans toute la seconde partie, ou le besoin d'une coordination se faisait sentir. Je puis donc dire que je présente au public français, dans ce livre, une conception M~w, provenant de celle qui a donne lieu au livre italien.
J'ai regretté d'en devoir supprimer la troisième partie (<~f<~<WM A/~o~MM de critique AMFo~y«<'), que j'estimais plus que les précédentes, justement parce qu'elle constituait l'application à la société de mes pensées sur les dégénérescences et les variations psycho-sexuettcs étudiées sur l'individu.
Mais le nouvel ordre des idées, issues du premier tivre, et spéciatentent développées dans tes chapitres intitulés ZcN<M<~M<<M~ << m'a arrêté J'étais obligé de tnodiner en grande partie la structure et aussi le sujet de cette troisième partie, et de l'amplifier tellement que te livre serait devenu trop volumineux, et aurait épouvanté le lecteur. Je me propose de la publier A part, ai ce volume, qui ta précède, recevait du publie français un accueil favorable.
J'ai intituté ce tivre C'M'wM /M~<NM'w~<~ à cause des nouvettcs idées que j'y dévetoppe et qui maintiennent le rapport des phénomènes psychiques et sexuetsa un point de vue plus ample et plus expressif. Je dirais, en répétant en peu de mots ce que j'ai dit dans la préface de l'édition italienne, que ce livre est un combat contre les concepts de ta vieitte Psychiatrie, qui considère homme malade en tut-même, sans
rapports sufnsants avec le milieu social dans tequet it vit, et avec des visées offensives et défensives qu'il prétend réatiscr, par rapport aux trois directions de ta vie, végétative, psychique et sexuelle. Je porte la même accusation contre t'Ecote d'anthropologie criminelle italienne, qui considère le criminel et le génie comme autant capita Mo~«< sans rapport suffisant avec ce qu'ils sont destinés à accomplir dans le'milieu social et dans l'époque historique où ils vivent, avec les buts o't ils tendent, et avec les innuences qu'ils subissent. En un mot, je -donne !cs lignes générâtes d'une /~cA~«' ~AowM~ ~ocA~, car j'estime que la folie est une altération des capacités ou des fonctions psycho-sociologiques, alors qu'aucun autre genre de nmtadie, qui n'aurait pas pour effet d'ahérër tes rapports de l'individu en tant que sociaux, ne mériterait pas le nom de folie. La folie est donc attération des fleurs et des fruits de l'arbre humain, alors que, au-dessus d'elle, il y a la série des altérations qui troublent t<*s nécessités de la vie anatomique et physiotogique et de la psychologie individuel te.
Un second objectif de ce travail, et qui forme l'arête principale de sa structure, c'est celui qui consiste à mettre en rapport les altérations et les variations de la vie psychologique avec celles de la vie sexuelle qui, à divers degrés de mesure, correspondent par des directions paraltètes, dont l'une reflète tes variations primordiales de l'autre, en un continuel échange. La vie psychique représente la vie de l'individu, limitée entre la naissance et tu
mort; la vie scxuette, celle de l'espèce, qui se perpétue par elle. La conception de ce retentissement constant des deux ordres de fonctions répond au rapport nécessaire entre la vie de chaque individu et celle de la série génerative qui représente l'espèce.
L'étude des maladies mentales relève donc en grande partie de celle des maladies sociales et l'étude dé l'individu en particulier, dans ses rapports de fonction avec la société dans laquelle il vit, donne la été qui permet de comprendre la physiologie du corps social tout entier.
Je réctame l'attention des lecteurs pour les chapitres consacrés aux (w~~<~«' aux f/<y«o~a et aux ~!MM.T, que je comprends autrement que les auteurs d'anthropologie et de sociologie et surtout que l'École de Lombroso; celui-ci, à part le mérite d'avoir donné une impulsion nouvelle et féconde it l'étude de t'homme crimine! et géniat. s'est arrêté au point de leur étude individuettc. Je crois aussi que l'anthropologie doit être un chapitre de t'histoire naturelle et l'homme criminel et génial deux produits de l'énergie biologique.
Le deuxième chapitre de la deuxième partie de ce livre (~M~W tles tWW~V.9 ~M~/S <W~<' ~MH~ /<'ww~) considère la femme dans ses caractéristiques psycho-physiques en rapport avec son origine zoologique et, écartant te concept vulgaire de sa provenance d'un état d'arrêt de développement, lui assigne une origine propre qui en explique tes caractères spécinques.
J'espère avec confiance que mon tivre sera accueilli par le pubtic français avec une courtoise attention. Et j'espère que, par le moyen de sa belle langue, par sa culture, par l'influence que son esprit exerce dans te monde cultivé, mes idées sur le rôle de la Psychiatrie et de la Sociologie positive seront discutées et peut-être admises,
En ttatie, mon tivre fut accueilli par le publie de deux façons. Le public cultivé, de magistrats, d'avocats, de sociologues, de lettrés et de médecins indépendants lui a fait dès le début un accueil sympathique; l'autre, le public restreint, envieux, mesquin et timide des spécialistes doctrinaires ne s'est point prononcé il en a ressenti, sans doute, cet effet que fait sur t'âme des vieillards, des prêtres et des femmes toute chose nouvelle qui menace d'insinuer des soupçons sur l'infaillible valeur des dogmes publiés ou professés pat les pontifes des coteries sco.lastiques, et ils ont décidé d'en éteindre le bruit par ic silence. La science devenue doctrine est un privilège professionnel et craint tes changements et les révolutions.
.Tout cela n'a pas empêché, cependant, que ma doctrine sur la signification biologique du génie n'ait été acceptée par quelques-uns de ces hommes illustres, sans déclarer ma paternité et sous l'apparence qu'elle était de leur fabrique.
Je faia appel au nombreux public des aliénistes français qui héritèrent des premiers maîtres de notre science,
leurs pères, cet esprit serein de cutture et de discussion qui a conduit la psychiatrie & ne jamais s'arrêter auprès d'eux dans son glorieux chemin, malgré les obstactes de pays ou de doctrines, malgré tes intérêts de castes professionnelles.
Professeur StLno VENTURÏ, &epuM <m Parlement ttettcn,
MM<c)nenehefdet'«))epMyfM)ttde CetenMM. t Otfthtco.
Un peut envisagea l'amour comme une fonction dont l'évo. !ution et l'histoire se sont déroulées en suivant la loi de la phHogen~etfappetee aujourd'hui sommairement en quelques points de l'échelle xoobgt~ue par laquelle nous pouvons supposet' avo!r passé. Ses deMti&fM et très t~ceates étapes se retrouvent dans Je d<!veto)<pem<!nt indMdUet de l'homme et se Hxpni daax tesgradat!oo9 des ditTerentes races de t'humaaiM ropandaes la suriFaCe de la terre et di~eremment evotuëos. C'est là Mne façon d'~nvisagot' i'amuur )out à fait difTëretite de celle dM poète ou du t'ontancie)' néanmoins, elle peut ne pas être moins fécondé en enseignement!) ft eh ventés. En même temps, si elle nsqn'' de nous fait'e perdre de. nombteusos et vteiHes sources de poésie, ettp peut aussi nous amener à en découvrit' de nonveUes.
Ha<'ttei a trouve que i'ontogenëseeat une rapide técapitutation de la philogenèse. Aucune conception de science biologique, apt~s cette du transformisme Lamarkien, de t'ëvotxtion Spencêriehne et de ta sélection Darwinienne, ne fui plus large que ceUe-ci et plus apte à faire nattre une plus grande proportion d'aperçus découlant naturcHement de ces hautes hypothèses. Par cette manière de voir, tes arrêts de devetoppement de t'individu marquent et nxont des caractères organiques et fonctionner qui appartiennent à des générations antérieures et, par 8. VBitYfM. <
CHAPITRE PREMIER
La fonction
sexueUc
analogie, & des périodes du développement fuetat de l'individu, tuut en admettant qu'ils répondent & des conditions qui se rapportent & des types préhumains ou, en remontant plus en arrière encore, aux caractères d'animaux dont tes traces de parenté ne sont plus apparentes. Sans d!ra que des erreurs pratiques se produisent par la fréquente application d'une telle hypothèse dans ta clinique anthropologique, spéciatement parce que l'on n'est pas assez guidé par l'autre grande loi de t'évotution biologique qui s'appelle la corrdlation ~M ~o~eweM~ admettant aussi que nous négligeons d'autres lois encore qui régissent les interférences qui guident ou modiMent l'évolution même, spécialement en ce qui concerne le mitieu néanmoins t'hypoth~e d'Haeket explique pour ainsi dire ta génération des organeN et des fonctions, et elle est le fondement le plus certain de la signification physiologique des uns et des autres. Dans des cas particuliers et fort simples un peut affirmer grâce il elle qu'il est aisé de reconnaître un arrct dans le dév&toppement, do deter<n!ner son époque et ses rapports, aussi bien que t'heure sur un cadran dont le mur sur lequel il est fixé a été ébràntë par un tremblement de tert'< Une pareille découverte mise au jour, nous montre la physiologie humaine dérivant en fait de t'embryotogieet de ta physiologie comparée. Ette nous fait voir en mocM temps comment les. fonctions psychologiques sont étudiées dans teur évolution, dans tes mêmes conditions que les fonctions p~e~'MM (Sorgi, Romanes). Ces dernières se sont, dans les différentes espèces d'organisation supérieure, de piusenptus spirituatisêes, suivant que les besoins de ta défense se présentaient dans des conditions plus ou moins psychiques, et que cette défense devait réagir contre des difficultés d'un ordre moins grossier.
Il advient précisément que los fonctions nous apparaissent à peupr~schexi'individuen même temps qu'a lieu t'ovoiution des organea correspondants qui leur servent de base. Nous pouvons observer le passage d'une forme anatomique à une autre côrrétative aux fohctiona qui ont commencé a s'exercer dans les générations correspondantes. Celles-ci ont ainsi une sorte de jeunesse, s'accroissent et arrivent chez le même individu à leur entier développement. C'est pourquoi d'après la succès-
sion des formes de transitions anatomiques nous déterminerons t'efoque du développement d'un individu et pourrons m6me remonter à des générations do beaucoup antérieures aux anthropoïdes, tandis que, en dehors de la race humaine, nous voyons rarement les fonctions se (!xer aux organes correspondants. En générât cela provient de co que la transformation dos organes.des fonctions, dans h voie du développement individuel, se fait d'autant plus rapidement qu'elle se rapproche davantage des premières périodes de cette transformation; d'où résulte que de certaines périodes pcme'tt subsister des éléments d'organes incapables de fonctionner.
L'amour, qui prépare et fixe chez l'individu les moyens et les conditions de reproduction do t'cspece, est une fonction qui ne prend son ossort que parmi les dernières, dans ta voie du développement individuel la respiration, la locomotion, la préhension, ttt sensibilité spëcinque apparaissent a des époques. antérieures, peu de temps t'une après l'autre (Pore!!). Chez l'individu les fonctions prennent naissance selon la nature et t'importance quelles doivent avoir pendant tout le cours de l'existence en passant par une jeunesse qui mûrit de plus en plus, pour arriver aux conditions d'énergie et do stabilité qui sont interrompues par la période fatale de l'évolution. Nous devons donc procéder à rebours pour écrire l'histoire entière de l'amour, c'est-à-dire que nous ferons dos recherches dana l'espèce' et non dans l'individu. Ëlto peut être, dans la même espèce, découverte depuis son origine, avant que l'amour devienne pour la plus grande part un phénomène psychique, ainsi que cela a lieu chez les animaux d'organisation supérieure ou moyenne, c'est-à-dire avant que ce soit l'amour proprement dit, mais une fonction organique inconsciente, générative, ou plus simplement encore lorsqu'elle est peut-être le résultat d'actions fermentatives dans une substance amorphe comme le <6<M~<MM. La fonction de l'amour, aussitôt qu'elle apparaît chez l'individu, alors homme accompli, a une forme très voisine de celle a laquetle arrive son entier développement. Voyons comment cette fonction de l'amour apparaît et par quels échelons elle parvient à tout son développement. Certains auteurs parlent de précocité sexuelle ohezdes enfants,
qui est toujours le produit de maladies heredttaiKs. Mare cite l'exemple de jeanes enfanta de quatre ans corrompas et naMtopbateurs. Pere~, Arreat. Xota. FoassagnvM citent à leur tour des exemptes de tendances sexuelles che~des enfants des deux sexes â~e~ de trois à sept ans. Mai~ ces exemples dépendent p!aMt de la pathologie, je dirai plus, ils sont des monstraosites. Ceox-ci, ainsi que le prétendent Lambfoso et Charcot, soat tes eandidats à la criminalité et à la folie. D aprea ces savants, tous tM amoojrs acoftNaax et monstrueux, ainsi que toutes les teadances crimice!!e$ qui les accompagnent ûu tes précédent, puisent leur source dans le premier âge.
Les érections de ia verge qui ont lieu quelquefois eaM des enfants &géa seulement de que!qaes mois. mais beaucoup plus souvent chez des enfants délicats. n'indiquent nullement un fait d ordre scxueL Kt!e! expncaent ordinairement la formation d'une fonction spécial à cet organe en tui'm~me.e'Mt-di~c coma<e corps érectile, et cette focctiot! propre ex<uMve. amené prechëtïtcnt une ereetion êner~iqae. Là sans considérer qu'une pareille fonction fasse partie intégrante de !'ease<nMe dp ce!!<~ qui constituent la fonction entière de l'amour, fonction qui prépare, bifn entendu, et fournit tes moyens pour ta reproduction de rMpec< Xaus pouvons lui eoatparer la fonction K'!aiive aux tevres, qui en enet a*ant de servir au baiser. lequel occupe une grande ptace dans l'amour, ont des attributions partiCM!ièrea, une fonction propre à !eur évolution, je veux dire !a parole, la succion, etc. L'amotjr, fonction complexe, s'exerce par !e moyen d'organes multiples, de nombreuses fonctions Mée~ intimement avec elle, mais ëvotuant séparément, dans des directions particuliéres pour leur attribution spéciale et devenant en m~me temps, tes unes et les autres, propres au but amoureux, sans avoir changé par eHea-m~mes de nature. Toutefois, dans le nombre des organes coopérant à la reproduction il y en a qui sont plus nécessaires t~9 uns que tes autres, et alors leur fonction se rapproche davantage de ce qui constitue rée<lement i acte sexuel.
C'eat dans l'adolescent que nout rencontrons tes premiers vrais symptômes dé l'amour considéré comme (onction de )repMduction et pris comme phénomène psychique correspondant.
II fait son apparition avec t'onanisme, lequel ordinairement se prolonge dans la voie pbysiotogique, en se modinant. ainsi que nous te verrons tout à ~heure. jusqu'à la jeunesse. et se continue souvent en grande partie pendant ceHe-ci. qu'ette soit chez tes diuerents individus ptus ou moins pr~oce uu retardée. L'onanisme dans la première adolescence commence par être un acte agréante, qui a son origine, mais ~ous une forme t'~ut & fait élémentaire, dans t enfance même. Cette-ci trouve ta cause du ~taisir. non dans des images érotiques distinctes, amqueHes il correspond, mais plutôt dans la satisfaction d'un besoin organique inconnu et indéterminé, mais de nature certainement sexuelle. Ce besoin apparatt à une conscience tMgeoue comme une source de plaisirs physiques ayant beaucoup d'analogie avec celui qui provient de t att')uchem'*nt sur une certaine surface cutanée, douéf d'unf Mnsibitite exquise. Un tel p!aisirs'accro!tde p!u" en ptu& avec ta r~p~tition et le temps, souvent même par t'attrait du fruit dfi~mdu qui ajonte un plaisir moral et le fait apprécier et rechercher en raison directe des difticuttes qui lui sont créées. !t s'augmente encore ~r tTnsttnïsancp de la force révulsive qui existe dans {'exercice des autres principes de t activité nerveux.
Cet onanisme de la première adolescence renferme l'embryon de ce que doit .être plus tard ra<nour nu plaisir du corps et de l'esprit, auquel succède le soulagement d <in besoin, un désir envieux, émotif, t'appreciation intense de l'attrait que possède la chose recherchée et défendue. le tout sous l'apparence d'un dévetoppement altruiste pouvant pr~etttef toutes tes formes de la générosité et qui, au contraire, n'est qu'une satisfaction personnelle dans une période de besoin irrésistib!e.
Le jeune homme,en suite de ~éducation qu'ita reçue et du milieu dans lequel it vit. se met. pour soulager tes besoins naissants de la sexuattté, à t'abri de la connaissance d'autrui, et procède comme s'i! rompait avec sa propre conscience qui le châtie par l'idée de mal faire et te danger de la honte. Au fur et à mesure que le sentiment sexuel prend des proportions plus considérables, ta connaissance des choses se rapportant à l'amour fait éclosion chez le jeune homme. Mais cette notion s'acquiert peu à peu, reste confuse et ne donne
qu'une idée fantaisiste de la réalité. Si t'on ne connatt qa'h demi les choses ou phénomènes amoureux, c'est qu'ifs sont voilés par la pudeur, qui est l'inhibition résultant d'influences ataviques, !ë résultat de l'éducation et de la religion qui retiennent le jeune homme dans ses recherches et lui cachent ce qu'il désirerait connaître. D'ou il résulte qu'il voit faux, agrandit et colore les choses par l'imagination, n'ayant & sa disposition qu'une quantité insuffisante de documents réels. A cet égard l'amour solitaire prend des formes tout autres. Le besoin organique inconscient dans la voie de sa satisfaction (qui répond au moment où l'homme peut ~ire fécond puisqu'alors apparaissent en lui tous les éléments du sperme, et que sa virilité se traduit extérieurement par un changement dans le timbre de la voix, par t'éclosion des premiers poits au menton, etc., et que chez la f.'mme commencent les premipres règles indiquant qu'elle est mure alors à la maternité, et que de pair avec l'homme, elle présente des marques extérieurt's, signes manifestes de sa nouvelle existence, comme par exemple le développement des mameHes, la voix plus grave, le maintien plus réservé exigé dans la société, etc.), est guidé par un élément psychique, qui est essentiellement le produit de l'imagination et qui suit un vif dësir de curiosité. Dans ces conditions t'onanisme est un acte sexuel, pouvant être compare au coït comme le r~ve !< la reatitë. En effet, on substitue simplement l'image de la personne avec laquelle s'exercerait le véritable amour, à sa propre vision et & sa possession. Cette substitution no rëpond pas du <out& la réalité, mais, à peine conçue dans l'esprit, elle se multiplie et se colore pour ainsi dire, d'autant plus qu'elle répond davantage au dësir. L'onanisme prend encore de façon intense le caractère d'une véritable hallucination chez l'adolescent qui est au seuil de la jeunesse. La forme qu'it revêt, dépourvue de signes fantastiques, est plus imagée, se rattache plus franchement & la mémoire, a la connaissance directe des choses amoureuses, lui donne un rettot de vraisemblance, et n'appartient plus à la fantaisie. L'onanisme S une pareille période se rapproche psychologiquement de l'acte sexuel vrai. et s'y confond insensiblement. Mais voilà qu'après~ le jeune homme fait tes premières armes
dans le champ de t'amour, et nous verrons do quelle manière. Une impression reçue, fugitive, tég&re, sert de thème aux travaux de l'imagination, qui coordonne une longue suite de sensations. La vue d'un objet réel, appartenant en quoi que ce soit & la femme, sert d'aiguillon et rappélte à l'imagination tout ce dont a besoin l'acte sexuel pour s'accomplir. Ainsi lorsqu'à la suite de maladies, l'onanisme arrivé a ce degré, par un effet de retard dans le développement, ao fixera dans des individus détermines, il aura pour caractéristique, comme l'a déjà signalé Lombroso, l'adoration d'objets plus ou moins intéressants appartenant a la femme et qui seront plus ou moins capables de rappeler ou éveiller l'image de quelque chose de sexué!.
Nous ferons énerver que ce qui est, pour t'adotescent inexpérimenté, une impulsion naturelle et 'une incitation a l'imagination, se trouve être au contraire pour l'onaniste adulte mais, dégénère, ainsi que le fait encore remarqufr Lombroso, t'indice de l'arrêt dans le développement, tant qu'il reste on dehors du temps naturel dans la période des amours de principes imaginaires. et dans le commencement de cette série d'impressions qui chM l'homme à t'etàtnormat provoque l'excitation génésique. Le jeune homme débute dans l'amour avec la femme de son âge comme l'adolescent a débute par l'onanisme. Un tel amour, do la part du jeune homme, c'est une espèce de vanterie de jeunesse, pour anticiper son entrée dans la société chez la jeune BUe, c'ést un véritable caprice et une véritable rébellion contre l'autorité maternelle, pour montrer qu'elle, se sent devenue femme. En vérité, ils sont en dehors dé l'apparence poussés l'un et l'autre par la fonction amoureuse, qui très puissante fait toujours un pas en avant dans la voie de faction, et vise au but naturel qui est la reproduction de t'espace. De suite après t'amourteur vient tout ce poème qui est temeitteur moment de la vie, et qui pourtant tient tout de la fiction et peu de la réalité. Que la personne aimée soit plus ou moins belle, plus ou moins étoignee, qu'elle corresponde plus ou moins avec !e sujet amoureux ou qu'elle n'existe même pas quelquefois, i'amour n'en conserve pas moins toute son ardeur ou pour mieux dire toute son intensité. Il a pour base un
tfa~tB MaSsuet <!<? ~pnS, ~«wn! M:' ~Mo!ea~<~Bt <'osatt&î8n< ~M c&M~ f~t~s' e<tp<ë4a<3m&fe tosfie&!s e<M Mppof&Mt & pecsoao~ ~t~ !.t<pM~è ft <~Kc~sîeai fa <ea~tHneBt <pB"oa 4p.fSŒt~ AsM: B.t R*mBM aimée eat- !st~ms &e~. mj!ota ta p~ Mî~: < ~t &'Mv~ tHsgsaNUB~tS saftact attBdo?MtM ''?* B'e~ pas c~ (pt'~Ic e&t. asa~ te~î~ <pM' t'fnH%]taxtK!Si 'Mg@H!&,
T&ï est t'ascoeF <pï~ pcè~ c6aa~nt. t~sr eux. il ?'< FMB <te i~et et! est Ms~esMQt pfc~tBS <t*!îSi* fita~ai~. La pis-naa M?tv<f a~oe? à un <ï)~:B~ t~ ~a<nt~ <e~ ~n'e~e- atteint SM ~fm~ pïtï:-6 a~ <eHe~-<:i tjsc~ssect $0~ ~s s~ci? "taîp.!e. sût~ M &tîMMie& <i'<KM, oa ba'n' es~~ .m ecovest ~<ax MMS pT~KpKs Ba<ie~ et <~ Ram~o. SMtveat à ace pareiM~ p~fM: !"aMM'Mp~nMc! ~miet e~, eh~ p~fs~naM taaaSNtameaft ~MÏt&fec~ <jsS)ft~m* & rMMs? è t'~M spMftML Sa~ceMM~ïB~at QQ afrive & ram~s~~Qat fa fesS~ Mfpîact srn~ fntpMtaa~ !MiM~M~ p~ eos~M~tb~ < 6nnBïe paraît en ait tacm~c~à aiEt yem 'i& r&ûfïtBM' «Ms <ï<'s Mpeei~ de p&M 'H! ptas <Ë~.<fM'b, !Ma qca!iMs f' p~ Mmes aisse <pïe M~ t~~ttts se tîgssttMBt de tQtsBUt en tmatEt. ~asM ~oc~ ~<oM raaïûttt <~ ~T~tame eamaten~f à ne p~ ê~M a~~ai E<ïèF~ paM<* <p:'N a&Mfve e&ae d'astre ~rtccaM ~îvets <î~~s. <is h<KHt et <i~ !'aj~a& t!m<4~ qa~p-tfat~~tH la S'M~ ~{atS ~~e< naturel <~ '?~e<:r p~pos~~aî~ qa'a[T9tï f.t femaM! aiaï~ em&îe et 8,gFso<iM aos sett~SMat par f~~ê mais eM~?~ p<~ t'tCMgicaiMMt~
L'aicaica~ an ~Î!a de j~aa~~ prend dëei<i~!B~ajt on catM" tère, <Ëfoc$'!M<~ ta!ionn< qm eat tufon~etennEaott ss~g~<ë par le h<"KHB Sf <!?ë*f a'K ÏatBBîf. L'appr&ïatïas e&f~ î<t <entma <i'e Cootes fcs Mtn~tîQas, y œatpft~ r.M&î s<mte!, qct ~c!! paftMaHèfeauînt necfSMtMS &a ~mhtnî? de vie sccM?. cosstitse à ram<îajf une baa~ 6~ft MÎMe.
L'acte s<HnM* M c~nsp~e ~p~<! !s tcana~~ pat !e'tî<~ur(feR'otf des M~nta c'est te b'<! BahK~ de !a ~oettoo Mï~tM~aM~ Cfce &m Patate <~?<nm~ m&fe. ï'~aecr. foaetMn rorgsnisme pour Ftc~ivHa. e~S pacreao à aom entMr et ostafet JéT~bppem~Mt et <~ coaticae a~naadesMot. Apr~a quat il se !mM~tnae, fa~<'aBtt et ps~e paf ks n~aRM p&aae&qtïf pn~ttivem~tît mais sar os e: dt~ffa)!.
t! se pc~BteswM t'~speet. de t'~mouf m~jmet.<u p!o~ tard se substitue à t'amoor sexuel arrivé à saa déeho. La m~M. en eSet~ aimera davantage 9~9 eafaKti; <;ue son mari. et puisera ses ~votattci~ aîMncMf*sd.tn< Mj~faniM~Mt Meunifsect sur kHfehèfe M~.Ct: m~BM amour att~Mte i!?d'*T<a'!opp~, en payant pMs<;oe par ÏM ta~mM panades ~tte E'~tnaaf sexu' c*<t-à"<itM de !'M~. !~Q?t corf<Mpon~ à re~ue o& k~ pe{ib enfants ont leur e&~vet!tfc M~ct teuM ~vjres M~e~. au t<nt{~ p!eta<i~potf uMgiaatM; il ~otac pendant leur adolescence, pour arriver à la forme tracqniHe et pcst~ve, braqu tîs sont parvenus à leur maturité.
La desenp!Km que nous aivan~ faite d& r&moaf depuis sa tt&LsMaee jusqu'à :at o~tart~ et son dë<:tm. et ensuite sa t)'aMf<MOMi!OQ, demande <{He~q<t~ tMiattoo~ cattM de la dt~R'M'cce qui etMie entre ies ({eux ~xe~, diMM FevotatMa ta fonction auooateasf on ttesdra tooj~tn'? compte 'i~s ccndttioas spéciales de la vie, du tattMtt ambiant, de t'edMeattûn~de Ftate!' U~ecM. et de ta positMC iM~itie.
Les pMatfëtes f~nm~ de amonr ch~ la (eenme Mnt aussi celles que t'tmagïnatMQ lui saggèr~ et évoluent & pao près comme chu rhomoM, mais avec cette dtS~r~cee que <ett<~ei subit davantage ~'taSa~nM: de KMuMtion et des pf~Mgés tbMtqces,aM<;B~k elle doit une tat~cstté de pudeur Mnt&ns plus gtande que chez t'homnM. C'est ptmfqttf, chez e! !es penses et t~ t~adiM~es érotiques <'prottwfQt pto$ de retMd. sont ptos ïmagitta! plus lentes dans leur évolution et moins fréquentes aus;t.
C'e~t aussi pour ces motifs qu~ ta femme perd ro~asiton entrer dans la p~fMda <t~ r~mottr sexuel à tieox ior~ptc. comme chez t'homtne, les b~Knn~. de Forgaotsme le feehnMaL LâpetspecM~e d'une f~t!~ tctntame h!sse!a femme d&van*tage Ms~ Femptfede r!aïag)tM.Hoo et de îa faot~sM. De Unaït
on anMQF iso!é, qui par mng d'ane!eonet~ en ce qui s ttait à serait dtCërê et constituerait ntte espèce d'imb<cK!ité sexapUe passag&teou continue; eat'*n<!aat par!oïbëciUttêuae eapaNt~ taféneore due ~M retard ou à t'an'~tda d~eFoppement. En cate*. d~M h péh~de de ramoaF. ee!ut-<! dépend tcajoats plus ebM h feïnme da ~ubje~tif ~t nous ditroB~ même <ht
psychique. !i resserre en elle davantage que chez t'ttomme tes liens de la MeUte spécialement, parce que ï'edtMatton, !a pudeur, les mmurs soeiates limitent à la femme son champ d'action. Aussi il reste toujours & son imagination des r~ves & faire, ou bien de trouver de plus en plus belles et grandes tes qualités de la personne aimtSc, jusqu'à ce q<t'eUe arrive au niveau de t'appettt sexuel, oa bien de méditer s)t)f les joies des amours illégitimes.
iLaJMfefeace <;m existe MMMû entre t'amour de la femme et celui de rhoaune se trouve~ s sa pénodc d~ ma~iotiM, dans te d~air d'avoir des enfanta, besoin qui se fait beaucoup plus sentir che<e!te. (tn trouve encore une différence bien tnarqaee~ et se rapportant a~ deuxième sentiment dont nous avons pafM dans l'amour maternel qui est toujours, on plutôt en général, sacé'neur & !'amoHf paterne!. Dans ce cas, pour bien aaM!r chez l'homme et la femme cette anomalie,il suffira de ne pas onMtef t'inSucoce qu'exercent dans t'etistence morale du p~re d~utKs fonctions qui ont un besoin impëhea<d'evo!ac)~ j'ai nommé les fonctions sociales. Ces dernières t'obligent à clore & peu pf~s dans la suite du mariage le cycle sentimental de la fonction amoureuse. Mme de Staë! a dit que !'amoor chez t homme n'est qu'un épisode, tandis que. chez la femme, c'<~t!a.vieenti&re.0n a ajouté que c~tte pensde était juste. Je ne sui<* pas de cet avis, parce que, ce me semble, elle aurait dû dire que t*amoNr chez t'homme au lieu d'être un épisode, est plutôt une période totale de la vie. La direction différente que prend, en général, après le mariage, l'amour chez les deux. s'accentue par ta trtmsfbrmation qu'il subit en amour paternel et maternel; car placés dans des conditions analogues vis-a-vis de ta famitte, de la société, des divers moyens qui président à l'éducation physique et intellectuelle des enfants, le père leur souhaite une position sociale, la mère au contraire leur souhaite surtout !a santé du corps et une vie durab!e; le premier les rêve riches et ministres, ta deuxième tes désire à tout prix sains de corps et de vie, au risque même qu'ils soient stupides ou insigni!}ants. La femme de caractère, la femme-homme, comme l'on dit, pro. fesse à l'égard de ses enfants des sentiments moins faibles, et cependant privés de teur père ils trouvent rarement en eMe, ec
outre d'UMttuteMe prudente, cette force nécessaire qui doit !ef pousser et retenir dans ta voie d'une position sociale à gagner, position qui impose tant de peinea et de sacrifices.
Lorsque t'amour sexué! évoluant a atteintla forme de l'amour positif, rationnel, que nous pouvons appeler plus tard t'amout matrimonial, lequel a pour base psychologique et physiologique le désir de la famille et de la lignée, l'homme est parvenu alors a son entier développement physique et moral. Les différentes parties de son corps et sa taille cessent d'augmenter. A sa jeune âme susceptible d'émotion et d'expansion succède une autre âme dans laquelle s'équilibrent et s'exercent avec mesure et vigueur tes dispositions morales pour la lutte sociale Dès tors la fonction amoureuse ressemblera à tout autre fonction de l'organisme physico-moral, qui s'exerce sans évolution et sans poésie, comme l'expression d'un besoin du corps et de t'espnt, et qui a a remplir des devcirs matériels et moraux corrélatifs, avec lesquels on maintient l'équilibre, on se mesure et on se modère dans l'existence.
La fonction sexuelle a, à partir de ce moment,cesse d'être !o pivot de chacune des autres,et d'inSuer sur elles. Celles-ci se ditférencient séparément,et chacune agit par ette.m~me suivanide:. rapports corrélatifs avec d'autres moins dépendantes et moins nécessaires, de manière qu'il leur reste, étant dans un ëtat d'équilibre pnrfait, une sphère d'action suffisante pour assurer ta conservation tte la personnalité. L'attrait du plaisir des sens dans l'amour conjugal n'est que lu rappel apparent d'une fonction organique (la reproduction de l'espèce) qui se re~!e à t'âme et au corps, pour des besoins passagers, ordinairement par la continuité des a~eetions,qm chez les individus peu vifs ne sont autre chose que des réminiscences de l'amour. ou bien des rapports cordiaux et affectueux qui règnent dans la famille et dans la société. Pour tes besoins de l'espèce, la fonction sexuelle arrive à un- degré tel qu'elle est essentielle et nécessaire. L'amour qui l'a précède n'était que la jeunesse caractéristique de la fonction laquelle a été cimentée par lu passion m~me qui dérive de l'amour. Elle a montre l'avantage de rendre, dans la suite, la satisfaction du besoin.naturel plus pfeoieMe, plus recherchée et plus agréable au point de vue
psychoto~tM. Bana vie cîvtbt et!~ appef&t <M<tV8a& avec e!t~. Mn!<H! am joMS. fe~ a~eess!~ de Mcn~c~ ot de pemes. Une pareille capacité df~ RmettatMi reppodu~ves .tp&np Bas~ d~ cnn~tttnna pkytMJ~gKtMt~ et anatoaïbpM? detenafCëe~. !e~q~ies fe p~itti~nt essetitteHemeB~ .<tm saiwao~s a po~Mbtteté (i'eMPe<f te coït ea~<* rtMmtnf et tt f~mm'* & t'éMiastoo. de !at part ~h~mote sperme poo~t <<& spennat<nmtt{~MMt~ et M&astea ait dét~'hement dans tf~ (Ht.t!fe<~ de fa femm~ des M!Ma!<;9js<:tfaafKonBaientett6et satMCïcotfbptnét: ftrMcampspMmeat de tons ces ph~MtnAneit qui sont provoqués par le <iéM)fMta< ëgatt'aïemt cbex {'un et r&atfe,
La MfMatmn d~M s~a~iona et des catïdttMnaqMe mo<M venons d'ëconcef maf<taa la fin (tea (<mctMn~ pfîpmAtettv~et est pottr ainsi dire fa mort de t'amour iiejHiei. Utt pareil ~~ae!aea6 xppt~e cheit ht fetaot~ après la pënod~ entt~Me, vers t (fe 3Û ans eavH'ftn. Après cette 4p'~ae les foHisuiët de Sfasf cMaent de se détacher et même <i'' se pF'ximpa <i<M~ l'ovaire. C&<M r&omïBe~ te fait o'Mt p~snsst ~it~onnent manifeste qu~ chez la ~mM~, et arrive à HîM ~p~ue bf'ttttMop p~~avaacé'~sntUfent apr~ les TO ans. ~!<;tïefoi~ vefst tes 80. n Mt alors e~sentMtemeat mafqu~paf t'absfoe~t~ spennatoxoïde~ <pH prëcê~eraspefOtte, o<t peoM!ra aussi par rfït~ate gra~tHM de ces n~CMs spenaaitaxoMM.Mmitoe t~ot'it Mmb!~ le pMoanaÏtre mot-at~aïedacs mea observations dont je parferat ptu~ loin.
(j~tteH~ valeur peut avoir, apfès un tel ~gf~ !'aatoaF setnet a deux chez t'hûtits~~t la femoK:? C'eat simplement Ma exerN~ qui tient de tTtabit)!tte, consotidë par une petite qnaattM de ptat~r dM MM mais sans eSeb et Mos ~mation en somme, an <ait sans aucune ~a~ar bMiogique.
Aux faits rappoc!~ phMttaat, et qat cao~eot d'une mantëtre esaentteHe ta décadence et la fin d& la foaettoa amoureuse e&M l'homme amT~ après sa matNnté, il {aata~utefencofcd'M&M fattsd'ttne nature morale qui soient ext~ftattrem~nt s htdiqaef le chemin qae fait la fonction sextreilp- vers ta chute de sa puissauce. Ceox'et sont dëtenn!n~ par denx ordres de faits, étroitement liés entre eux le premier exprime ra~gmemtatton de t'eCOrtqae fait tTiotome a~ê pour Moimcp autant que possible toutes !e~ a<!ttviMs de ta tonettoo ~at s'aCatbitt natttFet!<menL
Cela veut dire que t'homme arriva & un état de vieillesse assez p'ononcee< aime et recherche les stimulations puissantes, sans lesquelles il lui est impossible de parvenir au but. A ce effet. il soulage souvent sa volupté en se donnant a des amours presque enfantines. Qu'il s'agisse d'individus moins astreints au repos, on observe qu'ils recherchent, pour des motifs plus ou moins passionnels, leur grande stimulation dans des actes obscènes qui ne dépendent plus des formes naturelles de l'amour mais que la pédérastie et tout autre moyen luxurieux dénaturent. Le second représente t'anaibtissement et ta moindre valeur de ce sentiment particulier qui accompagne toujours dans tes rapports sociaux la connaissance des choses amoureuses, j'ai nomme ta pudeur. Celle-ci est une sorte d'inhibition mystique qui couvre l'amour d'un voite défensif et attrayant, et qni,en m~me temps. est le modérateur de l'usage, et l'attrait secret qui, de t'eMfcice d'une fonction organique, fait t'objet le plus ëtevé et le plus estimé de la vie. Il est le sel qui assaisonne t'amoar et rend excitant un besoin du corps. Il spiritualise un rapport sexueL C'Mt une arme nêgative,qui,entourant de difncuhës artificielles la possibilité de remporter la victoire amoureuse, la rend plus agréable et plus gtorieuae.Saus pudeur.t'amour est un besoin et un acte sexuel organique,et alors peut'eire ce n'e~t ptus l'amour dans son entier.
Le charme qne cette fonction tire de la pudeur diminue pour deux motifs, depuis le jeune âge jusqu'à la vieiUe~se. Le premier consiste dans le développement d'autres forces ptus puissantes, qai savent conserver, ptns que la pudeur, la valeur de la propre personnalité. Le second, qui, avec l'Age, diminue successivement te cas que chacun fait de tout ce que l'éducation et tes BMMrs ont fixé d'atavique à la garde de tous et qui dans la soute des temps perd de sa valeur. La pudeur chez te i: ieiUard souffre, certes, aussi du scepticisme, qui est propre à l'âge et qui représente te peu ou l'absence de vivacité dans tes impressions d'où résulte l'intensité des m&mes affections et des marnes passions. Une pareille faiblesse ou absence de pudeur amene donc chM l'homme, âpres sa maturité, l'oubli en société de ces choses qui cachent tes besoins de la fonction sexuelle et leur érige son autel dans le secret individuel. L'homme mûr
ust bavard, aime le~ récita licencieux et les mots provocants, et ne rougit plus du toute!) CM cttosoa qui se rapportent à l'amour. En même temps que la pudeur diminue en lui, il M crée peu :t pou, avec t'étévatiott dans la personnalité sociale, un autre sentiment défensif dont t'existence et la réaction sont plus tenaces encore, sentiment que nous désignerons par un mot général !'honneur qui dans le jeune âge a des relations fort droites avec lu pudeur elle-même, et qui demeure plus tard seul gardien de !a valeur morale de la personnatite.
Nous parlerons plus loin un peu pins longuement de la pudeur Ht de l'honneur, qui par leur origine, leur cours au travers do l'individu, de la famille, et de l'histoire ont une grande parente avec l'amour dont nous nous occupons particulièrement, Dans une pareille perversion de la fonction amoureuse, qui accompagne son a~aibtissementot dans le mépris des principes sociaux qui dérivent do la pudeur réside la différence dans la manière de se comporter entt'e l'homme et la femme; cette différence qui ne devrait être que de qualite~t'est aussi de forme. Ltt plus grande partie de la réserve que s'impose !a femme lui est suggérée surtout par su position sociale d'épouse et de mère, choses qui l'obligent à garder une attitude ne sortant pas des limites du convenable.
Cependant, dans l'ordre des choses dont nous parlons, il faut tiote", chez la femme more. une grande jalousie, que le chagrin d'une appréciation moins forte que l'on fait d'elle et le sentiment de sa valeur amoindrie lui revêtent. Il révèle en même temps une absence dans la réserve que la femme jeune et chaste garde envers tout ce qui appartient fi ta mànifestaHon de ses besoins sexuels.
Il arrive cependant quelquefois que les femmes mures montrent une certaine tendance anormale dans leurs appétits érotiques, et, faute de mieux, descendent à des amours indignes 'te tour condition sociale, se marient, de même, en saoriMaut les positions les plus distinguées, etc. Ceci appartient aux cas qui relèvent presque de la pathologie, et souvent ces cas correspondent à l'époque de la ménopause, et ce n'est pas chM la femme un changement naturel de i'age, lequel en générât masque, ou comme l'on dit, exhale dans la plainte de sa jalousie
toute6,se8 misères. Parmi tes yieittardBdes deux ~exes, !t peut y ev<tijr, transKoirement, de& rëveits accentues de l'aiguillon sexuel, sous forme de priapisme ou.de vaginisme. Murant ces périodes iM sujets peuvent s'abandonner & des actes t'ép'~heosibles ou obscènes, qui, souvent, manifestent un état de semiconscience,
Une personne très digne de foi m'a raconté avoh' vu un jour un de nos cci~bces pbitosophea, mort tt y a quelque temps seulement dans un âge avancé, se masturber tranquillement devant des perBunnea qui lui rendaient vtsite a son chevet, en continuant de leur causer comme si c'était la chose la plus natufpHedu monde.
Voilà targemont décrit l'amour physiologique chez l'individu. Matheur a qui n'est pas donnée la faculté de parcourir en toute tiburte le chemin de l'amour que la nature nous suggère, cpn* tenu seulement par des exigences hygiéniques, morales et 9<toia)es, qui t'empûchcnt d'entrer dans lois phases du dangereux, dunuisibieetdudëahonn~o.A chaque empêchement, pendant l'évolution, ta fonotiott amoureuse s'en afHige, et les enets qui s'en suivent consistent dans des retards et des déviations dans le d~e~ppeaMnt. Co uH'ets arrêtent un peu ou aitèreut la (brataiton df !a pet'sonnatito morale ou physique ou des deux à la foia~ et tes pousse dans l'abinte des anomalies, où germent la stupidité, les folies, los névroses, l'abaissement du caractère et de ta votontë, les maladics de consomption, lu phtisie, tes dérangements circulatoires et la vieillesse précoce, ~dont.ieni'emMe euièveat'individu t'exercice de ses fondions dans l'espace, dans ta ao<jiet6 et dans la tamitte. Pendant que i'amouf est eu ëvdtution, tout ce qui aboutit & la fonction au moyeu de laquelle t'eapecese reproduit est une chose tellement importante qu'ette et resserre même dans la voie du dëveioppement tout autre forme de fonction indispensable & i'existeuce iudividtteUe. Aux troubles de son développement et de sun exercice uaturet se rattachent, par corrélation ou réaction, t tous les troubles fonctionnels.
Mais il est nécessaire surtout que, dana ta vie, la fonction amoureuse parvienne sans obstacle a son cours naturel où le dévuloppemeut de ta personnalité psychologique se fait plus
activement mais plus difnoitement. H est ncceaMireausai~ette parvienne & cette période solennelle où l'homme etia~emme se forment, à la période où des Mtttiments nouveaux surissant ouvrent & l'homme ou & ta femme un monde nouveau de pehsëes et les poussent & cotte existence qui renferme toutes tes activités, les exubérances et les besoins de t'oapece & !a puberté t Sotennette est l'époque de la puberté C'est It cotte période que l'homme et la femme, une fois l'époque sana couleur pa"sép, affranchis de l'enfance et de la première adolescence, assument t'un et l'autre l'individualité particutiere qu'Us gut'derwtt pendant le reste de )eur vie t'ttn et l'autre entièrement ent<'e« dans !? période du développement sexuel, n<frent entre eux une difîet'encp qu'ils ne présentaient pas avant la période de la puberté. Une telle époque d'après le po~te est marqua par l'agrandissement de t'&me, Mt la pathologie nnus apprend q't'atora ceux qui trébuchent, pour ainsi dire, .sont oe«x qui n'ont pnst'ecu de )n nature des moyens de résistance t~yohophysiques sufnsaots. 0<' là viennent de leur part les maniffstàtions de l'esprit qui, chei! les fortunes, produisent des sorts heureux d'; là partent ces profondes et mystérieuses erreurs de i'eaprit. qui s'emparent de )o votante des tnatheureux destinés, à la suite d'une mauvaise innoence héréditaire, & no pas servir it la reproduction de l'espèce ou h n<* pas profiter des dernières et parfaites acquisitions de celle-ci. C'est de là que partent aussi, pour ceux que la nature a doués de membres gretes et d'un esprit subtil, tes présages d'une vie fort courte. Ceux que la loi fatale de t'herédite morbide n'a pas marqués a.us<ti funeste-* ment ne succombent pas moralement ou physiquement an passage de la puberté, mais pourtant ils- y trébuchent et fu sortent amoindris d'un côté ou de t'autrCt Ainsi, les parents qui s'étaient réjouis des preuves d'une précoce et brillante intelligence chez leur enfant tout jeune encore verront leur espérance déçue, lorsqu'à t'uge de 16 à 20 ans il ne paraîtra ptus ce qu'il était auparavant, et qu'ii aura moins gagné en esprit, toute proportion d'Age étant considérée. Heureux si t'entant que l'on croyait doué d'un génie supérieur ne devient pas un monomane. ou n'pst pas rendu stupide p«r l'onanisme. Ainsi nous paraîtra le jeune homme, qui a cette
époque démenât les brillants présages d'un esprit précoce, parviendra & rctnptir avec peine to.ptus modeste emploi. Un second, d'aspect plus robuste et d'un teint ttorissant, aortira de ta période critique avec une constitution et une santé sotidoSt qui lui permettront d'aller de t'ayant, mais U ae gardera d'être pour toujours un esprit avisé. Un troisième, au contraire, frappé égatemcnt la même période dans la lutte, avant qu'il arrive à l'aliénation mentale, montrera les signes de la lutte. par Mn système nerveux irritable, épuise, faiblo, Un quatrième, de mome~ en sortira avec une .constitution si dëaiqMitibt'ee, que chez elle cette propriété statique peut ~tre transitoirement ou définitivement rompue, comme si dans la suite de la vie il ne devait pas rencontrer d'obstacles imprévus. Vous avez encore celui qui, en apparence, sort victorieux de cette lutte, robuste de corps et vivace d'esprit, mais qui, tût ou tard, revetet'a des. dispositions étranges et anormales, ou contraires à son milieu ambiant, dans ses penchants affectifs ou intotiectuets. Il arrive alors que tes grandes et généreuses mais non naturelles résolutions surgissent spontanément ou s'imposent tacitement si les sujets n'ont pas chassé de la nature l'heureuse tendance au développement normal. C'est à une telle époque que ta femme, selon les circonstances, ou veut prendre le voile, ou cède trop promptement aux cajoleries d'un séducteur. Chacun de nous, malade ou nou, n'a-t-it pas un poème dans le omur~ poème qui a commencé entre seize et vingt ans. Heureux celui dont le poème s'est achevé dans une prose tranquille, tissue de. hautes émulations.
L'amour chez iu femme ne parvient a sa satisfaction complète que dans le cas où il s'ensuit la naissance d'enfants. L'absence de ceux-ci amène deux conséquences, t~a première est ta pro. longation outre mesure, du ?Atë de ia femme, des formes érotiques de t'amour sexué). L'épouse qui n'a pas d'enfants continue, pendant plusieurs années après le mariage, a entretenir avec le mari des rapports sexuels aussi aigus que dans tes premiers mois qui ont suivi leur union. L'absence de maternité engendre outre mesure t'amour a une période qui biologiquement est préparatoire et non utile.
8. VEXTMt. 9
Nous pouvons dire que cet amour, que nous appellerons une lune de miel qui a perdu sa douceur, ayant dépasse de beaucoup tes vingMtuit jours, représente, dans l'amour Il deux, qui doit évotuer et donner après la période ftorissante les fruits de la maternité, celui qui est t'onanisme dans l'adolescence, qui se prolonge dans la jeunesse jusqu'à l'époque où il est remplacé par ce sentiment qui n'est autre que le fruit mur provenant de la fleur dévetoppée par l'onanisme fantastique, tequet n'était pas dans t'être un vice si t'en peut dire, mais te germe do la fonction et des sens sexuels.
La deuxième conséquence est que l'amour sexuel de la femme sans enfants se continue en elle avec une ardeur affectée et une énergie apparente, jusqu'à ce que tout espoir de maternité soit déçu. Il disparatt comptbtement avec tes effets physiologiques et psychologiques, qui seuls déterminent les rapports entre t'amour, les besoins et les désirs sexuels de la femme, L'amour, qui pour.elle a été seulement un passe-temps stérite. finit par ta laisser indifférente et t'arrête dans la voie du progrès matériel et moral. Ïi ta conduit à une vieillesse prématurée de l'esprit et du corps, traduite par la limitation des expansions affectives. Elle devient alors méticuieuse dans les soins a apporter & sa santé, égoïste et est en proie à ces désordres fonctionnels que déchaîne la ménopause et qui amènent l'avilissement de la chair même. ït existe une grande différence entre l'infortunée qui n'a pas connu tes joies de l'amour et ia femme mariée à un homme fécond qui t'a rendue plusieurs fois mère Cette dernière vit lieureuse, les sentiments expansifs de la famille se développent vigoureusement en elle, s'étendent aux petits~enfants et font de la fin de sa vie un rêve de délices, rendues plus chères encore par toutes les craintes endurées et les sacrifices faits pour te bonheur de la iigaée issue de son sang.
La femme stérile par la faute du mari mène une existence que l'espoir et certains efforts uniment de temps en temps. Tandis que les forces la trahissent, t'atfaibtissement ta décourage autant que l'espoir déçu. Surgissent alors des diversions dans le champ de ses activités nerveuses. Les besoins du corps et de l'esprit non satisfaits donnent iieuaux hystéries, à des caprices, a des irritations, à des changetncttts d'humeur, & des propos étranges et
quetquetbis t !a folio. L'amour sans les fruits naturels de la maternité produit & peu près les mêmes effets que l'abstinence dans l'amour lui-môme.
L'amour nous révèle ses avantages par les effets de la propre fonction biologique. agit sur la personne amoureuse par le moyen d'une vertu intrinsèque de l'acte sexuel qui échappe à l'observation ordinaire.
Abordons la question avec la conviction que la science ne doit pas la découverte du fait organique, fonctionnel, à la considération d'une simple hypothèse. La femme, peu de temps après le premier jour des noces, diffère de ce qu'elle était auparavant; elle a beaucoup changé du jour où elle était encore enfant et jeune vierge. Le timbre de la voix a changé, les chairs apparaissent plus Oorissantes, les contours du corps présentent plus de rotondité et l'esprit devient plus tranquille et disposé davantage au calme. Elle se trouve dans une nouvelle disposition de l'esprit et du corps résuitant de la condition des besoins satisfaits et do la joie de sa nouvelle situation. Il n'en est pas ainsi de la femme qui, au m~me Age, a joui des émotions d'un amour iHégitinte sans la satisfaction de la complète possession ces émotions résultant de l'amour pratiqué avec la personne aimée,mais dans la gène et l'anxiété, sont quelque chose de comparable a l'onanisme à deux.
It en est qui ont démontré franchement les conséquences funestes à la santé du corps et de l'esprit qui résultent des amours incomplètement satisfaites pour avoir été pratiquées sous forme d'onanisme & deux, ou dans des conditions propres à empècher la fécondation (Tissot). Les femmes victimes do telles amours perdent tous les avantages de la femme mariée, que l'amour fécond du mari rend tout à fait heureuse.
Elles arrivent à des résultats analogues a ceux de ta femme stérite par la faute du mari. Ainsi que cette dernière, elles se uétrissent avant le temps, inassouvies, diminuées a tours propres yeux et détournées du but naturel de la femme. Le coït féennd a peut-être une action particulière immédiate sur le système nerveux de la femme, autre que celle de commencer la fonction de la maternité. En pareil cas, le sperme doit avoir une action puissante sur te système nerveux.
La question, aujourd'hui. peut être étudiée et résolue expert*mentalement. D'âpre Brown-Séquard, tes injections hypodermiques du liquide provenant, (te la macération des parties génitales du lapin broyées dans un mortieret filtrées après l'addition d'une même quantité d'eau, seraient capables de rendre a des sujets vieillis on affaiblis des sens de jeune homme et de réveiller les forces du corps et de t'esprit. Les expëneneos de Brown.Séquard furent reprises ensuite par Hantmond. Pariot, Loomis de New-York, VttteneMve, Surov, Brainerd de Cteveland, et récemment en ïtatie par Ventra et Fronda, qui ont ronfirmé & peu ptès ces résultats. tts ûnt noM particulièrement, au moyen de telles injections, le réveil des fonctions de ta moelle.
Ces recherches ont donné lieu récemment il de n~uvettes et mervetikuaes applieutions de la thérapeutique. Elles consistent en injections d<9 suc physiologique animal dans certaines maladies guéries par ces spécifiques (sue thyroide contre le tnyxcedëme, suc df la glande pineate contre t'acromegatie, suc pancréatique contre le diabète).
J'ai pensé que, si le suc des testicules servait réellement à réveiller t'encrgie nerveuse et sexuelle des vieillards et des débiles, it trouverait une mervcittt'use application chez les aliènés. Partini ces derniers (ainsi que je l'ai expliqué au dernier congres de Novarfc, 1889), j'ai considéré ceux qui, à la suite d'une cause spéciale, présentent des conditions physiques et psychologiques anatogues à celles des vieillards. ceux ehex qui ta décadence physique et morale est simplement le résultat d'une décrépitude précoce, mais plus ou moins grande. r
Je ne pouvais pas toutefois me proposer d'expérimenter l'action thérapeutique du remède préconise par Brown'Sequard sur les genres de folie. que je compare à une précoce décrépitude physique etintettectuettc. avant d'être convaincu par tBoi-même de la reatité de son action physiologique.
Mon intention formelle étant de donner toutes les preuves thérapeutiques, je résolus d'entreprendre auparavant tes mêmes expériences, en faisant varier seulement les individus sur lesquels ettea se portaient, et je pris cet effet des aliénés. Voici mes expériences.
Profitant de ce que. dans la Maison des fous dont j'ai la direction, on tue fréquemment des moutons et chevreaux, c'est à ces animaux que j'ai emprunté le liquide testiculaire. J'ai expérimente sut' quatre malades, présentant chacun une aliénation différente. J'ai eu soin de leur faire représenter, pour ainsi dire, te); quatre points cardinaux de t'atonie physique et intellectuelle et je tes ai classés d'après la dégénérescence ou ta dépression simple
Démence sénile avecdëcudence des pouvoirs organiques; i 2' Folie puralytique au dernier stade;
3* Stupidité suivie;
4" Engourdissement aigu.
Ces quatre malades furent, le jour de l'expérience, mis au lit, et on examina dans chacun l'état général, la température, le pouls, les pupilles.
~o~ des MM/<if</M at'a«< /'<t~c~oH (10 décembre 1889).
T<'«)). fM)tt'Nt)t)M Mtt<D<t<t
EngourdtaMmentaigu. :?':< a Sttnorm~M tnm't,)tpMthtq"('.pdte. F())tf'cf<dnquo.M"!) G fttibk'.tMnquitto. Folie pamtytiquo. !)t;" 1 U() rendu stufide, p~te, Mb)e. Stupidité ouMe.M°t fr e tnuet, aprttttique, pnlo.
On employa les testicules de trois chevreaux Ages de cinq mois. On les pila apros leur avoir ajouté un votttme égal d'eau distillée et on Mhra le liquide ainsi obtenu. Lopét'ation entière fut terminée en moins d'une demi-heure apt'ès la mort des animaux. On administra, au moyen de la seringue Pravai:, une injection & chaque malade.
On obtint une heure après les résultats suivants
~He heure o~~t f~t/ec~oM
t<mpL Prn)' PopH)<t Em<*tMt
ËapourdtMetnentaigu.3&"4 4 normales comme avant Fottc caduque. :t6" 4 80 le midado pleure. F<t)iopt)tmt)ti(}ue.3C''H a M contntoavant. Stup:dtMstthie.M"0 6 i2 phy~onontio animée et rit ~pontantment.
Une heu~e encore après, ils reprennent leur état primitif, celui qu'ils avaient avant l'injection.
Le lendemain (il décembre), on répète l'expérience dans les mêmes conditions que la veille.
~t!a~~ /'<n/eM<OM.'
ttap. tettt MttttM )!'ttt<e<M)
En(;oufdtMententaigu.36' :i 88 normatee muet, apathique, pMe. Folie c:t<!ttq"a. 36" K ?6 Il parte tout seul. t'olle paralytique. M' 3 t)6 n reuduatupMc,Mb)e,p<He. Stupidité futfie. :<0<' 2 8f) e muet, apathique, p&to.
Deux APM~M après /'ttt/FC<tOn
T<mp. Potb PtpOtM )tM<t*<tnt
Enxourdi<Mmentaigu36"a 6 96 normalea comme ci-dessus Folie caduque.?'<; M est Mug<t à la <!gure et tré< tnquietjufe, crie, menace.
Folle paralytique. 36° 3 iOt rouge Il la figure. Stupidité M~ie. 36" 2 80 a la physionomie un peu claire, tittoutMUt.
On conclut de ces expériences que
Ï. Les modifications apportées dans la température elle pouls ont été peu sensibles et légères i
On a obtenu souvent des modifications dans l'état moral des malades, chez lesquels l'influence des !nject!oM s'est manifestée par une vive émotion, par l'expression de physionomie, par le système vaso'moteur
III. Dans un seul cas, on a obtenu de l'exoitation genérate. IV. Je n'ai jamais remarqué qu'il y ait eu dans aucun des malades expérimentés apparence d'érection ou des désirs érotiques.
Mes résuttats, cependant, me font croire jusqu'à un certain' point que les injections du eue testiculaire peuvent avoir une certaine influence excitatrice, particulièrement émotive et intel-
tectuatle, chM les sujets vieillis ou privée d'énergie. Le malade qui a le plus résisté, est précisément celui (engourdissement aigu) dans lequel l'énergie nerveuse ne pouvait être déchue. Je n'ose pas toutefois conclure si les injections du liquide testiculaire de n'importe quel animât sont ou non des moyens thérapeutiques utiles pour combattre la sénilité ou les formes graves de dégénérescence, mais l'idée d'un pareil diagnostic ne manque pas de fondement et mérite d'Mre vériSée. J'ai donc puisé dans mes expériences t'idëe suivante Si te suc testiculaire excite efficacement le système nerveux, te sperme pur de l'animât doit jouir, a~ftort, a un plus haut point, de cette propriété. Si l'on veut en observer les effets sur l'homme, ceux que procure le sperme d'un jeune homme robuste et fécond devront a /oWto~ être plus intenses sur les vieillards et les fous de précoce décrépitude. Je me suis propose d'en faire l'expérience.
J'expérimentai sur cinq malades le premier affecté d'engourdissement aigu, le second de stupidité suivie, le troisième de folie paralytique, le quatrième de folie caduque, enfin le cinquième sujet était une femme aSectëe de démence secondaire. J'examinai scrupuleusement sur chacun d'eux, avant et après chaque expérience, la température, le pouls, l'état des pupilles, les conditions générales de l'esprit, de l'humeur et de l'émotion. Le sperme fut injecté un quart d'heure, après son émission. Je l'avais préalablement examiné au microscope, et j'avais reconnu que les spermatozoïdes, fort nombreux, avaient une belle tète ronde et une queue robuste, allaient vivement d'une direction à l'autre. Je ie diluai ensuite dans une même quantité d'eau distillée afin de le faire passer à travers la seringue de Pravaz. Je Ha administrer chaque matade une seringue entière.
Voici l'état des malades avant l'expérience.
Un jour avant /*tM/ec<Mn
TMtt. PMtt ft))m« KHt gtntft)
Pa Engourdissement aigu. 36' 3 68 normales muet, apathique, pâte. De, Stupidité suivie. 36° 4 12 contract. muet, apathique, p&!e. La. Fo)ic caduque. 36" 6 SO dilatées tiraaquitie, babillard. Fa.Ft)Mepam!ytique.36" médtoc. tranquille. content. Gu. Dëmeace Meondaire 36° 9 80 normales maMnottante,p!eurant
Mf~H~OM CAR t.)M )MECTtt)S)t nB tPMHK
/iOOM< /'<M/<'C<<0~ A. tlu MtO~'M~
ttXtp. foxtt )~fH!M t!t"MM'
t'a. :i6' 6t contMctf5efi Stupeur. De. 36*3 60 contntctëoe t)tmonce simple. Lu. 36'S ?6 normatox 86tti)iM. Fa. :M'6 S6 nt'!<!ioM.d)taMctt Mmoneepaftttytiquo. Gu. :W8 72 uonn~ea Bëtucuco h~m)p)'tgiquc. Une ~pMt'.AeM~e après A.
Ttt)))t. ttmh f)tp)~n
t'a. ?'9 M uKpt!udU)it<!ex.
!)e.<M M tUtpoudttaMo~.
i,u. 3M ? dictée".
Fa. :?'< 60 d!)<ttt!oi)..
(,u 3M 70 tr&t)d!)<tMos.
OcM.r/tPMrMa~A.
T<mp, MMh !'<f)))M
t'a. :)!t'f) ttt di)ut<Scs.
Do. M<7 ? très dilatées,
Lth M" Ot tr~sdittUdee.
t'a. 30' M tr~dUaMes.
Gu. M'i M tFfaditat~.
Trois AcM~'M après A.
ttm)). PMb t'!)ptt)n
t'a. !)~ 04 ditutéct).
De. 3')'*U SC dHatdeit.
t.u. :?'!< 7i! ttormate:
t-'a. ?''8 04 ditat~e)!.
Gu. :tf!'7 72 dilatées.
Ctn~ AeMt'M c< yMOt~ o~~ /(. après WMf~
Ttmp. po!))< MpMttt
Pli. :M~ M ditatuos.
De. :?'? 80 & peine dihMM.
Lu. :K;'3 t)4 ditaHieo
t'a. :)S'9 M très dilatées.
Gu. Wt 88 dilatèes.
~t'a' AeMrM et ywa~'< <)/)~ /t. //j~
tt0)t. pox)$ fttftttM
t~ :<H"4 80 Mf)mt)M.
De. :))t'8 ))t) dthtt~ts.
t'u. :?*' 08 ApoittcdUtttuo!).
t' M") t;t t)'<'itdHat6ea.
Gu. 3<}'S M) tr<)))d.~nt<!at).
~VeK/ /MMt'e.! Iro;s ~M«~ a/)f~ j~
Mn))). poxtt pup~tM
?. :)6't; 72 contractiez
Ce. 37':) 72 d!)at~)i.
Lu. M~ 80 dittttt'ot).
t'B. 3t;'8 7ti d)t(tt<ton.
GU. M'8 6t dttat6cf).
Treize AcMf'CA trois ~Mat'~ après
'ftmp. fM)' t'ttptUtt
Pa. :<t)''2 )H cotttfttcMes.
Do. ?"8 M norm~.
).'). M~ 72 dUattiot!.
t'M. ;)ti':t 80 dHm~eit.
Uu. 36'!( 88 très dilatées.
WMy/-<<'OM heures ~'«M~KO~ a/«'e~ ~/t. ~MM«</<M,OM)' <Mt'<~ Ttmp, tutttt t'«t'))t'n
Pu. 36't ?:! cuntractëoft.
De. :<? CO normates.
Lu. 3H''t 80 unpcuditattiei).
Fa. :!S''4 M) contractée:
<iu. :M"t Ot utt pou dilatées.
?'t'eM~Ot! AetM'e~ trois ~tMt'<S (6 du soir)
Ttnp. Centt popttttt
t'tt. 3~< 08 contractées.
De. 3~ Ot nortnntes.
Lu. :M* ?ti unpeudi)atHO!
t'tt. :M~ M tonnâtes.
(:u. M ptuMtdftateo~.
De ces observations il résutte
i* Aucune modiBcution constante ou apprdoiable du poule, de la température, et de t'état général des malades i 2' Observée chez tous, une </<7a~<o~ de la ~M/)<e, durée en généra! jusqu'à i4 heures après tes injections; durée quelque. fois jusque 34 heures après.
Un phénomène aussi intéressant m'a suggéré l'idée d'une nouvelle épreuve. aHo de m'assurer si le fait n'avait pas par hasard été accidentel. Aussi, cinq jours après, tes malades étant revenus & leur état normal, j'ai renouvelé sur eux l'expérience en injectant la même quantité de sperme provenant du même individu et dans tes mémos conditions qu'auparavant, presque dix minutes après son émission.
Vo!ci t'ëtat des matades peu de minutes avant t'expét'ience; BXP~BtBKOM Mmt!) AVHO LB BPMttB
Pa. Eng. aiga. 36*3 C8 noMMtes. Uo. Stupidité f)uMo. 36*4 ?2 conttaot~M. Fa. Foiie caduque. 3B'0 CH dUat<!eB
Lu. Folie paratytiquo. 3a<' ?<( mëdtttCMment ditaMes. Su. Démence second. :?')) M normales. ~<ny< Mt~M~M opf~ A..?<~
Pa. :}6~ 08 (Mti<!e)ditaMee. De M'B 64 dilatées. Fa. 38~ Gt dUatMex. Lu. 36<'8 80 beaucoup dftaMM. Gu. :<?' 8t diiaMM. ~eMa: ~eM~M op~ (10 A.
Pa. 38'9 08 dUaMes. De. 36'8 60 dilatées. Fa. 38*7 60 dilatées. Lu. 36'6 60 dilatées. Gu.. 36'0 84 dilatées.
~MM< /'<M/M<MM h. ~M tKO~
Tatt. Ktt< fo~Utt
tMtp. fMtt HttXm
Tmp. Mt)t P<)H)M
7'M~ heures a~ A.
TtOP Petttt PepH)tt
!'a. 3M 68 mddiocremont ditaMoa. De. 3?' M di!aMM.
Fa. 36'< 60 ~dUtHëo)).
Lu. 3M 76 dilatées.
Gu. 3M 68 très dilatées.
OM<t<fC /'PMt'C.! e< demie après /<. ~M Mt'~ Tt)t);). c.mtt P))p)HM
Po. 36' 90 tntdtocMmontditatéea. Do. 3S'8 62 tr6!!dt!aMes.
Pa. 36~ t)t ditat<!es.
Lu. 3tM 76 dilatées.
Gu. :M"8 80 tnédiocretnentdilaMet. CtM~ ~eM/'M e< demie o~ A.~
ttmp. PeNtt PaptMtt
Pa. 36<'4 88 & peine dilatées. De. Ot normales.
:M'a M li peine dilatées. Lu. 37'< 70 peu dilatées.
Hu. :)7''< 84 MadUatëM.
Huit heures et demie a~r~ A.~
TM)t. Pmtt
Pa. 36'ti 88
Do. HC'9 64
t~a. :jt?' M
Lu. aa'S 72
Gu. 36'9 88
QMa<ofM/teMrMap~~OA. /S~
TtOt. ~e)' Fttt'MM
Pa. 36" 68 contractée:. tte. 36'2 S& normales, Fa. a6'8 70 dilatées.
Lu. 3?"! 78 dilatées.
Gu. 36't 88 ttÈ6di!aMea.
Wny<o/A Act~'M <*< f/<-M«<' a~ (8 /<. ~< Hta~M ~OMf OMttWt~ Temp. t~t))< ftt~ttet
t'a. 36'!) 7't contractes.
Ho. :M'2 72 nutton)ctt.
Fa.«!'< Ot diiuttio!).
Lu. M'O 80 diiatt'e!
Gu. :<f4 ?S m<'diocremet)tdi)aMcs.
?'tWt~-</eM.<' /<eMfM après (4 ~H MM'~OMf OMtCHW~
temp. ~tt)* fujttOM
Pa. 36'4 ?t) nfx'mntfe.
Pa, 3604 '76 normales.
nu, 36''C dttBMoft.
Fa. :?':) 7~ m~d)f)cremM!tdtt"t<t;f).
Lu. 3?'~ H2 pas beaucoup dilatées.
Cu. :M't UO dtht<!<!)'.
Ces nouvelles expërtoncos confirment les mômes faits, o'ast-adire aucune modification dans le poule, la température et t'état général, mais au contraire, dans tous les cas, ~7<!<a«OM ~a~M~ de la pupille, qui <<«t'a chez quelques sujets /)CM~<!M< yM<!<o~e heures, fit cAM les NM~M. il Mt t'M/att encore ~Me~Me trace ~'M~.yMa/M ApMt'M ojp~.
Dësot'mats il n'y avait plus de doute. Les injections du sperme humain fhei: les sujets soumis a mon expérience avaient pour effet de dilater ta pupitte. En d'autres termes, le sperme démontra qu'il exerçait une certaine action sur le fonctionnement des centres nerveux, traduite par la dilatation des pupiHes(t).
Un doute pouvait se glisser.
La dilatation do la pupille pouvait être par hasard un réflexe secondaire de la douleur do la piqûre sous-outanëe. Je ne crois pas a une pareille possibDité, car la dilatation de la pupitte dure longtemps, tandis que la douleur due a l'injection,etl'incitation (!) )) Mt neceMatM de faire Mtnafquer que la dilatation des pupilles dépendant de t'aptiou du spormo ne résiste pM & t'at'tton de la lumière. Ce t)Ut detnontfe clairement que t'autton du epenne sur l'iris n'est pat) la me<ne que cette do i'atrnpine. source de l'anesthésie des fibres fircutah'es, ))9t' l'action sUr ta trcto~tne paire. L'action du spenne pourrait avoir liou ouf les ffbre~ rayonnantes iMtns apporter aucune !oston dans lu ftensibitite do t'tncitatton motriM.
<te9 extrémités nerveuses due & la piqùt'e cutanée ont respectivement une fatb!e<t<tt'ëe.
Etait-ce ta matière épaisse injectée qui entretenu si longtemps l'irritation nerveuse, source de la dilatation des popittca? Pour faire disparaître un tel doute, je fis l'expérience suivante. Je pris de l'albumine provenant d'un n*uf frnia, je la battis afin de la réduire au point de passer par l'aiguille de la seringue, et j'ajoutai la même quantité d'eau distittea il en t'eanita un liquide qui, en apparence, avait vraiment la même densité et la même couleur que le sperme employé.
'Je l'injectai à deux malades l'un affecté de démence, et l'autre d'un délire chronique avec affaiblissement mental, et chez lesquels il y avait contraction des pupilles. J'eus pour résultats aucune modification dans le pouls, dans la températitre, t'ëtat générât aucune modification dans le diamètre pupittaire ceci peu de minutes après t'injection jusqu'à ta fin de deux jours consécutifs.
It n'y a donc plus aucun doute, le sperme amène par son effet la dilatation des pupilles.
Je voulus savoir aussi si l'action du sperme injecté sous la peau était la m~me quolles que fussent les conditions du sperme tui-meme. Je m'explique j'ai voulu voir si l'injection de sperme vieilli de quelques heures après t'emi~sion, lorsque ses spermatozoïdes étaient sans mouvement, produisait le même phénomène, ta dilatalion pupillaire.
Je fis l'expérience dans les mêmes conditions qu'auparavant, mais en me servant d'un individu affecté de stupidité, jeune et d'une constitution fort robuste. On n'obtint aucune modification dans le pouis, la température, l'état générât, les pupilles, lesquelles ne cessèrent d'être contractées comme au début de l'expérience.
Nous croyons donc que le sperme injecté sous la peau agit sur les centres nerveux, et fait dilater tes pupilles, s'il est récent, c'est-n-fdire si les spermatozoïdes qu'il renferme sont 'encore vivants, ou mieux~s'its sont doués d'un mouvement fort accéléré. Voilà le résultat, vraiment surprenant et intéressant, auquel
m'ont conduit mes expënences. Une pareille découverte ne sera pas !ndi<Mt'ente ata physiologie, & la médecine légale, peut-être même à la thët'apcutique.
On pourrait ultérieurement faire des recherchée & ce sujet. !t pourrait se faire que le sperme non injecté sous la peau, mais déposé sur la muqueuse utérine, fût absorbé et agtt sur les centres nerveux, plutôt que d'agir sur l'ovaire comme corps fertilisant.
!t serait intéressant et cnrieux d'observer si ta mine Corissante et l'aspect joyeux des jeunes mariées sont accompagnée d'une dilatation des pupilles.
JI pourrait être aussi intéressant de savoir si l'action thera* peutique du mariage, dans certains cas de chlorose, de névrose, a son siège, non dans la joie de t'âme et dans la satisfaction d'un besoin de la sensibilité, mais dans une excitation spéciale des centres nerveux, provoquée par t absorption du sperme. Je laisse à d'autres le soin de tirer certaines conséquences pouvant dériver dn phénomène que j'ai pu observer. De tout ceci, il semblerait résntter que, dans les injections du suc testiculaire, ce n'est pas au sperme que l'on doit tes effets sur tes centres nerveux, mais & toute autre substance renfermée dans ce liquide, et dont l'action se porte sur le cerveau. Je ferai remarque!* en outre que, dans les expériences avec le sperme humain, je n'ai obtenu aucune trace d'émotion. 00 rougeur, ni d'incitation générale comme pour les injectinos testiculaires. Cependant le suc teaticutaire ainsi que le sperme agissent certainement l'un et l'autre sur tes centres nerveux, mais d'une manière <!iuerente.
De ta, une portée thérapeutique différente dans l'usage possible des deux substances.
Donc les découvertes de la science ne laissent plus de doute sur les effets physiologiques et psychologiques de l'amour pratiqué dans tes conditions naturettes, et en harmonie avec les lois de l'existence. L'amour factice, inspiré par les doctrines de t'écote de Lesbos et de Matthus n'a que l'apparence, les détires, tes spasmes, tes'ébriétés, '~s épuisements, les préjudices et les désenchantements, mais n'a pas les vraies et saines joies, les avantages physiques et moraux durables de t'amour simple et naturel, qui trouve sa suprême satisfaction dons ta chaude et féconde union de t'honune et de la femme, p!acéa dans tes mêmes conditions d'agp, de santé et de réciproque sympathie.
CHAPITRE Il
Inhibition sexuelle
Etudions maintenant, au point de vue général, les effets pbysiques et moraux consécutifs aux obstacles artificiels mis à l'exercice dp la fonction sexuelle.
Nous établirons ensuite les ressemblances qu'ils présentent avec les effets de provenance mbt'bide.
L'exercice naturel det'actesexuetestartittciotlementempéché ou retardé par deux causes dinerentes
f L'edùcatioa religieuse
2* Les causes sociales.
L'onanisme est pratiqué souvent par les jeunes gens dominés par l'esprit religieux. Its le font démesurément, toujours avant l'époque naturelle et sous une forme nuisible au d6Yetoppe<nent,& ta santé du système net'veux.M'àmeetaux aMections. La religion qui n'a pas su préserver de t'onanisme, a su par trop empêcher ce qui est la marche naturelle do Fevotution, l'amour à deux. Elle réussit d'autant mieux à défendre celui-ci qu'il, ne peut éviter de se rendre manifeste. C'est pour ce motif que l'onanisme le remplace. Cetui-ci au lieu d'être simplement un moyen de sécurité contre le péché manifeste est plutôt un grand danger moral. Il est en effet précoce et n'est pas suivi de l'amour naturel, qui, en vérité, est la garantie la plus salutaire contre ce même péché. Les moralistes et les éducateurs devraient t'apprendre.
L'onanisme poursuivi jusqu'à t'amnnr & deux, surtout dans t'état conjugal, représente ainsi que noua t'avons fait remarquer ailleurs, un m'r~t dans l'évolution. est alors. s! t'oo peut s'exprimer ainsi, un acte sexuel d'imbecittite.La conséquence de ce fait n'est pas seutptneuttimUëeM t'acte sexué); maise!te fait rayonner encore ses e!Tets sut' la personnaHte morale et quelquefois mêtne physique de l'individu. La répression dcs expansions amoureuses diminue l'éducation de ces formes qui, dans la société, constituent des m'~yena emptoyer dans la lutte pour t'acquhition d'une position. La personne qui n'a pas d'expérience en ant'ntr est timide, en)bnt'rass4n, servile et t&che. Un franc exercice de t'amom' oveiHe)a conscience du moi. La lutte pour la victoire, dans le choix sexuot, a lieu dans un champ où. se forment les furces do jeune homme, forfes qu'il reportera plus tard sur tes autres genres de lutte sociale de nt<'me que !a lutte gymnastique est le champ où les membres du jeune homme se dénouent et se préparent pour tes fatigues ultérieures des musctes.
L'éducation, qui prohiba le développement naturel de la fonction amoureuse, est la cause d'un appauvrissemeNt des éléments, nutritifs du corps entier du jeune homme, dont !e corpa devient Huet et débite. Ëtte compromet son avenir physique, et le mène avant t'epoque à t'invotùtioh. L'intlueuce religieuse avec ta pt'otnbition de l'acte sexuel crée des esprits très bornes, présentant une tegerc ditTerence avec ceux qui sont aMectes de troubles cérébraux. t!tte engendre aussi desdé~nérëset des malheureux dépourvus de caractère et de votonte~ semblables en tous points aux déchus de provenance servite. Chacutt de nous a pu remarquer que les seminairea fournissent une jeunesse tronquée et inutile, taudis que t'UniversiMOt t'armée nous rendent les jeunes gens pi.us forts, plus intetti-* gents.ptus adroits et plus utiles. La «'tigion catholique ne vëncre aucun saint qui bénisse l'amour et montre te rôle qu'it joue dans ta reproduction de t'cspece. C'est une religion créée fn dehors de la nature, métaphysique sur tous les points,servant d'obstacle au développement naturet de t'homme, comme membre dé ta société ut de i'espêce. Elle cherche & dëvetoppor eh noua toutes sortes d'attitudes pouvant masquer tes tendances
natureMes. Ë!t6 désire l'homme humble, obéissant, servHe, sans orgueil sans ambition, ennemi de soi-même et da la nature. ,¡
Heureux tes pauvres d'esprit et gioh'e a ceux qui moriinent la chair! Ne aembie-t-it paa impossible que l'humanité ait, après tant de sièoles, inscrit dans son pt'ogMHnme ces deux prdeeptes ? Pour ça, la religion a. pu être la soufce de tant do pauvres d'esprit. Victimes d'une <!dMoation inférieure, ils sont la pMMe, comme les imbecitea ordinaires, des impulsions tes plus énergiques, de l'empire dea tendances systématiques et héréditaires des habitudes. Leur activité nerveuse, arrêtée violemment dans le caufS naturel de la tonctioh sexuelle, prend d'autres directions et donne naissance aux convulsions et au délire ou a !a stupidité.
Serait-il possible de comprendre a quoi but humain ou socia! ëievë ou utile, peuvent nous amener la mortification dé la chair et l'aversion pour l'amour ? Mans la pratique, a rien autre qu'a l'amour solitaire, aux fbMes, aux novroaes, aux pervefsions sexuetiM, & t'hypocrisie, a !a diminution de iapersonnatitê. <)ue do fois iea contemplations véhémentes de l'ascétisme ne conduieent-eites pas a une niaiserie dans iaquetia se confondent sans distinction des images faniastiquesreiigieusps et erotiquest Que de fois t'onanismene transformo-t-ii pas les images mystiques en ligures qui excitent et répondent aux appétits de la chair! Ainsi se révèlent dans leurs principes et dans teurs développements ïesaMniMs et ies origines communea de choses apparemment diverses.
Le sentiment religieux est !'opposé du sentiment erotique; l'un se montre des qu'a lieu iarëp~ssion de l'autre, et MM e~a. Depuis quand et sur queites bases se ifbnde une telle polarisation? La nature antithétique du sentiment religieux comparativement au sentiment erotique est peut-être la cause secrète de la lutte entre ia religion, qui, comme le christianisme, veut 6tre prépondérante et exclusive, et l'amour sexuel. Mais où la répression est exagerëo, la rébellion sa fait plus brutale encore, et I'drotisme sort des étreintes les plus puissantes de t'ascë< tisme, et le mysticisme apparatt dans les plus chaudes dresses de la pensée érotique. Le sentiment religieux et le sentiment 6. VtfMM. 3
érotiquo se produisent tt la puberté de l'homme et de la femme. S'ils ne parviennent pas che~ tes sujets doués de sensibilité plus exquise & s'équilibrer dans une juste mesure, l'un ou l'autre domine davantage. Le couvent ou l'amour! C'est fort heureux, nous le répétons, que les jeunes gens d'aujourd'hui se jettent plutôt dans les bras du second. L'amour solitaire qui s'exerce continuellement et toujours par des troubles de l'imagination est le résultat do la lutte entre les exigences de l'éducation religieuse et les impulsions des passions amoureuses. A l'époque de l'adolescence, même de la jeunesse, il compromet vraiment la santé du corps et de l'esprit. !1 n'est pas, ainsi que nous l'avons fait remarquer antérieurement, l'amour sain et fécond. Ce dernier laisse par son passage une &me agrandie et est suivi do l'amour naturel, .nécessaire & la vie et a l'espèce. La répression de la fonction amoureuse, due a l'influence éducative, est l'origine du développement anormal des sentiments affectifs, esthétiques et moraux chez la personne adulte. L'être qui ne jouit pas des expansions de l'amour vit pour lui-même et il ne so forme pas dans son esprit le sentiment altruiste, qui est le coté le plus sympathique et le plus noble de l'évolution humaine. Occupé à ses soins particuliers, aux efforts pour sa propre protection, il ne s'ouvre pas simplement aux sentiments de piété, de courage, do générosité et dephilantropie. L'éducation religieuse crée dans l'esprit des précédents qui circonscrivent les pensées naturelles de l'âme, et donnent au sentiment une direction monotone et artiSciotle. Ce sentiment prend alors un essor où ne se manifeste aucun souffle de vie et de progrès. Aussi l'ascète, privé des douccs consolations de la famille, des espérances que fait concevoir la progéniture, tourne son âme vers les soins à porter sur lui-même, vers des exercices de piété et de philanthropie, qui, suggérés dans un ordre d'idées inverses de l'émotivité personnelle, ne procèdent pas du cœur. Les actes de piété et de vertu sont accomplis dans un but personnel pour un avantage promis. Ils sont le paradoxe de l'altruisme, car ils représentent un égoïsme tr~s subtil, tendant a ta protection du soi, au delà mémo de la tombe. Aussile beau reste encadré dans des mesures et dans des conditions déterminées, ~ui répondent seulement au but suggéré, ne
révèlent aucune idée et ne parlent pas au coaur. L'art dans celte voie n'a ni inspiration, ni expression. Le mérite consiste dans l'obéissance et lu prohibition et non dans te bien individuel et social.
Les conditions sociales jettent, elles aussi, un certain trouble dans la fonction sexuelle, même, ainsi que nous l'avons déjà dit, dans la seconde période, c'est-à-dire pendant son plein exercice. En général, la chose natt des difficultés que rencontrent dans la société certains mariages et plus ou moins certaines associations naturelles d'individus des deux sexes. La vie sociale limite les tendances catm'ettcs le besoin d'avoir une famille, qui cependant est le fondement de t'exis* tence des races, de la société elle-môme, rencontre les plus grands obstacles a sa satisfaction. Le choix, dans l'acte sexuel, facteur naturel si puissant pour l'évolution et l'amélioration de l'espèce, dévie trop largement de son caractère naturel, pour ne pas assurer los effets qui amènent a la décadence de la race. Ce changement n'est pas en vérité produit par des exigences artificielles, ainsi que le croient ceux qui ignorent les lois qui règlent le cours des vicissitudes humaines, que toute chose est le produit naturel de la sélection, de la lutte et de ta nécessite de l'adaptation. Il a une direction différente de celle qui, à une certaine époque, représentait l'avantage immédiat et simple de l'organisation. Dans ces conditions il oblige l'évolution à se faire suivant le meilleur avantage civil, pluMt que de se faire simplement suivant l'avantage humain.
Le mariage, guidé par des nécessités d'argent et de caste, no tient nul compte de son véritable but l'amélioration de l'espèce. Il sacrifie les penchants individuels suggérés par les besoins de l'organisme. Quand même aujourd'hui le mariage serait résolu d'après un choix libre pour les besoins individuels, il échapperait encore aux voies que les avantages naturels réclament impérieusement. En effet, les qualités qui excitent les désirs sexuels sont plutôt des produits de la civilisation que des excitants de l'instinct animal. Telles sont toutes ces apparences physico-morales, qui, si elles constituent une dot civile, sont parfois les effets saillants de la dégénérescence psycho-physique. 11 en résulte que l'humanité prend teneurs plus naturellement
la direction do t'organtsme civil qm se fortina et se complète par l'absorption des forces et des propensions de l'organisme animât. L'individu ne vit pas pour tui-mcme, mais pour te service et tes avantages de l'institution. Ainsi, il arrive bien souvent que ce sont des femmes laides et malsaines, mais riches et cuttivées, qui sont appelées à être les m&res des classes dirigeantes dans les générations successives celles-ci perdent par là et de plus en plus teur vigueur. Il advient encore que les mariages limités à un nombre fort restreint de personnes habitant un lieu déterminé, et appartenant u une caste donnée, finissent par déterminer l'extinction de la caste ette-meme. Souvent les sujets les plus sains, les plus forts, les plus intelligents, les plus capables de fournir une génération pouvant améliorer la famille, sont, pour un motif d'ordre purement social, mis de côté et ne peuvent réaliser le but précieux de la nature. C'est pourquoi les générations futures ne s'enrichiront d'aucun des fruits si utiles des variations individuelles, d'où surgissent les variétés qui conduisent peu à peu a l'amélioration de l'espèce.
Les arguments invoqués nous permettent de conclure qu'une bonne partie de notre société se trouve, pour une cause ou pour une autre, contrariée dans l'exercice de la fonction amoureuse et par suite dans ta satisfaction du besoin de se créer de la famille, A ce fait se rattachent plusieurs conséquences dinerentea entre elles suivant tes lieux et les temps, et les effets sur le moral individuet et social sont multiples et divers, tt existe même une différence dans tea ouets suivant qu'ils se produisent sur l'homme ou la femme. Pour les femmes les conséquences sont plus graves, parce que celles-ci, éloignées en généra) de la distraction qu'apporte la lutte sociale, ressentent avec plus de force le besoin de l'amour et de ta famille.
La fonction utérine domine chez la femme d'une manière absolue toute autre fonction, et dans son esprit M manifeste souvent le retlexe pour ainsi dire du fonctionnement de ta matrice eUe-m~me. La femme qui n'aime pas, qui n'est ni épouse ni mère est une femme incomplète. Pour elle commenc'' précisément l'involution au moment mCmeoa le plus souvent elle brise tout obstacle à son évolution naturelle, Il est vrai-
ment touchant le spectacle do la femme qui, arrivée à t'age (te 40 ans, n'a pas encore connu les joies de t'amour. En elle ont disparu la douceur, la bonne humeur, l'expansion et t'atfection. Toutes ces belles qualités sont remplacées alors par cette vieilt''sso précoce qui est la flétrissure du teint et de ta chair. Elle devient cruelle et courroucée du moment qu'elle s'aperçoit que partout on rit de son rAto de femme manquée.
A quoi but élevé visent donc les institutions sociales, pour faire ainsi cruettonent le sacrifice de tant d'aspirations, do tant do besoins moraux, corporels, individuels si importants pour l'espèce humaine*'
La femme qui n'a pu, mais non par la faute do la nature, se marier légitimement, n'aura d'autre alternative que l'une de ces deux existences ou bien, la vieillesse précoce qui termine une vie exempte de tous biens, une vie de larmes, remplie de haine et de malédiction contre III vertu raitteuse ou la faute plus ou moins divutguee selon le rang social de la personne, faute qui est le dénouement d'impérieux besoins et une .injure 'togrante aux hypocrisies sociales.
La seconde aboutit naturellement au fléau social des enfants illégitimes, de la corruption dans tes mcaurs publiques et à ta criminalité de tout genre. t)c la premier naissent tes hystéries, tes folies, le trouble dans la joie des familles, et ce qui est bien pire pour la civilisation, il est sort aussi cette noire armée de la superstition et de la régression composée de béguines recrutées parmi les jeunes filles qui passent d'un amour manqua à un mysticisme sans frein. Ettes bavent sur les joies humaines. Ce sont des instruments remplis de zëto et inhumains entre tes mains du prêtre au moyen desquels il plante pour ainsi dire, danat'êdueatio)) de la jeunesse et dans les expansions de la vie de famitte,do8 clous longs et sotidcs.C'est par c))ps qu'il provoque des penchants et des idées qui paralysent ces aspirations au beau, au vrai, qui sont comme t'âme de l'humanité en marche 1 Il arrive pour la civilisation ce qui arrive dans tout autre genre d'entreprise humaine. Les rebutés s'insurgent et essayent de faire manquer on de discréditer l'entreprise. C'est ainsi que nrent~ d'après la tradition de ta Bible, les anges déchus duCiet qui devinrent des démons et des détracteurs de Dieu.
Pourquoi la civilisation no proeede-t-ette pas avec moins de cruauté ? Pourquoi ne semontre-t.ettepas un peu plus prudente et ne prend-elle aussi Bons sa protection les exubérants ? Pourquoi ne roimpt-elle pas la barrière des coutumes cristallisdes qui ne répondent plus aux besoins de la lutte actuel te et sont en désaccord avec les tendances de notre époque ? Pourquoi conserver au mariage tous les privilèges ?
Les difficultés qu'on rencontre dans le mariage font supporter & l'homme un préjudice beaucoup moindre qu'a la femme. A lui est permis ce qu'on regarde comme une grave faute pour elle. Mais ta n'est pas la véritable cause des maux sociaux la vraie origine est dans les faux mariages qui engendrent une lignée illégitime source de ta criminalité.
Nous pouvons individuellement nous plaindre de voir sacrifier les précieuses et justes aspirations a la famille. C'est cite en effet qui fait renattre dans les enfants l'espoir de la vie, et lie de ses traînes affectueuses ta courte existence de l'individu à celle de sa descendance.
Au point de vue social, il ne faudra pas négliger la perle occasionnée par ceux qui pratiquent, soit par contrainte, soit par erreur, le cetibat. A t'age où les espérances de la vie se succèdent de moins en moins, ils cessent la lutte, négligent tout le monde après avoir suffisamment pourvu à eux-mêmes. Ce sont des ouvriers perdus pour la société. Ce sunt des forces enlevées au progrès de ta civilisation. Les trésors de leur expérience se perdent. Je crains fort que de ces vieux célibataires ne sorte la plus grande pnrtie des coM~M~eMM, des ~!M~a~'e< ~M/WM Mft; s'ils représentent, en vertu de la loi d'inertie, le frein de cette vigoureuse marche du progr'-s, ils représentent encore le plus grand nombre des (tbstac)es exagères. !ts sont toujours courmuces, égoïstes, déloyaux et chez eux les forces naturelles du contraste n'ont aucune expression de vivacité, ïts ressemblent jusqu'à un certain point aux jeunes filles béguines dont nous avons déjà parte, puisqu'elles répondent à la même fonction sociale, qui n'est pas une 'onction, mais la négation même de cette fonction, en un mot une paralysie.
CHAPITRE III
De la Séduction
Tout ce qui a été dit sur t'amour, qui croît chez l'homme et la femme depuis les premières périodes de l'onanisme jusqu'à l'amour conjugal, s'applique à l'amour considéré comme sentiment et comme besoin naturel, qui évolue en vertu de an propre énergie et pousse t'être aux actes très complexes nécessaires & son accomplissement. Mais je ne vous ai pas encore parte de cette autre fonction qui marche paraHetemënt & la première et qui, partie intégrante do l'amour, constitue cet ea~embie d'attitudes et de moyens nécessaires à réfection sexuelle, et favorise au point de vue biologique l'opération organique de t'amour.
J'ai nommé par là la séduction.
La séduction constitue, pour ainsi dire, un point des plus importants du mécanisme de l'amotir, qui a pour objet les opérations physiologiques les plus élémentaires et les {dus nécessaires a favoriser le contact des deux sexes dans le but immédiat de la fécondation. A cette phase du dit mécanisme sf joignent u la séduction, ta sympathie, l'affection et l'estime, en d'autres termes tout ce qui est psychique dans ta fonction amoureuse. !) est certain que ces derniers sentiments ne sont pas, au début, aussi dleves qu'an moment on la fonction reproductive s'accroit jusqu'à pénétrer dans la sphère de notre état psychique. Ils sont au contraire, a l'égal do tout autre sentiment, le résultat du
développement d'actions physiologiques d'ordre élémentaire, (affinité), de la matibre obéissant aux lois très simples et primordiales de l'irritabitité, & l'origine de la pensée, alors que les sentiments se montrent sous le simple aspect de l'attraction et de la r<!putsion.
La séduction sans doute a pris aussi origine dans une de ces actions simples et fondamentates de la matière. Le chemin qu'elle aurait fait pour arriver, plus tard, & l'époque brutale de l'homme, ù t'état oit cttc est aujourd'hui, pourrait être précisément celui, d'un coté, des vigoureux assauts et tromperies, de l'autre des fuites et des dissimulations. Cette marche se poursui.vrait ensuite par la parade de qualités viriles, de force et de beauté, parallèlement avec la timidité de la pudeur naissante et la répugnance. Elle se prolonge encore plus tard de tous ces moyens subtils et patients par lesquels l'homme fait montre a la femme de sa valeur personnelle, do sa force, de son esprit, de tous ces moyens d'art trompeurs qui excitent les désirs. Dans tes différentes races humaines qui peuplent la terre on trouve tous les degrés des divers moyens, brutaux, sauvages, civilisés, propres à la séduction.
La séduction dans tes classes les plus élevées de la société, ainsi que dans les diuerentfa races animales qui, en ce qui concerne l'amour (les oiseaux), ont atteint det formes psychiques distinctes, l'exposition est des plus grandes qualités de l'esprit,
Voyons maintenant comment la séduction, instinct, savoir et artitico, natt et se développe chez l'individu civilisé de notrn société Voyons aussi comment elle suit l'amour il sa croissance et a son déctin.
Nous avons dit en commentant que la séduction, chez l'individu de noire société,ne suit pas dans son développement la voie tracée par la phitogenèsc. En effet, contre ce développement se trouve la force modératrice des sentiments sociaux, lesquels se montrent ntus tardivement.
Nous verrons que chez l'homme de notre temps, dans tes états de maladie, la séduction reparaît quelquefois entière et libre, reproduisant les formes et les évolutions qu'elle avait dans l'espèce et nous verrons l'homme privé de toutes les conquêtes
dos générations précédentes, dans les pouvoirs de ta séduction, par faction modératrice de la dépénération évolutive, Aujourd'hui le jeune homme civilisé qui aspire & la possession de la jeune fille do ses rêves ne marche pas à sa conquête les armés à la main, et ne sait ni n'ose lui tendre des pièges pour t'associer ses désirs. Mais au contraire il refoule en lui-même autant q't'it lui est possible les 'manifestations de son désir, lequel se dévoile, par des rougeurs au visage, par de timides propositions dans lesquelles il y a la force séductrice du vers de Dante
<4tMot' c/te a nuMo amato amar pet'ttona.
Séduction qui est en apparence de nature paradoxale, puisqu'elle se traduit presque exclusivement par la montre de ses propres désirs plutôt que par l'art d'exciter ceux de la personne aimée.
U existe néanmoins dans la fatalité que le vers du poète sait si bien exprimer, une force do séduction plus puissante encore que celle de l'art qui sait mettre on relief les vertus et tes talents.
C'est la force biologique des affinités, se changeant plus tard en sympathie, qui facilite la séduction qui s'opère par la simple inclination naturette et mutuelle. JI est vrai qu'une pareittt' direction donnée instinctivement a ia sympathie est due u l'influence héréditaire, à l'éducation, aux habitudes de la société dans taquetie on vit. Ces habitudes nous font encore inconsciemment évaluer les convenances individuelles, domestiques ou sociatss qu: peuvent favoriser ou combattre un penchant naturel. C'est ainsi que les tangoeors et les soupirs du jeune amoureux, peuvent donner lieu a cette sorte do séduction qui cesserait d'être paradoxale puisqu'ils conduisent les sens de la personne aimée à la perception des affinités encore inconnues de la chair et de t'espt'it.
Après la période où par ignorance des usages et par timidité (timidité due & la conscience imparfaite de sa propre valeur et des nécessités de la lutte) les penchants naturels forment le principal élément do t'tBttvre de séduction, la connaissance et l'art indispensables au bon choix sexuel se développent chez t'io-
dividu. C'est une révélation de la propre personnalité, et dont les qualités rehaussées favorisant l'attraction réciproque et contribuent à faire vaincre les répugnances qui peuvent résulter de motifs naturels ou sociaux.
Cette connaissance et cet art do séduction qui apparaissent chez l'individu, à l'époque de la jeunesse où les premières thnicités s'effacent devant l'expérience, ne sauraient généralement exister de prime abord, mémo suggères par la culture de l'esprit. La pudeur ieu)' oppose un obstacle, qui chez l'homme a alors presque la même intensité que chez !a femme, et qui engendre timidité et retenue. A cette époque delà première Jeunesse, une séduction de forme plus avancée aurait moins d'ofncacité elle ne posséderait pas l'avantage do s'harmoniser avec les penchants delà femme d'âge correspondant qui lui viennent des impulsions spontanées et inconnues de l'instinct sexuel et du sentiment naissant. La séduction, comme art, doit répondre aux goûts et aux inclinations de la personne dont on recherche les faveurs. Agir autrement serait aller à l'août aux alouettes en imitant le chant du merle.
L'art de la séduction la plus simple consiste précisément a faire montre des qualités les plus goûtées de la personne aimée. Celui qui n'a pas une expérience individuelle suffisante ne possède pas cet art de séduction pour autant que cette expérience peut corriger jusqu'à un certain point les différences de propensions.
La disparition des entraves dues à la pudeur chez l'homme, l'expérience personnelle, et l'exercice dans les luttes sociales qui ont ou raison de son ingénuité et de sa timidité, amènent sa puissance de séduction a ses effets maximum car il peut mfttre alors en jeu toutes les forces dont il dispose. Dans ces conditions, même la séduction n'est pourtant pas libre. L'homme en effet est limité dans l'exhibition de ses qualités physiques, do son tatent, de sa richesse, par les usages de son milieu. Il est limité encore dans l'ouvre de la séduction par les conditions dans lesquelles se trouve la femme, c'est-a-diro l'âge, le rang, la position, etc., de celle-ci.
Dans la sphère limitée d'un côté comme de l'autre ou dans notre société s'exerce la séduction, l'homme de pleine jeunesse
a dans la lutte les meilleures et les plus nombreuses armes, Elles résident, en très grande partie, dans des qualités intrinsèques, qui n'ont nullement besoin d'artifices pour être mises en évidence et en action. C'est la force dans les muscles, la beauté dans tes formes, l'expression dans la physionomie, l'attitude des membres, l'explosion de sentiments généreux, l'éclat des affections, le brio do l'esprit; par tout' simple manifestation sans qu'il soit nécessaire de les faire ressortir, elles exercent la séduction en augmentant sa valeur. Pius tard, avec l'âge, alors que diminuent les qualités intrinsèques du corps, l'art <to la séduction se développe. L'ingéniosité, l'expérience suppléent a teurdéfaittance et substitue aux qualités naturelles affaiblies te prix d'autres conditions qui, dans l'esprit de la femme, réveillent le désir base de l'inclination et de l'amour. La civilisation s'accroissant, de nouveaux besoins s'ajoutent sans cesse aux besoins, les derniers venus sont toujours plus éloignés de la nature mais semblent comme liés & l'organisme par les nécessités du bien-être, ce sont eux qui sollicitent les penchants naturels et deviennent autant d'excitants à l'élection sexuelle. L'homme d'un certain âge sait mieux circonvenir la femme même toute jeune, et faire montre de qualités, d'ordre moral et social, qui flattent ses penchants et lui font illusion sur leur satisfaction en ce qui concerne ses besoins naturfts. L'homme mur obtient donc par la ruse ce que le garçon obtient par l'nppareU de ses qualités propres, ce que le jeune homme obtient grâce à l'instinct naturel qui harmonise les tendances sexueltea des deux personnes. La plus grande séduction est cette qui tient sa force du sentiment et des soupira, de la beauté des formes, de la vigueur de la fonction, de l'éclat de ta richesse, du savoir et de l'art de l'expérience.
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait 1
Tels sont les moyens de séduction employés par l'homme aux diverses époques de sa vie; séduction renfermée dans le cureté étroit des mœurs et des convenances.
Lorsqu'il s'agit d'individus appartenant à des conditions sociales où le degré de l'éducation, les exigences dans les coutumes sont différents, la séduction change analogiquement de
formes et de manières, en répondant aux habitudes, aux règles,
à l'éducation et aux convenances différentes de ces mêmes individus. Comparativement aux époques de la vie, elle reste, comme nous l'avons dit, toujours la môme dans ses rapports généraux. La séduction dans toutes les classes de la société se réduit donc, dans le jeune âge a une simple faveur, dans la jeunesse mare fi une lutte, dans la maturité complète, à un art. Nous verrons plus loin comment elle devient une corruption chez les vieitiards.
C'est dans la jeunesse, que la différence qui existe entre les divers moyens de séduction est fortement marquée dans toutes les classes sociales; cependant intervient aussi, malgré le peu d'utilité, l'art do séduction avec toutes ses vanités. Chez le jeune homme bien ëtevé. la séduction a des moyens beaucoup plus difficiles que chez celui qui appartient a une famille grossière. En effet, chez le second, les lamentations et soupirs amoureux sont très facilement remplacés par des déclarations et des rapprochements qui rendent la correspondance beaucoup plus hâtive et les désirs plus clairs. L'absence de conditions sociales différentes aplanit considérablement les difficultés dans la conquête de la personne visée.
Dans le cas d'absence absolue d'éducation, rendue plus brutale encore par des exemples fréquents de corruption, le jeune homme attaque la jeune fille en vrai sauvage, et ne connait d'autres obstacles n l'assouvissement de ses désirs que ceux opposés par la force ou la fuitf. Ce n'est plus là la vraie lutte sexuelle, suivie des douceurs de la victoire, mais plutôt un larcin de fruits verts et acerbes qui ôte au cfBur et à l'esprit ta brillante moisson des illusions et qui de pins rend moins précieux le fruit mar. C'est pour les marnes raisons, jointes a une sensibilité plus exquise, à une profonde délicatesse de sentiments, que l'amour est plus goûté et rendu plus délicat chez les personnes de condition supérieure, élevées dans la réserve. Pour l'être grossier, mat étevé, l'amour se réduit simplement aux plaisirs des sens. La femme, pour lui, est un animal qui lui rend de nombreux services parmi lesquels celui d'épouse, lorsque le besoin s'en fait sentir.
La séduction apparaît aussi, en tant que lutte, chez l'homme des classes sociales inférieures, bien que les difficultés a vaincre
pour la conquête soient relativement moins grandes que pour les personnes de bonne condition. La facilité de séduction est en raison directe de la moindre réserve dans laquelle se trouve la femme, d'abord facile, déjà habituée aux intimités, de l'égalité des situations financière on autres qui rendent plus faciles les combinaisons matrimoniales. Il faut en outre tenir compte des goûts pou variés des femmes de basse et de moyenne condition. Aussi estait difficile pour l'une ou pour l'autre de faire appel a des moyens compliqués de séduction.
Dans la cour que fait le jeune homme des basses classes à la femme do son rang l'objectif diffère de celui que vise le jeune homme bien élève. Le premier n'ayant pas à vaincre tes difficultés d'une résistance relativement grande, fait parade de s<t personne plutôt par vunitéperson nette que pour vaincre la résistance de celle-ci. Ses moyens d'action se bornent à une exposition de sa personne offerte à la satisfaction de sa compagne, qu'it choisit avec beaucoup d'indifférence parmi la foule de femmes qu'il coudoie et qui ont à peu près pour lui la même valeur. Les moyens de séduction employés le plus souvent par les jeunes gens de cette classe répondent bien à la rusticité de la position. Les diverses formes de ces moyens constituent une sorte d'échelle des diverses couches sociales. Depuis le paysan jusqu'à la classe moyenne tes cadeaux, toujours en harmonie avec la condition, sont des moyens efficaces el ordinaires do conquêtes amoureuses. Une tenue irreprochubte n'a pas moins de portée et n'est pas moins mise en œuvre.
Plus haut la séduction s'exerce par des procédés variant à l'infini; depuis les hommages rendus en paroles & la beauté et à la grâce, jusqu'à ceux qui se traduisent par de grandes actions et de nobles sacrifices.
Ce dernier objectif est particulièrement déterminé et net chez l'homme mûr mais bien eievé, tandis que chex celui de condition ordinaire la séduction se réduit à une tentative grossière de possession, mêlée d'embûches et de violence. Les divers moyens de séduction sont d'ailleurs si nombreux que les nuances en permettent une différenciation indéfinie parmi les hommes de même rang, de m~me culture, de même expérience. C'est un jeu de combinaisons innombrables, ayant pour éléments les mille et mille variations de circonstances et de personnes.
La séduction est une science et un art. Cependant, dans son évolution, elle ne suit pas parallèlement le dévetoppement de l'intelligence et de l'éducation. Dans sa plus haute élévation, elle s'en sépare, parce qu'elle constitue un art auquel il faut une intelligence et une culture spéciales. En effet, souvent, les hommes les plus instruits, tes plus intelligents ne savent y déployer ni i'habiteté dans la conversation avec les femmes, ni les ressources tacites de l'esprit mondain par lesquelles réussis' sent des sots.
Si on cherche le degré d'intelligence ou d'éducation dans celui de la puissance de séduction, on n'arrive pas au résultat attendu, au moins dans les sphères supérieures, parce qu'à un certain niveau, ces facuttés n'ont pas de relation nécessaire. Dans tes couches inférieures, au contraire, la séduction est plus directement en rapport avec l'intelligence et l'expérience. Nous donnerons, dans la pathologie, la démonstration de ces faits; et nous verrons l'infériorité intettectuette se répercuter, dans les basses classes, sur les attitudes et les moyens de séduction. Chez le vieillard, ta séduction est une corruption. En effet, il sait qu'il n'a rien en lui do ce qui justifierait les attitudes faisant ressortir la valeur personnelle et concourant au but tic l'acte sexué!. Des lors, cessant toute dissimulation, renonçant aux formes ordinaires de la séduction sexuelle, il a recours aux conventions, aux artifices. U onre la richesse, les présents, voire ce qui est plus immorat encore, sa tolérance, s'il n'est pas parvenu à imposer son autorité, La preuve la plus évidente de l'immoralité de la séduction chez les vieillards, est leur penchant pour tes amours impubères, dans lesquelles on ne saurait trouver la plus faible apparence de sexualité. C'est une véritable dotin* quence dans la séduction, do m~me que, ainsi que nous Je verrons plus loin, certaines obscénités amoureuses représentent les délinquences de l'amour normal.
Chez la femme, la séduction se différencie de celle de l'hommo, en raison de deux éléments restreignant son champ d'action ta réserve et la pudeur, qui interdisent à ta femme de manifester ses penchants en dehors dos limites tracées par les mœurs et son rang. tt ne faut pas oublier que, tandis que l'homme, chasseur tésotu, va à lu recherche de sa proie, la femme reste & t'atfût et
de son poste tend ses filets se défiant des embûches, elle se dissimule au milieu des fouilles, avance parfois la tcte, se montre, pour so dérober tout a fait si sa victime devient soupçonneuse. L'homme dans sa poursuite peut redouter les méprises, les abimes, la fatigue dont il no retirera aucune bénéfice, l'échec (inat. La femme risque d'avoir mal tendu ses piégea, d'effrayer le gibier et do le mettre en fuit~.
Sans pousser plus avant cette comparaison, observons que les usages mettent un frein a t'habiter séductrice de la femme; et qu'en somme elle use de ses moyens dans des conditions difficiles et périlleuses.
On serait tente de considérer comme le comble de l'astuce féminine ce fait paradoxal, que la femme dans la séduction met en œuvre sa pudeur qui, semble-t-il, devrait en être t'obs" tacte. Ce bouclier se change en épëe cette épine se change en diadème quand elte est bien manceuvréo. Il n'en est pas moins que ta pudeur met, au point do vue de la séduction, ta femme dans d'autres conditions que l'homme.
La femme, dans tout l'épanouissement de sa beauté, mais libre et impudique, exerce une séduction semblable a cette de l'homme.
On peut dire, cependant, qu'en séduisant, l'homme agit sur les sens, ta femme sur l'imagination. Il en résulte que la séduction do l'homme est vulgaire, superficielle, rarement continue, tandis que celle de la femme, subtile, pénétrante et continue, est irrésistible. Plus nombreux sont les sens que lu femme impressionne; outre la vue, t'ouïe et l'odorat apportent a l'imagination un tribut important. L'odorat en particulier agit de façon intense, son action est indéterminée, mais intimement lié à l'appétence sexuelle. Tous les physiologistes sont d'accord à cet égard. La situation du couple dans l'union conjugale réalise le thème sur lequel s'exercent les variations de la séduction réciproque, dans la période d'amour. L'homme déploie toutes ses qualités viriles, protectrices, la femme se montre docile, affectueuse, passive, dévouée à la vie de famille. La femme aime l'homme fort, capable de l'aimer et de la protéger. L'homme recherche la femme qui sait le chérir, lui <!tre fidèle, et (lui répond t'idéal des qualités féminines.
Voyons, d'âpres cela, comment, chez la femme, l'art de la séduction naît, se développe et décroît selon l'âge et la condition sociale.
La séduction, chez ta jeune fille, môme avant qu'elle n'éprouve ni sentiment, ni besoins sexuels, avant même qu'elle ait fait un choix, se manifeste déjà par la grâce qui lui vient de son éducation et qui est la démonstration de son ingénuité. L'imitation et peut-être aussi un peu do cette tendance instinctive et héréditaire de la femme & s'assimiler facilement les attitudes du milieu dans lequel elle vit font que, des sa première jeunesse, apparaissent en elle cette tendance & l'art, cette recherche dans les vêtements et cette contenance qui plus tard' deviendront les auxiliaires puissants de la séduction sexuetle. Ainsi la petite Ctte de moins de trois ans se compta!! à être bien y~tue et veut qu'on lui dise qu'elle est belle. Si ce n'était que, on toute certitude, ce soit là un effet de l'éducation et do l'esprit d'imitation, on serait tenté de croire, comme beaucoup de psychologues, que cet amour du moi, cette façon de se complaire au physique, au morat et dans sa toilette, d'où plus tard natt cet orgueil féminin qui constitue l'élément subjectif de la lutte sexuelle, soit un sentiment vraiment instinctif.
A l'époque de la puberté, quand la jeune fille sent en elle s'agiter tes premiers avertissements du besoin sexué), et l'amour commence avec les premières manifestations do sympathie, la séduction qu'elle exerce sur l'homme n'est pas encore un art, puisqu'elle ne résulte pas de la parfaite connaissance de la lutte elle exerce cette séduction insconsciemment, par ses propres qualités physiques et morales qui, contenues, on même temps qu'elles révèlent & l'homme les naissantes attractions du sexe, restent opiniâtrement voilées et attirent avec leur parfum de grâce et d'ingénuité, signe distinctif de l'inexpérience, de la pudeur sexuelle à son état naissant, pudeur vraie et pure de tout artitice.
Plus tard l'art voudra imiter cette pudeur, mais il ne réussira qu'à l'affectation et a la caricature.
La séduction chez lu femme mûre pour l'amour est faite d'art et d'éducation, mais de peu de naturel.
Nous avons dit, en rëgto générale, comment se diversifie la séduction exercée par l'homme de celle exercée par la femme. Celle-ci réussit mieux parce qu'elle agit de deux façons. Elle assaille l'ennemi par l'étalage de ses qualités physiques et morales et l'aiguillonne par ses réticences. Ce dernier mode est celui qui lui réussit le mieux puisque, comme nous le disions pius haut, & l'action sur les sens, vivace et transitoire, se joint une influence subtile, pénétrante et continuelle sur l'imagination, laquelle grandit les impressions reçues, en réclame de nouvelles et suscite it't'ésistibtemont l'affection et le besoin d'y satisfaire.
La femme, dans do telles conditions, séduit par l'aspect de sa personne, par )a forme et l'expression de son visage, par le son de sa voix, par le parfum de grâce que l'on respire à son contact, par sa pudeur et sa réserve qui voilent pour ainsi dire sa gr&ce et sa beauté, qui attirent tes désirs, par la vivacité de sou esprit, etc.
Toutes ces causes qui ont le pouvoir de séduire, mises en évidence dans une certaine proportion, respectivement à.la personne, avec cette harmonie et cette opportunité que nous ne saurions exprimer, constituent précisément l'art de la séduction. Ce qui pourtant est clair, dans la difficile exposition d'un sujet aussi délicat, est que la valeur de ces qualités, prises en partis cuiier ou en général augmente en rapport de t'habUetédëpioyéo pour tes mettre en évidence, a travers le voile et les fonctions modératrices de ia pudeur, de façon & en restreindre ou élargir tes freins.
En un mot, t'étalage de ces qualités et do leur valeur, l'art déployé pour les montrer, les cacher, les voiler, les exagérer, a la recherche de la conquête sexuelle, constitue la séduction proprement dite et, chez la femme, c'est à l'âge où elle est en possession de toute sa beauté.oft l'impétuosité des sentiments et le besoin sexuel sont plus ardents, où elle aspire à conquérir une position sociale, que cette séduction atteint son plus haut degré de puissance.
ttépétons, pour résumer, que chez la femme la séduction est une lutte dans laquelle elle attaque et se défend et que le secret de la victoire est pour elle plus dans l'habileté de la défense que 8. VtMTcnt.
dans l'énergie de l'assaut. Sa pudeur, ou du moins ce qu'elle en affecte est son bouclier et ses yeux. qui résument toute M beauté et sa grâce, sont t'épéf. La force qui la fait vaincre, c'est de savoir se mattrisef; elle affine la séduction selon tes circonstances et on raison directe de l'importance qu'elle y attache. Du reste l'intelligence ne joue en tout ceci qu'un rôle secondaire, l'art de la séduction n'exigeant pas chez la femme, pour Ctre exercé avec succès, des facultés intellectuelles bien développées. Au contraire, une intelligence un peu limitée a souvent plus de chances de succès, en ce sens qu'elle est moins distraite par les préoccupations d'objectifs plus élevés.
L'exagération dans l'art de la séduction produit souvent l'effet contraire à celui que l'on en attend, en diminuant le travail de l'imagination et s'exerce toujours aux dépens de la pudeur et de la réserve afin d'obtenir des enets subits et transitoires tels sont les amours obscènes et les petits succès de la vie galante. A mesure que la femme avance en Age, l'art de la séduction se transforme; elle vise plus ù satisfaire ses sens qu'& influer sur l'imagination c'est qu'on effet celle-ci aurait peu de matière pour s'exercer, en raison de la décadence de la beauté qui est une conséquence de i'age. En outre, sa pudeur ou du moins ce qu'elle en affiche, lui laisse moins de mystères a découvrir, moins de désirs & satisfaire. La femme mûre qui veut séduire chauffe pour ainsi dire la machiue & toute vapeur et joue avec la pudeur comme le chat avec un lambeau d'étoffé elle l'étreint, la tache, la reprond. l'abandonne, la retourne en tous sens afin de s'en faire un auxiliaire pour le succès de la conquête qu'elle poursuit et quand parce moyen elle s'est assuré la victoire, elle en sort épuisée et plus vaincue qu'auparavant.
Entre la séduction pratiquée par la femme et celle exercée par l'homme, tous doux d'ape mû)', it y cette différence que celui-ci en séduisant corrompt, et que celle-là montre sa propre corruption.
Aux divers modes de séduction employés par la femme~ et selon la condition sociale qn'ettc occupe, nous n'avons pas grand'choM a ajouter & ce qui a déjà été dit pour l'homme. La femme de condition ordinaire exerce sa séduction par des moyens qui ne s'adressent qu'aux sens, car possédant peu de
va!e)tt'in<etiectu<')h'. elle t'apprécie encore moins nhez tes autres, Ses moyens auxiliaires sont la beauté du corps et des vêtements elle frappe plus les sens que l'imagination par ses couleurs vives, ses parfums piquants et aiguillonne le sens crotiquo par des discours provocants et des confidences compromettantes. Une autre preuve de ce que nous disons, c'est qu'en descendant jusqu'aux plus basses couches sociales, les différences entre les sexes deviennent de moins en moins sensibles.
CHAPITRE IV
La Pudeur, l'Honneur, la Jalousie
La pudeur, à son origine, était, ainsi que de nos jours, une arme défensive. It est évident qu'on ne saurait écrire son histoire sans faire entrer en tigne de compte le r~ie~ aujourd'hui prépondérant, des vêtements on peut dire qu'ils servent autant h couvrir les parties du corps dites tMt~ec~M qu'a garantir des intempéries. Mais, à son origine, le vêtement fut-il orée pour préserver la pudeur ou pour garantir des intempéries? Kt'atîtEbing pense qu'il a ëte adopté pour défendre le corps contre tes intempéries et que son usage a ensuite contribue à fortifier la pudeur. Spencer n'est pas de cet avis et prétend que le vêtement, ù son origine, servait à l'embellissement du corps et que ce n'est que plus tard qu'il servit également à préserver du froid. Cette question pourrait être étudiée en prenant pour base le costume des peuples primitifs et les documents fournis par leur histoire et en tenant également compte des mœurs des animaux. Krant-Ebing dit que dans les pays froids, où le besoin d'être chaudement vêtu se fait vivement sentir, la pudeur est plus vive et que les populations méridionates seraient de BMours plus faciles.
Je déclare que, à mon avis, il y a différentes façons de comprendre la pudeur et que la véritable cause pourrait bien être différente de celle émise par Krant-Ebing, surtout si l'on considère que la pudeur est quelque chose de plus psychologique que
l'idée de soustraire aux yeux du public certaines parties du corps au moyen de vetements plus ou moins larges ou pesants. En eH'et, on ne saurait dire que les Esquimaux, par exemple, soient un peuple très pudique parce qu'ils sont vêtus de pesantes peaux do phoques ou d'ours blancs, eux qui passent leur long hivernage amoncelés dans une étroite cabane, dans une oisiveté comptcte et couchent p~c-m~te dans une promiscuité compro.mottante,
Certains peuples méridionaux et orientaux, où la jalousie est légendaire, sont, quoique vêtus fort légèrement pendant la saison chaude, au moins aussi pudiques que les peuples d<'s régions froides. La jalousie et la fidélité sont. ainsi que nous te verrons plus toic, étroitement liées a lu pudeur. Et )acMo</<' parisienne, enfouie dans la fourrure, ost-ette plus pudique que lu jeune fille orientate? Les anges, qui nous sont représentés par les poètes et les peintres, sont couverts d'un simple voile et c'est pourtant dans ce simple costume qu'ils dansent devant Dieu. Si la pudeur avait un rapport quelconque avec l'habit, ils sembleraient quelque peu dévergondes.
L'épouse, dans ta couche nuptiale, continue, chez nous, ù être pudique. Parmi les populations orientales, les femmes japonaise~ quoique chaudement vêtues, manquent complètement de pudeur, au moins dans le sens où nous l'entendons, car la jeune fille japonaise se donne librement à d'autres avant de se marier, sans que son honneur en soun'ro. D'où il ressort que la pudeur est un sentiment diversement interprète, selon t'cpoque et le pays.
MatttegtMxa dit que dans la Grèce antique les jeunes filles sacrifiaient couramment à Vénus et tes temples n'en avaient pas le monopote.Aujout'd'hui ces mœurs seraient considérées comme le comble du péché et de la dissolution. Evidemment la pudeur est plus dans l'intention que derrière les parois impénétrables d'un vêtement or la pudeur était avant que l'habit existât. Chez les populations sauvages le fait est démontré, et le rùto secondaire de l'habit par rapport a la pudeur semblerait donner quelque peu de raison l'opinion de Spencer.
En effet, le premier vêtement que l'on trouve chez les populations sauvages est un lambeau d'étoffé, qui ceint les uaucs et
cache les parties sexuelles ce fait démontre qu'avant l'apparition de ce semblant de vêtement, insuffisant pour préserver des intempéries, le besoin de soustraire & la vue cette partie du corps existait déjà, ce qui revient à dire aussi qu'avant la première trace de ce premier vêtement, le sentiment de la pudeur existait aussi. La Venus de Médicis, représentée nue, défend sa pudeur avec sa main, aux yeux du public, Même avant l'apparition du plus simple moyen de se vêtir, l'habillement existait pour ainsi dire à l'état d'embryon, dans les ornements de divers genres on usage chex les populations sauvages tels sont !es anneaux aux oreilles, au nez, aux lèvres, tes tatouages, plumes d'oiseaux autour do la t~te, etc. La tradition bibtiquo confirme également quo l'origine de la pudenr est antérieure au vêtement. tant il est vrai qu'une feuille de figuier n'etlt pas été suftisanto dans t'Mden céleste pour préserver dos rhumatismes qui, dans un tel lieu, n'auraient pas dû exister.
Sans aucun doute, l'habit n'a pas créé ta pudeur, mais il lui a été d'un grand secours et d'étroits rapports existent entre eux. S'il est vrai, comme on le prétend, que l'humanité a pour ancêtres des animaux dont il reste encore aujourd'hui sur terre la descendance directe, on trouverait sans doute, si l'habit teur avait été connu, des animaux de cette famille qui en feraient usHge pour se préserver du froid qui, même aujourd'hui, dans certaines localités, n'est pas moindre que coiui qui existait ait temps de nos velus ancêtres. S'il est d'usage parfois d'entourer le corps du singe que l'on promené d'un lambeau d'étoffé, ce n'est pas pour préserver sa pudeur, mais la nôtre or, à part ce semblant de vêtement, on n'en connait aucun autre qui soit mis en usage par les descendants de nos lointains ancêtres. Rt pourtant, ce n'est pas d'aujourd'hui que date le froid nombreux sont les animaux qui le ressentent et s'en préservent efficacement soit en passant la saison d'hiver terrés en des endroits & l'abri des rigueurs du froid, soit en émigrant vers'des climats plus doux. C'est une chose étonnante que l'habileté et l'intelligence déployées par certains animaux pour la recherche et l'adaptation des moyens qui sont nécessaires à leur préservation et qui sont souvent supérieurs aux plus brillantes conceptions humaines. Tous les hommes de science qui ont traité ce sujet sont unanimes à reconnaître leur merveilleuse intelligence.
Chez les animaux, tout au moins chex ceux qui sont sous nos yeux, la pudeur n'existe pas et c'est la raison pour laquelle ils n'éprouvent pas le besoin do couvrir les parties du corps que nous cachons avec tant de soin. Un no peut pas attribuer à un sentiment de pudeur le fait observe par MantegaMa chex certains animaux qui, pour l'accouplement. cherchent un tieucach6, loin dos hommes c'est plutôt, ainsi qu'il le dit tui-mcme, par simple précaution et pour éviter le désagrément d'être déranges. Si les animaux avaient le sentiment do la pudeur, c'est surtout chez tes animaux domestiques qu'il devrait se manifester, en raison de leur intelligence supérieure et des exemples qui leur sont donnés par l'homme, tols que les chiens, les chats, les colombes, tes coqs, etc. Au contraire, il est a remarquer avec quel sansgcne ils pratiquent l'amour. Los colombes, par exemple, tendres et habiles dans i'art d'aimer, et jalouses à ce qu'il semble, ne font montre d'aucune pudeur.
La femme qui, dans un costume dos plus simples, va aux bains de mer on joyeuse société et oit l'élément masculin est largement ropt'ésctttc. no perd rien de sa pudeur, pas plus d'ailleurs que dans tes soirées où elle assista on costume très decotlet'
La pudeur existait avant l'adoption du vêtement et existerait même sans lui. Elle a une fonction biologique indépendante entre tes premières fonctions protectives sociales.
Quand l'amour était une lutte sauvage, dans laquelle ta femme était la conquête, la pudeur naquit peu & peu au but protectif parce que sa faiblesse physique ne lui permettait d'opposer à t'impëtuosité de celui qui lu voulait posséder que la fuite, tes. réticences et une'résistance passive ou active. La monandric, conséquence de la conquête, engendra la jalousie et renforça la pudeur. it l'effet de soustraire, autant que possible, l'objet conquis aux désirs des autres. La pudeur devint ainsi la garantie contre la jalousie, laquelle vit dans la pudeur lagarantie de la fidélité: de la fidélité naquit, la l'encontre de la jalousie qui est un sentiment de doute sur le droit de possession, le sentiment du devoir, de l'obéissance et plus tard la prouve de l'affection.
L'amour lui aussi se développa lentement et fut à sou origine,
indépendamment des fonctions nécessaires h la reproduction de l'espèce, surtout fait de l'ardente satisfaction éprouvée par l'homme do sa victoire sur la femme et d'une teoMce et nere volonté de la préserver des embûches de ses ennemis. Par rapport a l'amour, la Métité apparaît comme soumission, la pudeur comme preuve et comme défense et la jalousie comme gardien. Et les rapports existant entre ces divers sentiments accompagneront l'homme dans son évolution jusqu'à nos jours, modifies selon ies temps et les lieux, mais sans altérer leur origine.
La pudeur, naturellement, fut pour la femme son plus puissant moyen do défense en même temps qu'elle fit mieux apprécier sa beauté, tandis que chez l'homme la pudeur, outre qu'otte était moins intense, avait un but et une origine din'crents. La lutte pour to choix dans l'accomptissement des fonctions sexuottt's se faisait dans les premiers temps avec des armes différente!} de la part de l'homme et do la femme. Le premier vainquait par !a force, la seconde par sa beauté, et ce fut pour éviter la lutte avec tous les prétendants et assurer ta victoire a l'homme de son choix que la pudeur chez la femme débuta par une résistance passive, la fuite, les réticences, dont elle disposait dans tes temps primitifs.
Plus tard la femme, avec le temps et l'éducation, fera de la pudeur en la mélangeant avec la séduction un sentiment dégénéré de coquetterie s'étudiera a faire valoir sa beauté et !t cacher ce qui pourrait ta disr -éditer aux yeux de l'homme. Et la dissimulation des parties ~enitates devint pour elle un moyen de lutte, une spéculation utile quant à l'art de faire supposer sous le vêtement des beautés supérieures à la vérité. La pudeur devient ators une malice qui servira à donner une valeur factice aux choses avariées, une enseigne pour faire vendre tu marchandise a un prix supérieur à ea valeur récite. A un autre moment de la vie de la femme, quand elle était la propriété de l'homme qui l'avait conquise, la pudeur servait ses intérêts même en ce sens qu'en se prodiguant d'une façon plus contenue elle faisait tourner à son avantage les désirs de son époux, en les rendant plus durables et plus intenses.
ït estcertain que lacoutume de se vêtir, adoptée par t'humanite à une époque indéterminée de son évolution. imposée par tes conditions ambinntes, par tes intempët'ies résultant du changement do climat li la suite des cmigrntions, vint fort a propos en aide à la pudeur en se substituant aux moyens primitifs de préservation.
Apres l'adoption de cette coutume, les avantages que !a pudeur en recueillit sont si grands. tes rapports qui existent entre eux sont si étroits, qu'il semble que la pudeur ne saurait exister sans le vêtement, et néanmoins l'histoire et la considération des faits actuels démontrent clairement qu'elle existait et existe sans lui. De m~me t'hMbitode actuette nous fait croire qu'il existe nécessairement une corrélation entre la peine et le délit, alors que la peine ne put être qu'après te délit et fut créée pour !e réprimer.
Chez l'homme )a pudeur, on principe, n'a pas sa source dans tes mêmes motifs; elle a son origine dans des temps différents et pnur des motifs divers. Contemporaine at'ori~inede la pudeur chez la femme, est celle de t'/iOMtMw chez l'homme. Dans la lutte pour l'existence et pour la satisfaction de ses sens est naturel tem"nt l'origine de ce sentiment de confiance en soimême et le besoin de la considération d'autrui, qui est /'AoMMfMf. c'est-à-dire l'appréciation de soi par soi-mAme, et par les autres par rapport & sa propre position et ils furent honorés, tes forts et les vainqueurs, alors que dans les premiers temps le déshonneur équivalait Ma chute et a l'élimination de la voie qui menait au progr&s moral et matériel de ta société. L'honneur, qui prit sa source dans l'homme par l'estime faite de soi-m~me après ses victoires dans la lutte pour l'existence, devint plus tard un sentiment utile et tenu en haute estime dans les luttes successives. Ainsi de la pudeur chez la femme qui, au début, tire son origine d'un but de protection, la longue habitude et les longs services la lui rendirent habituelle et spon"tanée et elle devint peu peu te corrélatif nécessaire de l'instinct de défense de la propre personnalité sexuette par rapport à l'estime de soi-même et de l'opinion publique.
L'honneur et la pudeur, tous deux fortincs comme sentiments dans la personnalité de l'homme et de la femme respectivement,
furent t'arme ta plus efficace pour la défen'e de la position sociale. A la différence de t'amour. qui est un sentiment éminemment personne), l'honneur et la pudeur sont des sentiments sociaux.
Dans l'enfance de lit société humaine, tant qoe la femme est restée la propriété du mari, sans part active dans les tuttes sociales. sans sortir des limites d'un objet conquis et des fonclions intimes et limitées do la famille etde la maternité, jusqu'au temps où elle n'eut & s'occuper d'autre chose qu'h défendre son existence et sa sexualité, son honneur consista dans "a pudeur pure et simple et n'était pour ainsi dire qu'une simple /w~'MfpAy~)«', puisque t'amour de l'homme pour elle et ses droits de propriété se rattachaient exclusivement au côté sexuel ')'- ta femme qui.avant do donner a son époux tes joies du cœur, lui (tonnait celles du corps.
t'tus tard (quand la femme crott en cnnsidét'ation dans la société par sa personnalité morale, que te cercle de la famille s'étut'git pour elle) c'pst encore sa pudeur qui tui tient lieu 't'honnour, puisque pour elle, par rapport a la société, si elle sort du cercle de la famille et de la couche nuptiale, c'est la sexualité qui représente sa principale fonction et son plus grand prix.
L'honneur croit pourtant autour d'elle en raison directe de l'appréciation qu'elle a d'ette-meme et de celle du public pour ses qualités et ses aptitudes sociales, mais reste subordonné ù t'existence même de la pudeur, ce qui démontre bien la dilférente valeur existant chez la femme entre la pudeur et t'honneur en ce sens que sa pudeur est dans son intensité à la période de sa jeunesse et dans ia classe que représente cette jeunesse par rapport à t'évotution sociale, tandis que l'honneur va croissant selon son âge et la classe que représente, pendant la même évolution sociale, te progrès et la sélection.
Le sentiment de t'honneur croit chez la femme des qu'il a ) ov~tu cette forme que t'en peut nommer ~M~e~r morale et qui consiste à étendre au delà des limites même de la sexualité t'appréciation de sa valeur, Ainsi on voit fréquemment des femmes dépourvues de toutes qualités, ignorantes, sales, maussades, parfois votouitcs, manquant d'éducation et de délicatesse,
60 proclamer honorées i! est vrai qu'elles entendent seulement par la qu'elles sont immacutées dans leur sexualité et que cette honorabilité sexuelle cité-même consiste à n'avoir pas eu de contacts effectifs illégitimes. L'on connaît également dans la société des femmes d'une grande culture intoltectuetto et d'une position distinguée, pour lesquels le publie professe une haute estime ainsi qu'eHes.memes, qui commettent fréquemment des péchée sexuels qu'elles 'coosidcrent comme ne pouvant porter aucun préjudice a leur respectabilité.
Tels étant ioa deux points extrêmes d'appréciation de l'hon.neur chez la femme (qui dans un lieu est simplement l'honneur M.CKC/, et dans l'autre, ce que l'on pourrait nommer l'honneur MCM/), entre la vulgaire femme ignorante et la femme de haute culture qui représente le maximum do révolution et qui a délaissé tes préjugés de la vie simple, it y a une échelle de gradation, allant de la pudeur M'honneur et qu'à l'augmentation de l'un correspond une diminution de t'autre, au moins dans leur forme simple et primitive.
Nous distinguons à grands traits la femme selon sa position sociale la paysanne, chez laquelle il n'y a d'autre idée de l'honneur que ce qui se rapporte à la sexualité, de la femme do condition moins roturière, de la ville, des capitales et enfin des cours (siècle passé) chez laquelle la conception de i'honneur irait jusqu'à l'oubli complet, n'était par nu certain respect pour quelques restes de préjugés, par atavisme et pour l'opinion des classes inférieures, de l'honneur sexuel, de la pudeur. Dans la même classe sociale, la femme progressant intellectuolloment a de l'honneur social une conception qu'elle acquiert de plus en plus au détriment de l'honneur sexuel. !i en est ainsi dos jeunes filles fréquentant tes hautes écotes, les Universités, en sortant professeurs et devenant plus tard poètes, médecins, philosophes, etc.
Je n'entends pas dire par là que les femmes de haute cuittu'e intellectuelle d'aujourd'hui, chez lesquelles le sentiment de l'honneur social est égal à celui de l'homme de même condition, y associent i'impndtcité. Je veux seulement dire que la femme d'esprit élevé de nos jours, qui a l'idée et le sentiment de l'honneur social, a'en sert pour défendre sa sexuatite comme toute
autre chose qui lui est propre, négligeant en qui est simplement t la pudeur, tandis que l'honneur est un sentiment plus large, qui tient en subordination la pudeur et lui enlève toute autorité. Cette dernière subsiste quand m'~me~ car il reste a la femme cultivée et dépourvue do préjuge la forme et les apparences do ce sentiment, dans son langage et ses relations avec autrui, mais cette pudeur n'a pas la même intensité pt ne ressemble que de loin au sentiment simple et primitif qui constituait l'unique valeur de la femme à la naissance de la société constituée de sentiments plus nobles et plus élevés, la sexualité n'est plus aujourd'hui la seule valeur de la femme, elle est le doux lien qui l'unit à i'anection de l'homme et aux joies de la famille, qui dans les luttes sociales représentent les consolations et les espérances. Il en est de même pour les peurs, les cris, les faciles émotions do l'enfance qui sont l'unique moyen de défense & cet Age et qui persistent a t'âge mûr, agrandis, améliorés, transformés, mais rappellent en apparence les armes enfantines et servent au même but et a d'autres plus élevés.
La pudeur pure et simple, sous sa forme primitive, et qui existe encore aujourd'hui chez la femme de basse condition et pleine de préjugés, pourrait être représentée purement et simplement par l'habit qui couvre la nudité et par le baiser sexuel donné a l'abri des regards, tandis que la pudeur chez la femme d'esprit élevé et d'éducation supérieure atteint des limites inconnues aux femmes primitives et a celles qui lui sont infétieures touche les sphères de la pensée et ne souffre pas qu'un souftle quelconque ternisse le cristal du sentiment et de l'unection qui s'y lie.
Dans le même temps enfin que la femme cultivée et de haute position se défend avec des armes plus efficaces, qui sont le sentiment et l'idée de l'honneur, elle néglige certaines grossièretés employées par d'autres qui lui sont inférieures, en raison de la conception supérieure qu'elle a de l'amour et de l'honneur sexuel. On peut dire qu'ot elle les confins de l'honneur sont portés plutôt du côté psychique que du côté matériel, et c'est pour cela que les femmes du monde se permettent de faire ce que la femme rustique considère comme licencieux, tel que, par exemple, se décolleter, aller au théâtre et au bal, lire des romans un peu,
libres, accepter le bras et iacour d'un cavalier et enHn se laisse)' visiter <'M<MN<*< t'M cM<e par te médecin, etc.
Kt vice M< la paysanne n'ayant aucune notion de ta pudeur observée par lu femme du monde, considère comme une chose naturctto et permise d'écouter et du sourire aux grossières galanteries qui lui sont adressées par le jeune paysan; elle va dans une promiscuité compromettante travailler aux champs les jupes relevées jusqu'aux genoux, montrant ses seins et. jusqu'aux traces que la menstruation laisse sur ses vêtements. Peut-on dire que l'une et t'autro ont perdu toute pudeur? C'est qu'avec la civilisation la pudeur a atteint une forme plus psychique et s'est étovéo a des sentiments plus distingues et des usages sociaux plus raffinés, qui sont l'honneur, la décence, le bon goût et fart de plaire.
Au fond, aux unes et aux autres, aux femmes du monde et aux paysannes, il est encore reste en apparence un territoire commun à garder, qui est te baiser sexuel, toquct ne doit pus être fait en dehors des conditions établies par l'usage. Mais la réserve est néanmoins subordonnée et limitée ù des circonstances spéciales. Ainsi la paysanne :passe dans les bras d'autrui M elle pMse pouvoir le faire en cachette ou effacer la faute en ia confessant ;ia femme du monde devient adultère sans trop de scrupules, si elle peut démontrer son droit de t'être, soit par la faute du mari, soit en raison de la condition d'indépendance qu'elle peut avoir. C'est que l'acte matériel de l'amour est déplacé dans sa valeur morale et subordonné ù la condition d'ignorance des ranmomcnts d'une civilisation plus avancée i d'une part c'est mal pour soi-mCme et on ne le fait qu'en secret, suivi du pardon; d'autre part on le fait parce que cet acte vient pour ainsi dire justifier le mépris professé pour l'opinion d'autrui.
Mais la femme du monde ,o!ti se donne librement conserve l'estime d'eite'meme car elle se place au-dessus de la sexualité et ne se vend pas, tandis que la femme dépourvue d'éducation vend son honneur et ettc-meme, car quand elle a perdu sa pudeur il ne lui reste rien qui vaille davantage. En outre la femme dépourvue de préjugea croit pouvoir, sans trop de danger pour son honneur, jouir de sa sexualité comme d'une chose qui
ne vaut pM la peine de l'entier sacrinco de sa personnalité morale de même la paysanne trouve tout naturel de parcourir seille la campagne et tus routes et lie se confine pas à ta maison ai elle no peut 6tre accompagnée, car elle estime que le souci de l'opinion d'autrui no vaut pas la peine du sacrifice de sa vie et de ses intérêts.
Si chez la femme l'hommur naquit et s'accrut au delà de la sphère do ln pudeur, ce dernier scntinf'nt prédomina de beaucoup te premier jusqu'à une certaine époque~ jusqu'au moment ou l'honneur proprement dit (honneur social) représenta un progrès moral de la personnalité féminine. Chez l'homme, la pudeur n'out pas sou origine dans l'effet d'une évolution, mais apparut comme produite par les limites a donner a l'expansion naturelle do ses libertés et l'amélioration de ses moyens de lutte. Que défend l'homme avec sa pudeur? Rien pour lui directement; il ne craint que personne attente à sa sexualité, mai') il se défend lui-même indirectement, en ce sens qu'vu se couvrant il enlève h la femme, qu'il veut chaste et pudique pour son avantage, l'occasion dos infidélités qu'elle serait tentée de lui faire d'ou il résulte que la pudeur chez l'homme prit son origine dans un moyen de défense indirecte et, manquant de base pouf devenir un sentiment, sa pudeur reste plus ou moin& dans la forme des convenances et n'est pour lui qu'une faible tutelle.
L'équivalent sexuel de la pudeur chez l'homme fut la~/oM~c, c'est-&'dire le ressentiment éprouvé par la menace adressée & sa propriété et à ses joies, l'offense faite à ces sentiments ébranlant directement sa confiance, l'estime do soi-même, qui veillaient alors a leur défense, et l'opiui'jn de la société sur son compte, laquelle aurait diminué son estime à ses yeux. C'est pourquoi l'attentat ù la sexualité de la femme fut une ou'enso à l'honneur de l'homme et celui-ci veillait à son honneur avec la jalousie, tandis que la femme défendait sa personnalité sexuelle, qui socialement était tout pour elle, avec sa pudeur. L'homme voulait la femme d'autant plus pudique qu'il était jaloux et pour cela il s'eNbrca d'être pudique lui aussi, trouvant que sa pudeur était un moyen eflicace pour défendre son honneur où il pouvait être offensé, c'est-à-dire dans sa propre femme. < \.0
Le sentiment do l'honneur chez l'homme dont la plus sotide base reposa sur la possession incontestée do ta femme tant que dura la lutte sexueito dans les sociétés primitives, était prépondérant ou tout au moins de grande importance; dans le cours des premières phases do t'ëvotution sociale t'hontmf eut besoin, pour se mieux protéger, de moyens plus efficaces et tels néanmoins qu'ils pussent lui laisser le temps et les moyens de tourner ailleurs son activité afin de défendre d'autres intérêts lies a sa conservation dans ses !uttes pour l'existence, Los institutions primitives tendaient naturellement ù fortifier ces droits naturels et les lois fixèront droits et devoirs, lesquels avaient leur origine dans la nécessite et la défense. La religion et les lois civiles rivèrent pour ainsi dire la conception de la subordination de la femme et des droits do l'homme, d'où ia MetiM devint un mérite et un devoir et l'infidélité une faute et un dëiit. La pudeur crut alors comme moyen de défense puisque, outre qu'elle aida & préserver ia femme m<'mo des dommages pouvant résulter de l'offense et de l'opinion publique, elte la sauvegardait aussi dos sanctions pénates édictées par !o public et plus encore do ceites de Dieu, vengeur implacable découvrant infailliblement le pèche. Voit& pourquoi ia pudeur et 1'lionne'ur, pour des causes ditïerentes, autant que tes lois civiles et religieuses qui on fortinërent la conception en punissant la violation des droits d'autrui, devinrent avec te temps des institutions sociales.
La pudeur de l'homme maintint toujours, pendant tout le cours de l'évolution sociale jusqu'à nos jours, son caractère do convenance sociale, sans aucun but de défense sociale, et no devint un sentiment que peu & peu, par la longue habitude. Dans le cours de la vie individuelle, comme nous le verrons plus loin, la pudeur n'approche du sentiment qu'a t'epoquo do ta jeunesse et encore d'une façon si limitée qu'il est facile do reconnaitre que ce n'eat qu'un artifice. Inversement, t'honneur aociai s'accrut chez l'homme natureitemont et s'organisa comme un sentiment étroitement ti~ à sa personnalité.
La jalousie pour l'homme ne fut pas limitée a être le défenseur vigilant de M position sociale par rapport & une de ses conquêtes ou & son bien-être qui résidaient dans la possession de ta femme
conquise ou désirée, mais s'étendit a toute espace de possessions et d'aspirations.
Sa jalousie s'étendit a quiconque enviait son bien, terres. meubles, position hierarchiquo ou sa position vis-à-vis de l'opinion publique. L'honneur, chex t'homme, fait d'idées et do sentiments,s'accrut, avec le temps, en proportion directe des horizons plus targes et des avantages supérieurs qui en résumèrent dans sa tuttc pour l'existence.
Avec te temps l'honneur, ait fur et à mesure que croît ta civilisation, s'éloigne de sa forme primitive et comme la pudeur s'approche do plus en plus dos confins du haut idéal et des sentiments plus délicats. Dans,son évolution vers te progrès et la civilisation, ce sentiment fut pour l'homme un grand appoint essentiel et necosi'airc, car en mémo temps quo ces nouvcttes conquêtes s'implantent dans le camp de la dignité humaine, c'est encore le sentiment de l'honneur qui en est le vrai et chaud représentant ce fut, en un mot, l'étoile polaire de ta civilisation. Dans les plus orgueilleuses subtilités de l'honneur, tes plus éminents trouvèrent l'aiguillon quiles poussa aux conquêtes les plus téméraires. L'honneur eut ainsi des fonctions biologiques et sociales, conservatrices et progressives. Kn m6me temps que l'honneur tend a élever do plus en ptus la dignité et la position do l'homme, ce!ui*ci attache moins d'importance aux choses d'ordre inférieur, à sus sentiments primitifs sur la propriété. Par rapport à ta femme, l'honneur de l'homme se fait moins Ner et moins grossier, en mémo temps que la femme croit pour lui moralement et l'amour devient un sentiment plus élevé. La garde féroce pratiquée envers la femme dans tes temps primitifs était nécessaire, car sa valeur purement commerciale en faisait une proie facite pour les rivaux; plus tard la garde de la femme devint plus facile par la garantie que t'homme trouva à son amour dans la pudeur et dans ia fidélilé que la femme eut de plus en plus l'orgueil do démontrer.
De même que chex la femme, de la Heur sauvage de la pudeur naît le fruit beaucoup plus doux do t'honneur, de l'estime et de t'affection, l'homme s'efforce par ses soins à rendre moins intenses ta surveillance et la méfiance. Aux sommets plus élevés de ta civilisation actuelle, de l'éducation et du sentiment, la 8. VMTM). ri
jalousie est une offense faite & la femme, laquelle se ttvre heureuse et volontairement !t l'affection de son époux, puisque l'association de l'homme et de la femme doit être aujourd'hui un lien mutuel d'estime et d'affection, auquel aspirent !'un et l'autre avec une pareille intensité. La jalousie est encore cruelle et sauvage chei: les personnes do sentiments moins nobles et même, on elle excelle, c'est un signe de primitivito de caraet&re et de pensées, comme cela peut être chez tes personnes dégénérées, incomplètement devetoppees. Dans 909 formes les plus aiguCs, oheK t'homme civilisé, la jalousie quand elle existe se modère, se conforme à la position morale do ta femme, qui n'est ptua une propriété, mais une amie que t'on aime, que l'on estime et qui veut être estimée et respectée.
Je ne puis m'empêcher do rappeter ce que disait récemment, a propos dejatouaie, Faut Hourget !) y a trois sortes deja!ousie, ta~/oMïM MM~ la ~</o<M«* c~M ca?~' et ia/o/OK~ <fe la << Je trouve juste et subtile la distinction. Celle qui est le ptus tacitement changeante par rapport a l'évolution civile est celle <~ la ~c, laquelle, aujourd'hui, est un véritable atavisme et so lie etroitement aux résidus de superstitions sauvages. Ktie est aussi la génératrice des délires de jalousie dos fous, lesquels n'ont ni besoins sexuels naturels, ni amour; elle est également ta génératrice des coutumes sociales, historiques et actueitos.quisont l'expression de l'hypocrisie etdeta corruption publiques.
Tant que durera ta lutte pour ('existence, l'honneur en sera t't~ne, et au fur et a mesure que la lutte pour t'existcnco aura des objectifs plus spirituels~ l'honneur en deviendra le gardien et méprisera les antiques jugements qui tendraient aujourd'hui a entraver sa noble mission. De m6mo celui qui, par ses propres mérites, parti de bas atteint une haute fortune, peu à peu abandonne le souci d'intérêts moindres pour de plus vastes objectifs.
Il y a des exemples de personnes riches et intelligentes qui, ators qu'elles vont, avec orgueil et une extraordinaire audace, la conquête de la gloire dans des oeuvres de bienfaisance et de. progrès, méprisent les biens terrestres comme des choses indignes d'occuper leur esprit. Oh! quelle meilleure chevalerie
est cctte'ct ptutot que cetie-l~ que pratiquaient les chovnliera a~tiquLCS et ctMsiquos, lesquets, partant pour de lointaines régiona mua pat' dos sentiments religieux, connaient leur honneur a tu honteuse cuirasse dont leurs femmes restaient ceintes et avilies. Oh! grande honte des chevaliers antiques!
tt n'y a pas de doute pourtant que,'avec le progrès et la civilisation, rhonneur so transformera et perdra de son caractère de sentiment pour devenir de plus en plus du domaine de l'idée. En eiîot, les réactions sentimentales, qui a l'époque d'une civitisation moins avancée étaient considérées comme offenses & rhonneur, sont disparues aujourd'hui ou n'existent qu'à i'ëtat d'images ou caricatures dans ics institutions rappelant d'autres temps. Ainsi la chevaterie médiévale eut le sentiment de t'honneuf, comme & une période p)us reccute, iid a une subite umotifiM; aujourd'hui subsiste encore dans le mititarismo ce rapport. entre !t'honnem' et l'émotivité, qui maintient d'une façon absolue les choses dites d'esprit miHtairo dans un ordre que repique actuelle a abandonne. Aujourd'hui le duel est de forme plutôt que sanguinaire et deviendra de plus on plus une question de jeunesse et de caserne, il moins d'être l'effet d'une affectation ou de i'imbëcitHto. La sentiment de l'honneur est aussi fils nàtureLde cette période, pendant laquelle t'être collectif n'était pas constitué sur tes bases et avec !a force actuelles, où il était le gardien et le générateur des reactions individueUes contt'e lea offenses assumées aujourd'hui, pour la plus grande part, par ta société collective. L'honneur otïensedaioi's pouvait se réparer par lo sang ou partes ropt'eaaiHes, car il n'avait défendre que des choses réparables et d'un ordre moins élevé. A notre époque, tes prôpriétës de l'homme de condition supérieure se sont élargies et out atteint un degré qui no peut être en rapport avec les réparations qu'il peut obtenir par la voie du sang ou par ta violence. En effet, aujourd'hui la vengeance privée et brutale est quelquefois sufnsante pour réparer des otTe'nscs matérieltea et limitées mais reste particulière à des personnes d'une condition morale peu élevée, tandis que les réparations à l'honneur social, chez lea individualités les plus élevées, entralnentia discussion publique basde sur le droit et ia dignité.
Mats si nous assistons déjà a la période transcendante de
l'évolution de l'honneur, après que depuis longtemps ît <mbao'< donne tes phases de la barbarie et do t'oppresaion,etva laisser !& phase du sentiment et s'acheminer vers ta forme de-l'idée, pouvons-nous imaginer quelles soi-ont les formes Buccoesivesqu'it pourra acquérir âpres qu'il aura dissipé toutes tes fumées qut l'obscurcissent et aura atteint los hauteurs do t'idëe? Nous répondrons !t cela, comme nous répondons en général aux demandes analogues, que ces choses sont intimement et solidairement Hëes a l'évolution do toutes los formes et de toutes tes conceptions mo'ates dans t'ordro psychologique et sociat; c'estM-dit'o que nous ne croyons pas au progrès infini et uniforme puisque dans la nature, do la chose ta plus matërietto a la plus spiritueUe, de la molécule a l'idée, tout dvolue, croit et décroît; a ta période maximum de maturité compatible avec los forces do l'urganismo biologique et psychologique, succède fûtatemoRt celle do la sénilité qui désorganise, sépare, transforme les agré-,gations et les r<?duit H t'unit)! do tour composition origtnettc. L'honneur accompagnera, on évoluant vers une ideatUe dp ptua en ptus élevée, l'évolution do l'esprit humain qui parcourra la même paraboio et tous deux tomberont ensemble, images t'ua de t'autro.
Ainsi nous verrons plus loin que la patliologie montrera l'honneur subissant les mornes phases que l'amour et t'eaprit humain et nous montrera ce parallélisme do croissance ou de décroissance de l'individualité morate.
Nous avons vu comment la jalousie chez l'homme devint l'embryon du sentiment de l'honneur, croissant pou à peu, et devenir partie intégrante du sentiment de l'honneur même, Puis avec le temps aller en' s'atténuant au fur et a mesure que t'honneur eut pour objectif des choses d'un ordre plus élevé. La jalousie fut pour l'homme primitif la preuve des droits do propriété qu'il s'arrogea sur la femme et cette jalousie diminua d'intensité au fur et à mesure que ta femme s'émancipa et recouvrit son individualité. La jatousie chex ta femme eut pou<? origine d'autres sentiments et répond encore aujourd'hui a de<t sentiments différents de ceux de l'homme.
La femme ne pouvait en effet être jalouse de l'homme pap suite do ses droits de propriété puisque au contraire elle ëttit
possédée etto devint jalouso do son époux parce que, l'aimant, elle voulut pour et!c sente toute son affection et ses satisfactions sexueltes qui pouvaient venir de lui et dont to manque no pouvait, pour elle, se compenser d'une autre manière. Oana l'inndeiiM de snn époux la femme primitive ne put voir un do ses droits méconnu, une do ses propriétés perdue, mais seulement une affection et un plaisir momentanément perdus. L'infidélité de l'époux n'offense past'honneurde la femme, mais apporte une diminution & son bien-ëtt'e si en principe elle n'a aucun droit de conquête sur t'ëpoux.etie s'arroge néanmoins des droits de possession sur lui, puisqu'il lui est interdit d'user de aa80!tna)itë avec d'autres. En outre, au ressentiment du bienêtre manquant s'ajouta, en elto, !o ressentiment de l'injustice soutPerto et do la douleur occasionnée. L'affection qui lie rht)tnnto et la femme dans les chaudet) périodes de l'amour crée un dchaugo do droits et de devoirs, d'où résultent pour la femme dans le mariage moralement, par in loi sexuelle et peu & peu des droits que t'cqnite lui reconnait. Mais t'impuissanco matérielle, dans laquelle elle se trouve toujourspour contraindre t'hommo à l'observation des devoirs assumes & son égard, lui permet de M pas considérer comme une offense faite à son honneur la soustraction commise am détriment do son affection et do ses droits sexuel.
Par-devant l'opinion publique et soi-même dans les questions d'inndétitë, la femme fut toujours une victime et l'homme respectivement un volé. Celui-ci se plaint de droits offensés, celle-là subit le dommage et le manque do foi. Avec l'évolution de la civilisation, les liens réciproques qui unissent les époux se font de plus en plus forts et durables et arrivent à un tel point que l'homme même nb peut, de plein droit, otïenser tes droits de son épouse, envers laquelle il est tenu légalement a l'égalité dans le cours do la vie domestique. Dans les différents rapports qui existent entre l'homme et ta femme, en égard des moyens matériels pt moraux de défendre ses propres droits ou de se soustraire à la sanction de la faute commise, il convient de constater la différence existant dans ta jalousie l'infidélité de l'épouse est toujours pour ntomme une offense à son honnncur, tandis que l'épouse n'est pas déshonorée par t'intidëtite de son mari.
Avec tes progrès do la civilisation, t'homnte est de rnoin~ e~ Moins jaloux de la femme, au fur et & mesure que cette~cicr~ft dans son estime do morne h femme peut devenir do moins en moins jalouse du l'époux, car son éducation et sa culture intet* tectuettc la mettent en mesura do s'émanciper des ïnnuences tyranniqucsde.t'onection et de tu pasMon; eHoneconsMeM pt~ t'oboissanco et le dévouement & t'époux comme tln dovoip absolu quand par suite d'un pr6jud!ce causé pat' t'inf!d6Ht6 de co!u!'c! elle n'a plus cettp t<Snac!M d'affoction provenant d'oM~attona réciproques.
Mans los différentes classes sociales, !aja!oM8!ecstp!uB grande chez tes femmes incultes et à préjuges et manque, comme chex t'hommc. aux extrem!te9 opposées de recheUe soc!ato chex ta femme abjecte qui considère l'amour comme un acte bt'utat n'ayant pas pour effet de restreindre les rapports du sentiment, et chp)! la femme entièrement émancipée, laquelle, voyant tos choses do trop haut, passe sur beaucoup de choses qu'elle pourrai regarder avec moins d'indiMerence.. La pudeur, l'honneur, la nd~t'te et la jalousie, dont nous avons vu par ce qui précède l'éclosion et l'implantation dons !a société humaine, dont nous avons vu le développement pow arriver à l'état oo ils se montfontdana !asoe!et<!do nosjottjra avec teurs. divers degrés d'intensité et d'extension, selon lu plus ou moins d'éducation et de culture, peuvent aussi Ctre étudies dans leur évolution, depuis l'individu du premier âge jua'ttt'a celui de la décadence, pendant laquelle doivent <? repc!er. si nos suppositions sont vraies, les mêmes phases
traversées par la civilisation humaine pendant sa cro!M«ncc. Dans FintHvtdu nous pourrons pour atnxi dire toucher du ttotgt ce que deviennent ces scnt!men<8, au dèlà de la p<!Mode d'ëvotntion, au dot& de celle de la maturité, c'est*a-diM & la phase do la s4n!!i<6, où tout t'ogantsme matériel et moral de l'individu sf dtssont peu à pou. Do cela nous pourrons t!rer un enseigncment pour tirer un pronosttc snr t'avenir des 8BDttments dont nous venons do parler dans notre socMte et d~tM t'hu!nan:t6. En procédant ainsi par rapport !t la pudeur & !'hoomour, !a fidélité cm lu jalousie, nous parcourroM !o chemin !ove)~o ~e
celui que noua avons suivi'pour t'amour. duquel noua avons sommairement tracé l'histoire dans l'individu et dont nous tenterons plus tard, & grands traits, l'histoire dans la société. L& pudeur. comme te dit bien Montegazza, n'est pas un sentiment qui MM spontanément dans l'enfance ou l'adolescence, comme natt spontanément t'egoïsme.t'amoor-propreft l'amour. La pudeur, au contraire, dit Manto~axxa (et je suis do son avis), est cnec'gnëe avant ot apprise aprSs clio est donc un de ces aon~mcnts que l'on pont nommer oe~MM ou Mcon~M' Peut-Mro, dirai-je aussi. la pudeur natt-ettc en partie spontanémoatchextoenaturesdeticatMoKStev~ea.par etfetd'h<!r<!diM. La pudeur n'existe pas chez les enfants, garçons on filles, <!e moins de trois ans (PcrM) sinon comme une recommandation des parents de cacher leurs partie:) sexuelles, mais c<' n'est pas un acte spontané et conscient, ces mots pris aussi dans leur sif.tr1ifi- cation la plus grossiëro plus tard il faut toujours t'enscigncr f1 l'enfant et, selon la condition de la famille et la forme do t'eduoation qu'on veut lui donner, co sentiment est limité aux parties sexueUes ou atteint des limites dépnssant ce qui se rattache à la sexualité proprement dite et a'identin'tnt avec la décence. Ainsi on peut dire que dans leur état primordiat et sous les formes de l'éducation la plus raffinée, la pudeur et la décence se confondent jusqu'à !'age do raison.
Aucun sentiment de répugnance n'empêche & la fillette de se motor aux enfants d'un autre sexe et de 9'exposor à la vue de personnes étrangères. La pudeur est imposée et, peu à peu, devient un devoir, une habitude, jusque l'époque de la puberté on la connaissance encore incomplète de l'amour fait de la pudeur un sentiment fM< yM<M'M qui répond & la réaction qui se produit dans la conscience et se traduit extérieurement par l'émotivité quand une offense est faite au secret sentiment oit est enfouie la connaissance de la sexualité. La pudeur est si nécessairement liée la connaissance des choses de l'amour, outre le sentiment des besoins sexuels, que l'on dit vulgairement d'une enfant, qui parle de choses amoureuses et manque dans son langage aux règles les plus etementairea de ta pudeur, que c'est une ingénue qui ne sait rien et parle sans avoir conscience de mal dire. Il ressort de ce qui précède que la pudeur
chez h Mtfeite na na!t pas spontanément, ainsi qu'& l'origine (te ta société humaine, comme un moyen applique à la défense de 8$ sexuatiM et dans le but do donner plus tard à t'dpoux choisi !es joies immacutëes de son sexe mais ici, & !a spontanéité de!! temps antiques qui organisèrent la pudeur peu ta peu et au fnr et & mesure des nécessites do la tutto, supplée la tradition, ce que nous avons nomme le ca~a/des genscivitisea, capital au moyen duquel chaque individu qui nalt aujourd'hm entre en possession des conquêtes et des épargnes do ses aïeux et pose le pied sur un gradin très élevé de l'échelle du progrès, gradin soutenu par beaucoup do gens et que les pieds do ses ancêtres ont pressé d(tna !eu)' parcours jusqu'à la civilisation actuelle. Ce serait dans un âge beaucoup p!ua avancé que t'cpoquo do ta puberté que la jeune fille aurait te sentiment de la pudeur si etto no devait t'acquérir que part'experience lui enseignant tes attentats et les pêt'ita au devant desquels elle courrait et les avantages de sa réserve. Mois que do femmes succomberaient Ators et combien peu arriveraient à posséder, pendant la courte époque de la jeunesse, les armes nécessaires à leur défense! t C'est précisément pour cela que la pudeur avec toutes ces armes, imposée ctenacignee a ta jeune fille, venant d'ette'mcme peu à pou par l'effet do l'instruction pratique, s'attache a sa personnatiM comme moyen do ddfense en s'identifiant à la sexualité même, qui est organique et spontanée, et lui sert do frein contre son cxecssivite. La pudeur se fortifie plus puissamment dans tes premières années do la vie de la jeune fille que dans un ago plus avancé, par ce fait qu'ayant conscience de la valeur de sa virginité, celle-ci trouve dans la pudeur un gardien vigilant et icote. En tel cas, il faut bien le dire, la pudeur est
moins un sentiment qu'un moyen do protection conscient et voulu. A époque oa !ea dangers deviennent plus grands, où !a rëststanco qui pput être opposée par les forces matérielles et morales comme moyen do dëfease !a fuite, l'astuce, la pré. voyance, etc., est moindre. ta pudeur, organisée comme sentiment, qui a l'attaque opposera l'arme des émotions et des impulsions corrélatives, est le seul défenseur efficace de la femme qui veut conserver sa virginité dans toute sa valeur et se soustraire aux désirs de celui qu'elle n'aura pas ette'm~me
chois!. Ptus tard, t<t pudeur dovieot moins cfKcaco parce qu'elle devient moins xétée. Lu perfoc'tionnoment des connaissances place la femme dans des conditions suffisantes pour qu'ello pourvoie à sa défense par dos moyens plus dominants et moins automatiques dans le morne temps, les désirs et le besoin de !a sexuatiM se faisant plus violents, artétent le xcto excessif de la pudeur et laissent le champ ouvert à la séduction, qui est le rappel à l'amour et & la conquête. Au fur et mesure que chez la femme croît to désir de la sexualité, la pudeur perd de son intensité et ses fonctions se bornent a sauvegarder tes formes et les apparences exigées par la décence, utilisées par la spéculation ou produites par l'habitude. La femme qui a fait usage du sexe a fait une large brèche à sa pudeur et cette'ci limite ators soi} fonctions non ptus à la défense do la sexualité entière, mais h la détenso do la fidetite et de la décence. La pudeur chez la femme mariée, honucte, est ce qui reste de ce sentiment après qu'elle a perdu une grande partie dos intérêts qu'elle avait a défendre. En maxime, ta pudeur cesse & ce moment d'être un sentiment do défense personnelle pour devenir une adaptation & une coutume puMiquo.
A une limite extrême, la pudeur peut subsister dans les rapports amoureux entre deux personnes do haute éducation et d'âme élevée, lesquelles, le plus possible, s'élèvent au'dossus des basses nécessité d'*s rapports sexuots c'est pourquoi it peut y avoir, dans ta couche nuptiate, des délicatesses de pudeur ptus nnes et plus désintéressées que ccttcs qui servent ordinairement a la protection dos intérêts virginaux mais aussi la pudeur peut manquer entièrement, mémo en dehors do la prostitution, ta ou le manque do culture et !o milieu moral dégradé ne font pas comprendre et sentir la haute et délicate fonction de l'amour qui fait mouvoir t'auection et la pencée et puise sa consistance dans des douceurs anaves plus intimes et plus délicates que tes feux de la sexualité.
La prostitution est la négation compote do la pudeur, car elle méconnaît et méprise tout ce qu'auparavant elle conservait et cachait c'est même pire que ta négation, c'est le renoncement à l'honneur, lequel comprend tout l'ensemble des sentiments sociaux et psychologiques, originels et développés, parmi
lesquels est la pudeur qui fut !o créateur da ces sentiments et qui en est, jusqu'à un certain Age et dans une certaine m6sure, le point d'appui et le pivot.
Quand arrive la fatale période do la décadence, qui chez la femme est précisément marquée par la cessation de l'activité sexuelle qui représentait l'époque de ta puissance et de la malurite, ta pudeur cesse tout à faitd'apparattTe comme sentiment de défense per~ttnnette et comme conception de son utilité, puisque la femme n'a plus alors a défendre rien qui vaille par soi'mcmo i elle reste comme une habitude stéréotypée, commo décence, comme exempte et comme continuation d'une coutume. Mais alors la pudeur pord toutes les délicatesses qui avant on faisaient un moyen de séduction et servaient d'aiguillon aux désirs. La vieille femme, ayant dépasse ta maturité, peut être facite en parole, tolérante vis-a-vis des disfours Hcencioux, et si elle est d'éducation vulgaire, elle tombe a des complaisances et a des métiers nbsc~nes, outrageant ta pudeur opportuno et ofncace dotttjennoMtto.
Que. reste-t-il a la femme pour sauvegarder et garantir sa dignité, au fur et à mesure que )a pudeur, par nécessite d'évolution, va do plus en plus en diminuant?
Il lui reste l'honneur, lequel chez tef; personnes saines et de bonne éducation a son origine dans l'existence mémo de la décence et do la pudeur, et nrott enm~me temps que ce que l'on nomme t'amour-propro, étargissant les confins de la pudeur et de la décence jusqu'à conserver beaucoup plus qu'il n'appartient a la sexualité et a la décence tout ce qui se rapporte a l'estime de soi-même. jusqu'au nom de la famille, aux traditions do la maison. Do môme la pudeur, après la période de la jeunesse et apr~s le mariage, va en diminuant d'intensité on raison directe de sa moindre nécessite, revêtant de ptus en plus les formes de tn décence, des bonnes habitudes et des exigences des coutumes publiques; l'honneur se substitue ators à ce sentiment, se renforçant et s'élargissant beaucoup plus en raison directe de ln condition sociale de la personne. Au contraire, dans les basses conditions sociales, au fur et a mesure que la pudeur s'amoindrit, la digniM de la personne va'en diminuant; tesfentmes vulgaires
M'éprouvent aucun ressentiment dos otTensoa porsonnollcs qui ne touchent pas directement leurs intérêts matériets ou ne leur sont pas préjudiciables. Cela seul qui semble dot'honncuretqui en ettes reste comme une défense morale. est te peu de pudeur qui subsiste, qu'ellcs prennent volontiers pour do l'honneur et qui pourtant se réduit & fort peu de chose, comme je l'ai dit plus haut. Une façon commune de s'exprimer en parlant d'une personne qui ne rougit pas de dire ou de faire une chose d6shonorante, conRrme l'origine do l'honneur ainsi compris dans la pudeur; on dit d'elle que c'est une dévergondée.
La femme du monde, qui sexuellement n'a plus, par son âge, rien a désirer ni à conserver, est comme une sensitive si l'on touche à son nom, aux traditions de sa famille, a sa réputation de courtoisie et de libéralité, et en mémo temps elle tolère que des conversations, qui, quoique faites dans certaines formes seraient inconvenantes pour des demoiselles, soient tenues devant elle.
L'honneur, lui aussi, est donc un sentiment qui, semblable a celui do la pudeur, appartient à la catégorie des sentiments acquis, puisqu'il est suggère, enseigné, impose par l'éducation et d'une intensité relative, en rapport avec le degré d'éducation de la famille ou du milieu ambiant. Ses confins, où il devient un excès de défense, sont l'orgueil, lequel est l'hyperesthésie du sentiment de l'honneur trop personnel, une morbidité qui produit des réactions exagérées qui atteignent, selon les cas, ta provocation ou le ridicule.
La pudeur, elle aussi, a ses formes correspondantes d'exagération, qui souvent sont de même le produit de ta morbidité ou l'effet d'une éducation vicieuse: c'est la timidité, laquelle surpasse dans ses réactions les formes do réaction de )a pudeur et sert mal tes intérêts de la personne dans ~es luttes pour l'existence et dans ses désirs sexuels, de même que t'orgueit compromet la valeur reette des qualités que le sentiment do t'honaeur aurait pour mission de protéger efficacement. Dans l'individu mate do notre société, la pudeur est enseignée des la plus tendre enfance, peu après t'age où elle est enseignée il la femmo, et crott et s'organise aussi comme sentiment, mais ce n'est pas la pudeur proprement dite, c'est la <~cc/<cc. Les
preuves de ce que je dis sont faciles et nombreuses. Los jeunes gens et les hommes mors n'éprouvent aucun sentiment do répugnance a se montrer nus entra eux, soit au bain ou dans d'autres circonstances, ce que lie font pas les femmes, à moins qu'ettos ne so trouvent en étroits rapports de parente ou de connaissance Dans la séduction do la femme, l'homme ne voit aucune difficulté à s'affranchir de sa pudeur pour vaincre In résistance de celle de la femme; tes hommes de toutes conditions font souvent usage, dans teurs conversations, d'histoires obscènes ou d'aventures galantes, chose que les femmes honnêtes ne disent pas ou entendent on rougissent. Les hommes sont incompatibles avec la pudeur quand, au temps heureux do tour jeunesse, ils passent tours'jour9& ta recherche d'aventures galantes et & mener une vie licencieuse.
Ils parlent. où la décence le permet, de leurs relations soxuettes comme its parferaient d'une autre fonction du corps. Ce qui les empêche de dire ou de faire des inconvenances, et les obtige une certaine réserve vis*&-vis des femmes, c'est le sentiment et le devoir de la décence. La mémo réserve, en euet, qui les rctiontdevaut los femmes tes restreint aussi en face des enfants des doux sexes et des femmes d'un age avance. Danst'adotescenceet la première jeunesse l'homme donne aussi souvent des signes do pudeur et rougit devant des discours licencieux il se fait timide contre telles séductions trop brusques ou autres.
Certes c'est là une apparence de pcdour belle et bonne, mais it n'en est pas moins vrai que c'est tr~s transitoire et en rapport à la plus grande jeunesse et a la forme de t'éducntion reçues unies au peu d'expérience acquise.
L'origine de cette pudeur chez i'homme est encore diueronto do celle de la femme it ne conserve pas sa sexualité c'est au contraire dans les rapports do ta sexualité qu'il trouve le cote le plus facile ù t'otfonse de son sentiment de décence, précisément parce que là, plus qu'à autre chose, a visé l'éducation qu'il a reçue. Il est encore vrai que le sentiment sexuel, qui dans l'adolescence apparaît citez l'homme comme chex la femme, tient a la jeunesse et & un état de tension d'esprit et d'auectiun tournés à t'cxubdrance, qui lui viennent de ce sentiment qui le
domine et l'étourdit à chaque contact le sentiment sexuel appara!t, atténué par quelques accès de pudeur laquelle est entretenue et dissimulée par l'ignorance et la timidité inhérentes a la jeunesse. Mais ceci n'est pas do la pudeur, car les impres. siona qui en résultent indiquent le dcsit' et ne proviennent pas, comme chez la femme, d'un sentiment de crainte et de défense. Donc chez l'homme la pudeur n'existe pas, du moins dans le sens attaché & cette expression appliquée & ta femme d'est un sentiment do décence obtigé, mais plutôt enclin aux choses sexuelles.
Cette espèce de pudeur existant chez l'homme et qui n'est, en réalité, que do ta décence, ne suit pas les phases de tp pudeur de la femme, car chex elle ce sentiment a une fonction protectrice qui continue pondant tout le comu dosa vie; et quand. avec t'age, la ténacité des sentiments acquis devient moindre, alors même que la décence aurait subi une forte dépression, le sentiment de pudeur reste dans la conscience de ta femme comme un devoir nécessaire à l'éducation et a t'exempte, par nécessita d'adaptation sociate. Ce sentiment et ce devoir de la décence ainsi compris a certains rapports avec le sentiment et t'idéode l'honneur chez les personnes d'éducation inférieure, où te sentiment et la conception de l'honneur n'atteignent pas un niveau plus élevé et se bornent aux convenances sociales et ététnentaires.
Nous verrons plus foin, dans la pathologie psychologique de l'homme et de ta femme, nomment celle-ci perd la pudeur par effet de la maladie, qui la dégénère et lui enlève tout ce qui est sentiment acquis et cetui-tà reste pudique, c'est-à-dire décent, puisque la décence chez t'homme n'est qu'un sentiment ires supcrncic! et plutôt une idée de convenance et d'habitude, sans aucun but protectif ou biologique.
Au lieu de la pudeur, comme fonction protective analogue, en l'homme existe le sentiment de l'honneur. ttyanéanmoins, dans la société actuelle, une dinerence entre ces deux sentiments; alors que la pudeur est u'n sentiment universel, et qui apparaît nécessairement dans des rapports d'âge donnés, anatoguement a sa fonction, le sentiment de l'honneur subit les énormes variations qui vont du manque presque complet chez les
personnes incultes et de basse condition, jnaqu'a h forme exagérée, c'est-à-dire l'orgueil, cttex les personnes de condition opposée et de milioux à préjugés; de son apparition ettex l'adolescent h la forme qu'il rov~t après une longue période de vie et d'expërienco. En outre de cela, cntro la pudeur et t'honneur il y a aussi cette différence que, alors que la pudeur se rattache presque exclusivement aux choses sexuelles, c'est~a. dire garde toujours le même genre d'attributs individuels, l'honneur peut embrasser un champ plus vaste, défendre celui-ci ou celle-là exctustvement ou proponderamment, negHgeant plus ou moins tes autres. L'honneur, selon son degré de noblesse pour ainsi dire, s'attachera, chcx los personnes de basse condition, a la protection de la personnalitd contre tes offenses grossières, fanais que chez les personnes de condition superieuco ce sentiment s'etove et contribue & défendre t'indi* vidu contre des attentats d'un ordre gënëratement ipeomprie do la genëratitc. Ainsi, on façon d'exemple, le portefaix qui a encouru des peines correotionnoltes sans avoh' subi de peines cr'mincttes no se croit pM déshonoré, l'homme du monde au contraire croira son honneur entache par le moindre doute émis ft son égard.
Le sentiment de t'honneur, dans ses formes et son extension relative & la classe sociale de l'individu, opptu'att instinctivement d6s l'enfance, enseigne par le moyen de l'éducation publique ot privée, et spontanément se renforce, chez l'individu croissant normalement, en raison dos appréciations progressives qu'il a de sa condition sociale et de ses aspirations a son ametioration morale. Chez le vieittard~ lequel vit en s'alimentant des souvenirs du passe, le sentiment et 1 idée de l'honneur sont plus vifs, parce que avec cela il défend et conserve avec ténacité to trésor de ses fatigues passées sur le chemin de la vertu et de l'honneur, et qu'ils lui apportent en même temps la pale compensation de pouvoir M vanter de les avoir soutenus. Dans ta comparaison de l'homme et do la femme par rapport a l'honneur, jo répète donc que l'honneur chez la femme tend en générât à complète); la fonction protective morale qui, duns des cas plus simples, est couuee a la pudeur simple chez l'homme l'honneur croit à cote de la décence dans des rapports
do temps qui peuvent varier (l'intensité selon la compréhension et qui en o<fot varient beaucoup, jusqu'au ~point que dans tes degrés les plus baste sentiment de la décence suffit à faire ce que fait l'honneur dans des conditions diverses. Certes l'honneur chez ta femme peut se développer comme sentiment et comme idée pendant sa jeunesse, m<mo avant la pudeur, dans le milieu <itove de la famille, de l'entourage et de l'éducation. Mais cela est un fait artificiel, imposé parattototncnt à la naissance des autres sentiments et des autres habitudes et a sa raison d'être dans le mobile que j'ai déjà indiqué, et qui est l'avantuge qu'ont tes membres de la société ucluelle ù proMrer du capita) accumulé, <<pnaervé et transmis par les générations antérieures, capital qui épargne aux derniers venus ta fatigue du chemin parcouru par les ancCtrM et auxquels, à différentes époques, sont parvenues les diverses classes sociales qui représentent comme autant d'étapes de l'évolution morate~ autant d'histoires particulières de la vie et de la masse sociale.
Entre l'homme et la femme il y aneammotns une différence d'intensité et d'extension dans le sentiment do l'honneur, en ce sous quo la majeure partie on appartient a l'homme et cela natureitemont, on raison des droits supérieurs qui lui viennent de l'estimation publique et parce qu'a peu près seul il supporte los batailles de ta lutte pour ~'existence. L'honnnur, pour lui, équivaut & la conservation, à l'augmentation du patrimoine moral qu'il a hérité ou qu'il a acquis et qui lui est nécessaire pour sa conservation et son progrès. C'est pour cela qu'en principe le sentiment de l'honneur est moins intense et moins étendu chei! la femme, quoiqu'il puisse être lié a des rapports plus sensibles de reactions, en concordance avec la nature plus sensible de la femme môme.
Il reste a dire comment la jalousie chox l'homme et chez la femme apparaît, se revote et varie selon t'age et les conditions do l'individu.
Il reste aujourd'hui dans l'institution du mariage, une bonne part d'atavisme dans tes rapports de l'homme avec la femme, eu ce qui concerne la domination do l'un sur t'autre ~M/< ~M~<'e/<t MM.
La jalousie entre époux din~re selon t'age ainsi alors que
chez l'homme ta jalousie atteint son point culminant & l'époque de la jeunesse, ht femme continue fréquemment à être jalouse jusque une époque avancée do la maturité et souvent d'une façon plus intense que pendant sa jeunesse. La jalousie chez la femme, jusque un certain point, est un indice de l'affaiblis. sement de sa pudeur, puisque on montrant sa jalousie elle découvro en même temps ses besoins sexuels dont ordinairement, à un âge moins avancé, elle fait un secret. Ainsi donc la jalousie pour ta femme, dans son expression la plus vulgaire, répond simplement & !a crainte do voir diminuer ses plaisirs et exprime ouvertement une tendance contraire & !a fonction de la pudeur. Après i'ago critique ta femme devient be«6coup moins jalouse au fur et a mesure que diminue en elle la propension aux plaisirs lascifs.
Avant le mariage de deux jeunes amoureux, c'est l'inverse, ou à peu pr&s, qui existe dans les rapports de domination, en égard à ce qui se passe entre époux. La femme n'est dans ce cas ni une propriété, ni une subordonnée; elle est au contraire ta reine, c'est elle qui domine et dispose de l'amoureux, lequel aspire à la possession de l'objet aimd et aux doucaura d'un esclavage dont il se montre heureux. Dans ce cas la jalousie a son unique source dans la crainte d'un manque d'affection réciproque, ou d'une affection qu'on craint de voir disparaître i la jalousie est plus forte chez l'homme, lequel craint et espère, et plus faible chez la femme, laquelle, si elle aime, sait se dominer, et si elle n'aime pas, est jalouse juste ce qui lui convient pour atteindre le but qu'elle se propose, conquête ou mariage.
Nous verrons plus loin, en traitant de la pathologie et de l'amour, de l'honneur, de la pudeur, de la décence et de la jalousie, combien la dégénérescence, qui découvre les acquisitions plus récentes et met u nu les formes originelles, confirme nos vues sur les fonctions et rapports respectifs des sentiments que nous venons do nommer et d'étudier.
DEUXIÈME PARTIE
Cti.U'UtU': PtŒMIHtt
GéneraMtëa sur la pathologie de t'esprit
et de l'amour
Dans la première partie de ce livre j'ai essayé de donner une idée générale de la manière donl, chez les individus appartenant :t la partie saine de ta société. la vie sexuelle va se développer, s'exercer et décliner au point de \ue de l'utilité individuelle et sociale, biologique et civile, et de toucher aussi les dommages <)ni résultent, pour la vie physique et morale, les intérêts do t'esp~e et de la civilisatiou, des empêchements artificieux qu'on met a l'exercice naturel de la sexualité.
J'ai parlé aussi de la fonction auxiliaire que ta sexualité emprunte aux facultés physiques et morales de la vie de rotation qui servent à sa conquête et & sa conservation dans son intérêt même, et, ceci, par rapport aux diverses conditions d'âge, do sexe, d'éducation, etc., etc.
'fout ceci n'a servi qu'a mettre en évidence les étroits rapports qui, dans des conditions normales, existententre la vie sexuelle et la vie psychique. HHes sont si étroitement tiees l'une a l'autre, que l'on pourrait dire que, jusqu'à un certain point, la connaissance de la vie sexuelle suffit a donner celle de la vie psychique.
S. VKi'TMt. 6
En e!fet, les moyens psychiques, servant indirectement au but de la haute fonction de la reproduction de t'espace, à la conquête (au moyen de la séduction) et à sa conservation (au moyen de la pudeur, de l'honneur et de lajalousie), acquièrent l'importance de caractères sexuels tertiaires (<) tandis que le développement des activités de l'esprit trouve le point d'appui le plus sûr et le plus essentiel sur l'axe des opérations nécessaires à l'exercice normal de la sexualité.
En considérant l'individu dans l'espèce et dans la société, en lutte pour son avantage personne) et pour celui, qui en est insé*parable, de sa descendance, j'arrive a découvrir la cause pour laquelle, à mon avis, on ne peut concevoir une physiologie do l'esprit militant séparée de la vie sexuelle et vice versa. Dans les formes tes plus élémentaires de la vie, l'individu n'existe que comme moyen pour la continuation de l'espèce, le travail exerce a son propre bénéfice se perdant, s'it n'est pas utilisé par t'hérédité.
M y a, dans le monde animal, des êtres dont la vie individuelle s'éteint dans l'accomplissement de l'acte genésique. et t'hypo* thèse gënërative de Weismann donne à t'idee de la coM«MM<~ ~Mp/<MMtMy<««/bienptus d'importance qu'au piasma individuel, qui tt'epu~ec l'individu même,
Dans les chapitres de cette seconde partie, je démontrerai que l'état pathologique de l'esprit sert à confirmer et à mettre plus en évidence ce que j'ai remarqué par réHexion en étudiant le développement normat de la sexualité c'est-a-dirc le cours évolutif de la vie intellectuelle, avec lequel celui de ta vie sexuelle marche parattMëmeht mais en ligne subordonnée. Ma démonstration résultera de deux ordres de faits.
t. La série des diverses formes pathologiques de l'esprit peut être considérée comme constituée d'autant d'états mentaux, qui représentent
a) Des fixations de moments d'une immaturité partielte ou générale du développement i
(<) Kurctta.
6) Des degrés plus ou moins intenses de précoce sénilité, partielle ou générale, de l'esprit même
c) Des disproportions partielles et ptus ou moins intenses de développement ou d'action de certains éléments de la vie morale en opposition aux autres i
</) Des penchants originaires naturels spéciaux, qui agissent en ce sens, qu'ils interrompentia régularité et déplacent l'équilibre dynamique actuel de la société;
e) Des effets de perturbation de l'esprit par les inRuences infectives, toniques, débilitantes, aiterantes, accidentelles de la vie, transitoires ou continues.
De ia, la conception qu'une grande partie de la pathologie do t'esprit peut Ctre considérée comme connexion à la vie morale, dont elle réfléchit approximativement les conditions et dévoile les mécanismes psycho physiologiques, les diverses circonstances d'âge, de sexe, de lien, de temps, d'éducation étant considérées et que la nature degenerath e. base des diverses formes pathologiques, stables ou progressives de l'esprit, répond principalement aux diverses conditions du cours parabolique entier (évolution et involution) de la vie saine et aux penchants spéciaux qui représentent, dans la vie de chaque espèce, les énergies divergentes, progressives, régressives et destructives biologiques. Bref, la série successive des attitudes de l'esprit individuel sain est rénëchie par la série paralK'le d'autant de ses morbosités.
I!. Aux diverses morbosités de l'esprit répondent celles de la vie sexuelle, sous la forme d'autant d'immaturités.de sénilités et de monstruosités correspondantes.
Nous verrons plus loin que, même dans le champ pathologique, se conservent les liens étroits entre les opérations. servant au besoin de la conservation et du bien individuel et les autres, qui aident la continuation de l'espèce.
C'est ainsi que la pathologie de l'esprit dans la série de ses formes et dans ses monstruosités, peut être résumée continuellement par la pathologie de la vie sexuelle.
Nous verrons aussi que les premières conditions morbides de
la vie sexuelle parcourent le même chemin que tes altérations correspondantes do la vie spirituptte.
Cette étude, relativement a ta pathologie, est vraiment l'image parfaite de celle faite par la physiologie relativement à la vie sexuelle. Eito nous amènera à des résultats analogues & ceux obtenus par l'étude de la série des maladies primaires de l'esprit, qui représentent le cours do la vie morale saine.
J'essayerai aussi de déduire de cet ordre d'études la possibilité de la connaissance de la pathologie do la vie psychique par celle de la vie sexuelle. Il y a a ce propos quelques considérations préliminaires & faire.
Le fait de l'accord des altérations sexuelles avec les diverses formes d'altération mentale découle do ce que l'orbite de la vie sexuelle, dans sa partie la plus grande, est comprise dans celle plus ample de la vie psychique.
En effet, l'activité psychique puise sa source dans les activités les plus élémentaires de la vie biologique (Richet) et évolue jusqu'au moment ou, chez l'homme civilisé actuel, elle devient i'ensombto des moyens servant aux besoins des luttes pour l'existence individuette, matérielle et morale (Sergi) et à la reproduction de t'espace, bornée à tous les actes qui aident l'activité physiologique générative aux effets do sa fonction pendant la période animale qui, des nécessités les plus simples pour la lutte pour le choix, aboutit à tout ce qui aujourd'hui représente J'amour chez les hommes civilises.
La fonction sexuelle naquit avec ta fonction psychique a l'origine de la vie de la matière organique, car tout ce qu'il fallait a l'existence de l'élément individuel le plue simple ne pouvait pas être différent de ce qui était nécessaire a la continuation de l'existence de la vie.
C'est-à-dire que les éléments qui conservaient la vie, en servant à sa reproduction, la continuaient. Car la signification la plus élémentaire du mot « ~e~fo~Mch'oM c'est a CoM~MtMlion de l'espèce et les générations successives des organismes les plus simples peuvent être envisagées comme les éléments correspondants de ia matière, interrompus par des intermittences succe"sives, qui marquent les successions presque isochrones du temps.
L'évolution va de l'homogène & t'hétérogëne.
Le plasma génératif imaginé par Weissmann avait a peine poussé le long do son filament les bourgeons des vies individuelles, quand il y eut une période de )a phitogonese humaine où les corps de Wolf ou le canal de Müller n'étaient pas encore distincts.
L'espèce évoluait alors selon une ligne presque uniforme sur laquelle les individualités n'avaient que des influences insignifiantes. L'activité psychique était une simple énergie, qui protégeait exclusivement les opérations génératives.
Mata, après, les activités se dif!'érencii!rent et l'individu ne représenta pas seulement le simple passage à un autre moment de la série continuativo, mais il vécut pour son propre développement, aidant, quand même, a t'amétioration de sa race par le bénéfice des avantages qu'il avait acquis et qui se transmettaient par l'hérédité.
De ta, ce fait que, bien que les opérations servant à la reproduction se différencièrent jusqu'à demander de ptua vastes moyens d'exécution (éducation, protection et défense sexuelle) et des moyens plus étoignéx de leur nature intrinsèque, do sorte que, chez l'homme civilisé, la fonction sexuelle bénéficiât d'une si grande influence, qui d'abord lui fut apparemment étrangère néanmoins, les opérations servant à l'avantage personnel élargirent tellement la sphère do leur domination qu'elles contiennent, a présent, dans leur fonction, tout ce qui a trait aux besoins de la sexualité.
L'évolution par ces doux points extrêmes a amené des effets opposés.;
Bien qu'a l'origine le point individuel fut peu do chose et la ligne de l'espèce, tout, néanmoins a t'état actuel do la grande différenciation, de l'individualisation si marquée, la continuité de l'espèce est assujettie à l'influence prépondérante de l'individu, de sorte que celui-ci non seulement ta modifie par l'effet des actions de sa propre vie. mais l'interrompt et la dévio par l'action d'une énergie individuelle, qui est la votonté. Dans ces conditions, bien que tes tiens entre l'individu et la continuation ne se rompent pas, toutefois celle-ci est subordonnée jusque un certain point à l'importance de l'individu, ce qui n'arrivait pas
lorsqu'on était an commencement du travail de différenciation organique.
En conséquence, an admettant qu'aux altérations primitives de l'esprit correspondent des altérations sexuelles, il faut admettre aussi que ce fait est naturel et nécessaire parce que la fonction de la reproduction subit t'innuence entière des conditions anormales de l'individu physique et moral, dont elte tire une grande partie des moyens nécessaires a sa propre fonction.
Quoique, par soi-mCme. l'activité psychique ne soit que la vie de relation, elle représente néanmoins l'organisme entier, car c'est à elle qu'aboutit chaque énergie nécessaire a la vie individuelle et à sa reproduction, à l'instar du cerveau qui est le centre d'ou proviennent toutes le fonctions de ta vie de l'organisme. Et, puisque la fonction sexuelle doit un secours si efficace aux facultés do l'activité psychique dans l'muvre de la séduction et de la conservation de ses conquêtes, elle s'arrête aux périodes d'immaturité ou déchoit précocement, ou s'exerce d'une manière monstrueuse, au fur et & mesure que l'activité psychique se trouve en des conditions pareilles.
Et, vice versa, il n'est pas nécessaire qu'aux altérations de la vie sexuelle répondent autant d'altérations de la vie psychique, parce que, comme nous le disions, celle-ci a une sphère d'action plus ample, qui s'exerce aussi pour les nos de l'avantage individuel. C'est pourquoi, tout ensemble, elle ne subit pas au même degré les altérations dont est affectée sa subordonnée. Cette distinction fondamentale étant admise, il arrive, néanmoins, que dans une certaine mesure, et d'une manière presque uniforme, aux principales altérations sexuelles répondent dea altérations psychiques.
Dans l'espèce humaine, les sauvages, les paysans, les adolescents et les phrênasthoniques vouent la plus grande part do leurs préoccupations a l'assouvissement du besoin sexuel. Au contraire, les hommes d'un esprit plus élevé se passent davantage des besoins de la vie générative, parce que leur individualisation plus marquée les rend plus indépendants.
Cependant, bien que nous ne puissions pas avoir une correspondance parfaite entre l'intensité et la forme des altérations
psychiques secondaires sexuelles et tes primaires, nous avons, néanmoins, un degré suffisant de corrélation et des apparences suffisantes de formes correspondantes pour juger, qu'au moyen de l'induction des conditions de l'esprit, par rapport à celtes de ta vie sexuelle, la pathologie nous revête (es mCmes rapports généraux que la physiologie noua apprend.
Je résumerai ici rapidement les maladies psychiques et sexuelles, les examinant dans tour succession le long du cours parabolique de la vie psychique et sexuelle normale et dans tes effets des monstruosités de jëvetoppement les plus ordinaires et des attét'ations par tes influences accidentelles.
Je mettrai en évidence les reflets morbides dans le champ des activités psychiques et nerveuses, de sorte que nous rpmarquerons encore mieux les rapports qui existent, à la période actuelle de l'évolution humaine, entre les influences des énergies individuelles et celles des énergies génératrices. Et ceci. parce que tout indice clinique doit servir, non seulement au but des avantages immédiats a la branche spéciale de la doctrine, mnis aussi à celui de la connaissance des lois générales de la vie. Entre les activités psychiques et nerveuses il n'y a pas de discontinuité d'action; mais des rapports corrélatifs au degré d'évolution et à la fonction spéciale de chacune d'elles. Les rapports entre la moelle épinière et le cerveau sont continus, l'une servant particulièrement d'instrument & l'action det'autro. La différence entre la nature des actions cérebratesou psychiques et les spinales ou nerveuses consiste essentiellement dans ta multiplicité des actions, qui partent du cerveau, parce que celui-ci, étant te produit parattëte de la différenciation entre les parties de l'organisme et ses fonctions, a acquis la haute direction et la capacité d'une plus grande quantité d'actions, laissant & la moelle les actions nécessaires aux opérations les plus fondamentales de la vie des organes.
Malgré les déplacements vers le cerveau des influences sur l'économie animale, le type des actions de chaque centre nerveux est resté homogène sur la base des opérations les plus fondamentales et les plus nécessaires, pour autant que les modalités, relativement au plus haut degré d'évolution; en sont compliquées.
Têt est en effet le modo générât du processus de spécialisation fies fonctions dans tes organismes animaux et végétaux du plus grand au plus petit l'organisme humain entier a ses ana. logies avec la cettnte dont H possède tes fonctions communes de nM~'«t'on et de fPpro~Me~'M), tes opérations protoctives et la tendance au progrès continu de son propre organisme. Les maladies nerveuses présentent ces rapports avec les maladies psychiques, dont cites sont l'expression la plus élémentaire et la plus simple.
On ne doit pas oublier naturellement ce fait, que l'évolution, avançant toujours vers la direction de la quantité la plus grande (Spencer), tes très nombreuses et très ditterentes actions psychiques, tant normales que pathologiques, trouvent peu d'équivalents dans les actions nerveuses, lesquelles marquent le point do départ de la plupart des actions psychiques émanées par le cerveau. C'est ainsi quo l'histoire nous montre l'enfance du tangage caractérisée par ta simplicité et le sens multiple des mots, qui pou à peu se spécialisèrent au fur et a mesure que les diverses conceptions surgirent. C'est ainsi que, dans le champ physiologique, le réttexe spinal n produit autant de réflexes psychiques, et t'automatiame rythmique, source de la nourriture des tissus et de la vie des organes, a produit la mémoire, tes actions habituelles inconscientes, etc., etc. Nous trouvons de façon analogue dans le champ pathologique que la convulsion répond contemporainement h l'impulsion, a t'hallucination, ù l'émotion, a l'idée spontanée; que l'incoordination répond ô l'inconscience, au délire, & l'ataxie verbale, etc., etc., que la paralysie répond à l'amnésie. !) la etupidité. à l'aboutie, a fanesthésie psychique (surdité, cécité verbale) etc., etc.
A ce que j'ai dit plus haut sur les rapports entre les maladies mentales et sexuelles et oMe <M, it faut ajouter que la considération de la pathologie de l'esprit sous ce rapport n'exclut pas l'observation du fait que les psychopathies primaires retentissent aussi sur le désordre d'au<re& fonctions et que tes reuets psycho-nerveux peuvent dériver de lésions d'autres fonctions que la sexuelle. En effet, il arrive très souvent que les folies se traduisent par des troubles circulatoires, respiratoires et même digestifs, sécrétoires, etc., et vice M~ d'autres maladies
des appareils correspondants produisent des troubles psychiques ou nerveux. Ces phénomènes se produisent par le même mécanisme que les reflets psycho-nerveux, o'est-a-dit'e par l'influence des désordres do certaines fonctions de l'organisme, entre lesquelles existe une étroite harmonie d'action.
La folie n'est pas une maladie dépendant de l'action timide a un organe, au cerveau; son siepo se trouve p'ut&t dans l'organisme entier que dans le cerveau, comme l'ont dit Rsquirol et Morsetti. C'est pourquoi ces matadies non seulement 'peuvent <'tre engendrées par le trouble des fonctions, des appareils du corps, mais se refléter aussi dans le désordre de chaque fonction de l'organisme en particulier.
L'activité into)tectuet)e n'est pas seulement le produit d'une fonction cérébrale, mais le consent! MMtM entre les parties de l'organisme, qui maintient l'union et la coordination entre ses parties.
Le cerveau n'est que t'organe oit les activités psychiques, do toute provenance, atteignent leur coordination et leur union. Voilà pourquoi tes maladies psychiques ont une si large correspondance secondaire avec les troubles de toute la sphère d'action organique; voilà pourquoi it n'y a pas de folies correspondant aux maladies de la fonction seulement, mais aussi aux fonctions respiratoire, circulatoire, digostivo, cutanée, nerveuse, etc., et pt'ce ee/'M dans la folie des troubles relatifs, ït y a quelque chose do plus encore. Les maladies des appareils que nous venons de nommer ont vraiment plus ou moins de l'influence sur la fonction intettectuette et sur la fonction sexuelle, qui en est dérangée au fur et à mesure des circonstances spéciales et dont quelquefois l'action est paralysée. On sait que cela arrive très communément. C'est parce que la fonction sexuelle ne consiste pas dans l'action de quelques organes seulement, à l'instar de la fonction psychique, qui n'est pas donnée par le seul cerveau tandis que la reproduction de l'espèce est une haute et vaste fonction, à laquelle l'organisme individuel entier paie sa contribution. Nous te voyons d'abord dans ce fait que. comme les troubles physiques et moraux les plus légers altèrent l'énergie sexuelle, la transmission héréditaire a son tour nous dévoile les conditions morbides ou saines de l'organisme des parents.
Les testicules et los ovaires sont, comme le cerveau,. des organes de coordination de toutes tes activités transmissibles de l'organisme, et l'appareil génital un instrument secondaire d'action, comme lés nerfs le sont pour les activités cérébrales. Mais outre l'influence sur l'activité psychique et sur la fonction sexuelle, tous les organes importants de l'organisme sont dérangés dans leur fonctionnement, par l'altération de quelques autres, sans avoir, comme le cerveau et le testiculo, la haute faculté d'exercer une fonction d'action générale sur la vie individuelle ou génératrice, mais seulement celle d'accomplir, en relation avec sa propre fonction, un devoir nécessaire & la vie de l'organisme entier.
Quoique les fonctions psychiques génératives à,leur origine se fondent ensemble dans les propriétés fondamentales de la matière organique, néanmoins la seconde,a l'extrémité opposée, n'a aucune autre faculté qui l'accompagne dans tes hauts et lointains essors sur tes champs des opérations physiques tandis que la fonction sexuelle au moyen do la séduction, de la pudeur, de l'honneur et de la jalousie, fond son action avec la fonction psychique qui, à son aide, s'ét~ve quelquefois à des hauteurs qu'elle n'atteindrait jamais par le seul effet de sa propre fonction. C'est t'amour,en effet, qui souvent inspire les conceptions les plus élevées de la poésie.
Ce n'est pas que la fonction sexuelle soit la seule dans l'organisme jouir du privilège d'une étroite relation avec l'activité psychique néanmoins, c'est seulement par son développement et son action parallèles. quoique subordonnés, qu'elle réfléchit aisément cette activité dans ses altérations de sorte que l'étude d« lenrs relations reproduit la gamme évolutive de leurs activités respectives tant normales que pathologiques. J'ai déjà dit que les altérations psychiques et nerveuses, dérivant de l'action des maladies sexueUes, ne sont d'ordinaire comparables entre elles ni par le degré d'intensité ni par la forme. J'ajouterai maintenant qu'elles ne le sont pas non plus par la durée, parce que la fonction psychique se remet peu a peu en équilibre avec l'excitation qui provient du désordre sexuel et rétablit et main" tiont son propre équilibre d'action exercé sur une sphère plus dtoudue.
Cela arrive aussi par rapport & la fonction sexuelle qui, dans certaines maladies tnentales, se dégage quelquefois des troubles subis par réflexe et acquiert l'apparence ou une partie de sa fonctionnalité, sauf tomber de nouveau dans le désordre. D'ordinaire, les maladies de l'esprit ne réfléchissent pas dans la même proportion le mode et la durée tes maladies sexuelles. D'où la conception clinique que, dans les maladies de l'esprit secondaires (<), il M'y ap<M <o«/oM~ MMe nature f/~H~'a<<M; parce qu'ettes sont souvent transitoires, légères ou d'autre forme que la maladie qui les a provoquées, et ne reposent pas sur des. conditions organiques qui expriment des états d'une incomplète évolution ou d'involution précoce et anormale, ou de monstruosité, comme dans les folies primaires.
Voici précisément le cas où tes activités intellectuelles et nerveuses répondent par des <M<*<M /bnc«oMne/t aux influences exercées sur elles par les foyers d'irritation limités ou lointains de teur propre activité unitaire. Au contraire cela n'arrive pas dans tes folies d'origine idiopathique, produites par des lésions intrinsèques aux sources directes de la vie psychique, qui, bien analysées, ne sont que des altérations de substance et ces altérations ne peuvent que répondre aux deux moments de l'état général de nutrition l'intégration et la désintégration. Il en résulte que la nature des désordres fonctionnels dans les folies primaires idiopathiques répond en généra! & ta conception de l'insuffisance, de la paralysie ou du contraste tandis que la nature des troubles psychiques ou nerveux dans les folies secondaires répond de son côté à la conception do l'excitation par une action réttexe, de la dépression ou du simple désordre, de dynamogénie on d'inhibition sur une plus ou moins vaste sphère des activités psychiques ou nerveuses.
tt y a donc. outre les folies traumatiques, obsessionnelles, infectives et toxiques (dont je ne m'occuperai que par incident), une nouvelle classe de folies, que je nommerai t'M'p~. parmi celles qui même en rapport secondaire avec les lésions sexuelles sont distinctement des immaturités, des sénilités, des monstruosités, aussi bien que les correspondantes d'origine idiopa< bique.
(t) Kurella les appelle terUnires.
Cela vient du fait que, bien que tcsmatadias sexuelles produisent très souvent dos effets nerveux psychiques, transitoires et légers et d'une forme non correspondante, néanmoins ces effets acquièrent l'intensité, la durée et la forme correspondante d'où en dérivent tes foiies pareilles aux primaires, parce qu'ettes se basent sur la morne condition organique d'imperfection de développement et de régression.
De telles folles dégén~ratives se produisent en ligne secondaire par rapport & t'intensité de ta cause, & ta résistance individuelle et fi la durée de l'action perturbatrice, qui peu à peu, à travers de tégerstroubtes consensoriets réflexes conduit aux altérations dégënératives à cause dés épuisements qui en sont la conséquence.
J'aborderai maintenant la question des maladies psychiques et sexuelles dans l'ordre successif de leur manifestation selon la ligne du développement de la fonction et des attérations qui en sont les reflets stables ou transitoires, dans un degré plus ou moins correspondant d'intensité, de du~ée et de forme.
CHAPITRE U
Origine des caractères différentiels entre l'homme et la femme
Les opinions les plus diverses ont été émises sur les rapports entre l'homme et la femme, et, plus généralement, entre le male et la femelle des diverses espèces animales et végétales; relativement soit à leur constitution anatomique, soit à leurs capacités de l'ordre physiologique et psychique. Il est très important de savoir si ces différences, lesquelles paraissent d'une manière plus remarquable pendant t'âgo mûr, dérivent des méthodes suivies pour la lutte pour l'existence, ou si elles sont dues aux conditions spéciales de développement originaire. On croit communément que l'homme et la femme sont deux individus de l'espèce, différents dans leur degré d'évolution, et que la femme n'est qu'un homme incomplètement développé. La doctrine anthropologique, psychologique, morale et pathologique (qui a atteint le summum par les études de Lombroso et de son écote). est basée sur cette hypothèse soutenue par plusieurs savants et particulièrement par Havelock Eltis. Elle paratt suffire à l'explication complète d'une grande série de faits relatifs à la différence entre l'homme et la femme, mais elle n'est pas admise par Morselli et par Mantegazza. Bien qu'ils ne sachent lui opposer une doctrine différente, passible d'une explication plus vaste et plus acceptable, ils nient de même ce genre do rapports entre le mâle et la femelle (au moins chez
l'espèce humaine) et soutiennent contradictoirement que la femme n'est ni l'homme arrive, ni l'homme non arrive, mais, tout simplement, une chose absolument différente de lui. Morsetti dit qu'elle n'en diffère pas par la quantité. « L'évo« lution physique, dit-il, suit los divers acheminements elle « n'est ni supérieure, ni inférieure; elle ne marche pas non « pius de l'imparfait au parfait, mais elle va du propre au h propre, en ce sens que tout ce qui est propre a son genre de « vie est parfait. La femme possède tout ce qui lui est nécessaire « pour sa fonction biologique, psychologique et sociotogique. « C'est donc un non-sens, une sottise, bonne seulement pour tes amateurs fin de siècle, mais absurde et inutile pour le savant, que de parler de supériorité ou d'infériorité, de l'ina fautiiisme de la femme ou de la sénilité de t'homme. i! y a certainement une profonde connaissance de la femme, qui prélude a ia connaissance scientifique de sa nature dans ces mois de Mantègazza La femme n'est ni supérieure ni inférieure à i'homme tous tes deux suivent deux paraUetes, qui <' seront toujours voisines Tune de l'autre sans arriver à se « toucher. Us accomplissent un devoir bien différent dans la « fécondation et dans la société humaine, mais l'un ne peut se « substituer a l'autre sans tomber dans la monstruosité. L'étude de cette question est nécessairement liée à tout ce qui concerne la connaissance de la femme, considérée même au delà de ses intérêts et de ses penchants sexuels. tt est nécMsaire aussi que tout ce que je vais dire sur la femme criminelle, folle ou excessive, découle d'une connexion génésiquo de la femme en rapport avec l'homme. J'aborderai donc la question sommairement pour l'éclairer, aSn de comprendre ia femme dans sa fonction sexuelle et sa capacité morale.
Maintenant il est inutile de toucher les détails des caractères différentiels anatomiques, physiologiques et psychiques, que les dernières recherches ont fait remarquer, ainsi que d'exposer les diverses théories sur le relief et le degré de quelques-uns. M sufnt, à mon avis, dé renvoyer les lecteurs aux dernières publications de Lombroso (t) et de Mantegazza (2) soit pour <t) Lembroso et Ferrero. &<t 0<Mfta <M<H~tw<M. Boeea, ToriBO< t8M. (~ MantegMM. ~t'o/oya <a CoaMa. Pr. 'fretea. Mitaao, 1883.
ce qui concerne les diverses opinions dans t'énumération des différences entre les individus des deux sexes, soit pour les controverses à propos de cette question.
D'après Lombruso, tes caractères anatomiques et physiologiques de la femme constituent une série continue) te de faits, qui servent à démontrer qu'ette n'est qu'un homme incomplet, car elle se rapproche plus de l'enfant que de l'homme mûr. Cependant, toute séduisante que soit l'opinion soutenue par ces savants (Lohmroso etFerrero en ont fait la base de leurs études sur la femme) parce qu'elle paraît utile a l'interprétation des faits rotatifs aux différences caractéristiques des deux sexes, elle ne trouve pas son fondement dans la pathologie, qui doit sanctionner les doctrines sur les faits physiologiques. J'ajouterai qu'elle ne le trouve pas non plus dans les sciences naturettes. En effet, si la femme était un homme arrêté a sa jeunesse, on devrait alors remarquer deux faits d'un ordre différent. mais qui se complètent l'un l'autre. C'est-à-dire, l'homme arrêté dans son développement se rapprocherait de la femme, en acquérant les caractères propres & son sexe, tandis que la femme supérieure, dirai-je, devrait prendre les apparences des caractères dé l'homme. Cela nous amènerait à croire qu'on devrait remarquer chez les idiots et les imbéciles, qui sont presque toujours les produits d'un développement incomplet les caractères de la féminité et vice M~a chez les femmes tes plus belles. la beauté étant le résultat d'un complet développement, ceux de la masculinité. Nous voyons, au contraire, que les hommes moralement et physiquement arrêtés sont laids, dépourvus de beauté et d'élégance et moins intelligents que la femme.
Quoique le fait, mis en lumière par Baer et par Fritz Müller et Ha~cket, que les embryons des vertébrés présentent originairement un type commun et acquièrent successivement un certain nombre des formes communes avant de se différencier, laisse croire a la possibilité que l'idiot, dans son état d'individu arrêté, prend les caractères des animaux inférieurs vécus ou vivants, qui pourraient se trouver au ni veau de son arrêt néanmoins on n'a pas vu un idiot ou une personne affectée d'infantilisme présenter, par exemple, les caractères spéciaux
des singes, qui n'arrivent pas au degré dp développement atteint par les idiots ou par les enfants. L'idiot ost bien loin d'atteindre l'intelligence spéciale du singe la ruse (qui n'est qu'une intelligence M« generis) et la souplesse des mouvements, qui lui est caractéristique.
Au contraire il n'est.point rusé, il est gauche dans ses mouvements et n'arrive pas satisfaire les besoins de la vie élémentaire.
L'idée do l'infantilisme de la femme se trouve évidemment en contraste avec son développement plus précoce que celui de l'homme. La femme vit plus longtemps que l'homme et garde mieux que celui-ci les caractères de la jeunesse et de la force non sexuelle au lieu de se hâter vers la sénilité.
L'infantilisme est un arrêt de développement des qualités somatiques, physiologiques et psychiques inhérentes a la personnalité du sexe. On ne saurait l'appeler un arrêt atavique, puisqu'il se produit en fait secondaire & l'arrêt de développement de la capacité respective sexuelle organique ou physiologique (i).
Dans l'ordre des faits sociologiques il y a des entraves qui tendent à combattre la conception de la femme homme imparfait. tl suffit que je mentionne un fait relevé par Tarde et qui porterait à croire le contraire, c'est-à-dire que, dans les sociétés, qui vont se civiliser de plus en plus, la délinquence parmi les hommes tend & se féminiser au moyen d'une évolution, laquelle devrait se trouver aux antipodes des tendances régressives. L'ordre des faits inverses, dérivant des proportions exclusives du développement observé chez les femmes, démontre-t-il que celles-ci représentent un arrêt sur la ligne du développement de l'homme m&r? L'argument que les femmes géniales et les criminelles ont l'apparence de la virilité ne suffit pâs à le prouver ~2).
Nous verrons plus loin que la génialité (suivant mon opinion, acceptée généralement) est le produit d'un développement partiel, ayant une signification biologique pareille a celle présentée
(t) M6ge. L'~tXAro~o~M, <S66. (i!) A. G. Blanchi. Mitano. <8M.
par les variations spontanées et artificielles, qu'on observe chez tes animaux elles végétaux, et qui produisent les différenciations de structure ou de fonction tandis que l'homme de génie est souvent un dégénéré qui unit à la capacité géniale les manifestations les plus variées de la dégénérescence physique et morale.
En même temps, si l'hypothèse de la femme-homme incomplet était juste, on pourrait en tirer la coméquence que la délinquence des femmes marque l'effet d'u" développement d'autant plus haut que la. criminelle présente une quantité plus saillante des marques de la virilité. Énorme paradoxe, contraire même à l'opinion des fauteurs de l'infantilisme de la femme. La géniatité vraie et saine, la géniaiité la plus équilibrée, elle la montre très souvent dans la sphère de son système morphologique, physiologique et psycho-sociologique, qui constituent sa génialité spécifique c'ost-a-dire la beauté de sa figure (génialité somatique) et la capacité do séduire sexuellement (geniatite payoho-sooiotogiquo~Mt'yeM~). La femme supérieure, géniale, dans son adresse spécifique, ou simplement éminente, plutôt que se rapprochant de l'homme, s'en éloigne d'autant qu'elle représente la fine fleur de la féminité. Elle n'est pas non plus le produit d'un infantilisme virit parce qu'elle est le produit le plus màr de la génialité spécifique, sumatique et spirituelle. Ou se convaincra de cette erreur en étudiant le procès de différenciation des sexes de la période embryo-génétique jusqu'à la puberté. La différenciation des deux sexes se montre dans son évidence dès l'apparition des corps de Wolf et ducanaldeMutter et poursuit ta voie de son évolution sans aucun rapport de subordination.On pourrait dire que l'embryon, partie exclusive de la femme avant la fécondation, est féminin (pourvu qu'on lui donnât le nom d'un sexe avant d'en avoir un), Capable d'un certain degré de développement démontré parla production dos kystes dermoïdes des ovaires et des testicules, par les grossesses extra-utérines (qui sont quelquefois des productions parthéno-génétiques) et par des tératomes en générai (1) il présente tes caractères saillants de la féminité jus(0 Repin, MathtM DUM). EttMheft More).
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qu'a la puberté. A cette époque se détache le mâle bien différencié de la femelle, laquelle continue à exercer son influence avec peu de tendance & la variation, parce qu'elle est la partie principale avant t'acte génératif. Au contraire le dégagement du m&te est un produit de la variation et U se différencie de plus en plus, s'individualisant par une marche très rapide de la période préfœtate jusqu'à la puberté avancée.
Enfin, si l'on voulait soutenir que la femme est un infantile parce qu'elle no se différencie complètement de l'homme qu'à la puberté, alors les autres espèces animatea inférieures se devraient appeler.: infantilisme, fcBtiMsme, pretotitisme, embryonnisme humains, ot< car leur ddveloppement répond aux échelons correspondants du développement humain. ~Ca~ acoM~Me~M.~
Recherchons maintenant quelle idée nous pouvons Bubstitner à celle de la femme considérée comme un produit de l'infantilisme viril, pour arriver a une explication plus acceptable des différences caractéristiques des deux sexes, puisque la première hypothèse n'est pas admissible.
L'origine d'une différence si marquée entre les caractères de la femme et ceux de l'homme et plus géneratement entre la femelle et le m&te de chaque espèce animale ou végétale, a mon avis, est due au fait que l'homme et la femme, le mate et la femelle dérivent de <~M;c espèces ~<M<e< ~'att!MaM~ ou taux, qui auront eu une affinité très étroite, mais qui naturette* ment étaient diffèrentii. Suivant cette hypothèse, il est évident que les caractères différentiels entre les individus des deux sexes lie puisent pas leur source dans les divers degrés du développement, mais dans la diversité de leur origine, ce que l'on peut aisément remarquer dans tous les phénomènes somatiques. physiologiques et psychiques inherenta aux fonctions do la sexualité !t leur état actuel de eonue~CMc~.
L'explication de cette hypothèse n'est pas plus difficile à donner que celle qu'on donne et qu'on accepte sans discussion de la dérivation de plusieurs branches d'une famille ou d'animaux d'une espèce diHerente ou du moins éloignée du même bourgeon original.
Il faut pourtant tenir compte d'une autre période de simpliti-
cation, .vis-à-vie'do cette de différenciation philogdnique et ontogénëtique.
Dons la série phiiétique et chex les individus le cours de la vie n'est pas une ligne continue formée d'embranchements successifs, mais une ellipse de deux arcs, dont l'un de divergence représente la période évolutive et l'autre de convergence la période involutive.
Pendant la première période, les diverses espèces se forment en passant par des variétés de plus en plus différentes et le processus continuel de différenciation de l'espèce animale et végétato tire son origine des branches du grand arbre, lesquelles poussent les bourgeons qui produisent les nouveaux rameaux. La nature, en nous présentant ses trdsors infinis de variétés, s'avance de t'onité au multiple, du simple au composé. C'est pourquoi l'individu, qui en origine n'était qu'un grumeau de substance informe et homogène, lorsqu'il se différencie. devient si complexe que sa pnrtie la plus petite diffère des autres tant par ta forme que par la fonction. Pendant la seconde période de convergence, l'individu, en mûrissant, approche de plus en plus des formes et des activités des espèces voisines et, après avoir graduellement traversé les longs processus de réduction qu'il doit subir et pour ce qui est compatible avec la vie, il passe à travers des états do conformation de moins on moins individualisés et de fonction de plus en plus simple et finit par parcourir, après sa mort, !e processus de réduction progressive qui le conduit à ces corps simples dans lesquels le premier grumeau de matière amorphe qui le composa puisa M snurce.
Et comme les individus, les espèces, les genres, les familles descendent, après avoir achevé le processus de différenciation, sur une pente, qui les amène à leur extrême réduction. C'est là que se rapprochent l'une de l'autre et se simplifient les diverses organisations au moyen de l'union, de la communauté, de la fusion, de la réduction entitt aux choses les plus simples du monde organique, qui nait et meurt dans un cycle perpétue!. Les différences apparentes entre le mile et la femelle de l'espèce humaine, qui tombent plus aisément sous nos yeux, s'amoindrissent avec t'age et elles paraissent disparattre à la décrépitude.
Dans les états de haute et précoce dégénérescence involutive, par exemple dans la démence consécutive aux folies générales, infectieuses, toxiques ou épileptiques, des caractères individuels acquis par l'adresse spéciate de la vie s'ënacent les caractères sexuels tertiaires dont la outtufe met en évidence l'apti.tude de l'individu aia lutte pour l'existence, s'affaiblissent: l'éducation de l'intelligence, des sens et do l'émotivité ~s'aUëre les aptitudes a la conquête do ce qui a de l'attrait pour nous se réduisent; la sensibilité, la force musculaire, les soins pour l'existence, la manière amoureuse dont on satisfait le besoin sexuel déclinent. C'est ainsi que les individus convergent vers une affinité de plus en plus remarquable, arrivent à l'apparence des enfants qui ne sont pas encore individualisés et se rapprochent des modes simples de la vie des animaux inférieurs jusqu'à ne garder que tes apparences de la vie végétative, Ils arrivent alors a cet ensemble de désharmonie fonctionnelle incompatible avec la vie, au delà de laquelle le processus de réduction envahit tes domaines de la aimpiiucation chimique.
Pendant la marche de régression involutive il ne faut pas croire que l'on passe à travers des étata d'organisation d'animaux inférieurs il ne faut pas croire non plus que cela advienne pendant la marche évolutive dans le cas d'arrêt de développement. La théorie de l'évolution individuelle de HfBO'ket serait un paradoxe et elle le serait aussi à l'égard de l'involution. Toute espèce animale est représentée dans les passages du processus ontogénétique par une empreinte tellement minuscule et pâte qu'elle ne peut donner à l'individu qui s'y arrête qu'un certain degré de potentialité de développement relatif avec des effets très peu sensibles et ceci parce que les caractères individuels ne sont pas des effets de l'accroissement de l'image renfermée dans le bourgeon qui a engendré les individus, comme l'ont dit Agassiz, Owen et Ninart, mais plutôt des effets du développement suivi a la période de l'individualisation. Ceci est d'autant plus vrai qu'il y a des individus avec quelques lignes des organes semblables à celles des lémuriens, ou même des animaux inférieurs mais personne, tout arrêté qu'it soit, n'a jamais été un chien, un singe, un poisson, etc. Une espèce dérivée porte avec soi dans son processus évolutif
les formes et tes fonctions qu'elle a déjà quittées; dans les traces que l'on y retrouve pendant la période ontogénétiqne. il n'y a que des restes d'elles en miniature et réduits aux porprotions de l'individu vis-à-vis de l'espèce,
Maintenant on ne doit nullement croire littéralement que l'ontogenèse récapitule la phitogeneso alors que celle-là passe & travers les bourgeons des divers rameaux des animaux aux arrêts do ceux-ci, transporte avec elle des penchants à des varia. tions correspondantes des penchants qui, du reste, n'aboutissent a rien.
Jadis te mAle et la femelle étaient deux individus à l'état d'em · bryons, dépourvus des organes sexuels plus tard ils devinrent tous les deux un individu bisexuel et cela se répète pendant le processus ontogenétique jusqu'à la prédominance des corps do Wotf ou du canal de Müller, les uns au préjudice de l'autre ou vice t~'M. Dès ce moment du processus ontogénique et après une période historique de la phitogenèse animale qui n'a pas été bien déterminée, chacun des deux individus croît avec un sexe différent et nécessaire a l'autre.
Il y ont donc une période dans l'histoire de l'espèce qui se renouvelle rapidement dans celle de l'individu à sa période préfœtale (lorsque, suivant les théories de Geddes et de Thomson, le développement de l'embryon choisit le processus anabolique ou le catabolique) pendant laquelle le mâle ainsi que la femelle étaient des hermaphrodites, de sorte que t'nn n'avait pas besoin de l'autre pour la reproduction. Cela est démontré par la tératologie et la pathologie des hermaphrodites de nos jours, chez lesquels le retour a l'hermaphrodisme ou, mieux encore, aux traces de l'ancien hermaphrodisme se fait à la base prévalente de l'un ou de l'autre sexe. U y a donc deux espèces d'hermapht'odites: losaM~fo~yMM et les yy/ta/tt~et. Le fait doit être accepté sans discussion, parce qu'une série de faits de l'embryologie, de la pathologie, do la tératologie expérimentale et naturelle, même la légende (Meige) nous en offrent le témoignage le ptuséotatant;it est donc évident que deux animaux, qui n'étaient pas obliges de vivre ensemble, parce qu'ils n'avaient pas des parents communs, ne pouvaient appartenir à la même espèce, dans le sons que la science accorde à l'idée d'espèce, c'est-à-
dire d'animaux physiquement semblables, aux fonctions et aux penchants biologiques et sociaux semblables et surtout liée par la parenté, déterminée par les conditions de la naissance. L'ancienne et hypothétique espèce animale andrique et celle yVtM'et'MC qui en convergeant ont composé l'espèce actuelle aia</(fo/)~Mc, et, on générât, le mate et la femelle appartenaient d'abord a deux espèces voisines, très voisines si vous voulez, mais its n'ont pas été animaux de la môme espèce. Je dis cela en thèse générale et je n'oublie pas que la période historique de l'hermaphrodisme de nos devanciers ne se peut référer aux espèces humaines, mais plutôt à quelques espèces d'animaux inférieurs, qui existaient l'achèvement du processus de convergence qui a crée te mate et la femelle do l'espèce humaine.
Si on veut en juger d'après le processus des séries animales vivantes qui renete jusqu'à un certain point le cours historique philogénétique des cspèces, c'est & t'époque des vers que nos devanciers auraient cessé d'être des hermaphrodites. Recherchons maintenant comment le mate et la femelle des espèces animales supérieures et 'de quelques plantes devinrent deux membres de la même espèce liée par des rapports de nécessité.
Cela est arrive, a mon avis; de la manière même dont certaines espèces végétales, qui sont encore aujourd'hui & la période de l'hermaphrodisme, passent à celle du système unisexuel différencié.
Darwin allègue plusieurs faits propres démontrer non seulement la possibilité de la fécondation parmi des individus d'espèces différentes, mais aussi le passage d'un système de reproduction & l'autre pendant le cours de la vie de quelques végétaux, qui se trouvent bien avant dans le processus de différenciation et d'organisation générale et aexuetto.
Il cite des observations de M. Herbert, qui remarque que quelques espèces de Lobelia, de ~Aa~cMM et de ~a~t/?OM sont plutôt fécondées par le pollen d'autres espèces différentes, mais voisines, que par leur propre pollen.
Et tous les individus de presque toutes les espèces de ~opea<«'MM paraissent avoir cette particularité. y a plus encore
le passage du l'hermaphrodisme à la reproduction sexuelle ù deux se fait si franchement au moyen de ces croisements spontanés ou artincieta que 17<y/)pe<M~'«M, après avoir été féconde par le pollen d'une espèce diSérente, devient stérile si l'on veut le féconder avec son propre pollen.
Par ce système de fécondation étrangère les organes sexuels maies après quelques générations s'atrophient et l'hyppeastrum devient la nouvelle espèce végétale, dont le mâle a perdu les organes sexuels féminins en formant une nouvelle espèce du système dioïquc, toutes les fois qu'il ne se forme pas, grâce à la conservation des organes féminins, une nouvelle espèce bigame.
C'est ainsi, à mon avis, qu'ont agi te mâle et la femelle des espèces animales supérieures, quand ils étaient a la période opportune de philogenèse, pour passer de l'hermaphrodisme au gonochorisme, par l'effet de l'adaptation à des nécessités et des conditions spéciales de la vie. En effet, suivant Ha~ckel, parmi les escargots et quelques hermaphrodites de la famille des vers, la fécondation se fait au moyen d'une copulation réciproque entre deux individus. Cela serait le passage a la séparation des sexes si l'un des deux individus fécondait ou était fécondé par l'autre, sans féconder ou être à son tour fécondé comme les espèces végétales dont nous avons parlé. Ceci, bien entendu,sous l'influence supérieure de la loi du cycle biologique, par laquelle les organismes, une fois arrivés à un moment déterminé de différenciation, s'acheminent vers la période de simptincation qui va de la copulation des espèces voisines au retour de plus en plus précis aux origines communes des formes de la matière organisée.
En d'autres termes, le cours philogénétique des espèces animales supérieures, ou mieux encore, des espèces qui se reproduisent à deux, cesse d'être volutif lorsque finit le système hermaphrodite et la période involutive du cycle philétique commence par le système sexuel a deux.
L'idée d'une telle séparation dans le processus cyclique de la vie des séries héréditaires et des individus ne paramètre contredite par le fait qui en serait la conséquence directe, c'est-à-dire que les formes organiques des êtres supérieurs appartiennent à
la période involutive do la vie parce qu'il est connu que c'est par les organismes inférieurs, qui 66 multiplient et se divisent infiniment, que s'accomplit le processus de la différenciation la plus variée, tandis que les animaux et les espèces supérieures gardent si opiniâtrement tours formes quo les partisans de la ditTéronciation continuité ne se doutent môme pas de tour vnriabitité.
Cette variation se fait plutôt dans les parties les plus jeunes pendant la période évolutive do la vie que dans les formes de te maturité, puisque le processus de naissance et do déclin suc.cèdent l'un & l'autre et se poursuivent sans trêve en constituant une succession continuelle de vies et de morte.
La vie de l'espèce unit ainsi que celle des individus. Dans les processus de différenciation et de développement de l'espèce, le progrès se fait sans que celles-ci se délivrent de la fatalité de la mort et l'amélioration évolutive si c'est possible et dans des limites étroites, se fait pendant le cours de la vie par des fac.tours immédiats (action mésotogique, adaptation) et pareit en grande partie parmi les espèces dérivées. En ce cas-ci, les penchants à l'amélioration se transmettent par l'hérédité. L'histoire du monde organique nous apprend que les espèces, après avoir atteint le summum du développement, s'éteignent et en pro. duisent d'autres qui de nos jours trouvent de meilleures condi.tions pour leur existence. Dans le cosmos, nous voyons les périodes do convergence suivies a celles do divergence. C'est pourquoi les séries génératives croissent et déclinent et les bourgeons poussés sur la tige commune produisent de nouvelles espèces, qui héritent de l'espèce antérieure.
Les animaux et les végétaux qui paraissent s'acheminer vers la période involutive de la vie de famille ou de classe, malgré ta simplification de leur système de reproduction sexuelle, peuvent encore dvoluer car le processus involutif n'arrive pas d'une manière uniforme pour toutes les formes et pour toutes les fonctions. Nous le voyons chez l'individu qui se trouve sur la ligne de l'évolution pour ce qui concerne certaines adresses, bien qu'il ait atteint la sénilité.
Le fait est bien plus probable pour ce qui concerne la sexualité, laquelle est le prélude do la vieillesse de l'individu, qui
d'ailleurs) est fort, jeune et sur la ligne évolutive des autres facultés de l'organisme, notamment d'ordre psychique. Nous voyons en effet la capacité sexuelle des hommes décliner lorsque les énergies psychiques sont encore vigoureuses et dans la période d'accroissement. Mats la vie de h'spece, ot celle des genres et des classes plus encore, est si longue qu'elle doit se mesurer avec les Ages géologiques de sorte que nous ne pou- vona nullement juger au moyen de nos mesures si, après le commencement des premiers actes de convergence depuis l'hermaphrodisme jusqu'à la formation de l'organisation supérieure actuelle, le chemin à faire par l'impulsion initiale est long ou court.
Suivant ce que nous venons de dire à l'égard de la formation des deux sexes, on comprend d'abord les différences morphologiques, physiotogiques ou psychiques existant entre le mâle et la femelle de l'espèce humaine. Celle-ci n'est pas l'effet de l'infantilisme, de la même manière que celui-là ne l'est de la matu. )'ité; mais l'un et l'autre appartiennent à la même espèce actuelle formée par la convergencp de deux espèces voisines qui garde les caractères sexuels direct ou indirect du différent acheminement somatique ou fonctionnel. Bien que la vie commune et le croisement continuel aient de plus en plus détermind lit fusion des deux individus, néanmoins la formation du sexe Ma période embryonnaire, entraîne avec soi la formation de tous~ les attributs physiques et fonctionnels qui lui appartenaient. Mieux encore, le long chemin à travers le développement philogënétique et ces communs moyens de la vie ont presque complètement détermine la fusion des caractères somatiques et physiologiques communs aux deux individus; mais ceux-ci ont gardé les caractères du sexe et les autres caractères qui lui sont nécessaires, c'est-à-dire les caractères scxuels secondaires, qui appartiennent à l'ordre somatique et physiologique et les tertiaires, qui sont de l'ordre psychique et sociologique. C'est pourquoi de nos jours le mâle et la femelle, tout semblables qu'ils soient, se différencient non seulement par le sexe, mais aussi par tout ce qui lui est corrélatif et sert indirectement à ses intérêts.
C'est une espèce de dot que les deux époux se réservent dot
qui apparemment est purement sexuelle, mais qui garde quelque chose de l'ancienne personnalité animale, tendant en grande partie aux buts de la sexualité.
De ta, les forces de corps et d'esprit de la femme, propres à la séduction sexuelle et à la maternité de là, les penchants conservatifs, somatiques, psychiques et sociologiques vis-à-vis de l'homme, qui, libre des soins du sexe et du ménage, ou, par l'effet d'un penchant héréditaire, consacra ses forces a des buts plus élevés et créa les variations et le progrès, cause de sa spéciale constitution physique et psychique.
D'ordinaire, le mâle des espèces supérieures vaut mieux que la femelle par sa riche constitution physique, par sa supérieure capacité de force et de puissance. J)ans les espèces inférieures au contraire, la femelle surpasse souvent le mate parfois leur différence est si marquée que des naturalistes peu soigneux classèrent le mate et la femelle de la même espèce comme deux animaux appartenant à deux espèces et même à deux genres divers,
On pourrait donc en tirer la conséquence que, des deux espèces hermaphrodites qui engendrèrent l'espèce actuelle, la plus robuste et la plus développée fut celle qui produisit la femelle. C'est pourquoi dans le cours de la vie des espèces, engendrées par la synthèse des deux espèces originaires, le mAle des espèces supérieures et surtout de l'espèce humaine a pris le dessus au détriment de sa femelle pour tout ce qui concerne les intérêts étrangers à ta sexualité, à la maternité et au ménage.
Dans les divers degrés de l'idiotie il y a des capacités morales insuffisantes, qui répondent à celles de i'homme sain dans tes divers degrés d'Age antérieurs & celui où d'ordinaire il acquiert les notions élémentaires de la vie sociale. Dans ces conditions, l'idiot qui est très souvent manqué physiquement s'arrête & des proportions inférieures aux exigences de la vie et de la lutte sociale, et ses fonctions végétatives ne suffisent pas aussi aux besoins de la vie supérieure et à ses nécessités. Il en résulte naturellement que chez lui, les conditions nécessaires à la continuation de ('espèce ne paraissent point. Chez les idiots, a un degré très élevé, il n'existe pas de fonction sexuelle dans ses éléments les plus essentiels pas de sperme ou de corpuscules de Graaf, pas d'érection ou de menstruation et les organes extérieurs du sexe souvent n« paraissent qu'à l'état rudimentaire (ils manquent ou sont monstrueux) it y a souvent absence de testicules, utérus bicorne, occlusion vaginale, développement énorme du clitoris, hypo ou épispadie, etc., etc., d'où l'impuissance ou la stérilité (Bournevilte, Sollier, Voisin), li y a quelquefois chez les idiots des cas d'hermaphrodisme apparent, qui représentent presque un arrêt de la formation de la personnalité avant la période de la séparation des deux sexes. Chez ces idiots, hommes et femmes, l'onanisme est toujours exagéré, souvent "xerca publiquement. Les cas (dont parle V. Krant-Ëhing) de crimes de luxure commis par des idiots sur des fillettes, sont
CHAPITRE MI
Les immaturités de l'esprit
extrêmement rares. D'ordinaire les idiots ignorent ce qu'est la copulation et l'office de la femme et. quand même, ils n'arrivent pas a la conquérir, faute de qualités de séduction. C'est pourquoi ils doivent satisfaire les désirs sexuels d'une manière très directe et très facile, telle que l'onanisme,
On verra plus loin, dans mes études microscopiques sur la fécondité des aliènes, avec quelle fréquence ae présente l'azoospermie chez les malades du Manicome qooje dirige, même chez les phrénasthéniques. Chez eux. t'amour, dans toute l'étendue de ce mot, c'est-à-dire la partie psychique de la fonction générative. ne 90 présente pas et il arrive tout au plus aux limites du besoin d'un soulagement organique, d'une excitation nerveuse, dépourvue de but biologique et d'aspiration à des rapports de sympathie vers l'autre sexe.
~M~c</M. Dans los degrés légers d'imbécitUté les besoins de la vie sexuelle peuvent atteindre la m~me puissance que chez les sains d'esprit, bien que chez les imbéciles la stérilité et fin' fécondité soient des cas très fréquents. Le besoin lascif chez eux est souvent irrésistible, d'autant plus qu'ils manquent de freins moraux, qui modèrent la satisfaction de leurs désirs, Ils se livrent à l'onanisme sans frein et souvent m~me publiquement. Souvent par des assauts ou par de tacites embûches, ils attirent des nUettes dont ils abusent, et il n'est pas rare do les voir exercor violemment teco!tavec des 'personnes appartenant à leur famille et quelquefois arriver aussi à attenter à l'honneur de leur propre mère. L'exhibitionnisme, forme rudimentaire de la séduction, est fréquent chez eux. Les imbéciles souvent ae livrent & ta bestialité et ils deviennent a leur tour une proie facile des sodomistes. Les entraves à la satisfaction de leurs besoins sexuels produisent chez eux des agitations et des violences de la mOme manière dont, chez les jeunes gens sains, se produisent les convulsions, le suicide, le mysticisme ett'onanisme le plus stupide encore, selon le penchant du caractère antérieur, qui détermine les voies des réactions.
Lesdinérenoiations du sexe, ainsi que celles'de l'esprit.paraissent très tard chez les imbéciles, c'est pourquoi chez la femme imbécile la vie sexuelle s'exerce d'une manière amoureuse
enfantine par rapport à la mOme fonction chez la femme intel.lectuelle et morale.
Chez la femme imhécite, faute d'art et des moyens de la séduction et de la pudeur, la vio sexuelle n'exerce précisément avec le défaut de ces insuffisances, lesquelles déterminent le mode de t'amour vis-à-vis des besoins organiques.
Elle ignore qu'elle doit garder sa virginité ou chasteté et con;.tenir ses désirs en harmonie avec les entraves, l'éducation ou la surveillance. Etto est en conséquence onaniste beaucoup plus que l'homme, auquel l'occasion de rapports avec l'autre sexe se présente plus souvent, et elle se livre aisément à qui vent d'elle, parce que sa pudeur n'oppose qu'une très faible résistance. Il arrive souvent qu'elle se décore par l'introduction de corps étrangers dans le vagin.
Dans les degrés moins étevé? de l'imbécittité chez les arriérés d'esprit, la fonction sexuelle se manifeste déjà sous la forme d'amour, puisque chez eux paraissent, sous une forme enfantine, tes psychicités correspondantes, c'est-à-dire la séduction, la pudeur, la sympathie, l'attachement, l'appréciation de sa propre sexualité et le penchant vers la famille et la maternité. De la difficulté d'acquérir des relations sexuelles, due un peu au fait que ieurs aspirations surpassent les limites de l'opportunité. il résulte qu'ils continuent & être plus ou moins onanistes, mais d'un degré moins brutal que les imbéciles plus graves, puisque le désir amoureux accompagne leur onanisme. Ils se livrent rarement & des actes violents de lascivité, parce que leur esprit peu avisé les rend timides et ne permet pas les supercheries et les impulsions des phreuasthéniques plus avancés. Les arriérés d'esprit sont rarement féconds, et s'ils arrivent à avoir une descendance directe, alors la nature rend soigneusement éphémère leur maternité, parce que c'est d'eux que naissent des fils dégénérés, idiots, épileptiques, sourds-muets, scrofuleux, phtisiques.
7~cecM'<~MM d'esprit. L'amour psychique chez les excentriques ott une caricature et souvent même une raillerie de l'amour chez les sains. On ne peut les étudier et les reconnaître qu'en se souvenant de la connexion qui lie les excentriques aux
arriéres d'esprit, dont les premiers, en dernière analyse, ne seraient qu'une gradation vers le mieux.
Bien qu'ils méritent d'être plus considère que des imbéciles ordinaires, parce qua leurs facultés spirituelles ont atteint une capacité qui peut être apparemment normale ou même supérieure, néanmoins ils sont remarquablement pauvres d'esprit, en ce sens qu'ils manquent de résistance, d'association, de connexion. Ils sont rattachés à la sensibilité et aux sentiments, qui chez eux sont inégaux, faciles, épuisabtea et discords, par des liens très faibles et peu harmoniques, de sorte que tous ces dégénères ne seront pas des imbêoiles par rapport & !a puissance, mais ils le sont tout de m~me par rapport & la résistance et dans les relations entre les éléments de la mentalité et entre ceux-ci et tout ce qui constitue t'ensemble des facultés de la sensibilité, émotivité et motricité.
On doit chercher tes anomalies de la vie sexuelle chez les mattoïdes presque exclusivement dans la partie psychique; c'est dans celle-ci (la dernière arrivée et par conséquent la plus faiblement conformée et organisée) qu'on découvre le plus aisément les défauts de formation. Chez les mattoîdes, donc, les défauts du côté physique de l'amour sont très rares; ces défauts étant, comme nous le disions, propres aux degrés d'arrêt de développement, qui sont les plus proches des périodes de formation de la personnalité physique.
Dans la sphère de la psychicité, par rapport à l'amour, les maltoides répondent a la période on chez les sains prévalent les ëmotivités, le désir et te caprice, sentiments superficiels et transitoires il n'y a pas, chez eux, de psyohioité basée sur les sentiments organisés qui constituent le caractère, et sur la critique, laquelle est le sens des convenances. L'amour proprement dit, affection gentille, continuelle et forte, qui maîtrise les sentiments et la pensée, 81s do l'émotion spontanée réveillée par ta beauté et le charme de la femme, l'amour qui trouve son soulagement dans la réciprocité, dans laquelle il puisa des forces nouvelles et de la constance, qui nous amène à la pensée et au désir de la famille, d'ordinaire n'existe pas chez les mat.toides. L'amour chez eux n'est qu'un sentiment peu durable excité plutôt par des idées suggérées que par des occasions qui
font agir les sentiments. Il n'est pas basé sur la sympathie, l'attachement, l'estime, les convenances sociales, etc., qui d'ordinaire détertninent les rapporta d'affection; mais, au contraire, sm' te caprice du moment, qui renferme une idée exaltée de soi-même, et réveille un sentiment de vanité, qui de l'amour ne fait pas un rapport entre deux personnes, mais plutôt un sentiment plus aigu de soi-m4me, excité par la connaissance des rapports sexuels.
Souvent les mattoïdes ne sont pas amoureux d'une femme, mais d'une chose qui n'existe pas. Que de fois font-ils pendant un hiver entier des sérénades sous une fenêtre oh la tête d'une femme ne paraît que dans teur imagination. Ils prennnent ta femme de chambre pour sa maîtresse et lui adressent des hommages, des soupirs et dos poésies; ils chantent la merveil.leuse beauté de qui n'en a, ou de qui ils ne la connaissent point le plus souvent, ils sont des amoureux vraiment incompris car leur bien-aimée vit si loin d'eux qu'ils ne l'ont jamais connue.
Quelquefois c'est la reine ou une grande dame qui, a leur avis, les a conquis et vaincus par des regards fugitifs mais significatih. S'il arrive qu'ils trouvent qui les croie et qu'ils entament une relation amoureuse, alors la personne aimée se transforme et acquiert les qualités que lui donne la fantaisie du pauvre amoureux, De cette façon leur amante ne sera pas aimée mais elle servira de satisfaction à leur vanité ou d'origine aux soupçons de persécution qu'ils sont toujours prêts à soutenir par un sentiment exagéré de soi-même et qui ne sont pas en harmonie avec le milieu. La relation amoureuse s'éteint soudainement, et en produit une autre qui répondra de la môme manière aux idéesde l'extravagant amoureux. La littérature do tous les pays a dédie des poèmes héroï-comiques à ces types et amours. Il ne vaut pas la peine d'en parler. A cause de ce défaut de fondement, l'amour du mattoïde répond plutôt à un besoin sexué). Il lui faut par conséquence ce penchant bien marqué au soulagement du besoin sexuel organique, lequel d'une manière peu visible ou cachée nourrit ou accroit l'amour chez les personnes saines et aboutit au mariage et à la famille.
Le mattoïde amoureux n'a pas besoin de la femme pour
Y
aimer parce qu'il en trouve une belle, éblouissante, riche dans sa fantaisieet lui dédie ses hommages comme & l'idole de Moloch, même si elle revêt les apparences physiques de l'amoureuse réelle qui lui sert de sujet. Le mattoïde donc, même lorsqu'il exerce ie coït, est onaniste.
Arrive-t-il à se marier, le mariage sera presque toujours une combinaison mal assortie et la famille ressentira les conséquences de cette erreur.
Ii y a une variété spéciale de mattoïdes, qui paraissent représenter le type de l'équité et de la sagesse puisqu'il gardent austèrement les convenances humaines. A cette variété appartiennent beaucoup d'individus qui se font remarquer par leur roideur. Us sont taciturnes, ils ne rient jamais, ils ont soin de leurs intérêts et sont réfractaires a tout sentiment expansif de la famille ou de la société, Ils n'ont pas d'amis, ils vivent de spéculations, sont avares, souvent usuriers, ce sont dos détracteurs et des plaintifs. tts sont misanthropes. Chez eux l'anomalie psychique n'est qu'une insuffisance de l'énergie affective, qui les arrête à la période phitogénique (ou ontogénique ?) de t'égo!sme et de l'insociabilité. N'étant pas susceptibles d'un attachement, ils n'aiment pas: ils sont souvent froids dans leur vie sexuelle, et ils ne voient dans iemariago que l'intérêt et dans t'embraasement qu'une opération hygiénique qui les soulage dans une certaine mesure et les chatouille. Ames froides, dont la civilisation ne reçoit aucun rayon de lumière et l'espèce aucune continuation. Hélas Ja société méconnaitleur monstruosité et dans les luttes pour le bien, la science, le progrès, ils soutiennent le parti de la réaction et jouent te rote des bienfaisants modérateurs des inspirations trop juvénites et généreuses. Leur voie est l'insulte deMéphistoa la vie et a ta vertu. Ils sont les dégénérés les plus dangereux que la société accueille dans son sein.
A ces derniers, dans la série des états de santé spirituelle, répondent les jeunes hommes qui, & t'age le plus expansif et le plus jouissant de la vie aS'ective, par l'effet des contraintes de l'éducation, ou par l'influence de la rigueur religieuse, ferment leur esprit aux doux rappels de la vie, et deviennent das misanthropes, ennemis de la oivilisation, de la famille, de l'amour, de
tout enfin: préoccupés seulement de soi-même et d'un avenir grotesque et impossible.
M<d«'M« t/<'f~))'e t/f</a t't'<a (t)
B(<<()M)0)'C.
Ce que nous venons de dire serapporte spécialement a t'amour du mattoïde.
0)) pourrait remarquer, pour ce qui concerne la femme, des variations dignesd'intér~t. Nous commencerons par dire que les femmes dégénérées, dans le monde où elles vivent, ne portent pas le nom de mattoïdes, d'excentriques, d'extravagantes; i mais elles en ont un propre il elles, elles s'appellent hystériques. tt faut observer que d'ordinaire t'on confond sous le nom d'hystériques les névrotiques-hystériques, proprement dites, et les cerveaux fêtés.
La faute en est plutôt aux atiénistos qu'aux profanes, parce qu'ils laissent subsister l'équivoque comme s'ils ne l'eussent pas aperçu. Tout ce:qui, chez la femme, n'est pas équilibré par rapport a l'intelligence, ta sensibilité, aux sentiments et a la motricité, prend le nom d'hystérique; tandis que l'hystérie chez la femme est d'autant plus rare que t'on croit aisément la voir a chaque occasion.
Ne perdons pas de vue lA faitqu'il y a parmi les femmes, ainsi que parmi les hommes, un grand nombre de dégénérées par l'influence héréditaire; des excentriques, des extravagantes, des mattoïdes appartenant à la classe mitoyenne entre les esprits sains et les malades, laquelle s'arrête au seuil de la folie et regarde au delà, tes bras allongés, avecdes idées fixes, des obsessions, des caprices, des impulsions, de la perversion du goût et du sentiment.
Lesfemmos ont trouvé le bon mot, qui les a sauvées du blâme de la folie, gface à la prépondérance fonctionnelle que la sexua*lité exerce sur elles, laquelle maîtrise et fait agir toutes les fonctions et les activités. Chez ta femme la féminité est tout s elle est sa propre personnalité.
(i) Maudi~Mt t'oeuvre de h vie et de t'funour.
S. VMTUtU. 8
C'oajt pour sa féminité qu'elle est prisée par les hommes qui lui créent une position sociale, La fonction de la femme est ren' fermée dans t'amouret dans lafamille. Le génie de l'homme, sonhabiteté, sa santé, sa position sociale, ses richesses trouvent leur pendant dans la beauté, le charme, l'honnêteté de la femme.
Lorsque ces dons ne sussent pas pour que la femme remporte la victoire dans te choix sexuel, alors elle l'emporte par des moyens beaucoup plus mortifiants pour elle: au moyen de ses richesses. Les femmes bonnes, braves, ménagères, etc. (avec tous ces ennuyeux attributs, par lesquels on gratifie une femme laide), ne sont nullement appréciées au point de vue des exigences de la fonction amoureuse, ce sont des outils frustes, bons tout au plus pour qui n'a pas les moyens d'un choix pins libre et plus heureux.
De sorte que lu jeune fille a marier, ou qui veut faire valoir aa personnalité, combat avec ses armes naturettes et annréciëea, en laissant il l'homme l'usage d'autres qualités, qui du reste n'ont de valeur pour lui seul m6me par rapport à i'amour. On ne saurait nier le nom de reine do la fêle a cette qui, e)ëgante, charmante, éblouissante, courtisée et habile, a le courage d'oublier ses fils, de dissiper Ra, fortune, de négliger son mari, d'être matigne et monte dure envers ses parents. La femme sait bien que ce n'est pas pour ces vétilles qu'elle n'arrivera pas Il conquérir un mari, un amant ou la considération qu'élle désire. Au contraire la féminité règne en souveraine et triomphe dans les disputes d'amour, quand elle règne sans trop de contrastes et n'est pas entravée par les pédanteries de la culture et par des sentiments restrictifs. L'homme, quand il aime, se repose des luttes ennuyeuses et épuisantes de la journée et cherche chez ta femme le sourire et le charme qui le séduisent, l'attrait de ta beauté, les joies de la gaieté,
li y ena seulement peut-être un sur mille assez avisé pour s'apercevoir avant le mariage que la femme qui éveillait sa convoitise n'était qu'une sotte. Les autres s'en aperçoivent ensuite, lorsqu'ils ne cherchent plus le charme et l'esprit muisce qu'il fauta une bonne ménagère, une brave mère dp famitle.
Un jour une dame me faisait remarquer que les filles à marier sont toujours les mêmes, bonnes, braves, honores, jolies, etc. Sans avoir des caractères spéciaux elles sont toutes de la même pâte, que l'on peut réduire et modeler ir son caprice mais que, après le mariage, vice ue~a, ujtns changent d'abord, parce que chacune d'elles a sou naturel, sa manière de voir, ses caprices, ses idées, etc., de sorte que de la pâte uniforme des bonnes filles à marier, sort la variété infinie des épouses.
Et tout cela parce que l'on connaît les femmes d'un seul côte, de celui qu'elles vous montrent dans te but de gagner le grand prix.
La femme a donc peu d'intérêt à faire valoir ses aptitudes intellectuelles et morales, et au contraire, elle en a beaucoup à mettre en évidence la valeur de sa féminité; tandis que l'homme prise les qualités morales au-dessus des qualités physiques et sociales de la femme..H en résulte que la femme fade, sotte, extravagante, impulsive, insuffisante par rapport ses sentiments affectifs et moraux, est méconnue et, par erreur, estimée et prisée. On arrive même quelquefois & appeler sa manière (t'être anormale nervosisme, sensibilité, hystérisme. Les plus intimes hésitent a prononcer à leur égard, même tout bas et cruignant d'exagérer ou d'offenser, le mot, qu'on dirait si aisément aux hommes dans de pareilles conditions, c'est-à-dire extravagantes, excentriques, toquées, mattoïdes, folles, etc. C'est là le moment où la fortune de la femme fait passer son extravagance pour de la sensibilité cela est d'autant plus vrai que, lorsque ta femme est mise hors de combat, lorsque sa beauté est fanée, après avoir perdu le charme et ta gaieté par le travail et tes souffrances, lorsque personne ne pense à la désirer, ou si elle est laide originairement, on ne dit pas d'elle qu'elle est nerveuse, on ne dit pas non plus qu'elle est hystérique i mais, négtige-t-eUe son ménage, elle est folle est-elle incapable d'en avoir soin, se géne-t-ette en soeiëté, elle est stupide; n'a-t-eite pas soin de ses fils, elle est méchante oNehse-t-eito l'honneur de son nom, négtige-t-ette son mari, elle est extravagante, elle est immorale. C'est alors que trop aisément ou trop tard, la femme est mise sur le même pied que l'homme. Regardons maintenant les jeunes filles jolies et élégantes
avec t'œit d'un vétéran invalide. Noua verrons que, outre la grande masse de celles qui sont belles et jolies, mais bonnes, intelligentes, sensées aussi, il y en a d'hystériques, pour l' ainsi dire, dont les espèces sont si nombreuses qu'on ne saurail trouver d'adjectifs pour les classer.
Un y pourrait voir tes sottes, les médisantes, tes fades, les extravagantes, les revêches, tes bavardes, les caqueteuses, les sensibles, les nerveuses, les mélancoliques, les babillardes, leK légères, les débauchées, les entêtées, les méchantes, etc., etc. Et bien, je parie mille francs contre un sou que 8 p. 100 a peine sont des hystériques, en ce sens, qu'elles sont affectées de la triste maladie marquée par mille phénomènes étranges et variables qui, des malades, font des malheureuses, qui n'ont vraiment ni le temps, ni le moyen de briller dans tes fêtes ou d'être cotées sur le marché de la galanterie. On peut observer une partie de ces phénomènes aussi chez tes femmes que nous appelions mattoïdes, mais qui, à peu près, ne manquent pas d'une certaine physionomie clinique, qui les distingue et que l'on peut résumer en générât dans tes convulsions et dans tes désordres de sensibilité toutes choses qu'on ne peut ni dissimuler ni cacher et dans tous les autres troubles de la sphère psychique, motrice, végétative, sensorielle, etc.
Psychiquement, ta femme hystérique a un caractère spécial qui la distingue sasuggestionnabitité.
Hormis cela, elle n'a rien de la mattoïde, de la dégénérée qui, précisément à cause de son étroite parenté avec les fous, déclaréf) tels, n'est pas passible d'Être suggestionnée et tout ce qu'il y a de docilité en elle n'est que pauvreté d'esprit, caprice, ou faiblesse de caractère.
En suite de cette question peu galante, mais très vraie, l'amour chez la femme dite hystérique. maHoMe, excentrique, héréditaire, est à peu près ee qu'il est chez t'homme dans des conditions morales analogues, en tacant compte de la diN~rance des situations respectives des deux sexes par rapport à l'amour.
Je renonce à décrire l'amour de la femme maitoïde, extravagante je me borne a remarquer quelques-uns des côtés cliniques, sufÛsant à déterminer son état moral, et iui assigner
une j'tace sur t'écheite de formation dans la fonction amoureuse.
La femme, dans ces conditions, ne connaît pas de distance elle aspire à la main d'un prince on se laisse ravir par un e!egant freluquet qui n'a pas un sou. Elle n'est pas capablo d'une vraie passion, mais seulement de passer d'un caprice a l'autre et elle se mat'ie par vanité, non par attachement. Ettc est quelquefois érotique, même froide mais il lui reste le penchant a t'amour, qui du reste souvent n'est que de la séduction. Je dis qu'il n'y a pas de passions en elle, en ce sons qu'elles n'ont ni une base sérieuse ni des conditions de durée elle est au contraire très susceptible de passions soudaines, rapides a )eur origne et souvent à leur achèvement et qui arrivent a toucher l'expression détirante du suicide (particulièrement du suicide a deux), des fuites, des frénésies et des mariages fantaisistes. En ce cas, l'action est vraiment morbide, parce qu'elle est déterminée par de vraies erreurs de conscience, qui font perdre le critérium du fait et des conditions qui l'ont déterminée. Ce qui chez la mattolde constitue surtout le fait clinique, par rapport & l'union, qui est t'exprfssion de sa valeur morate insuffisante, c'est qu'elle méconnattte but humain et social de t'amour: c'<<t-&-dire le soulagement d'une affection, d'un besoin sexuel, et plus tard les joies de la famille et de ta maternité mais au contraire elle veut seulement satisfaire sa vanité, le caprice du moment et s'élever par une victoire propre à humilier ses amies, Bref, je dirai que l'homme ne trouve pas en elle la femme, pas même la femelle, mais seulement one caricature de l'une et une corruption de l'autre.
C'est parmi ces femmes qu'on trouve tes héroïnes qui occupent pour quelque temps l'attention du publie et les pages des journaux tes harangueuses des meetings, les incendiaires. C'est parmi elles qu'on en trouve quelques-unes qui, le vitriol à la main, défigurent teur amant de la veille, qui dénoncent des attentats imaginaires, qui se battent, ou divorcent et vont en pèlerinage à Rome et parfois quelques-unes qui se metent avec ces vraies héroïnes du courage, de l'intelligence et des hautes idéalités humaines et sociales, les émancipées et les nihilistes, qui représentent t'avenir utopiste de i'amour.
'La prostitution, Maquette contribuent largement les fausses hystériques, représente pour tu femme ce qu'est le crime pour t'homme, comme l'ont dit les antht'opotogistoscriminatiatea. La prostitution est la délinquence de la Mj'««/<~ féminine et rcpt'é< sente, par conséquent, précisément ta déviation vers laquelle s'achemine la femme, chez laquelle ta sexualité est la fonction mattresse du cour et de l'intelligence en mémo temps quitte est l'image qui la représente dans la société. C'est pourquoi ta prostitution est un fait antibiologique et est plus propre aux femmes, dont je m'occupe maintenant, et que j'appelle mattoïdes et dans ce mot je renferme tous les états de légère insuffisance, de désharmonie mentale, morale et affective. La prostitution est ta pleine dégënërescenco du but biologique et social de la sexualité elle est la renonciation a t'amour. à l'attachement, h la maternité pour satisfaire des besoins qui sont secondaires dans la no)'matit<! do ta fonction .sexuelle, puisqu'ils sont d'ordre physique et représentent par conséquent un temps abandonné par la philogenèse et un accompagnement d'ordre secondaire a t'amour maternet, qui vise aux buta êtcvës de l'espèce et de la civilisation.
La prostitution représente aussi une déchéance do la femme parce qu'elle l'abaisse dans sa position sociale et la fait marcher a rebours de son évolution.
L'absence complète de pudeur, qui est la conséquence et souvent la cause de la prostitution, répond aussi & un degré d'imhëcittité mornte, donttafemmeqni se prostitue est affectée. De là, la conclusion que la prostitution au point de vue clinique est précisément le chemin sur lequel la femme est amenée par les forces négatives naturettes de l'insuffisance et par des anomalies du développement murât.
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Sénilité de l'esprit
Chez les vrais fous, hommes et femmes, dont le désordre psychique, par rapport à ceux de la classe intermédiaire entre l'esprit normal et l'esprit malade, aux mattoïdes. est tellemen exagéré qu'ils se trouvent rarement libres dans la société, nous observons l'amour de telle sorte qu'il nous est facile de l'étudier de ;)tus près en les considérant soit isolés, soit dans leurs rapports avec les sains d'esprit, à l'intérieur de l'asile.
Ici, l'étude sera scientifique, elle examinera la fonction de l'amour physique et psychique par une analyse minutieuse et sftre h laquelle n'échappera même pas ce qui, pour le tnattoïde qui court librement les t'ues, ne pouvait être que vaguement deviné.
Nous voyons chez les fous à forme involutive la fonction d~ l'amour montrer beaucoup d'anatogie avec ces anomalies et ces défauts qu'elle présente d'ordinaire chez les personnes saines, au moment de leur décadence, depuis l'instant où elles dépassent la ntatut'ité et au delà. A l'opposé de ces anomalies et de ces défauts de l'amour chez les fous dont je parle, se trouvent les atuxnalies et les défauta de l'amour tels que je les ai décrits chez les phrénasthéniques et chez les mattoïdes chez ceux-ci, l'amour se trouve altéré en tant que fonction physique, psychique et sociale qui est arrivée au degré d'insufOsancedu développement dans les premiers, l'amour, après avoir atteint les formes et les énergies de la maturité, tombe en décadence, déterminant des
troubles, divergeant et s'affaibtissant par un processus non uniforme, et par mesure inégale sur les ditTérents points psychique, physique et social. Les phrénasthéniques et les mattoïdes. en amour, sont toujours des enfants qui, à des degrés différents, ou n'éprouvent pas de besoins sexuels, ou se masturbent, ou rêvent d'am'nn' chimérique, ou aiment sans vraie passion, sans constance, et de façon nullement correspondante au but biologique et sucial de l'amour tui-m~me. Les fous sont des vieillards qui ont cessé d'aimer, ou qui singent la passion, ou qui épuisent la fonction, ou qui la dévient de telle sorte qu'elle n'a plus de rapport avec son but biologique ou bien encore, par suite de la faiblesse des aptitudes correspondantes, ils réduisent t'amour psychique au point d'en revenir & la simplicité et aux illusions ridicules de l'adolescence.
Contrôlons maintenant l'exactitude de ce que j'ai dit sur la série des faits cliniques et séparons encore, pour plus de ctarté, l'amour psychique de celui que j'appellerai physique cette division, ici aussi, est artificielle, ftte ne correspond pas pleinement & la réatité, car ces deux formes d'amour sont étroitement unies dans les rapports que j'ai décrits plus haut, mais ce mode de classement est utile a ia clarté de mon exposition. La /<MiC«oM sexuelle c~M les /bt~ PM y~!A'a/. Pour ne pas allonger trop cette exposition, j'insiste sur la nécessité de considérer un certain groupe de phénomènes comme communs {a toutes les formes (degrés) de tn folie, au point de vue de l'amour psychique comme à celui de l'amour physique. Je parferai donc d'abord des anomalies de la vie sexuelle chez les fous en générât et je distinguerai les formes les plus saillantes des aliénations mentales involutives, de m~me que je dirai ce qu'il y a de spécial ou de plus accusé dans chacune de ces formes. Le premier fait qui saute aux yeux, c'est que, durant la folie. personne n'est devenu amoureux, dans le sens d'un amour vrai, naturel, qui ait en lui, outre le désir organique de l'acte sexuel, l'attraction, la sympathie, le désir de la famille, l'affection pour une personne de sexe différent, le choix avec des jugements moraux et sociaux, ordinaires et justes.
Ce fait est la preuve la plus claire et lu plus évidente de cet autre, d'ordre plus générai que chez les fous, l'esprit ne crée plus, mais qu'il reproduit et répète. La folie peut se comparer à un papier br&té, sur lequel on lit les caractëres précédemment écrits, mais sur lequel on ne peut plus écrire.
Lo fait que les fous ne sont pas susceptibles d'acquérir une passion amoureuse naturelle peut très bien. dans ces cas particuliers, dépendre de désordes intellectuels spéciaux, sensoriels, affectifs, organiques, nerveux. etc mais, dans l'ensemble, il a une signification que l'on ne peut méconnaître c'est que l'individu fou est mis hors de la ligne de continuité de t'espace et qu'il faut le comparer plus exactement à l'individu qui a dépassé l'age de lu vigueur et qui représente un résidu inutile. Q<MM /)e!M MM/< pef<~et'e f/MMcn~.
Par suite de la folie, l'amour qui régnait chex l'individu, mémo lorsqu'il est intense et d'ancienne date, est oublié, me~ connu, ou bien rejeté et contrarié. Dans quelques cas, il peut persister comme une faible réminiscence n'ayant pas pour effet de provoquer la passion, ni même le désir arctique. Des jeunes hommes ou des jeunes femmes, aliénés par suite de sounrances amoureuses, auront, durant la folié, caché dans leur esprit et dans leur coeur la cause même de leur folie et leur passion ou bien, ils en conserveront un souvenir sans émotion, comme la résonnance, l'écho de mots dont ils ne comprennent pas la signification. Les histoires romantiques et dramatiques de passions amoureuses qui se traduisent tout entières dans le détire, sont très probablement des fantaisies poétiques basées sur des faits grossièrement interprétés (<).
J'ai eu l'occasion souvent d'assister a des visites que faisaient des amants à des jeunes filles aliénées, et aliénées souvent, dans une certaine mesure, à cause de chagrins d'amour ou des maris & leur femme aliénée qui leur était autrefois attachée par une grande anectioa; et je ne vis jamais, si ce n'est très légèrement. outre la commotion ordinaire provoquée par la vue d'une personne connue et familière, apparattre l'indice d'une affection d'amour je ne vis jamais rien d'érotique. Au contraire, & tt) Venturt.– /WMo~< <<~a~t. ~a~coM~ mo<<e''Ko. Nocera )nfefto)'e,tM3
l'occasion des visites que les parents font aux fous à l'asile, les affections pat'entates arrivent toujours a M manifester; apéciatemont, d'une façon intense et turbulente, l'amour maternel, après quoi, par degré d'intensité, succède celui do la patrie ou de la maison.
A la guérison de ta folie, i'anection pour la personne autre.fois aimée et le désir correspondant ne reviennent pas, dans le plus grand nombre des cas, ou bien, ils reviennent avec faible intensité et sans passion.
Banscertains cas, il peut se faire (lu'avec ie temps et l'habitude ils se ravivent, Qui a été atteint gravement par la folie, puis guéri, n'est plus capable d'aimer dans la même mesure et de la même façon que lorsqu'il était sain, car la maladie a affaibli chez lui l'énergie des affections. Le pouvoir sexuel, ioi'meme, ne se rétablit pas dans la même mesure j'ai reçu les confidences de malades guéris ou de leurs femmes en tel nombre que je puis considérer ce fait comme existant presque sans exception. Voici donc que, même par rapport ra l'amour et & l'énergie sexuelle antérieurs, la folie incidente agit comme si c'était !& un état de sénilité pendant lequel les passions cessent ou se décolorent et où te pouvoir sexuel disparaît ou s'affaiblit.
L'amouf, qnifut en suspens, reprenant avec un degré moindre d'intensité après la guérison, confirme ce fait que la folie précédente fut une tempête qui. ayant atteint le système nerveus. le laissa après elle, vieilli de dix et de vingt ans.
J'ai connu des jeunes filles qui épouseront, après la fottc. l'amoureux de jadis, et qui s'acheminèrent au mariage avec le calme de la femme de quarante ans, toutes les foisqu'ettes n'y furent pas amenée!! par un érotisme qui indiquait un état mor' bide et le déclin de la jeunesse du sexe et du cœur. L'antipathie queles fous éprouvent souvent pourles personnes qu'ils aimaient autrefois, conjoints, enfants, parents.amis, reprdsente plus que l'apathie dont nous avons parlé et demande u ett'e expliquée au point de vue des rapports qu'il y a entre la folie et tes dispositions affectives de la personnalité. Ce fait peut être t'enet d'une antithèse provoquée par l'action potansatricequi surgit dans te cerveau a cause du désordre dont il est frappé. C'est un fait psychologique, qui obéit à ici d'asso-
dation par laquelle un sentiment s'acquiert et se consolide par l'existence d'un contre-poids. Lesentiment du bien existe en tant qu'il s'oppose & celui du mal celui du courage à celui de la peur, celui de l'orgueil celui de l'humiliation cettti du bien à celui du laid, celui du bon a celui du mauvais; celui du divin h celui du diabolique ;cetui de t'affeotiona celui de ta haine, etc. (Hibot).
Dans ce cas t'étoigncmeut pour les persouoes, d'abord aimées, est l'effet d'une action d'antithèse et la sympathie retourne avec la modifioation de l'état mental, lorsque, avec le retour de la conscience les affections et les sentiments d'autrefois reprennent leur place, mais avec une énergie atténuée.
L'antithèse est une organisation psychologique qui a de fortes racines dans le sentiment et dans l'émotivité, Elle est donc vive et tenace dans la jeunesse et chez les individus à constitution psychique vigoureuse peu à peu, à mesure que se consolide la prédominance de la volonté sur l'énergie affective et nerveuse, t antithèse s'affaiblit pour être remplacée pnr des idées on des sentiments qui ont reçu peu à peu, de l'expérience, un contenu et un aspect indépendant. Dans les folies avec auaibtissement de l'esprit, de même que dans les sénilités, la dissolution de tout ce que l'on a acquis dans la vie individuelle n'a pas pour effet d'afficher les sentiments d'antithèse la décoloration dos idées et l'affaiblissement du sentiment prévalent seuls. La répugnance pour les personnes qui d'abord étaient chères est rare dans tes formes graves de faiblesse mentale. Du reste, dans tes cas de foties aiguCs sans~aibtesse et chez des sujets jeunes et robustes, lé sentiment d'antithèse est rare aussi par rapport & l'amour, en raison du peu de temps pendant teqxet il a occupé l'esprit et le coeur du 8))jft;it n'a, par conséquent,pas pu s'organiser dans l'inconscient et dans les stratifications du sentiment do manière a n'être ni enacé ni obscurci; alors que les auections parentales, qui, s'il s'agit des enfants, sont de plus ancienne date et plus intenses, fournissent le plus fréquemment h la polarisation affective.
La femme folle a souvent de la répugnance pour l'époux qu'ette aimait et avec lequel elle a vécu longtemps, tandis qu'elle oublie tout à fait te fiancé ou s'en souvient sans émotion. Dans
les cas de folle chronique et où it y a des signes plus ou moins graves de faiblesse mentale, par rapport aux affections parentales le fait oppose!) l'antithèse se produit, car tes fous do ce genre brûtent du désir d'embrasser leurs enfants et leurs parents, ils caressent souvent les enfants des autres, et se réjouissent s'ils peuvent les avoir auprès d'eux. On sait que chez tes vieillards, l'amour pour les parents, dans t'entre de la descendance et surtout pour les enfants, est plus grand que chez les adultes et chez les jeunes gens. Un ancien et triste proverbe dit que l'amour descend et ne remonte pas (<).
Voici donc comment se comportent tes fous vis'a-vis de l'amour psychique réel etnormni ils sont incapables d'acquérir de t'amour, d'aimer la personne qu'ils aimaient auparavant, ils ont 'souvent pour elle de l'aversion et s'its guérissent ils ne reviennent aux amours d'antan qu'avec une passion moins intense ou de l'indifférence..Nous verrons plus loin comment, au lieu de l'amour naturel réel et normal, dont ils ne sont plus capables, ils peuvent au contraire detirer avec beaucoup d'intensité dans les amours imaginaires, impossibles, inconvenantes. En attendant, voyons comment se conduisent les fous par rapport au côté physique de l'amour normat et biologique, en tant qu'il se rapporte au ddsit' ërotique et au pouvoir sexué). Revenons aux visites que les fous reçoivent de leurs parents. Elle est fort connue cette observation que, parmi ceux-ci, le fou embrasse les enfants, la mère, le p~re. les frères <t tous les autres parents, mais il n'embrasse pas l'époux ou t'épouse, si ce n'est très froidement et après de vives instances. Envers le conjoint, le fou conserve même un maintien réservé, souvent causé par des sentiments d'antipathie, de menance. en môme temps que détermine par une diminution de la franchise et de la désinvolture habituelle comme s'il en était revenu aux gaucheries de la jeunesse. Je n'ai jamais observe qu'un fou, hommu ou femme, souvent si insistant pour être renvoyé dans sa demeure, l'ait jamais sollicité à cause d'un désir ërotiqnc. Dans les lettres que ~aliène écrit au conjoint, il ne fait jamais allusion, que je sache, d'après ma propre expérience, à des choses (<; ~'OMo~e t~tCM~e e MOM mMH~.
ou à des'.désirs sexuels; l'on sait, au contraire, combien fréquemment, les correspondances amoureuses ou conjugales, entre personnes de basse condition, sont marquées,de la part de t'ho'nme, par la note do l'amour matériel.
Un sait aussi que, parmi tant de fous qui habitent un asile, il est rare qu'il s'en trouve un pour se plaindre de ne pas avoir de femme a sa disposition et puur en réclamer une. De môme, il est très rare que si une ou des dames visitent un asile il leur soit fait, par les fous, des propositions obscènes ou des menaces de violence. 11 arrive mémo. plus fréquemment qu'on ne le croit, que des fous, habituellement obscènes, aient en présence des femmes un langage et une contenance plus réserves. Je parle ici des hommes, car chez les femmes aliénées, les désirs érotiques sont assez fréquents et sans modération. Les visiteurs de l'asile en trouvent toujours qui s'attachent à eux, les poursuivent, les assaillent de paroles et d'actes, et non seulement de la part de celles qui sont connues pour être nymphomanes, mais aussi de la part des malades diverses et de tout âge.
Nous expliquerons plus loin ces dissemblances entre tes aliénés de t'un et de l'autre sexe, car, à notre avis, elles n'ont pas été exactement interprétées par certains auteurs. En attendant, ce que nous venons de dire ferait croire que chex les aliénés hommes le désir et le besoin érotique font défaut. Ceci n'est exact que par rapport a l'amour sexuel naturel et conforme à t'age.
Alors que les fous semblent ne pas éprouver le désir et le besoin de l'amour physique, psychique, et normal et biologique, avec l'autre sexe, ils sont onanistes neuës et presque st'ns exception.
Je puis certifier ce fait par des observations personnelles, faites dans le but d'étudier le sperme des fous, et dont je je parlerai.
Je savais bien que parmi les fous les onanistes étaient nombreux, mais it me semblait que ceci devait ctre fréquent dans certaines formes de folie seulement, qui d'ailleurs, trouvent aussi dans la masturbation une des causes de leur développement (hébéphrénies, folie neurasthénique); ou que
l'onanisme était chez les phrenasthéniques une manifestation de pauvreté psychique et un symptôme naturel de t'érotomanie. Cher les déments, chez les paralytiques. chex les phréuasthéniques graves, on pourrait croire que aussi ta matière première de t'amour. ta sperme, manquait. L'étude que j'eus l'occasion de faire pendant plusieurs mois de suite, sur les taches de sperme, me donna l'occasion d'examiner journellement les taches révélatrices de ce vice. Évidemment, je ne puis dire <~oMM combien de fois ces taches étaient te résultat d'éjaculations apontanees cependant j'ai des raisons de croire que ce cas était fort rare comparativement a t'autre. L'aide que !e personnel de garde m'a fourni dans mes recherches me conurme dans cette opinion.
Quoi qu'il en soit. si l'on voulait limiter l'intérêt de ces recherches a savoir s'il y a plus ou moins d'nspermie chez les fous, voici tes résultats quo j'ai obtenus.
Je les expose dans les tableaux ci-joints en les classifiant suivant l'Age et la forme de maladie des individus et je divise la fréquence de la spermatorrhée (pour ainsi dire) on quatre degrés, appelant très /)'<~«M~ celui oft i'éjacutotion est journalière, /r<'yM<<? lorsqu'elle a lieu tous les doux ou trois jours, rare. si elle a lieu à peu près une fois par semaine, et M~aH<.
D'après ce tableau, on voit que aur iiO matades
t° Nseutomentn'émettentpasdespermo et sont d'Age supérieur à ctnquante ans;
2" Que !a plus grande ft'ëquence de spermatorrhëc, en générât, est en rapport avec la jeunesse des malades;
Voyons comment cette frëqttoncc de spermatorrhee se comporte par rapport aux diverses formes de tuatadie
ÉmiMton du sperme chez lee fooa selon la forme de la maladie.
î~ fiente Fr~uente Rare Néant
~r ~rrr~ w~r
Battra i ifurt i Atcoot~mt!.
<!iur3 3 !at)f3 3 t'araty~te.
iaMtfiti <<ur3t ttfuritt 3sur3t Mtirechronique. a'")') OMt-ït épurât MmonM.
–j– S suris Seurt!) (iauriit t'hr~nMthtnte Bsttt'S G H~Mphr~nie. 6surt7 <fiurt7 iOeurt? FoftuoBtt&t't'Oitique~. !< sur 5 sur 8 i sur 5 Former véMnique*.
D'après ce tableau on a
i' Aucune forme de folie n'est exempte de la perte séminale; 2* Par ordre de décroissance, la démence, le délire chronique et les formes épileptiques donnent la fréquence minimum 3' Dans le même ordre, les folles de jeunesse et tes formes paralytiques donnent la fréquence maximum.
Donc, chez les fous, qu'il y ait ou non diminution du pouvoir sexuel, que les onanistes soient plus ou moins fréquents, la Hia~'e~fMMt~e pour l'exercice de l'acte sexuel, le sperme, ne manque pas il est émis avec une fréquence proportionnée à t'âge des sujets, et il diminue seulement par rapport aux maladie'' plus chroniques sans que celles-ci soient caractérisées par une plus grande décadence physique.
Or, il y aurait intérêt à savoir si ces spermatorrhées, provoquées aussi par l'onanisme, sont le plus souvent actives oa passives. Je veux dire que, si elles sont passives, elles sont le 'résultat de l'éjaculation par action musculaire spontanée; si elles sont actives elles sont déterminées par des images érotiqucs correspondant a l'éjacuiation, surgies dans le rêve ou produites par le détire. Ce serait ici un équivalent masturbatif. Je crois que ces recherches ne peuvent être faites avec l'exactitude des chiffres et avec l'aide des tableaux d'une façon directe. Au contraire, je ne crois pas que cela soit tout à fait impossible lorsqu'on sait avoir recours a l'aide et aux conseils d'un vieil ianrmief ou d'un malade astucieux, sachant capter la confiance des malades. C'est ainsi que je trouvai un aide véritable dans l'habileté et le zèle d'un gardien intelligent, pour rechercher les taches de sperme et pour me rendre compte des habitudes érotiques, plus ou moins dissi mutées, des fous de mon asile. Pour l'instant, en l'absence de chiffres exacts et de tableaux, les courbes de maxima qui se déduisent d'observations fréquentes sont éloquentes et démonstratives pour les praticiens de la clinique psychiatrique.
Les hébéphréniques sont d'eSrénésmasturbateurs, il en est de B. VtUtiCM. 9
même pour les imbéciles et souvent même pour les mëgaiomanes et les érotomanes. Chez ces derniers et chez les tout premiers, l'action mécanique de l'onanisme est déterminée et appuyée (et vice tWM) le plus souvent par dos images érotiques normales ou délirantes on peut donc dire que chez eux il s'agit d'une masturbation en m~me temps morale et matérielle. L'éjaculation passive du sperme (spermatorrhée vratc) appartiendruit aux dëmonts et aux paralytiques. Il convient dénoter pourtant, que chez ces derniers l'onanisme effréné n'est pas rare, et cela par suite de dégénérescence morale, dans )a derniëre période, et d'éréthisme nerveux (irritation spinale) dans les premiers temps de la maladie, mais à pou près toujours sans accompagnement d'images érotiques, tout au moins accentuées,
Si donc les fous, en général, sont si fréquemment onanistes, et s'ils sont tous, avant la vieillesse, pourvus de sperme, il me restait à voir si ce sperme, que j'ai appelé la matière première de l'amour, était do plus ou moins bonne qualité {c'est-a-diresi~ par ses éléments constituants, il répondait à sa nécessité par le pouvoir de féconder. En agissant ainsi je recherchais, chez les fous, l'aptitude à la fonction sexuelle jusque dans ses dernières conditions, les plus essentielles, dans le but biologique de i'amour lui-même.
A ma connaissance, ces recherches, poursuivies scientifiquement et systématiquement, n'ont été faites par personne. Je savais que Legrand du Saulle, dans une expertise sur l'état mental d'un imbécile inculpé d'homicide avec attentat à la pudeur, trouva que les taches spermatiques sur les vêtements de sa victime ne contenaient pas de Mospermes; rappelant d'autres faits, il en concluait a une dégénérescence grave dont devait être atteint l'inculpé examiné par lui. (Régis, ~<M< ~'a~y«e </e médecine mentale, page SSi. )
De plus la recherche des zoospermes dans la semence des fous se présentait e priori comme extrêmement intéressante pour la démonstration de mes vues sur la sénilité précoce des fous, sénitité pouvant porter sur chaque espèce d'organe ou de fonction.
Par conséquent, pour la fonction qui, plus que les autres, réclame de la part de l'individu une plénitude d'énergie en vue
de la reproduction de l'espèce, le manque ou la rareté des zoospermes dans les formes les plus graves de la folie me semblait constituer la prouve la plus indiscutable que l'on pouvait obtenir quant à la décadence sénile à laquelle les fous sont sujets. par suite de la maladie.
Je me suis donc attaché à ta rebutante entreprise d'examiner le sperme du plus grand nombre possiMe de fous, dans l'asile que je dirige. Pendant quelques mois, tous les jours, dès que les malades étaient levés, je m'occupais, avec ~'aide d'un habile iniit'nuer, de rechercher les taches de sperme qui pouvaient se trouver sur los draps de lit de chacun des malades. A ce sujet, j'ai dit un peu plus haut combien peu parmi nos malades (9 sur tiO) n'étaient pas sujets a éjacuter, soit volontairement soit passivement. Dans quelques cas, lorsque je trouvais le sperme fralchement émis, il m'était facile de le recueillir avec la lamelle de verre ou bien d'exprimer sur le verre la tache encore humide. Cela réussissait pour ceux que je savais être des maaturbateurs enrénés et pour lesquels il était facile de découvrir la tache fralche, un peu plus tôt ou un peu plus tard, en prenant la précaution de les faire lever du lit quelques moments auparavant et brusquement. L'amour et l'intérêt de la science m'obligent à avouer que j'ai aussi pronté de certaines occasions où un infirmier zéié, préposé au service des latrines, ayant surpris quelques malades en flagrant délit, put recueillir sur le pavé ou aur les vêtements le sperme fraîchement émis, On comprendra que je. ne. pus examiner le sperme de tous les fous de l'asile; car il ne fut pas toujours possible d'avoir les occasions nécessaires.
Pour les taches laissées sur les draps depuis quelques heures et desséchées, je tentai de les lever en suivant les indications des auteurs les plus autorisés (Motîmann, Bizzozero, etc.). Ils donnent en général des méthodes très minutieuses, qui ont pour base la macération du morceau de toile sur lequel se trouve la matière et l'étalement de la toile avec une pointe d'aiguille, afin d'en enlever toutes les traces de sperme.
Quant à moi, pour dire la vérité, j'essayai à plusieurs reprises et avec la patience la plus grande de me servir de ce système, mais je me suis convaincu que, outre la perte énorme de temps,
ce n'était point ta le meilleur moyen pour obtenir une quantité suffisante do semence où l'on put retrouver tous les éléments qu'elle contient. J'obtenais ainsi très souvent des résultais négatifs par rapport à la recherche des zoospermes, tandis qu'avec d'autres méthodes d'extraction, ou en exprimant le sperme frais du linge, j'en trouvais une certaine quantité. Je trouvai que le meilleur moyen pour obtenir d'une tache do sperme une bonne préparation microscopique était le suivant: on prend la toile tachée, on la baigne au moyen d'un bâton de verre de quelques gouttes d'eau distillée, on attend quelques minutes, jusqu'à ce que toute la surface de la tache soit mouillée et l'on racle alors fortement la toile, en la maintenant tendue, avec un côté de la lamelle de verre. Je recueillais toujours ainsi un liquide laiteux, très suffisant pour une sérieuse observation microscopique. Les taches ainsi recueillies n'avaient jamais plus de douze ou quinze heures de date; c'est probablement pour cela que le sperme se laissait enlever si facilement. Je crois, pourtant, que cette méthode peut réussir pour des taches de plus ancienne date, ainsi qu'il m'est arrivé dans quelques cas de l'observer.
Sur la garantie de cette m6me méthode par rapport à l'assurance de découvrir des zoospermes existants, je n'ai aucun doute car, pour l'éprouver et m'assurer de sa valeur, j'ai fait les expériences suivantes: <"D'un sperme frais, à l'état libre, et dans lequel on avait observé un grand nombre de zoospermes, j'ai fait tomber quelques gouttes sur un morceau de toile, obtenant ainsi une tache de cinq centimètres après l'avoir laissé sécher, je l'ai recueillie avec ma méthode d'humecter et de racler, et j'y ai trouvé a peu près la même quantité de zoospermes précédemment observée 2' J'ai examiné par le même procédé des taches spermatiques d'infirmiers jeunes et robustes et, avec cette même méthode, j'ai trouvé une très grande quantité de zoospermes, comme il était naturel de le trouver chez des hommes de leur âge et de leur condition.
Ces recherches furent faites avec un microscope Koristka; chaque malade était examiné a ce point de vue plusieurs fois afin d'éviter que l'on tombât sur un moment transitoire d'hyperzoospermie ou d'azoospermie, et chaque tache était recueillie
en plusieurs fois afin d'avoir sous le microscope une épreuve tout & fait sûre de son contenu. Du reste la pratique acquise dans ces recherches rendait plus facile l'opération et plus sure l'appréciation.
Dans tes taches de sperme, je recherchai seulement les zoospermes. Pour tout ce que l'on trouve en général dans ces taches, substance hyaline, granules albuminoïdes, cellules de différentes mesures, corpuscules de graisse, concrétions prostatiques, globules sanguins, cristaux de Schreiner, etc. je n'en ai tenu aucun compte, les considérant comme choses qui ne semblent pas en rapport direct avec le pouvoir fécondant du sperme lui-même, Au contraire, j'ai tenu compte de la grosseur ou de la petitesse des zoospermes; car, mémo en considérant que leur forme peut parattre différente suivant qu'ils se présentent de face ou de flanc, il y a cependant des spermes ou on les trouve presque tous à tête ronde et grosse, avec une queue robuste et longue, et d'autres où ils sont petits, avec uns tète conique et une queue gracile et courte. On verra, sans que je puisse le reproduire en tableau, comme je le ferai pour le reste, que les zoospermos petits sont en plus grand nombre chez les sujets d'âge avancé ou chez les malades !t formes de folie plus graves. Je crois que cette observation n'est pas un fait négligeable, car la faiblesse qui caractérise les enfants nés de parents agéa peut en dépendre; ces enfants, à égalité de cir.constances, sont fréquemment plus prédisposés que les autres à la folie, et celle-ci, en outre, prend chez eux une note plus grave. Voyez & ce sujet les travaux du D'Cauger ot du D* Marro publiés, sur mon initiative pour le premier de ces auteurs, dans le journal Il Manicomio, 1886 et pour le second dans le livre Cafa~eftcfet <M~MeM«. (Turin, Bocca, éditeur, 1886,) Je reporte ici, par ordre chronologique et telles qu'elles furent faites, mes recherches sur les taches spermatiques chez chaque individu, faisant suivre ce relevé, que j'ai fait peu à peu au fur et & mesure des recherches, de deux tableaux résumant les zooapermies, les hypfrzoospermies et les azoospermies, suivant l'âge des sujets et la forme de folie dont ils étaient atteints.
Cap. vingt-huit uns (démence). Tache recueillie our les draps par le raclage, peu d'heures après rémission aucun MMp~'me.
M. (trois jours après). Tache de sperme frais, recoeitti sur une lamelle de v<'rre aucun sootpefmo.
Per. trente-cinq ans (délire magnétique avec démence). Tache do très frnlche data exprimée du drap quelques forM tootpM'wM tfaM le champ du microscope.
Es. trente-cinq ans (imbocH)ite). Tache de treofratchedate exprimée du drap aucun tootpennf.
An. trente-deux ans (délire avec démence), id. comme d-deMm: aucun toospet'n!?.
Luc. cinquante-six ans (démence paralytique), id. commo ct-deeeua aucun MfMpenM.
Mor. vingt-six am)(itnbëct!M<6), id. comme ci-deMUf):ot<cMn MO!. pfrme.
Hiz. vingt-sbf an!* (Imbécillité), id. comme ci-dessus aucun MC<perme.
Guz. vingt-six ans (d<'mencc\ id. comme ci-desuns: aucun M<M* perme.
Bru. vingt-sept ans (délire erotique retigicux), id. comme ei-doMus beaucoup ik :M.<p<'t'M)M (t pt'«(e Me, ~c ~jfMM conique, d moMfeH)eo<t< continus.
Na. ~ingt-sept ans (délire Mnsoric) do peMecution), id. comme cidessus beaucoup de :oosp<rt)!<t à petite Mf cott~KC, avec peu de Moufe' nMnh d< la qMe«<f.
Spa. trente'huit ans (délire avec dtimence), tache fratche humectée, recueiitie sur te drap aucun Kospennc.
Fas. cinquante-six ans (délire avec démence). Sperme directement recueilli dans les vésicules séminales vingt-quatre heures après la mort, consécutive à une pneumonie infectieuse: :o<Mpe'tMM eM petite quantité d <<'<e petite e< cMo~ue, MM< moMt'e<MM«.
Vio. vingt-huit ans (délire sensorie)). Goutte do sperme .ffaichement produite et tache récente, humectée et raclée t beaucoup de Mo<pet'm<'< d <<'<e ct'osM et ronde doM~ '(<e moMMmn'« f~t.
Ga. trente-six ans (délire de ta persécution). Tache fratche sur t~" draps, humectée et ractce MospenHM a moMt;emeHh ft/t) en petite auanHM.
Finu. trente-cinq ans (délire avec démonce)~id. comme ci-dessus: <~< peu de MO!p~fmM à ~MeM très longue,
Ver. quarante-quatre ans (démence paralytique), id. comme etdessus aucun soospeme
Beu. quarante-deux ans (démence), id. comme ci-dessus aucun MMpenM.
Lanu. trente-cinq ans (démence), id. comme ci-dessus aucun M0<pet'me.
Serr. quarante-huit ans (démence paralytique), td. comme ci-dessus: aucun MMpWM.
R. ctnquanteefun ans (délire sonaoriot), id. comme cMessua ~Me~«e< MMpermM datx <e champ du m<cf<M<ope, petits et MM mouMmcnh. Scut. quarante-huit ans (démence), td. comme ci-dessus: aucun toosp«'m<!t
Lat. quarante-deux ans (démence), td. comme ct-deMua g«<~ue< too!pM'me<, petits et sans mouvements vifs.
B. trente-deux ans (eourd-muet), id. comme ct-deasus aucun tco~fmt.
Sor. treote.deux ans (délire avec démence), td. comme ci-dessus pet< de tMtpermM, petits, <) Mte ronde, Mm mouvements,
Stn. vingt-neuf ans (démence), id. comme ci-dessus aucun tootpft'me.
Fac. quarante-cinq ans (démence), td. comme ci-deasus aucun «otpwne.
Fio. soixante-deux ans (démence tëntte), id. comme ci-dessus aucun .toMperme, traces de sang dans le sperme.
Mer. trente et un an (délire re!tgteu)t) aucun .tociiperme.
Aud. vingt-quatre ans (épHepsie) < <~< peu de MtMpefMtM, petits. Gu. vingt ans (épilepsie) tf~peudeMOfipetWM, petits.
)ae. quarante et un ana (ddiM chronique .Bans démence) oMe«o MOtpetme.
Con. quinze ans (imbécile) beaucoup de:oo<p?fme<,pe««. Mor cinquante-deux ans (manie chronique) MospennM eM tr~ petit Mttt~'e ~M.t;ou t)'<t~ o<o<MMdsn! le champ du mt'ct'MMpe.
Nar. trente-cinq ans (détire chronique avec démence) beaucoup de MOjtpefme)', petits.
Tru trente-six ans (délire hypocondriaque) aututt MfMpotM Gra. quarante-trois ans (démence paralytique) aucun MospM'me. Ga. quarante ans (epilepBte) MOtpenne<eH<6<e< en moyenne quantité, mo<! <r<)ipeM«.
Met. quarante ans (délire chronique avec démence) on voit en tout det<.fOM <t'û<s~oo<pM'me<, de taille med<oeM.
Ga. cinquante-sept ans (paralysie progressive) aucun :oo<pefme. Cecat. trente-cinq ans (paralysie progressive) aucun Mosperme. Sa. cinquante ans (délire chronique sans démence) ïoo<pen?)M Mom<'feu.B,p<)«< douls de moMfemetth <'<
Ron soixante-quatre ans (démence coMécuttve à une hémorrhagie cérébrale) quelques zoospermes oppaM<xett< dans le champ du microscope, ils sont de <n<d<oef< grandeur.
Fe. vtngt-quatre ans (demi-imbécillité) très peu de :o<MpcftM<,pe<«!. Mor. trente ans (demi-imbecUHte, Tache petite et claire aucun saosperme.
Ve. trente Ma (délire des grandeura) aucun Motppfme.
Cit. trente-neuf ans (pamtystoprotfMMivc). Tache grande, mais claire: o«tMtt «Mienne.
MM. vingt-eix ans (cpttepsie) aucun Mos~rme.
Cane. solxanle-quatro ans (démence eënHo) aucun .Moqwme. Pal. quarante-deux ans (démence), Id. connue ci-dessus o«':Mt MMpefme.
Mn. tKnte-deux-ana (détire avec démence), !d. comme ct'deMUs: quelques M<Mpet'M)M dans le fAamp du microscope, pe«(<, satu mc«Mm~th. Mat. ttente-etx an8 (dëttre d'orguoit), id. comme ct-deMUt MMp<fM« otMaonM, petits, à Mte conique, o(/'<.
Voici maintenant le tableau do tnoa recherches telles qu'elles résultent de ce registre. J'arrange l'ordre dos xooapercties, des hypozoospermies, et des azoospermies, selon la forme morbide, Nous avons
Zooapenaiet (par rapport aux formos morbtdM)
.e fol. U If loi U ;1
i ~s~ s
'S a 'a g
Z<!0)tpernt)6anonna)e!< t 4 < < t s HypoMoepermtM t S 6 Z i <4 AMOspeMtteN. t t 8 ï 9 t < M ToMt. 6 H to 7 8 t 4 9 Bt
De ce tabteau, on peut tirer des conclusions très impcrtantea qui donnent complètement raison âmes prévisions et dont ta valeur clinique et médico-tëgate est si évidente, de ei haMte importance, qu'il n'y a pas lieu de la démontrer davantage.
Ona;
La zoospermie normale se trouve, dans les fous, quand ils ne sont pas affectés de formes morbides qui en aient affaibli les f<tcu!td8 psycboiogiques et cautié une d~gënoreoconce profonde dans la structure organique i
8" Lai rareté de la Mospermie normale dans les phrënastttënioa;
3' Les azoospermies sont très fréquentes dans les phrénasthénies et dans tous les états de démence;
4" Les hypozoospermies sont parmi tes états intermédiaires entre la vtgueur et la décadence dos activités psychologiques. Voyons maintenant ces marnes zoospermies chez los fous par rapport a t'âge.
ZoMpenniet (par rapport & l'~o)
MB M M 30 OS 40 M 90 60 AM
A A t A m TOTAL
80 *K)t 40 AU!) M AMO 60 A)t0 AU etU
Zooiperm)o8normate9. 4 9 Hypomotptrmtec 3 6 3 t i4 ANOspenntes. S it t C 2 M TotAL. t: 18 t9 6 3 M
Ona:
i* Les zooapermies normales n'existent pasttne fois cinquante ans passés voi!a donc la mesure du degré approximatif de la stérilité précoce chez tes fous
2' LesMooBpermies, at'agû de la plus grande vigueur de t'homme, sont, chez les fous graves, a peu près ta règle.
Dans t'ensembto, des deux tableaux sur les zoospermies on tire le résultat général suivant, qui présente une éloquence toute particulière chez quarante-trois hommes de vingt & cinquante ans on a huit zoospermies normales, dix hypozoospermies, et vingt-cinq azoospermies. C'est-à-dire que sur yMafa~c-~oM hommes <f<~ M~, /««< seulement seraient ~rewe~eoMfb. Sans pouvoir l'appuyer sur des chiffres ni sur des recherches personnelles, j'avance pourtant qu'une semblable proportion ne se trouverait peut-être pas chez des hommes sains dans la période de soixante & soixante-dix ans. Tant, par rapport à une fonction qui eatia fonction fondamentale de l'espèce et l'une des plus importantes de l'individu, le processus involutif est précoce chez les fous
Donc, les fous en générât, outre que psychiquement. ils n'aiment pas sous un mode normal et convenable, aiment physiquement sous un mode que j'appellerai rudimentaire, car, génératement, ils ne désirent pas et ne recherchent pas les rapports avec l'autre sexe, ils satisfont leurs besoins et leurs désirs par la masturbation, qui représente, chez eux, une réduction de l'acte sexuel, une dégénérescence réversive jusqu'à l'adolescence. Que chez eux la fonction sexuelle soit si fortement réversive, cela est encore confirmé par leur azoospermie qui les rend inféconds comme le sont les vieillards décrépits et onanistes; comme le sont les enfants auxquels ressemblent les faibles d'esprit par l'arrêt de développement dont ils sont atteints ou par l'excès du 'processus de sénilité précoce. Je dis aussi ceci par ~rapport à ma conception que les dégénérescences réver&ives s'accomplissent, chez les fous, plus probablement sur la ligne autogénique elle-même bien plus que sur la ligne philogénique de telle sorte que, dans la décadence séniliforme des fous, il y aurait plutôt retour suivant l'intensité de la dégénérescence à l'adolescence ou à l'enfance qu'à des états;et à des habitudes ataviques.
Par rapport & !a fonction de l'amour, les forces reviennent en arrière; de l'extrémité psychique de la vie sexuelle, ils en reviennent ~a l'onanisme et à t'infécondité, qui pouvait aus~i exister chez les vieillards, mais dont la période naturelle' est dans la jeunesse. Nous verrons plus loin comment cela se
trouve confirmé par ta décadence que nous observons chez les fous eux-mêmes pur rapport & la séduction, à la pudeur, à l'honneur, etc.
Chez les fous, la pédérastie n'est pas très rare, Dans l'asile dirigé par moi, sur 180 malades, j'en trouvai sept qui avaient notoirement des tendances & la pédérastie active ils étaient l'un a<ïocté de détire chronique des grandeurs et âgé de cinquante-huit ans un autre de folie hallucinatoire (quarante ans); un autre d'alcoolisme chronique (quarante-cinq ans) un autre de démence (quarante-six ans); deux hébéphréniques de vingt et un et dix-neuf ans un autre eniln de délire de persécution (trente-deux ans).
Ils tentaient, la nuit, de pénétrer dans le lit de leurs compagnons dans le but de les violer, ou bien ils .tes attendaipntdans tes latrines. Comme on le voit, ils appartenaient à diverses formes de folies et à différents âges. Je fus tenté de croire que, chez eux, la pédérastie était un équivalent du coït naturel, par lequel ils obviaient à l'inconvénient de l'absence de femmes, ainsi que cela arrive chez les marins, et souvent dans les casernes ou les séminaires.
Je fus cependant éctairé quant à la non-consistance de cette opinion lorsque je pus avoir la preuve que ces fous dont j'ai pat'té étaient, avant ta folie, adonnés à ce vice, contracté par suite des causes et des occasions ordinaires devenus fous, ils persisteront donc dans une habitude qui n'avait rien de sexuel, au point de vue psychique.
Le satyriasis, qui s'observe quelquefois chez les fous, exprime simplement un état d'irritation génitale et ne peut <~re appeté une hyperesthésie scxuctte.It se produit consécutivement à une irritation spinale, c'est le symptôme d'une maladie et pas du tout l'expression d'un besoin sexuel, biais j'en parlerai peutêtre encore plus loin.
J'ai dit que, contrairement aux hommes, les femmes folles manifestent des désirs érotiques fréquents et immodérés qu'ettes se conduisent de façon tout autre que les hommes tot'sqoe, dans l'asile, elles ont l'occasion de recevoir des visites d'étrangers, envers lesquels, par des paroles et par des actes, elles expriment des désirs et des besoins sexuels.
Nombreuses sont celles qui manifestent le besoin du coït, Dans ce but. il arrive très facilement et très souvent qu'à la ~MG des hommes, les folles lèvent leurs jupes, font des gestes indécents et, lorsqu'elles le peuvent, embrassent les hommes ei Miroitement qu'on ne peut les en délivrer qu'à grand'peino i beaucoup d'entre elles se masturbent publiquement, et tout en se masturbant, accompagnent quelquefois cet acte des expressions du désir du coït. Je répète ce que beaucoup d'autres ont dit il est exact que ceux qui visitent l'asile en sortent souvent écneurés des malpropretés des folles, tandis qu'ils louent le maintien réservé des hommes.
Dans tous les asiles où il n'y a pas de rigoureuse surveillance, on peut regretter le grand nombre des folles qui, de nuit, tentent de passer dans le lit de leurs compagnes pour jouir d~amours lesbiennes.
<~e genre d'amour dans les asiles fut, en Italie, signaté par les aliénistes je rappellerai Lombt'oao et Cantarano. Pour ma part, dans les asiles que j'ai diriges, j'ai observé que ces tendnnces sont plus fréquentes qu'on ne t'a dit je vis aussi que ce vice n'est pas spécial à telle maladie ou a l'Age, car presque toutes les folles, les formes aiguSsétant presque exclues, y sont sujettes. L'autour lesbien doit, sans aucun doute, être considéré comme un véritable équivalent, une substitution du coït, car les malades elles-mêmes l'avouent franchement; c'est donc souvent le contraire do la pédérastie qui, comme je l'ai dit, est un vice no suppléant jamais chez les fous aux besoins sexuels normaux. Nous verrons ailleurs, en parlant des perversions de t'amour, comment l'amour lesbien peut devenir une vraie passion sexuelle, monstrueuse, chez certaines dégénérées.
On sait & quel degré chez les filles sont fréquents l'absence ou tes désordres de la menstruation celle-ci commence tard chez colins qui sont atteintes de dégénérescence évolutive (imbéciles, simples d'esprit, et souvent même mattoïdes), se termine de bonneheure chez celles atteintes dedégénérescenoe involutive (folies chroniques ou démencet) ello subit des temps d'arrêt et des troubles dans la folie aiguë.
Les preuves do ce que j'avance dérivent des statistiques les plus autorisées et les plus récentes, que je prends dans
le travail d'ïcard (Paris, Alcan, 1890) Catmeit disait qno la menstruation manque chez le tiers, au moins, des aliénées de fralche date. Sohrceter dit que la moitié est aménorrhéique. Skeine ne constate la menstruation normale que chez 27 foltos sur i92. Algeri. qui en étudia un plus grand nombre, trouvu que le 30 p. 100 à peine jouit d'un mensh'uatiott normale. Notons d'ailleurs que ces proportions et ces chiffres se t'apportent à l'absence de règles, & l'aménorrhée et non à la simple dysménorrhée qui, chez les folles, est difficile à connaître. Pour compléter la comparaison avec les hommes, j'ai trouva intéressant d'étudier, chez les folles, les altérations du processus de l'ovulation qui auraient fait pendant aux aérations observoos dans le sperme. Ceci n'aurait pu se faire que sur le cadavre, en examinant le poids des ovaires par rapport à l'Age des sujets et il ta forme de leur folie. La réduction en poids ne laisse aucun doute sur la nature du processus qui en fut cause. Lob ovaires furent pesés après avoir été dépouilles avec beaucoup de soin de tout ce qui tes entourait.
Je n'ai eu ui l'occasion ni le temps de faire de nombreuses recherches à ce propos. Afin d'avoir des résultats plus satisfaisants, j'ai prié le D' Roscioli, médecin de l'asile de Nocora, de faire en mcme temps que moi les mêmes recherches sur les folles mortes dans cet asile. Je ne pus avoir de lui que trois observations.
Le total des observations que j'expose ici est de trente, toutes fuites sur dos cadavres de foiles.
Hyrtt dit que les ovaires, avant la première menstruation. arrivent au poids d'une once et quart; et dans l'Age avancé perdent tellement de volume que, dans la décrépitude, ils tombent au tiers de leur volume primitif.
Debierre dit que le poids ordinaire des ovaires est de six a huit grammes, qu'il augmente à chaque époque menstruelle, et qu'il est plus fort chez tes femmes débauchées ou de passions violentes. Il dit aussi que l'ovaire droit est plus gros que te gauche.
Voyons comment, en comparaison, varie le poids dos ovaires chez les folles.
Je rapporte ici mes observations en classant par l'Age du
sujet et en tenant compte du genre de folie. Ces observations ont été faites à i'asiie de Girifatco, et commencées en <89i. Dans le report des poids, je ne parle pas des fractions de gramme.
R. S., vingt ans (idiote), ovaire droit, t grammes ovaire gauche, 7grammM.
C. G., vingt-deux ans (folie épileptique), ovaire droit, S grammes; ovaire gauche, 4 grammos.
T. T vingt-cinq ans (id.), ovaire droit, 4 grammes ovaire gauohettgrammes.
J. C., vingt-cinq ans (délire aigu), ovaire droit.8 grammes; ovaireg~he, ~grammes. M. B-, vingt-sept ans (folie épileptiquo), ovaire droit, 8 grammes ovaire gauche, 4 grammes,
L, M., vingt-neuf ans (délire chronique), ovaire droit, 3 grammes ovaire gauche, 3 grummos.
J. M., trente-deux ans (folie circulaire), ovaire droit, 6 grammes ovaire gauche, 8 grammes.
J. L., trente-deux ans (délire chronique), ovaire droit, 4 grammes ovaire gaucho,3gramme8.
S. B., trente-trois ans (folie épileptique) ovaire droit, <t grammes ovaire gauche, Bgramtnes.
G. L., trente-cinq ans (délire religieux), ovaire droit, 3 grammes; ovaire gauche, 2 grammes, il'
C. M., trente-cinq ans (frénésie épileptique) ovaire droit, 3 grammes; ovaire gauche, 3 grammes.
C. R., trente-six ans (folle paralytique), ovaire droit, 4 grammes, ovaire gaucho, dégénérescence kystique.
P. R., tronte-neuf ans (démence agitée), ovaire droit, t gramme ovaire gauche, 2 grammes.
R. S., quarante ans (folle paralytique), ovaire droit. 2 grammes; ovaire gauche,2grammos.
L. G., quarante ans (délire chronique), ovaire droit, 4 grammes ovaire gauche, 3 grammes.
G. M., quarante-quatre ans (imbécillité), ovaire droit, 3 grammes ovaire gauche, 3 grammes.
C. A., quarante-cinq ansfdëtiro chronique), ovaire droit, dégénérescence kystique: ovaire gauche, i gramme.
U. A. quarante-huit ans (folie paralytique), ovaire droit, 2 grammes ovaire gauche, gramme. ·
C. A. cinquante ans (délire chronique), ovaire droit, 2 grammes; i ovaire gauche, 2 grammes.
j'f
A. C. cinquante ans (idem), ovaire droit,'& grammes; ovaire gaucne,' 6gDimmes.
n. t. cinquante-deux ans (idem), ovaire droit, 4 grammes ovaire gauche,3grammes.
B.C.cinquante-quatre ans (idem), ovaire droit, 2 grammes; ovaire gauche, 2 grammes.
B. C. cinquante-cinq ans (idem), ovaire droit, 3 grammes; ovatra gauette,3grammee.
C. M. cinquante-six ans (démence), ovaire droit, 2 grammes ovaire gauche, 2 grammes.
0. M. cinquante-huit ans (démence ievile), ovaire droit, < gramme ovaire gauche. t gramme, L M.eoi)(ante-deuxanB(dëmence consécutive),ovaire droit,2 grammes; ovaire gauche, 2 grammes.
C. M, soixante-quatre ans (folle paralytique) ovaire droit, < gramme ovaire ~gauche, < gramme.
P. P. soixante-sept ans (délire chronique), ovaire droit, 4 grammes ovaire gauche, 3 grammes.
M. C. soixante-dix ans (démence sentie), ovaire droit, i gramme: ovaire gauche,! gramme.
V. B. quatre-vingt deux ans (idem), ovaire droit, manque ovaire gauche, 4 grammes.
D'où:
1° Le poids des ovaires ne décroît pas dans un juste rapport avec t'age des sujets, mais dans un rapport avec le degré de la maladie d'ordre involutif i
2' Tous les ovaires appartenant à des sujets atteints de formes de folie'involutive ont des poids de beaucoup inférieurs à ta mormato i
3'Quoique les ovaires appartenant à des sujets atteints de folie non involutive conservent 'un poids supérieur, en aucun cas leur poids n'atteint ou ne dépasse la moyenne du poids normal par rapport à un sujet de même âge et en ë)at de santé mentale.
Je puis donc en conctuce que chez les folles, par rapport au pouvoir reproducteur, nous trouvons un fait correspondant a ce que nous avons vu chez les fous; chez ceux-ci, t'<Moo~MnM<e
est fréquente; chez celles-là, c'est l'atrophie OM~M< qui est fréquente (i). Chez tous le phénomène est d'autant plus accusé que le degré de gravité de la psychopathie à forme involutive est plus accentué.
On ne peut nier que ce que je viens d'exposer constitue la prouve d'un fait du plus haut intérêt.
Les fous, hommes et femmes, s'ils sont déchus en amour, dans la même mesure au point de vue psychique le sont aussi au point de vue physique; et cela jusqu'à l'incapacité de reproduction. La différence entre les uns et les autres, c'est que les femmes sont franchement désireuses du coït et exercent l'onanisme avec une évidente expression de désir sexuel, tandis que chez les hommes, le besoin sexuel n'est nullement expansif et se satisfait d'une façon plus primitive.
En parlant plus loin do la pudeur je donnerai mon avis sur les raisons de cette différence elles établiront que le processus de dégénérescence est égal dans les deux sexes, et que les différences ne sont que desapparences reflétant les diverses conditions[reta.tives a la position sociale de chaque sexe.
Mais pourquoi trduve-t-on chez ces fous ce besoin effréné de satisfaction sexuelle, exercé par l'onanisme ou sous des modes indécents etmonstrueux,alors qu'il n~y achezeux aucune stimulation psychique qui soit provoquée par l'affection, par le sympathie ou par un sentiment esthétique et avec l'absence d'une excitation physiologique?
On sait bien que la fonctionnalité des gtandes sexuelles n'est pas absolument nécessaire pour la stimulation sexuelle; ainsi l'on observe que chez les eunuques, la stimulation peut persister fort longtemps après toute absence de sécrétion spermatique; i on sait aussi que les femmes sensuelles continuent a jouir du coli même après l'âge critique (Krafft-Ebing). J'ai eu un chien, châtré depuis fort lontgemps, qui était le favori des femelles, qui exerçait le coït comme tout autre et avec une fréquence extraordinaire.
Cependant, cela ne suffit pas à expliquer la tendance intense (i) Dana le dernier chapitre de cette parUe, nous verrons aussi que )M tMttcutei chez !M foue sont toujours atrophiés et daM iM mAmca proportioM que lei oMtfM et MHeo-ct sont en proportion avec t'atrophta du cerveau.
ct continue des fous & l'onanisme. Il pourrait y avoir là un effet de la permanence d'une habitude de l'organe, rendue d'autant plus impérieuse que la psychicité faisant défaut, les pouvoirs modérateurs et réfrénateurs de l'excitation provenant des centres génitaux manqueraient aussi, Ce n'est pas autrement que les actes spinaux deviennent prédominants lorsque, par suite d'une section de la moelle,le cerveau cesse d'exercer son action modératrice et de présenter une voie à la dispersion des actions périphériques.
Dans ce cas, l'onanisme effréné des imbéciles et des déments serait une sorte de mouvement impulsif, convulsif. ïi n'est pas improbable que cela soit exact, aumoins pour un grand nombre de cas d'onanisme chez les fous, car il y a souvent des malades tout à fait idiots, qui se masturbent continuellement, du matin au soir on ne peut voir là qu'uneimpulsion qui, par l'habitude, est devenue rythmique. J'ai vu en effet certaius de ces malades continuer le mouvement de masturbation, même lorsqu'ils n'étaient plus en érection, et quelquefois même sans qu'ils eussent quoi que ce soit en main.
Après ce que j'ai dit en générât des fous à dégénérescence involutive, voyons maintenant comment ils se comportent par rapport à la fonction sexuelle, suivant qu'ils appartiennent aux diverses formes de folie qui, à mon pointde vue de la dégénérescence, représentent, pour la plus grande part, des degrés différents du processus d'involution sénile précoce (folies délirantes chroniques, démences consécutives et démences séniles), ou des états pathologiques différents, spécifiques ou non (folies paralytiques et folies toxiques chroniques) Considérées en elles-mêmes elles résument ou reproduisent, dans l'ensemble, la marche de l'involution, avec prédominance de telle ou telle altération, ou avec différents rapports de temps, selon la cause spéciale de la maladie et les diverses modalités qui se rapportent à l'individu, etc.
Dans un ouvrage de pathologie spéciale, la description de ces formes morbides pourrait trouver une large place, à chaque point de vue symptomatologique, clinique, psychologique et social. Cela n'est pas nécessaire ici; il nous sufnra simplement de mettre en lumière la voie que prend la dégénérescence 8. VN<tuM. M
psychique, révélée par tes anomalies du sentiment et de l'idée sexuelle.
Je ne m'occuperai pas des désordres de la vie sexuelle corré. latifs des folies transitoires, réOoxes, infectives, toxiques et aiguës, qui n'appartiennent pas aux formes de dégénérescence. Dans ces folies le désordre sexuel existe, aussi, mais comme un effet de sympathie par rapport a t'état d'altération fonctionnelle, transitoire de l'organisme tout entier.
Fo/<M Mt~/oMco/t'yKp~. Dans les états de mélancolie le sentiment érotique fait défaut.
Dans l'état de douleur morale et de préoccupation intense dont les malades sont atteints, le soin de soi-même devient cousidérable, s'impose, ne donne plus lieu a aucun sentiment d'apparence expansive, si ce n'est par rapport aux enfants, aux parents, ou m<!me à certaines amours, ou & des choses aimées; i dans ce cas, le malade n'exprime pas par ta une véritable affection altruiste, mais, plutôt un sentiment portant sur son intérêt propre.
DafM /e~a~'e.ca~<!<tOM (manies) les tendances sexuelles latentes chez l'individu normal sont mises en évidence, et ceci autant dunsla période initiaiede la maladie que dans tes périodes les plus tourmentées. Les femmesontace sujet la prédominance la plus marquée sur les hommes les pensées et les tendances sexuelles constituent ordinairement la manifestation intellectuelle et tes propensions morbides de la fotie même, cetasuivant la loi d'après laquelle, dans les états d'exaltation et de détire, la maladie revêt naturellement et en les exagérant les formes et les préoccupations ordinaires de l'individu chez teque! elle se développe. De sorte que, de même que t'homme cultivé, atteint de manie aiguë, présentera des détires intellectuels et des tendances ambitieuses, l'ignorant délirera dans des superstitions et manifestera des tendances triviales; la femme présente des désirs et des tendances d'ordre sexuel, excepté le nombre restreint de celles qui par l'effet d'une culture spéciale ou de l'éducation nnt appris à contenir leurs tendances naturelles et a donner à leur esprit des préoccupations plus supérieures.
Le délire et les tendances sexuelles sont de nature psychique
ou de nature sensuelle, sous une forme correcte ou lubrique, non seulement suivant l'intensité de la maladie, qui sera plus ou moins enrayée par les habitudes et l'éducation, mais suivant aussi la otasse a laquelle appartiennent les malades. Souvent, je le répète, la manifestation délirante de la folie maniaque aiguë est donnée par ce que l'on trouve, dans l'individu normal, dissimulé dans le domaine de la demi-conscience (couches sous-corticales).
L'individu sain, incité par ses convenances sociales, cache le fond de ses pensées, la véritable base de sa personnalité. Dans les états de haute manie, l'inconscient arrive à dominer la conscience. C'est pour cela que les maniaques montrent des pensées ou des tendances inconvenantes, patrimoine caché de leur personnalité. C'estainsi que des dames cultivées, habituées à un langage très réservé, devenues maniaques, deviennent indécentes et révèlent les idées triviales qu'elles croyaient ne pas avoir. Ce n'est pas autrement que dans des états analogues on voit les folies se souvenir de poésies, de langues, de chiffres, oubliés ensuite et demeurés cachés dans le domaine de l'inconscient.
Do l'une de mes récentes publications (Les DMeo«~ des /OM, 1894), dans laquelle j'avais recueilli par la sténographie les vociférations des maniaques à l'état aigu, il résuite que les puretés et les tendances les plus indécentes, les plus triviales, étaient la manifestation délirante prédominante chez des jeunes t!Hes qui, lorsqu'elles étaient saines, n'auraient certes jamais pensé à rien de semblable.
Dans les périodes de début de la maladie, les fous manifestent une extraordinaire tendance aux choses sexuelles et qui ne manque pas de préoccuper les parents et les amis ils fréquentent des gens équivoques, ils forment des projets absurdes et inattendus de mariage, s'habillent de façon insolite (Kraff tEbing), fréquentent les maisons de tolérance, abusent des plaisirs vénériens, se livrent à l'onanisme et commettent quelquefois des attentats contre la pudeur d'autrui,
Nous verrons ailleurs combien, chez tes maniaques, les sentiments de la pudeur et de l'honneur sont altérés et comment, chez la femme, les exagérations et la caricature de la séduction
correspondent aux mémos excitations sexuelles que l'on trouve chez l'homme.
Pendant l'état aigu de la maladie, spécialement chez les femmes, la pensée d'ordre sexuel prend toutes tes directions mentales et affectives, Dans les moments de plus grave agita.tion, te visage souriant et les yeux brillants démontrent t'érotisme, qui s'exprime même par des tentatives faites pour séduire le médecin, par des mouvements rythmiques du bassin qui correspondent à l'illusion du colt, La manifestation érotique se trouve même le plus souvent dans les états d'exaltation morbide apparence religieuse les martyres et les extases ont comme base, quelque paradoxal que cela puisse parattre, des pensées, des tendances et des sensations érotiques.
Le délire sexuel se manifeste aussi assez souvent chez les maniaques, associé et masqué par les apparences du detire religieux, car dans ces conditions d'exagération de l'excitabilité intellectuelle et anective, tes relations physiologiques et psychiques se manifestent en proportions amptif!écs, le fond do la vie mentale et affective surgit et s'affirme dans dos antithèses qui, à l'origine, n'étaient que des affinités et qui se reproduisent dans tes divers moments évolutifs de leurs rapports suivant les diverses intensités d'hyperesthésie.
~o/M o~'<M<e c~w'yMC. ît y a des fous chex lesquels se trouve systématisé un déUre qui a pour base des pensées amoureuses (paranoïques avec délire érotique). Ces fous, hommes ou femmes, croient être à la veille de noces brillantes ils attendent d'un moment à l'autre l'époux un prince, un roi, un empereur ou une reine qui doivent arriver, accompagnés d'un grand cortège de dames et de cavaliers en attendant, ils reçoivent chaque nuit leur visite et le jour, tiennent de longues conversations avec eux au moyen d'un téléphone invisible et qui aboutit & t'une ou l'autre de leurs oreilles. It est impossible de contredire les illusions de ces malheureux ils vivent dans une telle conviction, subjectivement d'autant plus supérieure il la réalité, que leur esprit en est tout à fait envahi et leurs sens plus complètement frappés.
Ils ont en tête, au sujet de ces amours, une longue série d'aventures, plus merveilleuses les unes que tes autres où ils triomphent toujours, vainqueurs des persécutions les plus subtiles et les plus en'royabtes, car ces détires surgissent toujours sur la base de l'idée délirante do grandeur de soi-même par opposition & l'idée détirante de persécution qui constitue le fond sombre du tableau. La bonne fortune est donc simple.ment l'expression directe et ingénue de t'idéf d'orgueil; celle-ci domine et se fixe sous )a forme qui surgit le plus facilement dans leur fantaisie. Ce sont, au fond, des faibles d'esprit, impuissants et incapables dans un autre ordre d'idées. Dans la vie normale, chez tes individus mécontents de leur proprqétatet rêvant une position riche et brillante qu'ils sont incapables de rechercher par le travail, l'idée de sa conquête facile, sans effort, c'est la découverte d'un trésor caché, ou bien le gain à la loterie, ou un mariage riche, suivant le degré et la condition de l'individu. Ce sont i& des idées facUes que peuvent avoir même les sots, qui ne fatiguent ni ne compromettent ce sont des châteaux en Espagne que l'on construit en nanant et d'autant plus vite, d'autant plus beaux, que l'esprit, plus paresseux, corrompu, n'est ni soutenu ni guidé par la nerté du caractère et la force de la volonté. Le fou, plein de tui.meme, iixe sa position selon ta vie habituelle de ses pensées, se régalant de ce qui constituerait le ciel dans le degré de ses vanités morbides; celles-ci prenant souvent leurs racines dans les attitudes conformes do ta personnatité à l'état normal. C'est ainsi qu'ils deviennent tout d'un coup généraux, empereurs, dieux, époux de princesses, riches à milliards.
La jeunesse, le célibat, les tendances sexuelles déterminent facilement la direction du délire vers la forme amoureuse, de même que d'autres conditions sociales ou d'âge conduisent à l'idée du pouvoir, du prestige, etc. Il y a dans l'esprit de l'homme des richesses latentes, qui se traduisent en faits ou demeurent a t'ëtat de songe suivant la force ou le bonheur de l'intelligence. Pour.l'homme de génie, un éclair de pensée crée la richesse ou la gloire, en lui découvrant de nouvelles lois, de nouveaux rapports entre les choses à l'homme tenace la persévérance ouvre la voie de la fortune au fantasque et au pares-
seux. ta fantaisie revête des trésors qui restent dans le domaine du songe. Il est des conditions individuelles qui, par rapport à la fantaisie, jouent le rôle de capitaux. La jeunesse et le cétibat, pour celui qui cherche une fortune merveilleuse sans fatigue, créent de singuliers motifs & feindre, & espérer, et même à croire à do futurs et riches mariages. Pour le fou qui manque do sens critique et qui ne peut distinguer le réel de l'imaginaire, les détires de l'esprit sont des réalités par rapport au fantasque et au paresseux normal, il se trouve dans une situation analogue a celle de celui qui croit, en songe, posséder les trésors qu'il désirait & t'ëtat de veille. A ce point de vue, rien n'est plus exact que de dire que la folie est un songe. Le délire n'est en somme que t'accontuation fantastique des pensées caressées à t'état de santé et tes songes, dit le poète, sont les MM~M ~<~M el CO~'OM/)M~ du /OMt'.
Le délire & manifestations ou & tendances sexuelles, qui n'est pas fréquent dans le sexe mute, est ordinaire chez toutes tes femmes, pour lesquelles la sexualité représente le trésor moral et matériel, souvent même prédominant et exclusif. C'est par la sexualité que les femmes entrent dans la vie sociale, c'est en elle qu'elles trouvent toutes sortes d'aspirations que leur esprit désire. On ne saurait imaginer chez la femme un détire des grandeurs qui n'aurait pas un contenu actu<'t ou originaire de nature sexuelle. Celles qui croient être reines, le croient comme suite d'un mariage imaginaire ou tout au moins les avantages d'une au~si brillante position sont un mariage brillant, ou la cour de mille cavaliers splendides de beauté et de richesse. Dans le délire de la persécution chez les femmes l'élément sexuel se reflète ou prédomine le plus souvent; c'est ainsi que celles qui se croient persécutées le sont souvent par des idées (te jalousies, d'attentats exercés contre elles, de paroles malpropres qu'elle s'entendent balbutier & l'oreille.
C'est conséquemment à ce fait, mis en évidence dans ta première partie de ce travail, que tes hommes mûrs, en raison même de la plus haute direction des luttes sociales vers lesquelles ils dirigent leurs forces, donnent une beaucoup plus petite place aux pensées d'amour; dans leur délire de persécution et d'ambition les préoccupations amoureuses font souvent défaut, si ce
n'est chez ceux dont nous avons parlé, à tempérament sexuel, et qui onlau fond peu d'énergie tnorale.moua.MMhalants.méprisables, souvent même d'âme basse. D'ailleurs dans tes délires (les jeunes gens (/t~M~Me~) les pensées et tes tendances érotiques prévalent et c'est sur cette base qu'apparait le plus souvent la future personnalité paranoïque. Les détires paranoïques dits précoces, c'est-à-dire surgis par hérédité chex des individus jeunes, sont presque toujours sexuels, mémo s'ils présentent une forme extérieure de persécution ou d'ambition. Une forme intéressante de détire érotiquo est celle qui se trouve en rapport avec le délire religieux et les intensités exces. sives du sentiment religieux lui-m~me. On pourrait même dire que toujours là où il y a détire religieux, éclate de temps en temps te délire érotique, quelquefois étroitemont m~lé au premier, d'autres fois tout a fait antithétique.
Je renvoie le lecteur à mon travail sur Les t~e~M formes ~e ~MMo~Me (t) dans lequel j'ai cru devoir mettre en évidence un type de délire chronique évolutif, composé de deux éléments principaux, l'un de délire religieux, l'autre de délire arctique consécutif, ou vice <WM. Le dernier surgit du premier en se substituant a lui par un effet de la transformation due à l'antithëse par laquelle dans l'esprit humain (esprit et sentiment) '1 sont normalement organisés l'idée et le sentiment religieux et érotique. Dans ce travail, j'ai décrit les diverses gradations, le passage de l'une à l'autre forme délirante, et la période mixte des deux délires, période de transition. Il y a de même un type de délire chronique évolutif, mis en évidence par t'ecole française (Annales tM~co-~yc/to/oytyMej), 1686-1887) et présenté par Magnan et Garnie'; ces auteurs considérant les successions fréquentes du délire d'ambition et du délire de la persécution, avec période transitoire de forme mixte, ont créé ta délire c~OM~MC proprement dit, que j'appellerai type /~M<'CM<o-attt&«teMa', afin de le distinguer du type que j'aiappeté
t'p/tytMO.o~Me. w
Voici deux modes différents de formation d'un délire érotique (~ ActM du Coag~B italien de médecine mentale de Novare <889. ~<feA<M< )M/<enttM du ma~M M<M<o~M. Mitan.)
identique, au fond de la personnalité normale, dont le délire a coutume de prendre les tendances, l'objet et Finteasité. L'un, comme je l'ai dit plus haut, surgi tel quel du contenu de la vie mentale et affective de l'individu, met en relief des tinéameats existante, c'est-à-dire faisant dominer et résulter, sans le contrastè des idées et des sentiments de convenance, de mesure et d'intensité, ce qui constituait l'idée et le sentiment familier, habituel de l'individu tui-meme, de sorte que le délire ne serait que l'hypertrophie du coté faible de la vie mentale et affective normale l'autre surgirait en contrepoids à l'idée et au sentiment habituel, presque comme opposition au délire primitif qui exprimerait l'hypertrophie du caractère habituel son mécanisme de réaction serait l'antithèse.
Le délire érotique ne demeure pas toujours dans la forme psychique. Le plus souvent, à peine est-il systématisé qu'il prend un objectif matérie), qu'il se complait, qu'il se nourrit dans des pratiques érotiques représentées par t'onanisme, par des attouchements, des exhibitions, et souvent de la pédérastie passive, Parmi ceux-ci se classent tes délires chroniques a objectifs libidineux. C'est ainsi que beaucoup d'aliénées croient t passer la nuit avec leur époux et en devenir enceintes d'autres disent avoir été violées par le diable (incubes et succubes du moyen Age). J'ai même connu des hommes qui croyaient avoir été violés par des parents ou par des gardiens de l'asile. Les hallucinations viscérales qui donnent lieu à la croyance d'avoir dans l'utérus des serpents, ou ta queue du diable, etc., sont autant d'expressions du déiire érotique. C'est plus «péciatement cette forme de délire érotique qui s'accompagne du délire religieux ou en dérive et qui a pour matière des pensées obscènes et des hatiuoinations génésiques. C'est ainsi que dans l'intensité du sentiment religieux, l'image du Rédempteur assume les apparences de l'époux désiré et suscite les chauds désirs de l'amour, de même que la Vierge répond aux ptus fervents idéals de l'amour terrestre. Voyex sainte Thérèse et saint Antoine. Le délire érotique pourrait, en apparence, contredire cette conception que ta folie est l'expression d'une invalidité mentate) de nature régressive, involutive, car le délire se manifeste avec les formes du travail mental augmenté de l'imaginatiun et se
soutient souvent par une apparence d'énergie logique qui n'est pas commune & l'esprit normal. En fait, ceci est une illusion le détire êrotique. comme tous les antres détires, est l'expression de la débilité de l'esprit, en ce sens qu'il est basé sur un défaut de jugement critique, sur la décadence do la personnalité morale et de Fénergie volitive. Ctiniquement~ cela est ample. ment confirmé par ce fait que le délire érotique, comme tout autre délire, mène plus ou moins à la débilité mentale, à la démence, avec laquelle il peut persister, mais sans vigueur, illogique, stéréotypé, incapable de provoquer des affections et de déterminer des modifications et une posture actives. Les périodes de vigueur du détire ne peuvent ~tre comparées qu'à celle des oscillations dans la vieillesse, qui représentent non pas une expression d'énergies augmentées, mais un effort, presque une convulsion d'agonie.
Outre ces amours que l'on peut appeler <uw~ it y a une classe d'amours qu'on peut appeler amoMM f/e /o<Mt' U arrive souvent que certains fous fassent rire d'eux ils s'énamourent de tette ou tette personne, et lui font aussitôt, de la façon la plus inattendue, des propositions de mariage qui, naturettement, sont prises en moquerie. C'est ainsi que la femme de chambre du directeur ou les servantes de la cuisine sont les fiancées de tel ou tel fou interné dami l'asile et qui parle de ce mariage commëd'uno chose entendue. H n'est pas rare, chez tes fous laissés libres, que l'un d'eux gravisse tes marches d'une maison, sonne à la porte d'un appartement, et ta. sans même s'asseoir, demande à qui vient lui ouvrir la main de la demoiselle qu'il vient d'apercevoir pour la première fois, à la fenêtre en passant. D'autres écrivent des lettres,et font des offres semblables a des personnes qui ne sont pas de leur rang ou d'âge correspondant, ou même à dea femmes mariées et sous les yeux même du mari. Ces individus appartiennent à la classe des déments et une grande part d'entre eux à la catégorie des déments paralytiques ou séniles proprements dits, Ils demeurent dans ce délire amoureux quelques heures, quelques semaines, et changent & l'occasion d'une autre idée ou dès qu'on leur suggère de faire autre chose. Ce sont des amours qui ne donnent pas d'émotion et qui n'engendrent aucun sentiment; ce sont des idées galantes,
simplement conscientes, a un certain degré et de certaine façon c'est pour cela qu'elles n'ont pas de ténacité et que si elles sont contredites elles n'ont que de transitoires (quoique quelquefois vigoureuses) réactions elles s'effacent de la mémoire comme autant d'idées superficielles.
Il y a encore une autre catégorie que l'on pourrait dire d'amours anomaux.Ils ont souvent rapport à des états anomaux de conscience ou a du délire, tout autant qu'à des anomalies de la sensibilité, ont pourrait tes appeler «MtOMM MMM~'MeMj. Je n'en parle pas ci-après, mais j'en parlerai propos d'autres maladies au cours desquelles ils se manifestent spécialement, dans des états d'épilepsie, de perversion morale, et dans certains états d'anomalie ou do transformation du sentiment de la personnalité.
Fous ~M'/M. D'après ce que j'ai dit, on aura pu facilement distinguer les-formes de plus grande ou de moindre débilite mentale d'aprëa laquelle on trouve chei! les fous des manifestations érotiqucs qui vont des amours exagérés, paradoxaux, incoordonnés, passagers des maniaques aux amours fantastiques des délirants, a ceux de fatuité des déments, et quis'accompagne aussi des divers degrés de débilité physique.
H faut dire de même que pour tout autre genre d'action de l'activité organique, dans l'exercice de la vie sexuelle, la forme de folie qui montre le plus grand degré de décadence, ainsi que le plus généralisé, c'est la <~M!pMee ~M</e. Elle est, au moins au point de vue moral, l'expression la plus évidente du processus involutif psychique, de même que le marasme est celle du processus d'involution physique. La démence sénile, forme clinique qui eut toujours une place à part dans la nosologie, est l'expression de l'anomalie, de l'exagération, et du désordre aigu du processus invotutif; c'est la formule absolue de ma conception pathogénique par rapport à la nature du processus de dégénérescence qui est la cause de tant d'altérations chroniques de l'esprit. Elle représente la démonstration positive d& t'efncacité du processus sénite de régression pour déterminer les désordre" nerveux et psychiques qui sont t'accompagnement et la matière de ta folie, C'est en les comparant à elle que doivent être cémen-
tées toutes ces foties, produites par un processus d'involution, dedpgrédiSerent en intensité et en étendue. Les états de grande décrépitude, auxquels les individus sont arrives par une procession uniforme et sans troubles, présentent nécessairement t'ttx.memes les accents fondamentaux et profonds. du désordre du t'esprit plutôt que de toute autre fonction, ces désordres notant que l'expression do l'atrophie ded organes et par consé(jueutdu défaut d'énergie des fonctions.
La démence sénile est cependant, par elle-même, une forme morbide par rapport à la sénilité normale en tant que produite par une régression anatomique et fonctionuelle qui, ainsi que je t'ai dit, so fait avec désordre, avec précocité et avec une intensité inégale et anomale entre l'une et l'autre partie de l'organisme,
La démence sénile, forme pathologique, par rapport à la sénilité normale, exagère, rompt l'harmonie, met en évidence et précipite avant le temps certains ou la plupart des caractères physiques et moraux de la sénilité ordinaire, dans laquelle la vie trouve ses plisibles couchants. Là est son caractère morbide, tandis que, au fond, elle n'est qu'une sénitité.aans rien qui soit spécial, qui n'appartienne & la sénilité normale; excepté pourtant que ses apparences symptomat~ques sont des expressions du tumulte, du désordre, de la désharmonie du processus involutif.
Lorsque nous parlerons plus loin des décadences do ta séduction, nous verrons a quel point les déments sénites, même en dehors de ce qui regarde la vie sexuelle, présentent plus accentués et plus nombreux que chez les autres fous tes caractères de a sénilité. Pour le moment (et après ce que j'ai dit dans l'inroductiou), qu'il nous suffise de retenir que, dans t'échette de la folie, la démence sénite représente le point le plus élevé par rapport à l'intensité et à l'extension de l'action de dégénérescence.
Voyons, maintenant, comment aiment physiquement et moralement les malades affectés des diverses formes de la folie sénite. Je dis /b/<e sénile plutôt que <~MMce ~t~e parce que dans un mode si précipité et si déshat'monique du processus involutif, il y a des moments de désordre qui précèdent
l'extinction des facultés et qui peuvent donner heu & différentes manifestations d'activité dans telle ou telle sphère psychique ou nerveuse très ressemblantes aux manifestations ordinaires de la folie chez les adultes mais ayant, au fond, le caractère de la débilité manifestée par la forme et l'objet du délire, fat, passager, illogique, incoordonné, et par le facile épuisement de l'activité nerveuse et psychique. Je ne partage point l'opinion récemment émise que dans la sénilité t'en trouve des folies aiguës non dégénératives capables de parfaite guérison, Je fais exception pour la possibilité d'états d'infection ou d'intoxication aiguë.
Ainsi donc. durant l'involution naturelle de l'organisme, on peut voir apparaître des désordres de l'esprit reflétant les diverses formes de folie que i'on observe dans t'âge adulte, Cette analogie entre les formes de folie de l'âge adultes et celles de l'âge sénile est une autre preuve, et des plus efflaaces, pour démontrer le prooossus de dégénérescence, cause ordinaire des unes et des autres. Il n'y a d'autre différence entre les unes et les autres que celle-ci dans la folie de t'age adulte la décadence de la fonction, dont le processus involutif précoce forme la base, trouve un contraste dans ta résistance qui lui est opposée par l'organe et par t~ fonction correspondante, et plus encore dans l'opposition de la permanente activité des autres (onctions et des organes voisins correspondants qui sont épargnés ou moins atteints par le processus do dégénérescence. En parlant des anomalies de la vie chez les fous sénites, nous trouverons donc que ces anomalies ne sont pas dtnorentes de celles que l'on observe dans les diverses formes des folies ordinaires involutives, dont j'ai parlé jusque présent elles ont simplement cette caractéristique d'une plus grande débilité due à la décadence normale.
Pour ce qui a trait à la vie sexuelle chez les fous sénites, je relève un ordre de faits relativement à la décadence que l'on trouve également dans une autre sphère des activités physiques ou morales. C'est-à-dire que, pour la fonction de la vie sexuelle qui a deux extrémités, l'une physique et l'autre psychique, les phénomènes de dégénérescence peuvent monter, par ordre de fréquence et d'intensité, do l'extrémité physique à la psychique,
de telle sorte que les dégénérescences de cette dernière sont plus constantes et plus graves et que, peu & peu, celles d'ordre physique peuvent diminuer ou disparaître. En d'autres termes, nous avons toujours à observer t'exactitode de la loi de régression par laquelle les facuttés les plus tardivement acqu~Rs sont les premières disparues.
En même temps, je dis que la permanence dos activités de la vie sexuelle est en rapport décroissant avec la progression du degré de faiblesse dans los diverses formes de désordre psychique ou nerveux sénite do sorte que, dans les états accentués tte démence, il y a cessation de toute sorte d'activité sexuelle physique ou psychique, tandis que dans tes états et dans les formes d'excitation sénile se montrent, sinon des activités, au moins des caricatures de ces activités psychiques ou physiques i ces dernières & divers degrés mais toujours plus faibles, évoluant vers celles d'ordre psychique, ainsi que je l'ai dit. Lorsque nous parierons de la séduction, de la pudeur, de l'honneur et de la jalousie, qui constituent une ai grande partie du coté moral de t'amour, nous verrons & quel degré les fous sénites sont déchus. Je dois me limiter dans ce chapitre à considérer la fonction sexuelle en elle-môme, dans sa forme intrinsèque, psychique et physique, comme je l'ai fait pour tes fous en générât.
Les fous séniles ne sont pas capables d'aimer fortement, naturellement, et convenablement {< leur Age et a leur position sociale. Ils se trouvent en cela dans une condition un peu plus absolue que les fous ordinaires. Ils peuvent avoir aussi des amours délirants, mais se différenciant absolument de ceux des fous adultes en ce qu'ils n'ont ni résistance, ni logique, ni vraisemblance, et en ce qu'ils n'exercent qu'une très faible influence sur le moral et sur la conduite du malade, Tandis qu'un fou adulte, par exemple, délirant d'amour, aime la solitude qui favorise la concentration de son délire, évite d'en parier à autrui, et conforme sa vie a l'intensité de l'illusion ou du désir ét'otique; le sénile, au contraire, en parte avec tout le monde, tolère les contradictions sans réagir ou avec des réactions passagères, se laisse distraire de ses illusions par n'importe quel ordre ou quelle distraction.
La fatuité dans le moyen de satisfaire les désirs érotiques caractérise spécialement les amours fantastiques des fous séniles. Chez eux, ces délires, comme toute autre sorte de délire, n'ont aucun pouvoir de se systématiser, justement parce qu'ils sont vite dominés par la débilité de l'esprit et surtout de la mémoire, dont le défaut éteint les feux de l'excitation et du délire, ne laissant que de misérables traces, visibles à la répétition inconsciente de quelque parole vague ou de quelque atti. tude correspondante. Cette période finale du délire chez les fous séniles est la forme accentuée et grave de ce qui advient d'ordinaire dans le délire chronique des adultes qui, peu à peu, plus tôt ou plus tard, finissent par perdre l'objet et les rapports de t'émotivite et de la conscience ils s'arrêtent & des paroles sans aucun sens, ayant perdu tout rapport direct avec la conscience, vôtements sonores d'idées et d'affections qui se sont atrophiées et qui ont perdu leur vie (délires systématiques secondaires). Dans le travail que j'ai cité, j'ai appelé ces détires ~<?raMo~tMf~c~o/(Communication au congrès d'aliénation de Novare <889, VoMM//M/<MWM<~p<M'aMof~Me).
Les déments sénites perdent beaucoup plus que les déments adultes les affections conjugales et parentales qu'ils pouvaient avoir dans leur état de santé. En raison, ainsi que je l'ai dit ptua haut, de la plus grande ténacité et de la nature différente de ces affections, par rapport a celles de l'amour, cette perte montre combien leur décadence est accentuée. Cette différence consiste en ce qu'elles sont liées à un sentiment plus profond de la personnalité morale que les affections amoureuses. Les affections parentales sont, en effet, en rapport avec le sentiment de la conservation, qui s'identifie si étroitement avec ceux de la famille et de la descendance.
Chez les vieillards déments s'installe facilement une forme de détire, que je crois spéoinque de la sénilité en ce sens qu'il correspond à l'hyperesthésie d'un sentiment qui se développe et se consolide normalement dans l'âge sénile je veux parier du délire d'avarice, exagération du sentiment et du besoin de la propriété, intégration morale de ~individualité qui, par suite de la régression sénile, va se désintégrant dans la somme de ses Énergies. Je développerai ailleurs cette opinion. En attendant, je
note que, chez le vieillard dément, le délire d'avarice est un équivalent du détire de la persécution chez l'adulte, et que le de)ire de richesse chez le vieillard équivaut au délire érotique chez le jeune homme.
En môme temps qu'une telle décadence de l'amour psychique et affectif chez les déments séniles, peut subsister ):n certain pouvoir d'amour physique d'autant p)us intense que les facultés sont moins affaiblies.
Chez les déments séniles excités ou détirants, l'onanisme est assez fréquent; il est souvent exercé en public sans aucune retenue, et cela à cause de la débilité mentale, qui leur fait méconnattre les convenances et la pudeur, et qui tes conduit quelquefois a ce cynisme spécial des plus rebutants. Ils sont souvent exhibitionnistes, pédérastes, incestueux, et se rendent coupables d'attentats à la pudeur vis-à-vis d'enfants de l'un ou ['autre sexe.
Chez les vieillards déments, ainsi que nous l'avons vu plus haut, l'aspermie est fréquente, l'azoospermie constante. C'est là un effet naturel de t'&ge il faut seulement observer que chez ces malades, on ne trouve pas aussi fréquemment la capacité générative que conservent quelquefois les hommes sains jusqu'à
un âge très avancé.
Le vieillard dément, à tous les points de vue de la vie sexuelle, est une négation ou une perversion et cela dans les formes les plus absolues, auxquelles arrivent à peine, non pour le tout, mais pour telle ou telle partie, les diverses formes de dégénérescence psychique qui peuvent se produire, avant la vieillesse, par suite de sénilités précoces ou partielles.
Le substratum anatomique de ta sénilité, c'est ta réduction en volume et en poids et la dégénérescence de substance de tous tes tissus du corps, y compris le squelette, comme nous le verrons plus tard, Le cerveau subit un processus notable d'atrophie et de dégénérescence dans tous les éléments qui le composent; la moelle et les nerfs périphériques parcourent un même processus de réduction. L'appareil sexuel subit des atté* rations identiques. Les ovaires diminuent de volume et de poids, l'utérus s'atrophie, les testicules se rapetissent et les conduits déférents s'amincissent.
~itMit ~aro~~t~MM. La folie paralytique, par rapport aux manifestations de la vie sexuelle, morale et physique, révèle des désordres et de l'affaiblissement plus que toutes les autres formes de folie, et dans Bos degrés les ptus accentués elle n'a de correspondants que dans les affections de la démence sénile, déduisant la différence des diverses modalités d'expression des désordres sexuels seton l'état et les désharmonies du processus invotutif.
Chez les fous paralytiques, les affections d'amour réelles et convenables, comme celles de la vie normale, n'existent pas; c'est-à-dire que, comme je l'ai ,dit pour les fous en générât, il ne natt aucun nouvel amour, et ceux qui pouvaient exister avant la maladie: disparaissent.
lis semblent quelquefois aimer véritablement et avoir des passions amoureuses qui, aux yeux du vulgaire pour lequel le caractère morbide n'apparaît pas, semblent au contraire constituerles causes marnes, le point de départ de la maladie. On pourrait en citer de très nombreux exemples. Un paralytique, soigné par moi et qui était do fort bonne condition, éte~6 é suivant les règles les plus minutieuses des convenances, alors que personne ne soupçonnait chez lui la maladie qui déj& avait débuté par des signes de neurasthénie géoëraie,' s'énamoura d'une dame respectable, sa cousine, mariée et qui n'avait jamais donné aucun encouragement à ses désirs. !t lui fit la cour assidûment, croyant en recevoir des faveurs et cela semblait exact aux autres qui croyaient à ses confidences. Un soir, à un bat, il l'embrassa devant plusieurs personnes et ne se troubla pas le moins du monde des observations qui lui furent faites par ses amis, ni par le mépris qui lui fut manifeste à cause de t'outrage. It continua même à vouloir la courtiser et lui envoya plusieurs lettres, par la poste, sans se préoccuper du mari qui aurait pu les ouvrir et sans se préoccuper de n'en avoir point de réponse. Pendant longtemps cette passion (dironsnous) continua avec des apparences superticieltes de sérieux, tellement que, la folie une fois affirmée par d'autres indices, ta famille et beaucoup d'amis crurent que celle-ci était dérivée purement et simplement de la désillusion éprouvée dans ses amours avec sa cousine, qui, si elle eût été plus comp'ai-
santé, auruit pu la lui éviter. Au contraire, par beaucoup d'indices, par leur début et surtout par tôt))' progression, le caractère morbide de cette passion était évident, surtout parle défaut df pouvoir critique et de sentiment moral, qui, entre autres choses, l'avaient rendu incapable d'apprécier l'inconvenance de ce baiser donne en public et le péril que courait sa correspon(tance.
Uu autre malade, que j'eus ù soigner, appartenant & peu près a ta mûme condition sociale, avocat, marié, ayant des enfants, alors que personne ne soupçonnait la maladie qui cependant s'était annoncée par de l'impuissance sexuelle et do l'embarras dansi'elocution.a l'occasion d'une promenade en présence de sa femme et de ses parents, courtisa et embrassa une demoiselle. Cet acte, qu'il justifia immédiatement par une plaisanterie, fut, quelque temps après, interprète comme l'elfet d'une passion, car il poursuivit cette jeune fille de ses avances et menaça d'une séparation sa femme, qui voulait empêcher cette relation. De nouveaux indices de la maladie et spécialement l'apparition d'un délire d'ambition vinrent mettre en évidence la nature morbide de cette période.
De même, et malheureusement assez souvent, on voit accuser et condamner des individus pour des actes contre nature, qui plus tat'd s'affirment comme atteints de folie paralytique (Tardieu, Lombroso, Kratït-Ebing, MaiUarges, etc., etc.). Ces amours et ces actes contre nature ont un caractère morbide surtout en ce qu'ils démontrent la faiblesse d'esprit et ta décadence dos sentiments moraux. En fait, presque toujours, ces amours et ces actes délictueux se rapportent a des personnes avec lesquelles le malade n'a pas ou ne devrait pas avoir de rapports convenables, sociaux ou biologiques, et ils sont commis dans des conditions de lieu et de temps tout à fait inconvenantes, C'est ainsi qu'ils s'énamourent de jeunes filles, de femmes mariées, de femmes d'âge et do conditions diverses, de personnes qu'ils n'ont jamais ou ù peine vues, ou dont ils ont vu un portrait, ou bien encore ils commettent des attentats sur dos personnes de leur propre sexe et surtout sur des enfants. Ainsi, cette période initiale de la maladie qui donne lieu a des manifestations de cette nature, paraissant exprimer 8. VKttWM.
une condition de plus grande énergie morale ou matériette, est, au contraire, évidemment caractérisée pnr do la débilité simplement déguisée sous des manifestations de pseudo-éréthisme. 11 en est de m<hne chez les vieillards, où, dans le fond de leur faiblesse, éclatent quelquefois ces rapides moments d'animation et ces apparences d'érotisme qui ne sont autre chose que la caricature de la colère et de l'amour, c'est l'effet de cette faiblesse irritable qui constitue le mécanisme des actes d'excitation dans tous les états de décadence continue ou transitoire.
Outre les amours à base do débilité mcnta)c commençant?, détermines, comme nous le verrons plus tard, par des excita. tions anormales de la sphère organique, chez les fous para.lytiques, dans la période active de l'aliénation, il y a des amours délirants en accord avec le délire ambitieux dont ils sont atteints et spécialement en rapport avec le sentiment exagéré, morbide, d': bien-être et de félicité dont ils se sentent envahis. Ces amours sont tout li fait différents des premiers ceux-ci ont l'apparence de la passion et s'adressant & des personnes réelles, se manifestent & peu près suivant les modes habituels de la galanterie, a tel point que les profanes les croient tout a fait nomnux. Los autres sont complètement délirants, c'est-à-dire absurdes a tous les points de vue, autant pour la personne à qui ils se rapportent (et qui n'existe pas, ou se trouve placée hors de tout contact) que pour la façon illogique, incohérente, désharmonique, paradoxnto dont ils s'expriment. C'est ainsi que ces malades affirment, par exemple, être aimés et correspondre avec une reine, se marier avec des princesses riches à milliards dans certains cas, ils parlent de femmes de merveilleuse beauté, grandes comme des maisons, toutes d'or ou de perles, etc. 1 Les amours délirants des paralytiques ne peuvent se comparer avec les amours délirants des paranoïques, pas plus que leur délire des grandeurs n'est comparable à celui des mégalomanes systématisés. Les amours délirants des paralytiques n'ont aucun des caractères qui sont propres aux paranoïques; ils manquent d'apparence, de vraisemblance, ils sont variables dans leurs formes, dans leur expression, dans leur contenu ils
ne pensent pas dans la conscience du matade et par consé'juont ils n'engendrent pas de convictions, de sorte qu'ils sont )aeit<!tnot)t oubliés, négliges, démentis ou changés; ils manquent aussi do coordination avec l'ensemble des pensées et du maintien du malade qui se comporte comme s'il parlait de ces amours dans un seul but de mystification. On pourrait peutêtre mieux exprimer la différence entre les amours délirants des paranoïques et ceux des paralytiques, d'une façon synthétique, en disant que chex les parannïques !e délire amoureux, comme toute autre forme de délire, est une erreur de t'esprit, tandis quo chez les paralytiques, c'est le produit spontané de la eérébration. It ne donne donc pas lieu au rappe) nécessaire des idées délirantes et des sentiments qui y touchent de défense et de conservation, et il peut facilement donner lieu à des produits ditîdronts, par suite de la progression de la condition pathologique qui otie-memea a pour effet la faiblesse mentale croissante.
C.e que, à mon point de vue, je dois spécialement noter, c'est que les amours délirants dos paralytiques ne s'accompagnent pas de stimulations correspondantes dans le domaine sexuel ils ne sont donc pas, comme les paranoïques, dès qu'ils ne sont pas surveillés, des onanistos obstines ils ne revont pas d'embrassements avec la personne objet du délire, ils n'usent pas d'un langage érotiquo, ils ne prennent pas des attitudes plus ou moins baroques de séduction, ils n'ont aucune idée de jalousie, comme je le dirai plus loin. Au contraire, les paralytiques, en même temps qu'ils parlent à tous de leurs amours ne rêvent d'aucune aventure, ne couvent aucune inspiration à l'égard de leur onanisme qu'ils commettent sans précautions et sans rapport avec le délire, de même qu'ils se livrent à des tentatives de tout genre, obscènes et violentes.
Dans des conditions de débilite mentale plus avancée, aux amours délirants succèdent ces amours que j'ai décrits sous le nom d'amours de /a/Kt< qui ne seraient autres, en dernière analyse, que des restes d'amours délirants ayant perdu toute apparence d'activité mentale ils sont, à l'amour délirant des paralytiques, ce que ceux de ces derniers sont par rapport à ceux des paranoïques.
La rapide évolution do t'apparcnco do la forme active a celle de tu fatuité ptus grave où ne demeurent plus que des fragments détaches, réminiscences verbales d'anciens détires, dëntontre clairement tenr nature régressive, effet du processus de décadence dont l'esprit est envahi. C'est une illusion qui ne peut séduire aucun expert dans l'observation clinique que colle de l'apparente activité exprimée par un sentiment de force, de bien-être, do féticitt' qu'ont tes paralytiques, m~me au moment tin début de teurmatadie. Pour trouver la vraie position des choses,H suffit do cette considération en même temps que cette apparence expressive d'énergie morale, apparaissent les signes dos graves conditions de ta décadence physique, tremblements, incoordination, paralysies, anesihésies, épuisements, altérations trophiques, etc., etc.. <)ui constituent le fond du tableau dans lequel le détit'e gai représente une amere ironie insultant la misère envahissante. Un reste, il n'y aurait pas même besoin de rechercher hors ta vie psychique les signes évidents de la nature degénërative des expressions délirantes, car elles surgissent sur le fond de la débilite mentale constituant la bnse du détire. Un fait que j'ai en la bonne fortune d'observer m'a ëctairu sur la nature des idées dëtirantes expansives des pat'atyiiqnos. Ceux-ci sont MMarejr, toujours, sans exception (au moins a un htade avancé de ta maladie) et par opposition a la générosité apparente de leur langage.
Tandis qu'ils donnent des mittions a tous, ils no donneront pas un morceau de cigare ou un peu de pain & qui que ce soit. Les séniles sont de m~me. Personne, que je sache, n'a fait cette observation.
Les désordres de la sensibilité générate, qui donnent lieu à des sentiments expansifs de bien-être, sont des effets morbides de ta dégénérescence de i'étément nerveux, qui ne se limite pas aux centres, mais envahit aussi les ramifications nerveuses. C'est ce qui se passe dans tous les autres états de décadence do l'activité et de l'énergie générate, comme l'agonie, la phtisie a sa dernière période, les intoxications chroniques et graves, dans lesquelles apparoit, fugace, intermittent ou durable, un sentiment de bien-ctt'e, expression de la vie négative de la sensibilité. Dan-! la p:t)'atysie générate des atiénéfi, il y a, a )a base de
chaque manifestation morbid' un processus de dégénérescence des tissus quo je crois sembtabtc à celui de la sénilité ordinaire, avec cette diiTerence qu'it est pins violent, moins uniformément diftribué dtms les différentes parties du corps. tandis que, par endroits, il aggrave ses effets, se rapportant a la cause .qui, avec diverses intensités, dans têt ou tel organe, a commencé et ficccntuë le processus d'épuisement séniliforme. Ainsi chex les fous paratytiquos le manteau cérébra). avant et plus que tout autre partie du corps, subit te processus de régression, eu égard au grand nombre de ras où c<' sont des excès de travail cérébral qui épuisent, avant le temps, les énergies de ta vie,
Les altérations axat'xniques fondamontales do la démence paralytique sont !f!s opacités méningées, l'atrophie cérébrale, r~df'mc ventrieutairc. tes dilatations chroniques des vaisseaux, les anévrysmes mitiaires. l'hypertrophie du tissu conjonctif, la décoloration de la substance grise, les hémorragies punctiformes, tes formations kystiques, des processus d'atrophie ou de sclérose médullaire en général, lésions diffuses, toutes de naturo dcgenerativc. sans rapports avec les fonctions déterminées de telle ou telle partie de l'organe, Tout ceci n'offre aucune différence, si ce n'est en degré, avec ta scoitite ordinaire. Et même quelquefois on trouve aussi chex les vieiUards l'adhérence de la substance grise avec la pie-mère.
Certainement, la forme de la folie paralytique à délire dépressif ressemble plus nettement à la sénilité, m~rne au point de vue physique.
Hn attendant, il uo faut pas oublier de noter qu'il faut rechercher la localisation de la dégénérescence anatomique, base des troubles nervoso-psychiques des fous paralytiques, non seulemfut dans les centres encéphaliques ou spinaux~ mais aussi dans tous le réseau nerveux et dans tout l'arbre artériel périphérique (AngioteMa), de m~me que dans tous les organes glandulaires; et cela sous la forme des processus de dégénérescence atrophique semblables a ceux que l'on rencontre dans les états d'intoxications générales chroniques et dans les états d'excessive sénilité,
Ceci est suffisant pour démontrer ce fait important, que le pro-
oessus par lequel se produit ~dégénérescence physique et moraie de la folie paralytique est M~A/a~/e au processus de la séni. lité ordinaire. Le motif causal en est dinercnt, sans aucun doute; jusqu'à présent, il nous est inconnu, mais je pense avec quelques auteurs, qu'il est de nature infectieuse, souvent syphilitique. Par mon expérience, je crois aussi qu'il est quelquefois do a l'infection blennhorroglque récente ou ancienne'; celle-ci déterminant, comme fait initial, un processus do méningite chronique dans l'arachnoïde et dans la pie-mère, est cause de l'ischémie consécutive de la substance grise corticale et par conséquent de sa dégénérescence et de son atrophie, d'où dérivent secondairement des processus régressifs dans d'autres parties de l'organisme (i).
J'ai dit aitteurs comment, dans les états de débilité mentale grave, en môme temps que tes sentiments sexuels disparaissent, persistent les anections parentales. Ainsi les fous paralytiques voient toujours avec ptaisir les parents, les amis et aiment les enfants.
Pour ce qui touche ù la sphère organique de la vie sexuelle, les fous montrent diverses anomalies, expressions d'invalidité ou de perversion, qui trouvent tours correspondants dans ce qui se produit ordinairement chez tes vieillards, et surtout chez ceux qui sont atteints de démence sénite. Chez les fous paralytiques, dans les périodes initiâtes, on peut trouver souvent une période plus ou moins longue d'hyperesthésie sexuelle donnant lieu & des actes de débauche et à abus vénériens, qui sont souvent invoqués par tes profanes comme causes plutôt que comme effets des maladies. C'est un état d'éréthisme qui est vite suivi d'une faiblesse allant souvent jusqu'à t'impuissance. Souvent, la série des troubles nervoso-psychiques de la folie paralytique est!inaugurée par l'impuissance elle-.mème, capable de durer plusieurs mois, sans accompagnement apparent d'autre indice morbtde, comme chez les tabétiques et les diabétiques. Il n'y a aucune relation nécessaire entre les conditions d'énergie sexuelle et les idées délirantes de l'amour. Les paralytiques, «) LMpyoph~ntM, Venturi, ~MM~M m~<co.p~cAo<o~t~t<M,i89S.–Cu))crre FotiM blennhorragiques. Vendée mMt'M/e, t8M.
m~tac h l'état d'impuissance, ont des délires amoureux et commettent des tentatives de coït, ou deviennent un scandale public, par onanisme, exhibitionnisme, velléités incestueuses ou autres. Hnm~me temps se produisent chez les paralytiques des manifcstntions de besoins sexuels intenses, sans que transparusse aucune répercussion du fait dans le délire. C'est ainsi <)u'its sont souvent intolérables en famille car, à l'encontre de tnnt<'s leurs habitudes df pudeur, de convenance et sentiment, ils vont de nuit, a tâtons,dans les chambrcsdcs servantes, des be!)es-809ur8, et n~mn de parents plus rapprochés. Ces actions sont souvent méconnues dans )cur caractère morbide par les {Mt'ents, car )<s mniadt's )t's nient absolument ou les justifient avec plus ou moins d'ingéniosité ou de cynisme.C'estqu'eUes sont commises dans lu période de la maladie où prévaut la perversion ou la faiblesse du sentiment moral.
La puissance sexuelle des paralytiques est, dans certains cas, verit(tb!pment augmentée de façon excessive, beaucoup plus que ce que j'ai dit pour les périodes initiales, et apparaît souvent. comme expression d'erëthismc. C'est t'enet d'une irritation spinatc, produisant des états de priapisme ou de nymphomanie qui, quelquefois, pretudent a la maladie, ou, beaucoup moins ritt'emeot. l'accompagnent dans les dernières périodes. Les crises ctytoriqucs (Morsetti) chex les sujets tabétiques équivalent a peu près aux excitations sexnettes exagérées qui, de fa';on transitoire, peuvent se produire dans les états paralytiques; dans des conditions de saute, elles correspondent, en proporlinns limitées, aux prurits vaginaux que la femmeéprouve a i'age critique, et souvent duns tes états séniles avec ou sans altérations mentales. KrafIt-Khing fait même une mention spéciale de ces excitations sexuel les exagérées qui,transltoirement. se montrent chez les fous et chez les hommes sains au moment de la sénilité,
En unissant, il me reste à rappeler que les fous paralytiques sont au dernier degré de l'échelle parmi ceux qui sont atteints d'incapacité reproductive de même que les vieillards de soixante-dix ana passés, ils ont de l'azoospermie. C'est l'indice le plus grave de leur sénilité, il exprime à lui seul toute la nature des anomalies sexuelles qu'ils présentent.
FoMsa/eoo/~MM. Il est des états morbides de l'esprltetdos activités nerveuses, transitoires ou continus, effets de causes artificielles au accidentelles, qui agissent en stimulant, affai. blissant ou dégënét'aot les organes et les fonctions. It est des intoxications ou des infections chroniques et aiguës, des conditions dégënérath'es profonde, produites par l'action de substances ou do germes absorbes par l'estomac, le sang, ou par la respiration l'alcool, l'absinthe, l'opium, le chanvre indien, les sels de plomb, de brome, d'iode, de mercure, les miasmes, les contages, etc., d'où résultent cesétats morbides connus sous le nom d'alcoolisme, morphinisme, intoxications, saturations bromique, mercuriotte, iodique, cachexie malarienne, syphilitique, diphtérique, typhique,etc. H y a aussi une forme morbide chronique spéciale avec états graves de dégénérescences anatomiques ou fonctionnelles, consécutives a l'usage continu du maïs avarie, dans lequel se trouve une substance qui agit sur la nutrition des centres nerveux et dont j'avais reconnu la nature infectieuse dès ~880 (voyez mon ~<</<' ~M;' /<! ~f/e CoMtwM~tco~'oM n« coMy~t ~'a/t't~ta~OH cf'eyy<o-M</«! /~C). Elle produit ces phénomènes morbides complexes connus sous te nom de /M//ayr< Des formes semblables a eeUes-oi par rapport aux phénomènes de dégénérescence dans la nutrition et dans la fonction des centres et des cordons nerveux sont produites par l'usage dans l'alimentation de substances avariées ou impropres à tanutri.tion, comme le seigle, la gesse,etc.
Je ne puis pas m'oocuppr en détail et je ne trouve pas que cela serve au but que je me propose de chacune de ces formes de dégénérescence je trouve sufnsant de m'occuper des effets de l'abus de l'alcool, c'est-à-dire de l'alcoolisme, qui, outre qu'il est plus fréquent, exprime, en généra), des caractères communs et saillants des dégénérescences anatomiques et fonctionnelles, produites par l'action de subtances impropres ou nuisibles il la nutrition et à la vie des tissus. Qu'il me sufnse de signaler que, d'une façon générale, dans tout état de dégénérescence persistante, toxique ou infectieuse, il y a lésion du pouvoir sexuel les individus atteints sont incapables d'aimer suivant l'intensité de la dégénérescence dont ils sont frappés. A ce point de vue il
faut spécialement signaler les pettagreux dnnt Lombroso a si bien décrit tes désordres sexuels. tes intoxiqués par l'ergot de seigle, qui sont impuissants, et tes morphinomanes qui en sont réduits presque au môme point et qui sont presque toujours stériles.
Les effets de dégénérescence produits par t'abus prolongé de l'nlcool peuvent ~tre détermines dans une certaine mesure par des conditions spéciales de quantité ou de qualité de la boisson absorbée, par rapport )a constitution particutiëre et aux dispositions dit sujet. Cette dégénérescence est m~mo en rapport avec l'Age du sujet car l'alcool a une tendance évidente et accentuée & joindre ses effets degénératifs h ceux de l'âge ceux-ci ont beaucoup d'analogie avec ceux de t'atcoot et peuvent, par son action, oppart'itrc précocement ou ~tre précocement favorisés.
Ceux qui sont affectés de dégénérescence alcoolique grave deviennent stupides,nputhiques. sans volonté, sans mémoire, sans imagination, insensibles a toute affection, immoraux, pervers, sans caractpre, privés de toute sorte d'énergie morale et du sentiment de leur propre porsonnatité. Ceci au point de vue psychique, Au point de vue nerveux, ils ont desunprc~ions faibles et confuses, les perceptions des sens sont tardives, confnscs et faibles; ils sont insensibles au plaisiret à la douleur, au froid et au chaud, lents dans leurs mouvements, trembtants, épuisés, paralytiques ils ont la masse sanguine anormalement distribuée, et souffrent de toute sorte d'altérations sécrëtoires; les activités de la vie végétative, digestion, nutrition, circulation, respiration pt reproduction, sont atTaibties.
Tel est l'état grave de décadence genérate vers lequel s'achemine l'homme par les effets de l'alcool; il en fait t'attië de toutes les causes qui attentent constamment !t son énet'gie. H devient irritable At supporte difficilement les processus pathologiques ordinaires, il y succombe facilement et dans de telles conditions offre n'importe où le plus étroit contact a ta mort.
Cet état grave de dégénérescence alcoolique doit être comparé a celui de ta senitité naturelle avancée.
Je crois ne pouvoir être plus précis qu'en citant en entier ce qui se trouve & ce sujet dans t'ouvragc de Peters ~/coo/, ~/<
~tc/oytf, pathologie, médecine légale, Paris, 1888) par rapport aux conditions de la fonction sexuelle de l'homme alcoolisé. Il L'alcool à petites doses produit une excitation géoésique à '< laquelle l'exaltation de l'imagination n'est pas étrangère. « A dose étevée, t'esprit-de-vin produit l'impuissance. MagnusHuss.dontt'expérience étaittrèsgrande,ditn'avoi)' a rencontré qu'un seul cas d'alcoolisme avancé avec excitation « génésique, Le pouvoir générateur s'affaiblit, sotbn lui, a Il mesure que l'affection progresse et il voit l'explication de « cette faiblesse dans l'épuisement musculaire générât. « Chez les femmes, les effets de l'alcool sont plus fortement Il marqués, au moins sont-ils plus facilement appréciables par les troubles survenant dans la fonction périodique de la mens« truation. Lancereaux l'a constaté chez les femmes adonnées aux boissons spiritueuses. Les mëtrorragies répétées, dit-it. « et ptub ou moins abondantes constituent l'un des premiers « désordres; plus tard, on observe un arr~t, souvent définitif, de la fonction menstruette & un âge où cette fonction est d'ordinaire en pleine activité, entre trente et quarante aos. Dans certains cas où la menstruation s'était arrêtée avant M t'âge, le nt~me auteur notit la petitesse du volume des ovaires K et spécialement de la partie corticale et glandulaire de ces organes.
« A une période avancée d'alcoolisme, les organes génitaux « do t'bofume pffsentcnt des changements matériels, bien étudiés par Lancereaux et qui peuvent apparaître dans t'atro« phierësuttantdeiage. Les testicules sont flasques, petits, leur substance est jaune, décolorée. Les spermatozoïdes sont '< peu nombreux ou bien manquent tout à fait. L'alcoolisme « produit donc l'impuissance chez les hommes et t'inféconditc ohé/tes femmes, x
Krant-Ebing et Lombroso disent que l'alcoolique est le délinquant sexuel le plus brutal, le plus cynique.
CUAt'ITRH V
Monstruosité de l'esprit
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/~t~<~t<e.Le8 ëpiteptiques constituent une catégorie de psychopathes qui peut comprendre, en degrés et en formes, toute la série des anomalies de l'esprit, depuis les états les plus bas de l'idiotie jusqu'aux manifestations les plus élevées du délire inlellectuol. Chaque point de la vie morale peut se montrer plus spécialement atteint. La monstruosité est le plus souvent représentée par une exagération énorme de lu fonction, de telle sorte que dans un autre de mes travaux (i'Épitepsie vasomotrice, /l<'cA<UM~Ppsyc/«'a~<e et de science ~t~a/e, 1889) je disais que l'épileptique est, pat'tieHcmcnt, un géant vis-à-vis do t'homme normal. Les manifestations de l'épilepsie, par rapport an mécanisme physiologique qui la détermine, sont autant d'effets nerveux et psychiques de i'aM/oM<a<MMe. Les formes fondamentales des expressions épileptiques sont donc le désordre vaso-moteur, l'émotion, la convulsion, l'hallucination, l'impulsion, ridée impulsive, etc.
Au point de vue do l'automatisme qui détermine les manifestations de leur vie nerveuse et morale,les épileptiques sont ceux chez lesquels les besoins do l'organisme se traduisent avec la plus grande évidence et où ils tolèrent le moins les empêchements imposés par la volonté et par les nécessites de la vie sociale. On peut même voir l'automatisme arriver à déterminer
chez les épiteptiqucs la démonstration des affinités physiolo. piques et psychiques entre organe et. organe,fonction et fonction. que la toujours croissante individualisation des parties, an cours de ta vie progressive de l'espèce, avait rendu moins fréqoemmeat visibles l'automatisme arrive ft susciter dos tendances qui révèlent des conditions de simptf et de primitive organisation. Les besoins de la vie instinctive qui chez l'homme civilisé sont maintenus par l'action modératrice et la vigilance des convenances sociales, s'imposent chez l'épileptique et mènent l'individu.
Surtout an point de vue des besoins de la vie instinctive, l'épilepsie est une condition spéciale sous l'inHuonco de laquelle les désirs prennent la forme d'impulsions irrésistibles, l'émotion devient passion, la réaction devient convulsion, ta peine, la douleur, le plaisir exaltent le sentiment et le transforment en fureur. Le caractère excessif s'associe quelquefois à une tendance spéciale de dégénérescence dont l'action est la destruction do l'individu et de l'espèce, et dont je parferai plus loin, qui surgit chez ces malades, basée sur l'insuffisance de développement qui est souvent l'origine de l'épilepsie tes manifestations des besoins de la vie naturelle ne se maintienoeut donc pas toujours entre les limites de la nécessité biologique, mais elles dévient et la dépassent. Les satisfactions de la vie instinctive, énormément exagérëcs. finissent ainsi par devenir ctrangpres et même nuisibles à la conservation de l'individu et de l'espèce. C'est là la base fréquente des délits les plus dangereux. Ce fait étant établi que souvent tes épileptiques exagèrent et pervertissent, par suite de l'automatisme, les altérations de leur vie nerveuse et psychique, ils se conduiront aussi souvent en amour comme les fous des diverses catégories que nous avons classées, selon qu'ils seront a un degré plus ou moins élevé du développement de la personnalité morale; ils peuvent donc être, en m~me temps qu'épileptiques, idiots, imbéciles, mattoïdes, fous, déments, criminels, géniaux, etc., avec la ditTérence que, chez eux, l'action de l'épilepsie s'y ajoute, et qu'elle s'y exprime par des impulsions de tous les c<)tés ou sur tel ou tel point de la psychique ou de l'énergie nerveuse; dans leurs manifestations amoureuses ou sexuelles, ils portent donc lea choses à l'excès et
sortent de la voie naturelle par rapport a l'ordre de manifestations propre au degré de développement moral qui tes caractérise, Celui qui vondt'ait classer les épileptiqm's sous un type unique de modalités d'expressions, pur rapport nnx fonctions psychiques et instinctives, montrerait qu'il ne connaît rien a l'épilepsie; c'est là une entité pathologique distincte, & évolution spéciale. pouvant être indépendante ou s'associer, par corrélation de développement ou par liens de causalité et d'efficacité, à des états d'esprit qui peuvent être des formes inférieures de développement, des perturbations psychiques transitoires ou permanentes, accompagnant ou exprimant la nature mt'me de l'épiIcpsie. Kn un mot, je vois chez les épileptiques des individus qui peuvent être intelligents, idiots, imbéciles, mattoïdes, fous ou déments, criminels, géniaux,qui, par rapport à la vie sexuelle, aiment ou satisfont leurs besoins comme les individus appartenunt aux différents états d'esprit énumérés plus haut, avec cette différence que dans l'amour ou dans les satisfactions sexuelles agissent chez eux l'impulsion et i'immodératiou ou la tendance destructive, qui portent les Mntiments et les besoins hors de la mesure propre aux diverses conditions respectives. C'est ainsi que se déterminent les anomalies spéciales de l'amour exagéré et monstrueux.
Les états d'esprit spéciaux de conscience ou de volonté, dont les épileptiques peuvent être momentanément atteints, déterminent en outre te mode suivant lequel ils aiment ou satisfont leurs besoins sexuels. Il y a dans cette série des épileptiques onanistes d'autres stupides ou violents qui se jettent brutalement sur la première femme qu'ils trouvent, fût-ce même leur mère d'autres qui aiment de façon romantique et platonique, aussi éloignée de l'acte sexuel que la vie idéale peut l'être i celui-ci pouvant même être délirant s'écarte de la réalité et des convenances de la vie pratique. On va de l'idiot onaniste et incestueux jusqu'à l'amour génial de Pétrarque des amours effrénés des bacchantes jusqu'aux amours sanguinaires du Jacques de Xola, et aux violateurs de tombe. Des épileptiques, qui dans les intervalles lucides sont raisonnables, bien élevés, affectueux, qui mènent une vie sexuelle normale, dans leurs périodes d'état morbide deviennent des impulsifs, obscènes,
incestueux, bestiaux, do même que s'ils étaient imbéciles. Ils n'en di n'iront que pat'ce que t'épitopsie imprime an tempéra.ment dus individus une caractéristique purticutiere, qui tes rend singutift'ement concentres; vivant davantage en eux-mêmes, ils sont soupçonneux, envieux, égoïstes, emportés, fanatiques, crédules, mystiques. Chaque chose a son origine, son impulsion première en eux-mêmes, ils ressentent moins l'influence modérative do t'extérienr do a la nécessité des besoins d'autrui; de sorte que leur tempérament prend un caractère particulier d'insociabitité qui les rend ou arriéres ou très avancés et qui les détache par conséquent de l'adaptation et de l'altruisme. C'est ainsi qu'en amour prévaut leur seule personnalité, ils sont dominateurs, jaloux, emportés, tyranniques ou fantasques. Ils poussent l'affection jusqu'à t'idotatrie, la sympathie jusqu'à ta passion, io dédain jusqu'à la haine, )e désir jusqu'à l'irrésistible oecessité; ils exercent t'amour sans modération, et dans les embrassements les plus ardents mordent les chairs de la personne aimée et à l'occasion des plus légères disputes la persécutent eu la tuent.
L'attraction des épileptiques pour la douleur est notable, ils l'aimettt souvent chez eux-mêmes et jouissent de la voir chax les autres; ce serait là quelquefois une expression larvée du plaisir, ils en ont souvent, comme de la douleur, le besoin irrésistible et ne s'en peuvent déshabituer, J'ai eu précisément à étudier une classe d'individus avides de la douteur que j'ai appelés a/yt~ par comparaison avec ceux, très fréquents dans tous les genres de névropathies, que j'appelai a/yo~t'/M ~c/es ~M CoMy; ita/«'M f/'a/<~M«oM de ~Vof<e, <889). Ces rapports entre la douleur et le plaisir, que les névropathes, et parmi eux les épileptiques, vont réveiller spécialement dans les actes de la vie sexuelle, rappellent les affinités physiologiques qui existent entrer plaisir et la douleur, ceux-ci ayant la même base anatomique et se rapprochant l'un de l'autre à tel point que l'excès de plaisir devient douleur et que le début de la douleur est du plaisir. Cttez les épileptiques, de môme que chez les névropathes comparables, les affinités physiologiques, outre qu'elles sont plus intenses, sont plus manifestes et plus étendue~ car même l'exccs de la douleur est quelquefois ptaisir. L'on peut donc
dire que l'un et l'autre sont places le long d'un cercle nerveux et qu'ils se poursuivent tour a tour. La seule cessation du plaisir estdouteur,de ni~me que lit cessation de la douleur est ptaisir. Voyez combien d'épileptiques dans les pratiques sexuelles comme dans les religieuses, qui offrent tant d'analogie de sentiment, se martyrisent par des flagellations, des lacérations et des morsures, etc.. et combien trouvent dans la flageliation le suprôme plaisir sexuel de l'éjaculatiun, Le plaisir qu'éprouve l'épileptique dans les moments de grande exaltation des sens à voir souffrir autrui est, par rapport l'agrément de la douleur qui se substitue li celui du plaisir, analogue à ce fait, que chez l'homme normal le plaisir sexuel a'exatte lorsqu'il est Mvidemmeut partagé par la personne dont on l'obtient. Chez les épileptiques, il y a souvent un mode particulier de sentir par rapport a ia vue du sang. U y en a chez lesquels on trouve une invincibte répugnance à le voir (hématophobie) d'autres que la vue du sang enivre et qui en deviennent avides (hematophitie). Les vampires qui désotaicut les provinces slaves et potaquea au XYtif siècle étaient des névroses que la scif du sang rendait forcenés. La tendance des épileptiques à l'assassinat est souvent provoquée par la vue du sang qu'ils vuient accidentellement couler ou qu'ils se figurent voir. Les visions sanguinaires sont un fait ordinaire dans les fureurs de l'accès épileptique et tandis qu'elles pourraient être déterminées par des congestions de la rétine, ce sont peut-être elles qui constituent la base des suggestions inconscientes vers le crime. Cette attraction des épileptiques pour le sang peut être suscitée dans les moments de plus grande excitation du sens érotique, favorisée par l'état d'inconscience qui laisse libre l'action de ~automatisme celui-ci réveillant les tendances cachées de cette fibre qui probablement, dirait Zota, constituait autrefois des désirs et des habitudes. Cette avidité pour le sang unie à la soif de la douleur détermine quelquefois chez les ëpiteptiques ces tendances monstrueuses, accompagnant ou remplaçant l'acte eirotique, et consistant à déchirer les membres de la personne désirée, il en arracher les viscères, a en mordre les chairs san< glantes. Au deta se trouve un ablme plus profond et plus obscur dans lequel chavirent quelquefois et disparaissent l'esprit et
le sentiment, ou se perd chaque parcelle de ce qui nous émeut, je veux parier de la nécrophitio. C'est, hors de toute notre raison, un pas fait de la vie dans te domaine de la mort, c'est ta divagation la plus énorme du détire du sentiment et do l'esprit de ce qui est l'amour.
Il n'est pas possible que mémo ù des époques lointaines, m~me aux origines do la phitogouose humaine, la férocité et l'amour, la vie et la mort aient été liés dans un fraternel domaine, L'épi' tepsie est une condition d'exagération ou de perversion des fonctions, mais elle ne fait réapparaître rien d'atavique qui soit anti-biologique. E)te ne réveille pas des tendances atuviques fi la nécrophilie et !< t'ivresse du sang qui, chez aucun peuple antique, n'ont pu otre des actes naturels car ils sont en opposition avec la vie, et sont anti-sociaux s'ils existèrent et s'ils existent encore aujourd'hui chez les peuples sauvages sous forme de cannibalisme, ils ne représentent pas autre chose qu'un moyen de lutte pour l'existence exercé aux dépens des ennemis, de la même façon que les massacres, dans la guerre, ou la peine (le mort ifgalc. Les tendances sanguinaires et nécrophites des épileptiques sont des expressions larvées d'epitepsie qui correspondent a des besoins sexuels de nature négative. Croire que ce soit de l'atavisme, c'est rendre absurde l'idée scientifique de l'atavisme mcme. Pas trop do zèle atavistique!! 1
Le délit de sang, crime ou suicide, commis sans but de lutte, et la satisfaction des besoins sexuels accomplie sous un mode contraire à la vie de l'espèce, comme l'assassinat de la victime et l'ivresse sexuette du sang, établissent que. a l'état de nature, les races se rendent malades aussi par suite de l'apparition dans leur sein d'individus caractérisés par une tendance spéciale à la destruction de l'organisme social, comme le cancer fait destruction de l'organisme individuel. Ces races ne disparaitraient donc pas seulement il la suite de défaites dans la lutte pour l'existence et dans le choix sexuel qui, provoquant des divergences de caractères et des améliorations sur l'évolution des divergences, créent de nouvelles variétés et de nouvelles espèces, et laissent périr les individus moins différenciés ou moins évolués mais aussi par maladie. La différence entre tes criminels par suite de cette tendance de dégénérescence et les criminel par
insufnsancedodévetoppomentmoratest évidente dansce dernier cas peuvent réapparaître des caractères ataviques qui se manifestent analogiquement aces états d'insuffisance. Dans les espèces animales et végétâtes, il y a de fréquents exemples dedestruction mémo entre individus de m~me espace, sans but évident ou (tit'Gtit d'utilité individuelle (Ferri). Ce fait est analogue fi ce qui chcx l'homme devient quelquefois monomanie homicide et suicide, si bien décrite par Ksquit'ot. (!e)a pourrait ôtre aussi un moyen naturel favorable plutôt que contraire ii la prospérité de t'espace par l'élimination directe des individus nuisibles ou dangereux. Mais ce poon'nit <'tre aussi un des modes d'extinction, par désavantage absolu de l'espèce nt~me. Quoi qu'il en soit, il existe une tendance destructive, exercée hors du domaine de la httte pour l'existence individueUt; et de la sélection sexuelle, ut qui représente une des véritables bases du crime instinctif. A propos du crime et du génie, je parferai de façon plus claire et plus étendue de cette tendance destructive qui est la base de la détinquence congénitale et de ses différenciations d'avec t'atavisme par rapport au délit.
Ctiniquement, it faut observer que l'épitepsio est plus faciletement fiée a des formes d'arrêt do développement; elle trouve donc ses origines dans l'organisation insuffisante des facultés de coordination et de modération de l'énergie nerveuse, par !t<que))a elle devient secondairement un fait pathologique, une manifestation d'anomalie de développement. Si l'on considère que l'épilepsie, dans l'ensemble de ses manifestations, signifie
physiologiquement automatisme, impulsion irrésistible, son mécanisme peut s'expliquer par la grande loi physiologique suivant laquelle les pouvoirs d'arr~tet de modération s'orgunisent et atteignent leur prédominance à mesure que o'oit ta substance c~rchratc jusqu'à ce que la corticale assume la direction et la mise en txmiet'e de tout le fonctionnement nerveux. L'épilepsie 8H)ait donc une t'émioiscenco de l'ancienne prédominance du mésocéphale et dans cectaina cas l'effet d'une </<ac«M (épuisement, paratysie, inhibition?) de la corticale cérébrale. Nous avons vu, on examinant la fécondité des fous, que les épileptiques ne diuerent pas à ce point de vue des autres fous qui fe trouvent au m~me niveau d'intellectualité et de déca. 8. VB~ftH. ta
dence. Lombroso a signalé l'intermittence avec laquelle les épileptiques sont assaittis des besoins érotiques les plus violents. Ceci sie rattache a t'innuenco directe qu'exerce l'accès épileptique, lequel peut quelquefois se montrer sous ta seule forme de i'et'otismC) ainsi que cela résutte de certaines observations de KrafTt.Ëbing.
Les épitepsies qui ne sont pas d'origine congénitale ou infantite ne donnent pas lieu & dos manifestations d'automatisme ou de perversion eexueUe~i ce n'est dans des cas très exceptionnels lorsqu'elles sont d'origine traumatique et chez des sujets à tendances nevropathiques.
Les épilepsies symptomatiques de lésions corticales, celles consécutives a des empoisonnements atcootiques, d'absinthe, de tabac, etc., appartiennent à une classe différente opposée à celle des épilepsies évolutives, au point de vue de la condition anato- mique qui la détermine elles sont en rapport avec des états de dégénérescence partiels ou diffus, et détermines par desconditions locales d'irritation qui, déterminant l'accès, n'ont pas toujours pouvoir d'engendrer cet état speciat de la personnalité epiteptique, dont nous avons parie ptus haut, et qui se développe avec t'arrtt dc croissance.
Un tempérament épileptique, tel qu'on l'entend communément, ne se rencontre pas, au moins dans ta grande generatitë des cas, chez des individus anectes d'épilepsie non évolutive. Cependant, tes convulsions épileptiformes que l'on voit souvent chez des individus d'âge adulte, non epiteptiques d'origine, se trouvent généralement chez des sujets profondément atteints de dégénérescences involutives; on voit par conséquent se constituer une classe d'épiteptiques d'un tempérament anatogne (c'est-à-dire violents, immoraux, oyniqués, brutaux, indécents), là justement où cela n'est pas dû à t'épitepsie dont ils sont atteints, mais bien à la dégénérescence spéciale qui cause. M même temps l'épilepsie et le tempérament immoral. Ce serait, pour mieux dire, plutôt des convulsionnaires que des épileptiques. Je dis ceci en général, car on peut même voir, dans t'age adulte, des épileptiques par caractère acquis offrant tous les caractères moraux de l'épilepsie classique. Par exemple, ce fait que même une épitepsie accidentelle traumatique peut être
transmise aux descendants démontre qu'une épilepsie oons.tihttioonetle peut ~tro engendrée put' voie acquise, à un âge H\'anc6, c'est, par con'x'qxcnt, une épilepsie involutive. Les manifestations d'ordre sexuel chez les individus qui souffrent de ce genre d'épiiepsie ont donc le double caractère de la sénilité avec tous ses caractères de débilité, de perversion, d'impuissance dus aux aspects spécifiques de ses diverses formes, Il est inutile de lesénuméror,je ne ferais que répéter une chose déjà dite.
~y~'<yM< L'hystérie, au cours de laquelle se manifestent de si nombreuses anomalies de la vie morale, ne pourrait pas ne pas ~tre prise en spéciale considération dans ce livre. Elle reproduit en soi tous les caractères accentués ou morbides de la vie psychique et nerveuse. Cette multiplicité des phénomènes morbides, leur intensité si variée ne peuvent f'necoraer que par leur variabilité même, leur inconstance, et partent'absence de relations avec une lésion matérielle fixe des centres nerveux. Dans ces derniers temps, l'hystérie fut l'objet des études les plus heureuses de la clinique (Charcot), son mécanisme fut mis dans une grande lumière et contribua il éclairer une partie considérable de la physio-psychologie normale.
On admet aujourd'hui que l'hystérie,ou plutôt les phénomènes hystériques, sont le résultat d'une suggestion, venue du dehors nu née dans l'individu lui-même (auto-suggestion) (<). Leaenets de l'épilopsie s'épuisent d'eux-m~me!<, l'un après l'autre, à mesure que cesse la cause nerveuse ayant déterminé ou appuyé l'action automatique les effets de l'hystérie cessent lorsque cesse l'idée consciente ou inconsciente qui les soutient ou bien ils sont remplaces par des phonomënes correspondants à une nouvelle idée qui vient se substituer à la première.
Le mécanisme physiologique de l'épilepsie diffère de celui de l'hystérie en tant que le mécanisme de l'automatisme diffère de celui de la volonté. Celle-ci est en rapport avec des actions nerveuses d'ordre plus éievé et moins simple; par rapport à l'automatisme, c'est le produit d'un état plus avancé dans l'évo<t)jM)et. –4<~<wta<<MM~eAo/o~t<e. t')u'i9,i89S.
tution de l'activité nerveuse. Celle-ci, chcx les organismes simples et pour tes actions d'ordre élémentaire se manifeste sous forme d'automatisme et, passant par les divers degrés du rét!exe nerveux et psychique, elle arrive jusqu'à la volonté qui est encore un rénexe d'ordre plus étevé.
On dit que l'hystérie est souvent une amnésie. L'épitepsie est souvent la tn<hne chose. Mais l'hystérie est l'amnésie de la conscience, de la synthèse personnelle; i'cpitepsie est une amnésie de l'inhibition physiologique.
Dans t'évotution de l'automatisme à la volonté, à travera les divers degrés du reftexe, il y a une longue série d'étapes représentant les divers degrés de l'épilepsie, depuis les formes meduHaires jusqu'aux formes psychiques et les divers dogt'ës d'hystérie depuis celles base derëHexe inconscient, ayant pour point de départ des excitations viscërate~jusqu'a celles ayant UM point do départ sensoriel ou intellectuel, ou bien partant d'un acte de réaction conscient. Tandis que l'épilepsie dans l'ordre chronologique de t'évotution de la vie nerveuse représenterait la période phitogénique de la prédominance de la moelle et du mësocephate, l'hystérie représenterait la période philogéniquo de la prëdommauce des centres de la sensibilité et de la psychique inconsciente.
Pour t'épttepsie comme pour t'hystërie on trouve deux formes, i'une évolutive, t'autre involutive. Il y a donc une constitution hystérique produite par une insuffisance (te devetoppement de la personnalité nerveuse et psychique restée au* dessous de l'instant où il y a prédominance de la voionM sur les actions nerveuses et où celles-ci s'harmonisent avec la destination biologique, morale et sociale et une autre forme, produite par la décadence de cette énergie nerveuse et psychique, coïncidant avec le début du processus d'involution. La première de ces formes d'hystérie se développe ordmairement torsqua commence la vie sexuelle et se maintient plus ou moins durant la période d'activité de ces fonctions la deuxième apparaît lorsque la vie sexuelle est suspendue. Tontes deux trouvent soitvent leur cause prédominante dans une hyperesthésie de l'appa- reit sexué!, que ce soit aux premières ou aux dernières périodes de cette fonction. Il n'est donc pas nécessaire de dire que l'hys-'
térie est une névrose sexuelle, on conna!t ceci depuis fort longtemps on peut la trouver a des moments éloignés de la vie sexuetie elle-mcme, dans t'infantilitë et dans la sénitité, ou bien elle peut être causée par des influences extérieures aux fonctions sexuelles; mais puisque l'hystérie est l'effet de fréquents rëuexes nervoso-psychiques, ces réRexHS trouvent dans les organes de la vie sexuotto et dans les particularités de leur fonctionnement des occasions, des points de départ fréquents, un terrain propice pour être produitset retentir.
En dehors des organes sexuels et des fonctions correspondantes, l'hystérie a de fréquentes causes d'origine dans des conditions d'amoindrissement de l'énergie d'ordre psychique, et d'excessive impressionnabitité nerveuse (traumatismes exercés sut' te crâne et sur les vertèbres; vers intestinaux, cicatrices viscérales, dégénérescence d'origine toxique, souffrances mot'ates, peur, suggestion, etc.). Mais la fréquence avec laquelle l'hystérie relève d'anomalies des fonctions et des organes génitaux démontre plus encore l'exactitude du principe si souvent énoncé que la vie sexuelle met en marche toute la fonctionnalité nerveuse et psychique, qu'elle la domine sou vent, et qu'elle reproduit souvent, par ses désordres et ses défections, les tares et les désordres de la vie morale.
Je ne puis m'appesantir sur la description des deux formes cliniques d'hystérie que j'appette évolutive et involutive. Qu'il me suffise de les résumer, d'une façon générale, en disant que la seconde de ces formes est la caricature de la première, lie n~mo que la femme présentant de nouveau et passagèrement à t'age critique les énergies et les passions sexuelles est la caricature de la femme agissant avec la force et l'élan de la jeunesse. Dans t'hystérie de t'àge critique, les apparences nerveuses sont transitoires, faibles, de peu d'intensité; elles causent des affections effacées, désharmoniques, inconvenantes, et se manifestent par des osci) talions qui précèdent l'extinction complète de la fonction. Dans cette forme d'hystérie, il n'y a pas pouvoir de besoins fonctionnels et biologiques, mais galvanisation et hyperesthésie auxquelles ne répond aucun besoin vital. La première forme de l'hystérie, la forme évolutive, pourrait aussi se dêunir comme hystérie fonctionnelle, non dans le sens ordi-
nairement attribué à ces mots, mais parce qu'olle est en rapport avec digérants instants de la fonction sexnelte et qu'elle dure ordinairement autant que la vie de cette même fonction. Cette forme d'hystérie, s'attachant, ainsi que nous t'avons dit, dons te plus grand nombre des cas, à la vie sexuelle, on affirme davantage tes manifestations extérieures. accentue par conséquent ta cote spécial de ta femme, et joue par rapport à elte le mémo rôle que l'épilepsie par rapport & l'homme c'est-à-dire qu'etto fait de la femme hystérique l'exagération de la féminité (Tonnini), et c'est ainsi que se présente l'hystérique, dans le plus grand nombre des cas. Cependant, entre ta femme accentuée par l'hystérie, et l'homme accentué par l'épilepsie, il y a cette différence qui existe naturellement entre l'hystérie et t'épitepsie non seulement la femme hystérique présente une accentuation des manifestations expressives de sa vie morale, affective et nerveuse, mais les instabilités, les variabilités du caractère, physionomie ordinaire de la femme, si rapprochée do l'enfant par son imparfaite force de résistance et do coordination, se trouvent chei:ette exagérées. Je crois que, de façon générale, on ne pourrait mieux définir l'action de l'hystérie sur la femme qu'en marquant l'accentuation des expression", des formes, des variations, du défaut de résistance, de la faiblesse, etc., de sa vie affective ou de relation, phénomène qui la rend moins maîtresse d'ette-meme. esclave du réflexe qui suscite, par ci, par ta, des appétits, des tendances, des associations, des répulsions, des conditions, des affinités, etc., qui peuvent même être en contradiction avec l'utilité biologique et sociale et peuvent se trouver provoquées par la prédominance d'activité intrinsèques. Cette hystérie évolutive ou fonctionnelle dinere essentiellement de t'hysterie involutive ou de t'ape critique en ce qu'elle constitue le caractère de la femme, sa personnalité entière, dans sa continuité et sa résistance tandis que l'autre forme est un effet partiel, transitoire, et qui rénëchit en les faussant les contours de la personnalité humaine. Outre ces deux formes d'hystérie on pourrait en trouver une troisième que l'on pourrait dire symptomatique ce symptôme. pouvant se rencontrer chez des personnes non hystériques, et en période de vie active, exm'itnerait des moments déterminés
et transitoires de faiblesse qui prendraient leurs formes, leurs apparences des conditions spéciales dans lesquelles sa trouverait l'individu par rapport à l'Age et au mode habituel de sentiment et d'expression. C'est ainsi que l'on observe assez souvent dos hystdries passagères dans la grossesse, aux époques menstruelles, dans l'anémie, dans la convalescence de maladies épuisantes, dans des conditions da soutTrances morales, etc, Durant ces périodes les particuiarités de la femme peuvent, partiellement ou dans l'ensemble, se trouver affirmées dans ses faiblesses et ses tendances affectives et nerveuses, de môme que l'ivresse alcoolique met à nu, pour ainsi dire, le caractère ordinaire de l'individu, dissimulé par tes convenances et l'éducation. Il en est de môme pour les formes d'épilepsie dont j'ai parte plus haut. Outre tours formes spéciales, d'évolution ou d'involution, elles peuvent présenter des formes symptomatiques transitoires~ éloignées des inuueneos du processus involutif et qui répondent a des conditions accidentelles et transitoires affaiblissant l'énergie nerveuse et morale (intoxications aiguës, traumatismes, souffrances morales, états passionnets, etc.).
Ces moments transitoires d'affaiblissement d'énergie, par lesquels se manifestent isolément des apparences d'épilepsie, d'hystérie et môme de folie morale. peuvent se comparer, suivant tes circonstances et le mode d'expression, à autant de moments normaux dans le cours du développement de formation ou du processus de régression sentie.
Ceci par analogie d'expression et par correspondance de classification.
En parlant des deux formes principales d'hyxterie, nous ne nous sommes occupés jusqu'à présent presque exclusivement que de la femme. Chez l'homme aussi, on trouve, ainsi que je l'ai dit plus haut. l'hystérie. On ne se tromperait guère en affirmant que, chez l'homme., l'hystérie se manifeste aussi fréquemment que chez la femme, mais en forme plus effacée, je dirais presque rudimentaire, dans la mesure ou (a vie sexuette, chez l'homme, influence moins tfs affections, les pensées, et la direction dos activités nerveuses, par rapport à la femme. Mais dans les périodes de la vie et dans les circons-
tances spéciales on la vie sexuelle fait plus fortement sentir, chez l'homme, son influence, los apparences de l'hystérie surgissent etelles peuvent, proportionnellement, supporte!'presque la comparaison avec ce qui se produit chez la femme, L'époque de la puberté chez les enfants d'organisation déticate et do fine sensibilité détermine des états affectif;) intenses et la prédominance des rénexesau point de déterminer assez souvent t des apparences morbides hystériformes ou passionnelles. Les suicides si fréquents des tout jeunes amoureux, les résolutions violentes exagérées consécutives à des souffrances morales de cet âge, comme par exemple l'insuccès des examens, etc., et d'autres actes analogues d'hyperesthésie chez les jeunes gens et chez les adolescents, sont des équivalents des convulsions et des pleurs, plus fréquents chez la femme, et qui chez l'homme prennent une forme et une direction suggérées par l'éducation spéciale (suggestion ou habitude) de la classe à laquelle ils appartiennent. Les folies commises pour accomplir un mariage donné, qui peut être contraire à toute convenance économique et sociale, représentent souvent, chez l'homme, une hystérie non pas larvée, mais dépendant de la condition spécule du sexe dans le milieu où vit l'individu. ï~u reste, on peut, sur cette base, conclure que les pleurs, les convulsions, les caprices, les instabilités, les impulsions, les répugnances de la femme hystérique correspondent aux faciles cotères, aux menaces, aux décisions pseudo'héroïques, aux instabilités, aux haines, aux inimitiés des hommes nerveux, exagérés, que l'on pourrait appeler hystéroides..
Quant aux époques on l'hystérie débute de façon plus déterminée chez la femme, puberté et âge critique, il ne peut y avoir de détermination correspondante chez l'homme, car, chez eux, les époques de la vie sexuelle ne sont pas accentuées de même: l'involution sexucite du mâle ne ? produit pas dans un temps aussi restreint, mais peu & peu, et, en outre, s'épuise dans un âge beaucoup plus avancé. De là cet important fait clinique que si, & la puberté, it peut y avoir parité de fréquence desréQexes hystériformes (la différence des conditions respectives étant considérée), & l'autre période de la vie sexuelle, chez le mate seul, peuvent se produire et se produisent ordinairement les termi-
naisona faciles. De même, ce fait que, chez l'homme, la vie sexuelle se développe sans retours périodiques et s'exerce sans conséquences biologiques outrepassant les limites du plaisir et les moments de satisfaction d'un besoin passager, ce fait, dia-je, le rend indemne des fortes et fréquentes secousses qui parsèment d'épines ln route que parcourt la femme dans sa vie
entière.
Après ce que j'ai dit des hystériques, on comprendra que,dans la vie sexuelle, ils doivent ~tre anormaux, et l'on comprendra aussi que ces anomalies répondent aux manifestations particulières de t'hystérie dont ils sont frappés. L'amour dans ses diverses manifestations psychiques et nerveuses embrasse et emploie tout ce qui constitue la personnalité: intelligence, sentiments. caractère, volonté. sensibilité, force et mouvement. 'felles les anomalies de l'intelligence, du caractère, des affections, de la sensibilité, dont souffrent tes hystériques, tels les caractères pathologiques de leur amour. J'ai dit qu'ils étaient d'un tempérament variable, immoraux, impulsifs, imprévus, passionnels~ exagérés, pervers. Ils ne sont pas autrement en amour.
Ils aiment sans juste proportion d'intensité, sans mesure de convenance. Le caprice les domine. Ils ont des passions excessives, exagérées, non justifiées, inconvenantes le ptus souvent, par rapport aux ex!gem'os sociales. Leurs passions tes portent aux excès les plus fantasques, empoisonnements, suicides, fuites, etc. En m~me temps, sans aucun motif, à l'improviste, leur passion cesse pour donner lieu à d'autres tendances. De chaque aventure amoureuse ils cherchent à faire un poème. Ils se complaisent souvent dans des amours platoniques qui se transforment assez souvent ensuite en érotisme ou en mysticisme religieux, Capables quelquefois d'un véritable héroïsme pour la personne aimée, ils peuvent d'antres fois, par leur inconstance et leur cynisme, aller jusqu'à ta prostitution cachée ou évidente. Le fait est que les hystériques, dans chaque forme de manifestation du sentiment, obéissent à une seule loi, l'amour d'eux-mêmes tout ce qu'ils font a t'avantage d'autrui est suggéré par la vanité.
Cependant, sont hystériques, le plus souvent, ceux qui
arrivent aux formes tes plus exquises du sentiment et de l'idée amoureuse; ceci n'est que la manifestation de t'hyppresthésie & laquelle peut se joindre leur affectivité et qui donne lieu une monstruosité. Le côté évidemment monstrueux de ces manifestations élevées, qui représenteraient la géniatité de l'amour, se dévoile ordinairement dans le défaut de convenance pratique de tours amours; ce sont donc des manifestations exprimant leur individualité spéciatc. Les omours de sainte Thérèse pour t'époux mystique sont sublimes, élevés, généreux, mais ce ne sontpas des amours humains, des amours normaux, sociaux et biologiques. L'amour de Sapho pour le divin Faon est héroïque, mais excessif et inconvenant. Le plus souvent, je dirai presque toujours, les amours excessifs des hystériques sont de la fatuité, des actes de légèreté mentale, tts sont rarement capables d'aimer dans de justes proportions de convenances affectives, morales et biologiques.
Nous avons dit que le principal facteur de leurs affections est la vanité. Quelquefois même, la perversion morale dont ils sont atteints, de façon durable on transitoire, détermine leurs inclinations. Il arrive mémo qu'ils soient réfractaires t'amour par suite d'anesthésie affective spéciale, et qui contraste vivement avec t'hyperesthésie dont ils sont le plus souvent victimes. Puisque l'amour chez eux, en tant qu'affection manifestée, est une forme extériorisée d'égoïsme, et par conséquent, une manifestation d'infériorité dans lu série des développements sentimentaux, son passage rapide à des sentiments individuels de protection (d'ancienne origine) est facile, de mûme se montrent faciles ses rapports étroits avec le sentiment religieux, antithèse de l'amour dans tes degrés les plus élevés du développement de ces sentiments, tandis que dans tes états moins évolués les afunitéa spnt toujours accentuées. Ce n'est pas autrement qu'il y a antithèse entre ta douleur et te ptaisir, au degré ordinaire de développement de la personnalité et des fonctions nerveuses~ alors que, dans leur origine, ils représentent un seul sentiment unique, non encore partagé, et que en s'approchant du plus haut degré de développement, ihvont toujours en se différenciant. C'est donc ainsi que les hystériques, comme tes épileptiques, sont peureux et lâches, facilement
mystiques, et que leurs amours alternent on se mêlent si faoilement à l'idée religieuse. A des degrés plus accentués d'infériorité morale, il y a continuité et évidence plus grande de ces rapporta. Voyez la religiosité des imbéciles, des sauvages, des criminels, des enfants, et si l'on veutm~me des femmes, tous ceux-ci sont on même temps égoïstes. peureux et l&ches. A ce point de vue, les hystériques ont beaucoup de points préférables; l'apparition chez eux de sentiments de protectionou mystiques.se substituant a des manifestations altruistes ou formant leur base, est un fait non pas constant mais accessoire, comme l'effet de moments passagers de faiblesse; ou bien, si c'est ta un fait constant, il est compense par une tendnnce contraire qui représente un pas en avant dans l'évolution partielle.
Ainsi, les hystériques, en amour, comme dans tout le domaine de leurs sentiments allruistes, appartiennent à une catégorie indéfinissable, si l'on veut les considérer comme formes stables, et cela justement parce qu'ils ne présentent aucune stabilité. Au çontraire, ce sont autant d'individualités suspendues entre ditKrentt degrés d'évolution partiellement avancée ou m~me trop avancée et d'évolution insuffisante. A cet état de suspension entre deshypor-évolutions partiellcs et des hypo-évolutions partielles, ils n'arriveut pas J'équilibre mais sont constamment tiraillés entre tes deux. J'exprimerai mieux ma pensée en faisant observer que là où ils semblent avoir des aptitudes moins évoluées, celles-ci se trouvent seulement faiblement organisées, c'est-à-dire qu'elles ont peu de résistance, de sorte qu'elles s'épuisent d<* temps en temps et déterminent la réapparition d'aptitudes inférieures basées sur des couches plus vigoureusement constituées par dos habitudes anciennes et héréditaires. Au degré opposé, les proportions monstrueuses de certaines aptitudes sont moins l'effet d'hyper-évotutions que de renforcement, d.'hyperesthésie de facultés normotes ou de faible résistance opposée.
Voici donc ta différence entre l'hystérique et le mattoïde quant à la puissance de la fonction. L'hystérique pourra ~tre continuellement ou transitoirement une personne normale, ou même supérieure car elle aura les moyens de l'être, ceux-ci pouvant éprouvef le besoin d'être soutenus, renforcés ou
accordés le mattoïde, s'il peut & un certain point de vue être de capacité normate et supérieure, présentera, d'autre part, des degrés inférieurs dans ses aptitudes et qui ne pourront, malgré tout, ~tt'e portés à une capacité suffisante,
Physiquement, les hystériques aiment sous un mode anormal, semblable a l'anomalité dos manifestation!! de leur activité nerveuse dans les différents domaines de ta vie de relation ou de la vie végétative.
On trouve les avides, tes insatiables de l'acte sexuel, de même que plus souvent l'on y trouve les frigides il y a donc les hyperesthésiques et les anesthésiques. On trouve ceux qui, dans la satisfaction du besoin érotiqM sont chastes, ceux qui sont pervers et obscènes (pédérnstie, tribadisme, cheminer nus dans les chambres, exhibitions obscènes, etu). Ils ont môme en ceci de grandes afnnités avec les épileptiques; comme eux, ils éprouvent les ptua grandes ivresses dans l'acte sexuel torsqu'it se mete à la douleur et au goût du sang. Les hystériques présentent quelquefois dans l'état sexuel des manifesta* tions équivalentes à l'accès convulsif, eausÊes par des moments d'érotisme qui surpassent toute résistance de !a votontë. On peut dire que l'hystérie semble maintenir plus longtemps et reproduire tes caractères de ta jeunesse (Tonnini),dans laquelle la sexualité est justement plus vive et dont tes contours plus accentués sont spécialement mis en évidence par la sexuatité même. !t n'est donc pas difficile d'en tirer cette conclusion que t hystérie, dans son ensemble moral, nerveux et sexuel, représente la jeunesse dans ses expressions les ptus hyperboliques, effets de l'énergie qui n'a pas encore subi la prédominance coordinative et harmonisante de l'expérience et de t'Utitité biologique et a')cia!e. Ptus loin, en parlant des caractères physiques de la séduction, nous verrons comment les hystériques présentent encore dans des périodes avancées de la vie ta persia* tance des caractères juvéniles. Si l'on doit donc considérer aussi les anomalies de la vie morate et nerveuse au point de vue de ta ctassincation proposée par moi et des effets exercés sur la personnalité parla névrose hystériqoe.jedit'ai que tes hystériques appartiennent aux formes pathologiques produites par une évolution anormale et qu'elles fixent non pas un degré d'insuf
Msance quantitative do développement dans l'ordre des facultés nerveuses morales, mais un état d'énergie compote semblable à celle propre ti la période juvénile. Cependant, cette énergie d'origine réceuto n'est ni consolidée, ni résistante, ni équilibrée elle n'est pas encore coordonnée, associée, modérée, dirigée vers le but biologique et sooiat de la lutte, ainsi que cela se produit ordinairement avec l'Age mûr.
Que sont donc, par rapport aux manifestations de la vie sexuelle, ceux qui sont atteints d'hystérie involutive, manifestée chex la femme a un moment déterminé, coïncidant avec la cessation de la vie utérine ?Hésumant dans une formule gênérate le mode par taquet les individus atteints de cette forme d'hystérie se conduisent dans les manifestations des besoins génitaux, on peut repéter ce que nous avons dit plus haut par rapport a chaque sorte de manifestations do leur vie mot'ate ou nerveuse, lis représentent la caricature des hystériques vrais; dirais-je, ils représentent en comédie un moment de la jeunesse, dont ils se souviennent mal et qu'ils répètent avec précipitation et désordre Voyez la femme de cinquante ans qui, contrairemt'nt aux sévères habitudes de sa vie et du milieu dans lequel elle vit, devient excessivement jalouse ou se laisse prendre aux propos d'un jeune homme en chasse d'un patrimoine. Elle ne s'aperçoit pas que, passée la brève époque de t'sge critiqua, conseillère de déplorables résolutions, il lui restera le regret du fait accompli et la honte d'avoir cédé à un moment de faiblesse coupable, Alors vient aussi l'instant où le prêtre a la plus grande prise sur t'ame de la mère de famille ou de l'épouse, car le sens érotique se galvanise, et lorsqu'il est contenu par l'éducation et les empêchements sociaux, il ouvre la voie aux sentiments reti* gieux et a ceux de pénitence. C'est ta une période solennelle que la femme dnit dépasser, de môme qu'elle a dépassé la puberté qui l'a portée à pleines voiles dans les voies de la vie et de t'amour, car, après t'àge critique heureusement doublé, il y a, pour ta femme, une nouvelle jeunesse, une vie encore vigoureuse qui recommence le cycle achevé déjh, et dont l'objet va des saint assidus du ménage à la douce consolation des fils grandis et & t'cspërance d'une vie d'outre-tombe qui la récompense des fatigues d'ici-bus. Mais l'âge critique est un dur
passage, un large fossé dans lequel tombe un grand nombre il on est qui le franchissent d'un bond.
Tandis que l'hystérie évolutive fixe ou t'eprodttit de temps en temps les formes expressives, saittantes, de la jeunesse, l'hystérie involutive épuise, par suite d'efforts excessifs, tes énergies réservées à la vie ultérieure ou bien exprime la convulsion d'agonie de la vie sexuelle ou de la vie morale, nerveuse et psychique.
CHAPITRE Vt
Monstruosité de l'esprit (suite)
LM CARACTËRtBTtQOES
L'homme délinquant et t'hommede génie ne sont pas seulement deux capita mortua. Cette conception négative de l'un et de l'autre conduit a méconnaître complètement le rOle qu'ils jouent dans la société et a~ la négation de toute conception biologique du cofpa social lui-même. La raison de l'erreur dans laquelle est tombée Lombroso est due à ce qu'il étudia le Ct'i. mine! et l'homme de génie en tant qu'individus isolés et de leurs anomalies fféquentes ou accidentelles il induisit la conception de leur origine et de leur nature morbides. Si l'on étendait cotte conception à chaque individualité, qui de quelque façon et dans quoiqu~mesure que ce soit, sort dp la moyenne commune et ordinaire des hommes, il en résulterait que l'homme normal ou n'existerait pas, ou tout au moins ne présenterait aucune capacité physique ou morale. En outre, toute manifestation de mouvement collectif, dans le sens sociologique et biologique, serait incompris.
Les individus sont, en eux-mêmes, des quantités négligeables. C'est seulement lorsqu'ils sont considérés en tant que parties du corps social que l'oeuvre de chacun d'eux prend l'importance d'une fonction, et, par leur action sur le corps social, ils créent l'existence de celui-ci en tant qu'organisme vivant qui se développe, décline et vit.
L'abus que l'on fait de cette facile conception du corps socia), considéré comme otganisme, ncus menace d'une réaction contre cette façon de comprendre la vie de la société. D'un vient donc ce besoin de considérer le corps social comme un orga.nisme ? Ce n'est pas qu'il ait surgi et qu'il s'impose aux savants comme conception de symétrie organique par rapport & l'individu en particulier; mais il dépend, selon moi, de deux considérations d'une très grande valeur scientitique. J'ai exposé )a première au Congrès des aliénistes de Florence en <896. C'est la constatation de ce fait, que ta société est véritablement constituée ù la manière d'un organisme collectif et tellement que, dans chacun des individus qui la composent, outre les parties de leur individualité physiques et physiologiques, ce qui est psychique est presque entièrement de formation et d'intérêt sociologique. En fait, l'homme psychique ne possède en lui rien ou presque rien, abstraction faite du milieu social dans lequel it a vécu et dans lequel il doit vivre on ce cas, ni sentiment de piété, de justice, de convenance, de pudeur, d'amour, de haine, d'envie, de jalousie, d'ambition, d'orgueil, etc. ni de moralité, de progrès, de science, de finalité, etc. ni aspirations & la civilisation, à la richesse, à la domination, etc. Dépouillez un homme de tout ceci, qui est d'origine et d'ordre social, et il ne sera plus qu'un homme physique, avec des capacités physiques élémentaires. La structure même de l'individu en particulier nous prouve avec évidence l'existence de l'organisme social. Enfin, la diverse capacité et les différentes tendances de chaque individu, disproportionnée par rapp~aux tteuts intérêts individuels, démontrent quels sont les fac~ours de ta vie sociale elle-même.
La seconde raison consiste en ce fait que l'individu, en luimême, n'est pas autre chose qu'un point dans la ligne de continuation de l'espèce, qui elle seule Mt~e <M /'tK~'t<c des a<<AMtf ~«MMfttM. L'homme isolé n'est jamais complet il est grand ou petit, intelligent ou idiot, équilibré ou non, sain ou malade i par lui, l'espèce n'est pas constituée, carit n'en est qu'une partie d'importance variable et toujours contingente. L'espèce existe non seulement dans la série successive des générations, dans les rapports des parents avec les enfants, des aïeux avec leurs
descendants, de la période d'origine avec celle do décadence de lit race ette-m~mequi se développe tetongdeia ligne du temps mais t'espace existe aussi sur la base de sa substance actuelle et li chaque instant (le son cycle de vie, distribuée dans le domaine de l'espace. L'espèce n'est pas entière dans t'individuntité isotée qui perpétue sa propre descendance, car celle-ci en est une molécule, mais elle réside dans toute la somme des individus existants, lesquels, additionnant ensemble les variétés, constituent la physionomie de l'ensemble par exemple, ce n'est ni un Français, ni un Italien, ni un AUemand qui font les nations française, italienne ou allemande, mais bien l'ensemble des membres de chacune de ces nations. Et puisque ce qui forme l'espèce c'est l'ensemble de tous ses membres existants (et aussi ceux qui à cet instant sont accidentellement morts, ou ont accidcnteHement été empêchés do naître), il est évident que cet ensemble ne peut être constituée d'individus sans rapports et snns mouvement, mais d'individus qui, dans leurs variétés et dans leurs variations, constituent l'ensemble de l'idée organique qui se transmet plus vive. Par conséquent, nier ou considérer comme théorique, sans existence réelle, la conception d'un organisme social, c'est chose anti-scientifique.
Si l'on considère la nature et le rôle biologique et social du criminel ou de l'homme de génie l'on ne peut ne pas étendre l'analyse jusque considérer que bien d'autres individualités existent dans la masse des membres d'une société qui, comme le crimtnetet~'homme de génie, ont des quatités spécifiques et exercent des thSuences spéciates sur la collectivité et il devient absurde qu'on M les ait pas considérés jusqu'à présent comme le criminel ou l'homme de génie..
Le crinïinet'ttë est-il bien celui qui a de naissance, ou par éducation, la tendance spécifique au crime ?
L'homme de génie est-it bien celui qui a, par l'éducation ou de naissance, la capacité spécifique des idées neuves, merveilleuses, utopiques ou fécondes dans l'utilité pratique? Je réponds, quant à moi, que, comme eux, il y a d'autres individus qui présentent des qualités diverses et spéciales, tendances natives et capacités comportant divers résultats. Ce serait, par exempte le sincère et le menteur, l'avare et le pro8. VBMMMt. U!
digue, le pédant et l'ignorant, le loyal et l'hypocrite, t'indiTët'ent et l'exthou-'iaiito. i'envieux et te généreux, t'orgueitteuxet le servile, l'ambitieux et l'humble, etc. On no peut le nier, le mettre en doute chacun de ceux-ci est un ea~c~'M~Me (monstrueux), une individualité distincte, qui, comme tette, agit et se confond avec d'autres. Ceux-ci, comme le délinquant et l'homme de génie, peuvent être têts de naissance ou se faire ainsi par éducation, par t'influence des milieux, ou du métier, ou des circonstances favorables. Les délinquants et tes hommes de génie ont-ils quetquo chose de plus spéciuquePEts'itest vrai qu'ils sont analogues a ceux-ci, devrons-nous les appeler tous des individua dégénères parce qu'ils ont des caractéristiques qui les font sortir des formes, du poids et de la mesure des hommes ordinaires? Dans ce cas, non seulement les dégénères seraient le plus grand nombre et les êtres normaux n'existeraient plus du tout mais, ceci est plus important, serait dégénéré tout ce qui, dans la masse sociale, est un élément de vie et d'action.
Les individus appartenant au corps social peuvent fort bien se diviser, d'une façon générale, en doux classes, parrapport & ce que j'ai dit plus haut tes c~'ac~t~MM et les <M<f<t'eftM (i). Ceux-ci, si même its existent, ou sont des individualités superflues et contingentes, ou constituent la foule, la ctientëte sur laquelle agissent les caractéristiques, qui luttent contre les résistances relatives et créent ce processus d'incessant mouvement motécutaire interne au sein du corps social, comme si c'était ta une fermentation où ta vie du corps social tui-méme prend son origine et par laquelle la vie de ses membres se manifeste. Que sert-it à la conception du rote biologique et social de l'homme délinquant ou de l'homme de génie, que chacun d'eux, ou presque, présente individuellement des caractères physiques ou moraux, anormaux ou morbides, hors ligne, et des aMnités et des origines, et souvent des contacts directs et des passages aux états les plus culminants de la dégénérescence physique ou (t) Cette distinction fut faite par Tnantut parmi tes ali~n~ il sigaate chez eux )ttngufe<t9Mrta)M caractéristiques ~mihents qui, dans la Mie, ne perdent pM tea caractères de l'ancienne personnatH~ et M détachent sur la mtMe des fous ordinaires. J'~t fait tao~tM étude chez tes saine d'eeprtt(voye)! note suivante).
morale? Avant tout, ceci ne se limite pas seulement au délinquant et à l'homme de génie, qui sont les caractéristiques majeurs, mais cela arrive aussi pour les autres, qui sont les carac<M<t~«M MtMCMr~ ainsi que cela résutte de l'expérience commune et des études par lesquelles j'ai clairement démontre les rapports étroits que présentent les menteurs-nés avec toutes sortes de dégénérescence morale et physique, en rapport avec l'hérédité, avec des concomitances morbides et des équivatencea(i).
En second lieu, ceci ne signifie rien par rapport à la valeur de leur fonction. Tout au plus, cela veut seulement dire que l'abîme de la pathologie est assez proche de tout ce qui touche aux tendances, il la spécialisation, et aux périodes de transformation et que la conservation de l'espèce et de son type a son point d'appui sur la base hypothétique de l'homme moyen, Il faut d'ailteut'ti concevoir que la création naturelle de l'homme caractéristique se produit comme déviation spéciale de la courbe évolutive de formation; d'où certaines hypertrophies se réalisant d'un côté et entraînant des défauts de l'autre.
Il ne faut pas considérer le corps social comme constitué par la fusion, dans un ensemble, des parties différentes qui le composent, de telle aorte qu'il en résulterait un portrait moyen. Ainsi compris, ce ne serait nullement un organisme, car il n'aurait pas en lui les éléments de la vie qui ae développe par l'action combinée et harmonique d'organes différents, divers par (t) Dans mon étude intttutce f~MfM M«'a~M at'<)~MM << <<<fm<~M. puMtëe (t) Dans mon <<M~M <<e yon'th)< (Manne, i892), ët'idhnt et eat'MMristiftUM dans la Revue cftnique de Tonntni (l'alerme, 18921, étlJdlantll1s caractéristiques parmi lesnortnaux, je signalais les menteuM. ~'ai observé que ceux-ci se divisent Mttementen deux chMM, les mM«MM-'t~ et tes MMMMM'/ht' J'ai étudié les pMMieM en tes observant dans la population d'un petit pays qui m'est très connu, etje te< étudiât un & un, par rapport a teuK conditions sp~ciatea d'hérédité, de parenté morbide, d'action sociale. J'at trouvé que tout) proviennent de familles paychopathiquM ou criminelles et qu'ih représentent dans leur temperatnMnt mpnteur des formes substituées a des affections nerveuses ou morales qu'ils auraient eues autrement. Les mM<w<<:<'« sont aux MM~MM-M~* comme tes ~Mn9«OM« MHOtMe 6M<<~a?t«!n« M~. Je pense de même pour toutMfaeMr«<t'?<M, en gênera).
Paulhan, dans ton ti~M: ~e< CofMMfM (Paris, Alcan, i893), fait, après Tonnini et moi, une étude sur tes MMcM'*)M?MM, mais ce travait tut fait dans te sens d'une étude psychologique, non clinique ou sociale.
les fonctions et par lu structure. Ce serait une masse homogène, sans queue ni tête, et chacun de ses mouvements serait l'effet d'ondulations accidentottes sans lois et sans finalités intrin.sèques, comme celles d'une masse d'eau stagnante. Le corps social répond a la conception d'un organisme car c'est le f<~M/ de /aMtMW«~M ~Mte~~M! /<eoM!/)o<eft~. Ceaotéments, conservant chacun sa propre individuatité et sa propre fonction, chacune de celles-ci agit harmoniquement avec les autres pour aboutir ù la vie de l'ensemble et de chacune d'entre elles en particulier. Pour placer en premier lieu une autorité de pré*mier ordre, je rappellerais Menenius Agrippa, disant que la société est un organisme ayant pour le moins tête et ventre il ajoutait que la tête ce sont les personnes qui pensent et le ventre celles qui travaillent. Si l'on élimine le caractéristique du corps social et que cesse toute division et toute spécification du travail, tout travail cesse aussi. C'est là la grande erreur, l'illusion du socialisme collectiviste anarchiste, qui croit que la société peut fonctionner, c'est-à-dire vivre et prospérer~ au moyen d'une distribution des fonctions dirigée et commandée par des jugements impersonnels, horsdes indications spéciuquc!) de la nature. Le monde vit, agit, progresse, recule. etc., par l'action initiale doses hommes éminents, dit Carlyle, Et j'ajoute que tous les hommes, du plus grand au plus petit, naissent, ou se forment sous des modes particuliers, avec des caractéristiques spéciales plus ou moins limitées par quoi ils contribuent nécessairement, chacun selon sa capacité et dans sa mesure, an travail de la vie de l'ensemble, qui est un but nécessaire et élevé, tandis que la vie de chacun est contingente et sfcondaire. Dans la masse de tous les individus qui naissent ou de.viennent capables de fonctions déterminées, il y a les élus qui naissent avec une haute capacité ou l'acquièrent et dans l'ordre 1 de ce travail, auquel correspond leur caractéristique, ita deviennent éminents instructeurs, artisans, inventeurs, etc. Cette capacité spécifique domino quelquefois, chez eux, & une telle altitude par-dessus toute autre ou bien elle est focalisée de telle sorte que ces individus ne seraient utiles dans aucune autre fonction il arrive souvent qu'ils vont grossir les rangs des déclasses; alors que, au contraire) mis & leur plare, ils eussent
été laborieux, utiles et quelquefois géniaux. Ït est rare pourtant que les caractéristiques soient ainsi excessivement spécialisés dans leurs tendances ou leurs aptitudes. Souvent mémo (et presque par nature) les caractéristiques d'une espèce ont aussi les qualités caractéristiques d'une autre. On trouve ordinairement des caractéristiques mixtes, do deux ou plusieurs qualités tes plus communs sont le menteur.voleur, le criminelvaniteux, l'assassin-voleur, t'en vieux-calomniateur, etc. L'observation oourante, la littérature, la clinique et fart le montrent. L'homme qui commet le délit par instinct natif, sans but, qui commettrait le délit même dans les conditions imaginaires de la meilleure situation sociale (puisque la délinquence est chez lui une tendance naturelle), est semblable au menteur qui dit des mensonges & tout prix, même s'il n'en a nullement besoin, au mépris de toute punition ou de toute honte. Et l'homme de génie qui. là où il étudie, trouve des pensées nouvelles, même s'il n'est stimulé par aucun besoin, est absolument semblable Il l'homme qui commet le délit par nature, aux menteurs à tout prix, aux prodigues, aux envieux, aux vaniteux, aux avares, etc., qui agissent respectivement même quand itsn'en ont plus aucun sujet: ils envient même leur victime, se vantent malgré l'évidence de la misère, se laissent mourir de faim malgré leur richesse, etc., etc.
Mais pourquoi cette exagération de capacités ou de tendances dans les individus au mépris d'eux-mêmes, le plus souvent? Si on les considère en les limitant à l'intérêt de chaque individu, alors, on tombe dans la conception de Lombroso par rapport & l'homme criminel et à l'homme de génie; et l'on con' vient que ces exagérations de qualités ou de tendances, associées à des défauts d'autre part, en rapport avec une origine défectueuse, sont dos signes évidents de ce que ces individus sontdes hommes dégénérés, fouspathotogiquos ou monstruosilés dignes d'élimination, dommages contagieux et points morts li extirper, à enterrer comme des choses putrides et infectes. Au contraire la chose étant vue à un point de vue plus élevé, à celui, je le dis de suite, de l'intérêt df ta vie et du corps social, de la fonction de chaque membre de ta société dans la vie de l'ensemble, rien de plus inexact, de plus borné, de plus dangereux que la façon de voir de Lombroso.
La capacité exagérée, excessive des divers individus caractéristiques (parmi lesquels sont le cirminel-né et l'homme de génie) bien qu'elle puisse être et qu'elle soit souvent un signe de dégénérescence, de dommage à l'individu, est une fonction utilisée dans le but de l'harmonie et de la vie de l'ensemble. Tandis que chaque fonction du corps social peut être ou est ordinairement exercée par la somme des capacités de travail d'une classe d'individus quelquefois un seul, au contraire, concentre (à son désavantage individuel) une telle quantité de qualités spécifiques qu'il supplée à tous ou à une grande partie des membres de la classe respective.
Il ne faudrait pas, pourtant, concevoir la chose de façon pédante, et croire que je pense que chaque individu ou classe d'individus soit capable d'une seule fonction déterminée, et que chaque fonction sociale ait à être gérée par un seul individu ou par une classe donnée d'individus. Étant exceptés les cas des individualités à caractère fortement marqué et où il faut entendre la chose en tant que prévalence d'aMnités ou de qualités, il y a aussi ce fait, que la qualité prévalente varie suivant l'instant de la vie pour chaque personne et celle-ci, dans certaines conditions de milieu, d'âge, de circonstances passe d'une qualité dominante à une autre. Mais chaque individu et chaque classe d'individus, outre les buts de la vie indivi. duelle, présente le but de la vie de l'ensemble d'où il résulte que tes conformations inégales, si elles sont parfois contraires à l'individu lui-même, représentent le plus souvent un développement particulier d'organes nécessaires au travail de la vie sociale. Les avares meurent de privations, mais ils enseignent à la masse et ils représentent, dans ses grands caractères, la fonction de l'économie les prodigues représentent son opposé, la dissipation, mère de la philanthropie et de la charité; les sincères sont l'antithèse et la qualité moralisatrice des menteurs i les vaniteux, l'antithèse des modestes; les ambitieux celle des nonchalants les généreux celle des égoïstes, etc., car, comme le dit si bien Ribot, la dynamique psychologique de la société est donnée par l'action des tendances contraires, et chaque tendance a son contraire.
Retranchez les excessifs, qui sont, par eux-mêmes, dès indivi-
dualités disproportionnées dans leur structure et ta vie de l'organisme social s'arrête comme la mer par calme plat; sans la figure artistique et symbolique du héros & outrance, il n'y a aucune action dans la masse. Dans la pratique, ce ne sont peutêtre pas les exagérés~ les facteurs réels de la vie sociale, mais la masse de ceux qui appartiennent ù l'espèce dont ces exagérés sont le type, la formule absolue. Ce n'est pas, par exemple, le philanthrope eminent. comme saint François, l'instrument réet et pratique de la bienfaisance publique, mais ceux qui, de la sublime vertu de ce saint, reçoivent des germes, des tendances, des idées, qui, additionnées et diffusées par les diverses individualités, diversement graduées et pratiquées, comportent les effets de la pitié et de la charité publiques.
Saint François, tout fait de charité, meurt de consomption comme un frénétique de son obsession, sans prendre soin de tui-m6me; tandis que des bienfaiteurs plus communs et inférieurs à lui font le bien sans pour cela arriver à s<* faire mal à eux-mêmes.
Mais saint François est le caractéristique de la charité, et si, individuellement, il est un dégénère (car il manquait d'équilibre), c'est'un organe très utile de fonction sociale, d'autant plus efficace qu'il est l'initiateur et le maitre des fonctions utiles. L'imitation des héros, pratiquée comme moyen d'éducation, ne constitue pas la prétention d'arriver a l'intensité de leurs vertus spécifiques et excessives, mais de prendre la direction marquée par cette lumière de la vertu admirée. Sans Bakounine, qui est la formule absolue, privée d'humanité, de la conception anarchique, il ne pouvait y avoir d'écote anarchique. L'on np comprend même pas comment le caractéristique (te héros) pourrait ne pas être excessif, disproportionné dans la distribution de ses qualités, sans que son rôle et son action n'en soient anéantis. Qui donc, alors, se ferait tuer dans les batailles ou dans les laboratoires scientifiques, ou dans tes conspirations politiques, etc., si ce n'est celui qui est prodigue de lui-même pour le bénéfice d'autrui, par suite d'une conformation particulière? Les caractéristiques purs exercent des influences contagieuses et créent une pyramide de qualités, de tendances semblables, dont ils sont la pointe. Us sont la floraison momentanée des
qualités diffuses et communes qui commencent leur action par leurs moyens et n'en constitue point du tout des feuilles desséchées.
Les caractéristiques sont, en outre, de façon tellement évidente. les instruments de la vie sociale (autant que leur originé est donnée par le travail social lui-même, dans soi) processus continuel de progression toujours plus étevée d'organisation) que, dans ce cas. comme dans ceux d'ordre économique, ils peuvent être considérés comme le produit de la division toujours plus croissante du travail. Il arrive, par ce processus, à l'organisme social, ce qui arrive dans chaque espèce de mécanisme on d'institution; c'est-à-dire, que, a mesure que l'ensemble devient plus compliqué, chacune de ses parties tend à se spécialiser. Les exemples pour en illustrer la conception sont innnis. Les ouvriers des usines modernes qui, autrefois, faisaient chacun une paire de souliers, uu chapeau, un habit, un outil domestique on agraire nu autre, aujourd'hui, faisant partie d'une immense usine qui produit les objets en grande quantité, se trouvent réduits à ctt'e utilises & ia construction d'une partie seulement de ce qu'autrefois ils étaient seuls à fabriquer. De cette façon, en même temps qu'ils deviennent de très habiles spécialistes, ils deviennent incapables de suffire à ce travail auquel leurs aînés suffisaient. !)ea conditions de ce genre feraient que chaque ouvrier serait un dégénéré, si on le considérait en iui-memo, car il n'est plus capable à tui seul d'accomplir des choses utiles et complètes, il est devenu ainsi l'esclave du patron et gare à lui s'il veut quitter la chaîne 1 Mais si, au contraire, on le considère comme un instrument d'un travail collectif, alors, cette condition le place beaucoup plus haut et lui rend, dans l'ordre de ce que seul it sait faire, parmi mille autres, cette indispensabilité qui se substitue efficacement à la perte individuelle d'aptitudes.
La qualification de dégénéré n'est donc pas justifiée pour le spécialiste consolidé, incapable de faire seul ce que ses ancêtres pouvaient faire de manière plus grossière et avec une grande perte de temps. La vérité, c'est que, a mesure que l'organisme social se développe et tend à des formes plus élevées d'organisation, l'individu, en particulier, isolé, se réduit & un élément
participant à la fonction collective. !i est naturel, par consdquent que dans un tel changement de forme, de fonction et de degré, l'individu isolé sacrifie aux conditions nouvelles t'avantage de l'équilibre qu'il possédait dans l'état do constitution simple et qu'il croisse avec des apparences de défectuosités la oft il n'est pas nécessaire qu'il présente un développement ordinaire. Celui qui, dans l'engrenage du travail social, sera destiné par ses antécédents et par ses plus grandes capacités à travailler de ta tête, des bras, des pieds, etc., verra, dans l'organisationspécia)i))att'ice,oro!tre)es parties employées, d'autant plus que, sinmitanément, celles qui ne sont pasemployées diminuent. L'une de ces deux choses est en raison inverse de i'autt'e. L'espèce humaine, dans t'exercice et dans le développement de ses fonctions biologiques, s'organise comme la société dan~ l'exercice et dans le développement de ses fonctions économiques. L'espèce va de la vie individuelle vers la vie collective et rendant peu a peu ses membres toujours plus étroitement liés à la collectivité. les dépouille des moyens de vie isolée, les ét~vo et les prend pour son avantage.
A quelle trps haute loi biologique obéit ce processus vers le collectivisme biologique, père du coitoctivisme économique, aux dépens de t'individuatismcPAjatendanceal'tnM/M~'oH, dirai-je, qui existe dans la vie des espèces, des genres, et des classes comme dans c<Ue des individus. Le processus d'invotution dans le milieu de vie de t'espace se fait par la réduction à l'unité de tout ce qui était infiniment diffus dans le nombre infini et dans tes infinies variétés des individus appartenant à l'espèce eUe-m~me. Également le processus involutifdes genres et des classes se 'fait au moyen de la simplification, de la réduction, de la coMMt'yencc, des espèces mêmes et des genres les uns avec les autres, suivant vers ta mort une direction inverse à celle qu'ils suivirent. en ~t'oe~ea~, aux périodes d'évolution. J'ai dit ceci dans le chapitre II de ce travail et je le répète encore. Les espèces, comme les individus, sont d'abord jeunes, puis vieillissent et meurent. Pour révoquer ceci en doute~ il faudrait nier (et ce serait absurde) que la vie des espèces puisse et doive ôtre considérée comme analogue, a celle de l'individu; et plus encore, il faudrait nier que chaque
chose du monde organique natt, vit et meurt. Et les espèces sont d'autant plus près de leur nn qu'elles ont atteint leur plus grand développement, de même que chaque fruit tombe à terre âpres sa maturité. Les grands organismes des périodes tertiaires se sont éteints, eux qui, par icur énorme développement et par leur différenciation de structure étaient au dernier degr~ de l'échelle d'évolution animale et végétale. Alors que, dans les profonds abîmes de la mer (Haeckel) une nouvelle m'dière commence le cours de la vie, montant le long de la ligne desclasses, des familles, dos espèces, colles d'entre elles qui ont réussi, à travers les luttes, à atteindre tes cimes, meurent. Et l'histoire humaine elle même, qui a un champ si limité d'action, suffit à nous dire que les sociétés sont plus près de !eur décadence lorsqu'elles ont atteint les plus hauts degrés de développement de leur civilisation. L'avenir, dit l'histoire, est toujours pour tes sociétés jeunes, c'est-à-dire pour celles qui demeurent un pas en arrière dans la civilisation.
La décadence aénilo des espèces et des sociétés, qui est marquée par le progrès dans la direction de l'absorbante vie collective. se produit justement par un processus de nécrobioso moléculaire, au moyen de laquelle ses éléments rétrécissent leur vie individuelle pour se réduire a la seule fonction de contribution à la vie de l'ensemble. Mais & son tour, la vie de l'ensemble, qui éblouit par la lumière venue de la combustion do ses éléments structuraux, décline elle aussi peu à peu, à mesure que ses éléments, comme des globules sanguins atteints par le germe de la malaria, se consument et se réduisent jusqu'à l'extrême nécessité de !a vie individuelle. A ce point de vue, il serait alors exact de dire qu'une grande vague de virus cadavérique monte des éléments individuels agonisants jusqu'& l'ensemble socia!,t'imprègne et le tue. Mais le processus de transformation à ses débuts, réduit au suprême but biologique de la limitation, s'accomplit par la spécialisation individuelle qui, par elte-memo, n'est pas une dégénérescence, mais une métamorphose et une évolution fonctionnelle.
Les signes du processus do décadence de la vie collective se recueillent de la même manière que ceux de décadence de la vie individuelle. C'est-à-dire qu'ils se manifestent par des
effets de désharmonie et de déséquilibre par des défauts liés à (tes exubérances d'une part, et & des diminutions de l'autre. C'est'a-dire que l'organisme social marque le processus de sa dégénérescence, qui le conduit, par voie de convergences, àjouer lui aussi le r~le d'un instrument de fonction transitoire et contingente dans la vie d'un organisme encore plus complexe (loi organique de réduction générateinvolutivo)de la même manière que l'individu, lorsque se développe en lui ce processus par lequel il tombe de la vaste capacité individuelle, pour devenir unilatéral, excessif, déséquilibre, instrument de vie collective. Môme au sein des sociétés se produit donc ce m~me phénomène de distribution inégale d'énergies, excessive ici et insuffisante là, En un mot, les mesures do ceux qui, individuellement, sont caractéristiques et exercent en société une fonction spéciale, deviennent disproportionnées, en pou ou en trop pour les besoins dos diverses fonctions du corps social et celui-ci, par une semblable accumulation, un semblable défaut ou une telle défectuosité de distribution des forces, s'altère dans son dynamisme. De cette façon se produisent les âpres concurrences d'un coté, et cette plaie des besogneux de l'autre; ainsi se réalise la décadence des institutions, par pléthore ou par anémie d'hommes aptes et capables.
Une petite cité, uoriasante grâce à un nombre proportionne de gens capables dans les différentes activités nécessaires, par suite de guerres, de désastres publics ou d'émigrations qui retrancheraient des individus dans certaines classes ouvrières et laisseraient les autres prospères, est destinée a voir s'éteindre en peu de temps toute sa prospérité. En peu de temps cette cité perd du terrain dans chacune de ses activités, non seulement parce qu'elle manque des ouvriers nécessaires à l'une de ses nécessités les plus vitales, mais aussi parce que l'excès des autres ouvriers crée parmi ceux-ci une concurrence sans résultat et par conséquent engendre, parmi toutes les autres choses, le délit. Tous les moyens de vie deviennent chers et difficiles chaque équilibre professionnel se trouble par l'intervention d'éléments mauvais et non adaptés, et la cité se trouve précipitée vers la consomption après une période de lutte, d'efforts et de convulsions. D'elle, qui était un organisme
complet, suffisant à chacun da ses besoins, après un temps sufusant pour l'auto-destruction des éléments vitaux, il ne reste plus qu'un résidu de gens à capacité et à structure homogène, incapables par conséquent de satisfaire à eux seuls aux besoins de la vie sociale. La cité, an moins jusqu'à la formation d'une nouvette adaptation, deviendra fatalement la set'M d'une autre à l'avantage de laquelle elle remplira un office unique et simple. L'histoire do chaque nation nous en montre des exemptes. J'ai dit que les caractéristiques se forment par la même action intrinsèque de la vie sociale et au moyen de la division du travail, d'autant plus nécessaire que l'organisme collectif est plus complexe. Cela est évident car si une société donnée, au lieu d'être libre de se développer seion los tendances intrinsèques et naturelles, est obligée de vivre avec des limitations artificielles, dans un milieu forcé, avec des normes imposées par l'action de forces étrangères à sa propre direction, le processus d'organisation s'y accomplit en créant et en développant des organes et des fonctions correspondant à l'état de fait et aux nécessités existantes.
Puisque la nourriture est liée ia propriété, et que ta jouissance soxuelle et chaque sorte de prééminence sont concédées selon des raisons do privilège, de naissance ou de fortune, il est naturel que la lutte surgisse, dans la société même, contt't) la propriété et contre les privilèges sociaux et hiérarchiques. Et là où l'entente n'est pas établie par des moyens faciles, ou bien là ou elle est contrecarrée par une concurrence ou une résistance trop âpre (c'est-à-dire en employant les modes et les paroles consentis par les possesseurs) la lutte n'est plus douce, sociale, mais violente et anti-sociale ce n'est plus la tutte. mais le délit. Il est naturel aussi que, puisque les motifs de compétition existent au sein de la société ette.m~mo et non hors d'elle, la lutte surgisse comme une guerre intérieure qui, dans ce cas, serait la déiinquence et non pas comme une guerre extérieure, contre d'autres races, ce qui serait la chasse.
Selon ladirection qu'assument les luttes intestines par rapport aux buts et aux conquêtes à atteindre, aux choses à conserver et à défendre, se réalisent les caractéristiques correspondants; leur mesure et les idées, sentiments et forces, dont ils surgissent
comme représentante deviennent les organes de cette vie sociale. Tous luttent dans leur propre intérêt, pour conquérir ou défendre; et te travail de chacun, consciemment accompli son propre avantage, est inconsciemment utilisé dans une harmonie de travail collectif qui donne aa vie et sa physionomie il la société correspondante. Retranchez les raisons de luttes intestines et tous les membres de cette société, se trouvant d'accord. tourneront leurs forces vers d'autres tuttes, contre la nature à la recherche du pain, ou contre d'autres races et parmi eux ne surgira plus alors aucune espèce de sentiments antagonistes, mais ceux, nécessaires, correspondants aux besoins d'une organisation dirigée vers une lutte contre les choses extérieures. Chaque sorte de caractéristiques, y compris les délinquants et les géniaux, est /a~e par le milieu social, au moyen de ses tuttes et de ses motifs de lutte. En face de ceux-ci, pourtant, il y a tes cst'ae~'M<<yKM-H~ menteur et sincère-né, prodigue et avarené, prudent et désordonné-né, pédant et ignorant'né, loyal et hypocrite-né, généreux et envieux-né, etc. de même il y a le criminel-fait et le criminel-né. Nous verrons plus loin qu'à côté du génie-né, il y a aussi le génie-fait.
Par quels antécédents biologiques se produisent les caractéristiques-néa?Par faction de l'hérédité qui transmet les caractères qui se sont produits, répétés et consolidés jusque dans la série générative antécédente par le moyen de l'hérédité se simplifie )e processus de formation sociale et se rend stable, organique et harmonique, une aptitude surgie par l'action de la lutte pour la vie. Pourquoi y a-t.it des avares-nés? Parce que c'est une tendance ancienne, atavique, la tendance à t'épargne, etelle se transmet accentuée chez quelques individus de la série dëgénérativo comme chez d'autres se transmettent d'autres tendances, et elles sont plus ou moins fortement marquées selon les intensités du pouvoir de transmission. héréditaire chez les ascendants et selon le pouvoir réceptif du descendant, Si la propriété n'avait jamais existé, les avares ne se seraient jamais produits et ne se produiraient jamais et si le vol, le faux, le rapt, l'homicide n'avaientjamais présentédes conditions d'opportunité, s'ils n'étaient encore utiles à quelques-uns, les délinquants correspondants ne se seraient jamais produits, ne se produiraient
pas, et ne naîtraient jamais avec ce caractère. 11 se produirait ou il Battrait dos individus criminels en d'autres manières qui, aujourd'hui, sont peut-être morales.
C'est dans ce sens et non comme une conception de téléologie historique qu'il faut considérer l'origine du criminel-né. Il peut se faire quo l'hérédité transmette aujourd'hui des tendances et des aptitudes qui existaient autrefois et qui, depuis quelques générations déjà, n'existent plus; de m<me que dans une famille se reproduisent des ressemblances morales ou corporelles de parents qui vécurent dans des générations passées. Il n'en faut pas conclure que de ces temps éloignés nous viennent encore nos criminels, car ils correspondent, dans leurs tendances et leurs aptitudes natives, aux conditions sociales actuelles. lesquelles sont capables d'en fournir continuellement et les fournissent. Le criminet-né n'est qu'une formation abrégée par l'hérédité. !1 y a des criminels spéciaux et rebutants qui sembteraient provenir do temps disparus, d'une vie barbare et étrange, mais leur origine est l'effet d'une maladie ou d'une perversion de i'œuvre organique dont ils sont issus'et qui les créa tout récemment. Ni les nécrophiles, ni les invertis sexuels, ni les obsédés d'assassinat ne peuvent provenir de générations lointaines, pour ce simple motif qu'en aucune période de la vie des systèmes de vie contraires à i'œuvre naturelle de la reproduction et de l'amour n'ont pu constituer des coutumes géndrales et morales.
Et d'ailleurs, est-il ,vrai que le délit, aux premiers temps de la société humaine, fût si fréquent et si atroce ? Nous n'en avons aucune preuve, peut-ûtro même en avons-nous de contraires & cette opinion. Même sans recourir au témoignage des poètes classiques qui pensaient qu'aux premiers temps de l'humanité régnait l'âge d'or, nous ne possédons aucune preuve scientiuquo que la société aux premiers temps de l'humanité ait été plus corrompue qu'aujourd'hui. En somme, le crime chez les animaux, ou chez les sauvages, ou bien fait défaut, ou bien est fort rare; Et lorsqu'il existe, c'est qu'il se développe parallèlement aux effets de la domestication qui, chez les hommes, s'appelle civilisation. Parmi les animaux dômes* tiques on observe toute sorte de délit, et il se trouve aussi
en relation avec les besoins et les difficultés créées par la domesticité; délits pour la conquête de la nourriture, pour la lutte sexuelle, par envie do caresse et de domination. Ce sont des choses qui manquent chez les animaux sauvages, excepté th où des conditions spéciales, transitoires ou naturelles, leur rendent difucile la satisfaction du besoin naturel. Dans ce cas, les délits chez les animaux n'ont pas le caractère d'immoralités, mais d'actions et de tendances dirigées & la nécessité de la défense individuelle. Chez les sauvages où la c/<aMe à l'homme des tribus différentes est fréquente et cruelle, la criminalité est rudimentaire, peina perçue, limitée aux moyens violents de lutte, alors que dans les sociétés civilisées elle est fréquente, compliquée et immorale. Abstraction faite de ce qui se produit gr&oe à l'ignorance et à la superstition, chez les peuples sauvages et libres, la menue criminalité, qui est la plus immorale, n'existe pas, de même qu'elle est tout à fait absente chez les animaux sauvage*) (Voyez Darwin Les Sauvages et la y~ve de ~M). Les luttes pour la sélection naturelle (dans la mesure où elles existent) ne créent qu'une criminalité rare et non provoquée chez les animaux supérieurs.
Les études d'anthropologie criminelle n'ont pas tenu assez compte des résultats merveilleux des travaux récents, spécialement de ceux de Répin, Mathias Duval, Erlac.her, More), sur tes monstruosités consécutives à un trouble artificiel ou accidentel, mécanique ou physique, produit durant la période de développement de l'embryon chez les oiseaux.Si cesétudesnoua ontéclairés sur la genèse des monstruosités énormes de constitution physique.'ette devrait nous faire penser un peu aussi à la genèse nouvelle de défauts de développement moral, même lorsque ceux-ci prennent forme et substance aur des spécimens d'antécédences ataviques. Cela se produirait par suite de la continuité de l'enchaînement de l'espèce qui ne fait que des arrêts brefs a travers les individus et accueille avec indiSéronce, en un point de son passage, les ressemblances et les formes des germes qu'elle projette continuellement le long de sa course vertigineuse. On ne peut, du reste, douter de la possibilité de la transmission de dérivations ataviques de tendances morales du moment qu'il n'y a plus aucune raison de douter de l'hérédité psychologique (Ribot).
L'âge, par tui-même, crée tes conditions favorables & la révélation des caractéristiquos-nés. Les différents âges favorisent ta formation de caractéristiques spéciaux, et des tendances caractéristiques spéciales sont purement aussi le produit de l'Age, M yadoncdesquatitéscaractéristiquossansque ceux qui tes présentent soient eux-m~mes des caractéristiques; c'est-à-dire sans qn'iis soient mentalement conformés sur une constitution caractéristique. Ces caractëres.qui sont d'ordinaire produits par t'ago, disparaissent à divers âges et apparaissent quelquefois dans des conditions déterminées d'éducation et spécialement de maladies. En générât, il est oiseux de le dire, la jeunesse crée tes caractéristiques expansifs et la vieillesse les caractéristiques égoïstes. La folie est une cause très puissante de caractéristiques transitoires ou stables, et dans la formation de caractéristiques constitutionnels, elle entre en concurrence avec l'hérédité (Voycx mon livre sur les menteurs). Mégalomanes, cleptomanes, menteurs, avares, vaniteux, orgueiiteux, coiériques, timides, fanfurons, obséquieux, serviles, etc., si souvent d'origine pathologique an point de vue mental, sont souvent des produits de t'hérédité. Les caractéristiques se forment ou naissent plus facilement et plus fréquemment dans la classe moyenne, celle qui lutte dans la société le plus vivement et avec !a ptus large contribution d'activité et d'intettigpnce la formation de caractéristiques est une preuve et un effet de la plus grande différenciationmentateetsooiate. Les caractéristiques sont, au contraire, très rares dans les classes homogènes, passives, humbles des paysans parmi lesquels, par opposition, croit et naît plus facilement la classe des criminels, comme des produits de conditions de vie plus éloignées de la domestication triomphante et, par conséquent, comme expressions plus accentuées de la tendance de l'espèce à revenir à ta vie naturelle, antérieure à la civilisation. La vie rurale favorise la conservation de l'individualisme, tandis que la vie des villes crée plus facilement la socialisation. D'ailleurs, chacune de ces conditions de vie rurale ou de vie citadine crée ses caractéristiques spéciaux, nés ou produits, selon tes difficultés traditionnelles ou actuelles de la vie.
Les sexes présentent ensuite une très grande différence
dans leur contribution à la formation et & t'hérédité des monstrttOtités mentales. Ils ont aussi, cc qui importe davantage, une différence marquée dans la distribution des divers cat'HCtéristiques. Les caractéristiques majeurs (criminels ou géniaux) sont d autant plus fréquents dans le sexe mate qu'ils sont plus rares dans te sexe féminin. Pourquoi ? Parce que dans te sexe féminin de l'espèce humaine le processus de difTérenciation est rare et chaque tendance progressive ou restrictive trouve un obstacle dans la tendance conservatrice qui constitue spécialement le sexe féminin dans l'espèce humaine. It y a pourtant des détinqHencea et des criminalités spéciales aux femmes et dont nous parlerons lorsqu'il y aura lieu. Au contraire, les caractéristiques mineures sont fréquentes chez les femmes elles expriment le mouvement de travail social intime, étroit, auquel les femmes participent, tandis qu'elles résistent aux grandes influences perturbatrices. Plus même, dans la fréquence des caractéristiques mineures les femmes présentent fréquemment celles & base égoïste et rarement (excepté quelques-unes et d'une façon supérieure) celles altruistes, et ceci contrairement aux hommes chez qui prévalent les caractéristiques expansives. C'est-à-dire que les femmes sont souvent avares et rarement prodigues menteuses, et sincères seulement par morbidité envieuses, et généreuses seulement pour tours proches curieuses, calomniatrices, vaniteuses, et, par exception, discrètes, bienveillantes et modestes. Elles sont pourtant beaucoup plus que les hommes pieuses, enthousiastes, passionnées et cruelles. Chez les femmes les caractères sont beaucoup plus rarement éminents dans une personnalité ordinairement ils sont largement diaus dans ce sexe. Les types caractéristiques sont aussi rares chez elles, tandis que les qualités caractéristiques sont fréquentes et étendues. Ceci dépend encore do ce fait indiqué plus haut, que parmi les femmes le processus de différenciation individuelle est à peine indiqué, comme si elles se trouvaient encore dans une période de formation initiale d'organisme collectif. Ceci et ce qui a été dit plus haut, outre que cela est dû & la grande influence qui est exercée sur les femmes par la vie familiale et restreinte à laquelle elles sont assujetties depuis un temps très reculé, doit ctre spécialement attribué à S. VMTM). t4
ce fait que la fe<nme Mt ungut~ire d'une espèce animale diffu. rente et inférieure a cella do l'homme; d'ou, chez cite, un retard de la période évolutive socialisatrice et un arrêt plus prolongé, sans doute, dans la période de différenciation initiale et de spécialisation individuelle.
J'ai parié trop brièvement des divers caractéristiques, de leurs variétés. de leurs conditions de naissance et de formation, de leurs analogies, de leurs échanges, do leurs rapports avec l'Age, la condition sociale, te sexe, etc. Ce serait là une importante étude à faire minutieusement pour chacun d'eux. Ce serait une étude d'histolugio sociate. J'ai fait l'étude des menteurs, et Tonnini celle de ce que l'on observe d'eux chez les fous. La littérature et l'art ont déjà fait beaucoup et nous aurons encore de ce côte une plus grande contribution à cette étude. Il serait utilecépendant que ceux qui a'occupetttde clinique sociale continuassent t'oeuvretisquisseo ici. Dans le vulgaire l'idée du caractéristique est ancienne et familière. D'ordinaire le caractéristique est un AeaM type, un <M'<ytMa/; la caricature lui donne une accentuation énorme et illustre. Dans le poème et dans t'epopée le caractéristique est souvent le héros. Sa parenté avec la fotie et avec le génie est largement reconnue. On distingue même, dans te vulgaire, le caracteristique-Me du caracteristique</««; l'on dit de i'un c'est un type M<!<«)'e/, de l'autre; ;it s'est/~a!f< ce ~c.
Les criminels et les géniaux se différencient des autres caractéristiques non pas par un mode dinërent de formation sociale ou naturelle, mais par la portée et l'extension des effets de leur action en société, outre ta plus grande contribution qu'ils font de leur avantage personnel au protit de t'œuvre de leur action sociale.
C'est-à-dire que les criminets et les géniaux, ceux-là plus que ceux-ci, exercent une action sociale contre leur propre avantage. Les crimittets s'exposent a la prison, à la vengeance. à la mort, à une vie continuellement inquiète sans que, en revanche. ils aient, en commettant te crime, une jouissance correspondante polir leur propre avantage. Les exceptions apparentes counrment la règle, Les voteurs-assassins tuent dans le but de voler et dans le plus grand nombre des cas s'en retournent
après le crime les mains vides, négligeant le principal objet du crimo, ou bien il n'en rôtirent qu'un profit mesquin qu'ils gas.pillent même sans utilité con'oapoodaut, m~me de loin, au përii couru. L'assassin ordinaire tue des individus contre lesquels il n'avait aucun motif personnel de haine l'assassin voleur et le nécrophile satisfont à l'instinct érotique par l'assassinat luimême et par un simple formalisme ërotique.
MCme le génial, d'ordinaire, ne retire aucun avantage de ses découvertes it se voue au travail non pas dans un but de gain. mais conduit par la passion et le désir qui l'y guident. Amant plus que tout autre do la renommée, il néglige les intérêts ordinaires, meurt pauvre, vit misérablement. Ce!uiqui prévoit et qui pourvoit a une mort tranquille, entre deux oreillers, c'est l'homme moyen. Aucun caractéristique mineur à base égoïste ou altruiste n'agit sans un certain égard, bien que non correspondant, à l'utilisation qu'il attend de son acte a ceci font peut~tro exception seulement les menteurs.
Quant aux différence s dea crimin«tset des géniaux avec les autres monstruosités mentales, quant à la portée et a l'extension de leurs actions,je considère l'action des criminels et des géniaux comme celle qui agit en imprimant a l'organisme social deux mouvement)! d'ensemble vastes et efficaces, tandis que l'action des caractéristiques mineurs est un travail étroit, intime, qui se limite a la sphère des intérêts de l'individu ou qui va peu au delà. C'est'a-dire que les criminels agissent avec un effet, ou des tendances à détruire la civilisation et la société; et les géniaux avec des tendances à indiquer de nouveaux progrès ou a découvrir de nouvelles voies de développement. Les autres monstrueux, qui ne font pas sentir au loin l'effet de leur action, occasionnent un mouvement que l'on pourrait dire du fermentation interne, si on Le compare it celui de traction générale exercée par les criminels et les géniaux.
CHAPITRE VII
Monstfuoshë de l'esprit (SM«C;
LE9 CtUtttNBM
Criminels <M'<M<!M'M. Parmi tant de variétés de criminels que la loi condamne, y en a-t-il qui soient des criminels par suite d'une tendance indomptable, spécinque?
Pratiquement, les criminels sont tous ceux qui d'une manière quelconque agissent contre les intérêts matériels ou moraux fie la société ou de ses membres, hors du domaine des habitudes générâtes et de la loi dominante. Il ne suint pas qu'ils nuisent à quelqu'un il faut,pour qu'ils soient criminels, qu'ils te fassent dans une mesure, sous un mode et sous une substance non conformes aux habitudes générales et aux idées morales communément acceptées.
Tous ceux qui luttent dans la société, dans le but apparent de leur avantage particulier peuvent arriver à ce résuttat, voulu ou' non. du mal d'autrui. hea avares, les menteurs, les pédants, les ambitieux, les colères, les cruels, les vicieux, etc.. ele., représentent toujours un dommage direct ou indirect, grave nu léger, vis-a-vis de leur prochain par conséquent, s'ils sont tégatement considérés comme criminels seulement lorsqu'ils causent un dommage manifeste et grave à autrui, ils le sont toujours en fait, car leurs actions s'exercent toujours ou tendent à
s'exercer aux dépens des autres. Même ceux qui sont considérés comme bienfaisants peuvent être quelquefois. soit entièrement, soit en partie, considérés comme des délinquants si, pour atteindre leur but, ils causent un dommage à autrui. Ce serait, par exempte, le cas des apôtres d'idées et de seotimeats généreux et révolutionnaires, utopiques ou pratiques, mais actuellement dommageables à l'ordre social établi.
Le délinquant n'est donc pas, par rapporta ta direction de son ceuvre et aux effets qu'it en obtient, un caractéristique spécial, car un homme peut commettre un délit dans tout ordre de tendances, et chaque caractéristique, spécialement par sa tendance à porter ses actes & l'excès, est exposé & devenir un délinquant pour un but attruiate ou égoïste.
L'on peut dire, en général, que dans chaque tendance caractéristique égoïste, il y a toujours une délinquence ou morale ou légale, et qu'il peut aussi y avoir, dans certaines circonstances, une détinquence dans des tendances caractéristiques altruistes. Mais il y a, parmi tes mnnstrueux d'esprit, un type qui est exclusivement caractéristique par sa tendance au mai d'autrui, même sans le but de son propre avantage, et souvent, de façon consciente, dirigée simultanément contre les autres et contre luimome.
C'est le délinquant typique. C'est un caractéristique (majeur), et comme tel it ~s~ transmis par tee caractères héréditaires. C'est l'individu que d'ordinaire l'on dit M!<~an<, pervers, hostile à toute condition favorable de milieu, de vie; il recherche par instinct, par tendance héritée et devenue habituelle et irrésistible, le délit, dont il connatt la valeur morale et légale, les dommages qu'it cause aux autres et a lui-même. C'est l'individu qui est, d'ordinaire, insoumis, indocile, impulsif, égoïste, brutal, immoral, et qui agit contre autrui avec la cons.cience de faire le mal, sans préoccupation aucune de lui-m6me et sans aucune pitié pour la victime, sans trouble aucun do sentiment moral; qui est conscient, mais sans un regret, sans un remords du mal accompli, prêt a recommencer et à continuer toute la vie. Il est privé de tout sentiment de pitié pour lui ou pour les autres ou pour la société en général et il est incapable d'avoir conscience de devoirs moraux et légaux.
La société quelquefois. par l'action continue, tente de l'exemple, exercée des les premières années do la jeunesse, ~'o~M<< ces criminets mais, à vrai dire, le plus souvent ils M<!t'MeM<tet8 et l'hérédité en les produisant accumule sur eux un long travail d'expériences antécédentes. Lombroso en a donné dans ses premières études le portrait physique et moral on peut toujours le relever parmi le nombre infini des délinquants bâtards qui ont été matés au détinquunttypiqne parla Httérature criminaliste et par Lombroso tui-m'!me, par suite d'une trop grande bâte a fournir des preuves abondantses d'un fait qui, rarement démontrable, est une réatité d'ordre étémentaire, évident. Mais il n'est pas, comme le croit actuellement Lombroso, un' produit pathologique il n'est même pas toujours un produit atavique comme cet auteur le croyait d'abord c'est aussi souvent un vrai caractéristique fait, par suite de l'influence sociale.
Ce délinquant typique, né ou fait, n'est jamais, bu rarement, pur. car, lui auMi, avec ses tendances sp~cinques au délit qui sont prédominantes, présente d'autres anomalies monstrueuses de t'esprit. D'ordinaire, il est vaniteux, souvent prodigue. changeant, sincère ou menteur, cynique, superstitieux, féroce, souvent tâche. Chacune dos qualités de son esprit exerce une certaine influence dans la suggestion, dans ta direction et dans le mode d'action de la vie criminelle.
D'ordinaire, les délinquants instinctifs n~ ou faits se subdivisent en variétés distinctes et teHesquf la po'sonntuité entière. physique ou morale, du délinquant s'imptfgne de linéaments spéciaux. Quelquefois le crimine) est mixte; le pins souvent il est strictement limité à une seule tendance ou capacité o'inunette. Il y en a, pourtant, voteurs'assassins, assassins-viotateurs, mais le plus souvent les voleurs instinctifs sont incapables de violences sanguinaires le faussaire est t&cho, l'assassin incapable de commettre un faux ou un vol, le satyre est incapable de vol. Les vrais spécimens nés du crime montrent qu'ils tiennent leur tendance au délit des conditions de la société dans laquelle ils vivent, car ~urs tendances criminelles sont justement dirigées contre des ubstactcs ordinaires et communs opposés à la satisfaction de leurs tendances humaines. L'hé-
rddité accumulant ensuite de façon très intense sur eux les tendances particulières habituelles aux générations antécédentes, y ajoute d'autre part les catégories d'obstacles opposés par la nouvelle civilisation et que la nature tend à déplacer atin que i'cspèco développe librement et rigoureusement ses propres énergies et atteigne & ses fins biologiques.
Il est aussi de spéciales, de repoussantes figures de criminels dont l'action mauvaise ne semble avoir d'analogie avec aucune un actuelle ou ancienne de lutte naturelle ou utile. Ce sont tes nécrophitos et les satyres sanguinaires. Mais ce sont des produits pathologiques, véritables tumeurs malignes du corps social. Pius l'hérédité, dos vastes et profonds abtmes de mémoire historique, vomit des monstres tendant au crime, et plus cela est signe que le travail de la nature à réagit' contre les artitices hostiles au bon équilibre et à la libre activité sociale est ancien et consolide. Les criminets-nés sont comme les vétérans des antiques batailles combattues par tes aïeux instruits parte patrimoine de l'expérience héritée, durs à la fatigue, insensibles a la douleur, insoucieux d'eux-mêmes, se donnant tout entiers à poursuivre le but pour lequel ils sont nés; ils représentent les guides, le nerf de cette armée de la continuelle, fatale, indomptable nécessité humaine de combattre, par la guerre et par le sang, contre les injustices iniques et cruelles des privilèges sociaux. !~e criminel a bien une origine atavique mais non préhistorique, car l'hérédité, aux temps où la propriété des choses et des hommes, les privilèges de pouvoir et de caste n'étaient pas fixés, ne pourrait puiser exclusivement le criminel voleur, sexuel ou violent, mais elle commence au moment où les hommes entreprirent une lutte plus âpre et plus douloureuse, en réagissant contre d'injustes attributions. Le criminel surgit è l'origine et vécut longtemps comme réaction morate et matérielle contre les conquêtes légalisées, de même que le sectaire politique surgit à notre époque contre les oppressions de la tyrannie légitime. La conséquence dure encore car, quoique de manière plus douce, les causes de la lutte héréditaire subsistent cependant. Et même, ce fait de se ramifier en une série de sous-espèces et de variétés comme fait aujourd'hui la criminalité, spécialement dans les contres les plus civilisés,
n'est rien autre que l'organisation corrélative de la réaction défensive suivant l'extension et la multiplication des formes et des mesures de restriction sociale, L'espëce'humaine n'est pas dinéronto des autres espèces animales ou végétales qui, ayant été forcées de vivre en culture artificielle (domesticité) et par conséquent modifiées dans leur structure, conservent pour un temps ittimité la tendance naturelle et irrésistible à reprendre leur type primitif, et retournent à ce type dès que les restrictions artificielles se trouvent tant soit peu relâchées. Les criminel, sont les facteurs </yMaM«y«M CM tendances a!<a: con~<«on~jt)~afoM)e~«~MM (préciviles). Certains d'entré eux naissent tels quels, et ils représentent la preuve et la force de la tendance naturelle à la réaction héréditaire d'autres se forment continuellement et prouvent que les occasions subsistent qui, autrefois, créaient les criminels comme réaction à une coercition anti-naturelle..
Chaque époque a cependant sa criminalité spécinque, selon la nécessite spécifique de réaction et des moyens relatifs d'action. Si, par conséquent, la criminalité ordinaire pouvait être un moyen naturel, convenable et efficace, de réaction, aujourd'hui cette réaction peut se manifester de façon plus conforme aux sentiments dominants, et par conséquent la criminalité ordinaire est justement et gcnératement condamnée. Aujourd'hui, une idée peut cent mille fois plus qu'un assassinat, un livre plus qu'une armée.
Le criminel ordinaire est aujourd'hui une chose dispropor. tionnée, car l'organisation coutumière a profondément modiné les sentiments publics, elle a classé les couches sociales, elle en a organisé les défenses et les luttes de conquête sur les bases de sa légitime existence. Il y a aujourd'hui de larges actions sociales qui ont continuellement en vue d'atténuer pacifiquement les causes, les occasions du crime, et cela outre d'autres a action plus intense agissant aussi sans violence, qui tendent & détruire radicalemeut tout motif originaire de division. Le criminel individuel, ordinaire, est aujourd'hui sans action sur le vaste développement de la unalité historique, biologique et sociale, à laquelle peut seulement s'allier l'oeuvre harmonique de tous par lec moyens mémos de la civilisation. Puis, en raison
<te co fait que le criminel a aujourd'hui perdu individuettement la conscience originaire du but moral auquel tendait son muvre et qu'il l'exerce ou croit t'oxercer & son avantage unique ou dans un but anti-sooiai, il est antipathique, répugnant et justemont combattu. C'est un spécimen vivant de temps oubliés et par conséquent on ne le reconnatt pas et on lui conteste toute fonction utile. A sa place, à la pluce du criminel ordinaire et répugnant do nos jours, comme toutes tes autres époques, notre époque place ses délinquants originaires qui, lorsque se sera perdue la mémoire des causes qui leur donnèrent actuelle' ment naissance, seront aussi, à leur tour, considères comme des criminels ordinaires, dangereux et répugnants. L'histoire nous en fournit des exemptes en abondance.
La distinction des criminels en passionnels et en criminetsnés (Ferri) n'est qu'un effet d'enchaînement dans le processus de formation des criminels, reculant des époques des réactions actuelles jusqu'aux espèces ataviques. Aujourd'hui, tes criminels qui se forment sont produits par des réactions suscitées par les états passionnels qui surgissent eta <*Ma' pour leurs ~MMM quotidiennes; les criminets-nés sont ceux qui répètent, renforcée dans la longue série héréditaire, la tendance au défit qui ~ot< <i?'aAo~ une réaction, se déchargeant des états passionnels qui engendraient les injustices et les violences chez les ancêtres; états passionnels oubliés, et dont ils ne comprennent plus tes causes aujourd'hui. Les criminets-nés accomplissent cependant le crime sans remords et sans pitié.
Le criminel actuel vulgaire est plutôt une ruine qu'un héritier des haines ataviques ce n'est plus du tout le mandataire traditionnel des justices et des vengeances à accomplir, que l'on puisse comparer à ceux qui se forment a chaque époque, sur des normes équilibrées, a8n de combattre pour tes intérêts d'autrui ou pour la société. Les criminels qui agissent dans le but de leur avantage exclusif, proche et immoral, sont comme des soldats d'aventure demeurés après le licenciement de t'armée. Ils étaient eux aussi, à une autre époque, des soldats de la société, mais ils sont aujourd'hui comme des brigands à la fin de la guerre. Leur action nuisible actuette revête le défaut de force organisatrice que présente la société privilégiée actuelle. Au
lieu de forces adaptées et aguerries, fortes et disciplinées, utitos a la nécessité de son équilibre, cette société se décharge tumultueusement, violemment, et inconsidérément, en des réactions d'ancienne habitude et d'inefucacc résultat. Cotte criminalité devra disparaître pour donner Heu & l'aclion utile des luttes de classe contre classe, et dans lesquelles chacun, sollicité par le bien de tous, combattra contre les injustices de tous sans haine persnnnelte. sans spoliations, sana faire coûter io sang.Les résuttats de ces luttes seront plus sûrs et les moyens eux aussi plus sociaux, de rn~me que t'en dit sociales les conditions contre lesquelles l'on sera appelé à combattre.
Cependant, même dans le milieu des criminels, le processus biologique d'organisation sociale s'accomplit aux dépens de l'autonomie individuelle. Le criminel, individu qui agit dans les limites de ses propres motifs personnels, ira disparaissant pour céder la place à la somme diH'ércnciée de ceux qui agiront en tant qu'instruments dans l'intérêt social. Que l'on voie, en fait, comme déjà beaucoup de ceux-ci, qui seraient aujourd'hui des criminels vulgaires, embrassent la théorie anarchique et se sacriBent sincèrement pour elle. Aujourd'hui, pourtant, l'abondance des assassins et des voleurs est le signe d'un état social qui n'est pas encore mûr.
Et les mesures des criminels de l'avenir s'organiseront aussi sur les normes indiquées par l'histoire, par la tradition, par l'hérédité et par la nature, de morne que cela eut lieu pour les criminels isotes; c'est-à-dire qu'ils s'organiseront en sousclasses, à l'une il sera confié de tutter contre l'inégalité économique, à l'autre contre tes injustes attributions de pouvoir, a l'autre.encore contre les privilèges des jouissances sexuelles, et toutes auront corrélativement pour objet t'egatité économique, l'anarchie et le libre amour. Ce n'est pas autre chose que voudraient maintenant les voleurs, les violents, les satyres. Cela prouve que les indications de la criminalité vulgaire demeureront exactes tant que continueront les marnes causes d'hostilité, et que la période des luttes sociales ne cessera jamais, hétas au moins dans ta limite des prévisions humaines, car l'égalité économique, l'anarchie et le libre amour sont des chimères irréalisables t
Tout ceci étant posé de façon générale, il n'est que trop vrai pourtant que, même actuellement, quelquefois et même trop souvent, le crime vulgaire répond a son antique fonction, obéissant fi un motif de moralité ou de justice.
Cela voudrait dire que môme l'homme vieilli, décrépit, est quelquefois encore bon à quelque chose, quand cela ne serait qu'a conseiller la prudence. Je veux dire que le criminel est souvent le voisin d'une domination et qu'il la réprime. A côté de l'action excessivement immorale, dommageable et impudente du privilège et du tyran, il y a la crainte de la réaction vengeresse individuelle qui contrebalance et retient cette action. A côté du patron avide qui rétablit l'esclavage, et à coté du crue! qui abuse de sa victime, plus que la toi qui frappe tard et non toujours juste, il y a la réaction impulsive délictueuse qui libère, qui défend et qui venge. Il y aura toujours des individus qui béniront les criminels tant qu'il y aura des immoraux dans te monde. Et la direction que prend la criminalité est l'indication la plus sûre pour le philosophe et pour l'homme d'État qui travaille à la satisfaction des besoins sociaux. Ce sont spécialement ce que j'appelai ailleurs les ~Mo<M MttMMM ~c la cr<M<Ha/<~(i), c'està-dire les petits et nouveaux délits, qui indiquent les directions nnuveHes des tendances sociates auxquelles l'homme d'état doit ouvrir un débouché, s'il veut empêcher la formation de nouvelles barrières d'injustice et de prédominances qui, à leur tour, engendrent de nouveaux crimes.
Le criminel, étant celui qui agit contrairement aux intérêts, aux lois et aux sentiments sociaux, n'est autre qu'un individu incapable de subir/'<!<a<<OM a la société. Aucune définition n'est meilleure que celle proposée parTarde(M</Mo~t'p~Mo/e). Le criminel est celui qui manque d'MMt/arMu~cet'a/e comme le fou est celui qui manque d'<c!eM~~eMOMMe//e.La criminalité est donc une maladie par rapport l'homme adapté & la société. La criminalité n'existe donc point en dehors du domaine social. a moins que l'on ne veuitte voir un crime dans le suicide, ce qui serait absurde car chacun peut disposer de sa vie, si sa mort ne porte dommage ni à la famille, ni à la société.
(!) La Ct'tft'M Mf-<a/e. Milan. <89<.
Le criminel qui est tel non par tui-même mais par rapport & la société,est aussi, a son tour, un produit pathologique du corps sociat.en tant que ce dernier possède en lui des éléments réfractaires, répugnants, non adaptés, venimeux. Ces maladies, divisées en plusieurs espèces, qui sont autant d'anomalies des capacités psycho-sociologiques, peuvent bien être considérées comme autant de folies sociales, d'imbécillités sociales, de délires sociaux, de démences, d'hallucinations, etc., et, dans les divers cas, sont les motifs des actions criminelles, individuelles ou collectives.
Ce fait que le criminel instinctif (et souvent de môme que les caractéristiques mineurs) est d'ordinaire un homme qui a de notables défauts de développement physique et psychique, qu'il est souvent épileptique, et souvent aussi un faible d'esprit, ce fait, dis-je, s'explique facilement en songeant que le processus de régression qui frappe un individu est déterminé ou facilité par des conditions défavorables dans la vie des parents; d'où ta victoire de la tendance naturelle à la régression et qui se produit justement dans des circonstances opposées a cotles qui favorisent le progrès de l'espèce. Le processus de régression s'associe donc à des aptitudes diminuées de développement et c'est pour cela que la régression s'accompagne d'états morbides plus ou moins graves et nombreux, qui sont autant d'insuffisances de développement, autant d'imbéciltités.
Le phénomène htavique, qui se développe peut*6tre par suite de la nxation d'un moment dans la période de développement embryogénique, ost susceptible des mêmes observations par rapport il l'origine de l'homme criminel habituel et incoercible. Pourtant, le phénomène atavique pur et simple ne comporte cette origine que rarement et peut-être jamais, car ce m&me processus d'arrêt de formation par lequel le fait de régression s'accomplit donne lieu a~des troubles plus étendus dans la sphère individuelle; et par conséquent il ne se pourra engendrer qu'un individu plus ou moins dégén6ré(Magnan).Cette dégénérescence se reflète essentiellement sur le système nerveux et psychique comme sur celui de la dernière évolution, plus compliqué, plus directement adapté aux objectifs les plus récents de la vie de
l'espèce. C'est pour ceitt que, en m~me temps que les tendances et les formes ataviques, il y a des conditions corrélatives d'infir. mité morale ou nerveuse.
La criminalité utilitaire, par suite de corruption sociale, se détermine plus facilement chez tes pauvres d'esprit et dans la jeunesse, ~'éducation sociale agit en créant la déiinquenoe a l'image des intluences de transmission atavique, en reflétant dans l'état actuel ce qu'il y a dans la série des successions historiques, Il y a une loi parallèle a la loi fondamentale de Haeckel selon laquelle ao réfléchit en surface, pour ainsi dire, ce qui est arrivé en profondeur. C'est-à-dire que les diverses gradations a travers lesquelles est passée l'espèce humaine sont reproduites non seulement au moment où se forme l'individu, mais aussi dans la composition variée des organismes complexes ttgrégéa du type humain, qui sont les membres d'une même famille, les diverses classes d'une même société, les divers peuples qui constituent l'humanité.
Dans chaque famille nombreuse sont presque constamment représentés, depuis les domestiques jusqu'au chef do la maison, los différents degrés que l'homme devra parcourir depuis son enfance pour atteindre le moment historique et civilisé de son époque par rapport à ses conditions sociales. Sa vie morale se formera dans le passage d'un état a un autre et peu à peu la vie parcourue laissera des résidus loujours plus fnibles, mais non détruits, car ils pourront réapparaître plus loin au moment de la faiblesse sénite, ou bien dans ces moments de la vie où la faiblesse envahit l'esprit et le ramène a des niveaux inférieurs. Ainsi, l'enfant prendra des domestiques des sentiments et des idées vulgaires, des terreurs et des superstitions du moyen age;ohei:aamèreet dans son éducation religieuse it puisera des idées de résignation, d'humilité, de religion à l'école il subira les influences de la culture classique et du formalisme réthoriquet qui lui inspireront de vains enthousiasmes, des idées stériles et des reproductions affectées d'instants historiques disparus; et ce sera au contact de la réalité et dans l'expérimentation de la lutte qu'il pourra arriver à se trouver en pretniere ligne parmi les sotdata de la civilisation de son époque, heureux si dans cette ascension il trouve l'exempte et l'appui de la haute position de son p~re.
Dans la vaste foule d'une nation civilisée, il y a des gradations diverses d'individus différenciés par l'intelligence, par,la richesse et par l'éducation; ils représentant, dans l'ordre historique, la série des couches de cette société qui, pour arriver à la civilisation représentée par ses concitoyens les plus éminents, a passe par les périodes de la férocité, de l'ignorance, de la superstition, des hyporesthésies et du rationalisme stérile jusqu'à l'Age actuel et fécond de la science. Les représentants de ces diverses couches sociales seraient aujourd'hui les paysans, les femmelettes. les domestiques, les religieux, les rhétoriciens, les idéalistes et les savants.
On aait communément combien le bas peuple de chaque nation.surtout s'il vit dans des conditions matérielles misérables, est immoral,et un tel degré que si l'on mettait à son niveau une personne appartenant à la classe étevéa, elle serait déclarée criminelle. Le manque de bonnes habitations, grandes et saines, fait que l'on vit les uns sur les autres et suscite des sentiments et des rapports qui no pouvaient guère être dinérents lorsque les hommes vivaient, en troglodytes, dans les cavernes, en un mélange obscène et sale. N'ya-t'it pas là de quoi acquérir une Ame immorale et des tendances criminelles? Le pauvre d'esprit t estceluiqui.par défaut d'éducation, ne peut se dominer luimême; de telles suggestions ne sufSsont-eltes pas pour qu'il répété, sans les avoir connues, les actions de ses premiers ancêtres ?
A un point de vue plus large, on sait que la civilisation des diverses populations existantes sur la surface de la terre peut servira composer à peu près une échelle progressive qui reproduit à grandes lignes les périodes phitogënétiques de l'humanité. Ceci, naturottemeot, avec toutes les réserves que l'on ne doit pasoublier depuis que Buckle démontra l'influence des conditions physiques du soi et du climat sur le développement de la civilisation dans les différents pays et dans les diKérentes races, et d'après lesquelles on ne pourrait plus accepter cette conception que; ethnologiquement pariant, la civilisation a parcouru un chemin ascendant uniforme en allant d'un peuple a l'autre.
Voici donc que ce criminel, qui, dana la lutte pour l'existence,
M sein d une société civitisée, pourvoit & sa propre protection et à ta continuation do l'espèce par des moyens qui no sont plus acceptés ni emptoyé!* par ses contemporains, peut prendre l'inspiration de sa façon d'agir non pas dans une reproduction pnro et simple (par suite de dégénérescence régressive ou d'arrêt de développement ou de retour involutif) de tendances, de sentiments et de modes d'agir qui existaient dans d'autres générations; mais peut aussi trouver ses inspirations et ses imitations au soin des classes sociales actuelles et chez des individualités d'ordre inférieur dans le développement sociologique.
Ainsi, ce criminel qui pour vaincre, tue, pour vivre plus largement, vole, qui pour jouir, viole, sera souvent un imbécile grave ou léger, tota), on le plus souvent, partiel, et qui ne sera pas parvenu à acquérir des procèdes plus évolues, plus sociaux, de lutte. Ayant des besoins organiques plus prédominants, en raison directe de la prëvatence de la vie matérietle, il assume par action réOexeles modes de vie des classes nu des individus qui la réalisent suivant la manière la plus conforme & ses propres aptitadfset a ses capacités.
Dans ces courbes réflexes de traverse, qui renetent la ligne évolutive phitogenetique, it y a des gradations de caractères non seulement moraux, mais aossi physiques qui répondent & cette même conception de l'évolution. Il n'est pas nécessaire de citer des faits particuliers, le fait générât étant d'évidence grossière et communément connue.
La signification biologique de la criminalité native est celle que j'ai indiquée plus haut et qui exprime une tendance de l'espèce & revenir à un état naturel, par t'ihtermédiaire d'individus qui appartiennent à cet état et qui surgiraient plus facilement sur la base d'une infériorité de développement, origine de toute forme dégénérative. Cette dégénérescence est paychiquement représentée par !'immoralité congénitale ·. celle-ci, même, est sa plus naturelle, sa plus efficace expression. Sauf que le défaut des sentiments moraux peut accompagner divers états pathologiques acquis et congénitaux, il n'en est pas moins vrai que le criminel instinctif ne peut se comprendre
sans l'immoralité, qui est précisément, dans son cas, la cause dtf ees tendances et de ses caractères criminels. Dire que le délinquant est aussi immoral, c'est i& une répétition de mots. L'évolution sociale fut réalisée par ta société sur l'enchaînement des sentiments moraux (Afrëat), qui sont la preuve de l'adaptation advenue dans l'état forcé de domestication avec toutes ses conséquences. Le délit cependant est une chose immorale, parce qu il est contraire aux convenances sociales. On peut donc ne faire aucune distinction entre ie délinquant et l'immoral et avancer que l'immoralité s'associe à ta délinquence instinctive. Le délinquant instinctif est lui aussi le plus souvent un individu de piètre éducation. Les exceptions à ce fait sont souvent des illusions, ou bien se rapportent à des délinquants devenus tels par l'effet d'autres innuences qui ne seraient pas des anomalies de développement par exemple, les délinquants qui deviennent tels par l'action d'une éducation viciée et d'un milieu corrompu. Le plus souvent on considère comme intelligence chez les délinquants ce qui n'est pas autre chose que de l'astuce, l'intelligence simpliste des sauvages, des animaux et des femmes grossières. J'ajouterai comme preuve que tes individus d'intelligence cultivée sont difnciiement astucieux et qu'ils sont facilement trompés par des gens vulgaires. Mais il nous faut aussi faire remarquer des ù présent que si, parmi les délinquants, manquent ceux qui ont une intelligence ordinaire, on retrouve souvent des individus a intelligence et ù culture supérieure. Lombroso afnrmo le fait, et il conclut ainsi de ses propres recherches et de recherches faites par d'autres; et il affirme aussi que chez les délinquants, plus que la lenteur intellectuelle, mesurée au psychomëtre, on trouve des exagérations dans les différences entre le caractère le plus grand et le plus petit. Je ne pense pas cependant que ia casuistique de Lombroso ait démontré la présence de l'homme de génie chez tes criminels. Les cas qu'il rapporte à ce propos montrent des aptitudes subtiles et de l'astuce, mais non du génie, si l'on veut donner a ce motune signification autre que celte d'intelligence distinguée. Sit'bn n'est pas rigoureux dans des distinctions de ce genre, on obscurcit la conception de ce que i'oh veut dire.
La vanité est Mn caractère fréquent du délinquant instinctif 8. VB'<TUM. i5
(Lombroso). !i convient pourtant, à mon avis, de tenir compte aussi de 1 étroite connexion qui existe entre la vanité et un autre caractère psychologique du criminel-né, auquel revient une part importante dans la conception synthétique du criminel-né lui-même. Celui-ci, outre qu'il est vaniteux, est Mt~{'OMMeM.c, défiant, il croit que partout il a des ennemis personnels; le crime chez lui est occasionnellement un effet de réaction individuelle ou de sentiments engendrés par ce soupçon contint) de persécution qui rend l'individu ennemi de tous et de tout. (Marro.)
Les conditions caractéristiques unies ensemble pour cons' tituer le criminel-né doivent avoir l'une avec l'autre des rapports de connexion tels, qu'ils ne doivent tes présenter que lorsque chacune d'elles se trouve dans une forme relativement rt«AtMn<o<re.
Avec le mot rudimcntaire j'entends exprimer non seulement une condition de même intensité, mais aussi une condition de rapport évolutif. Chaque forme morbide a une évolution propre dans ses propres limites, de même que la délinquence congénitale a une évolution propre dans les limites de sa propre entité.
ChM le criminel ceci est à peine esquissé, et cela est si vrai que le criminel est soupçonneux, douant, etc. mais il ne présente pas nettement une conviction détirante concrète en rapport avec des faits ou des personnes déterminés, il ne présente même pas ce caractère incontestable connu et concomitant du délire, l'hallucination, à moins que ce délire ne se rattache a de l'épilepsie.
En raison des expressions rudimentaires du délire, chez le criminel-né le sentiment faux ou morbide de la personnalité propre n'assume pas des formes distinctes comme dans la folie. On ne peut nier cependant que la genèse du délire rudimentàire de persécution et de vanité chez le criminel-né ne soit une acquisition insuffisante des idées et du sentiment de la personnalité c'est pour cela que ce délire serait l'effet d'une imbécillité spéciatp. L'observation révèle nettement, chez les enfants, les origines du délire de persécution et de vanité. Ils sont orgueil. leux ils veulent tous être dits beaux, bons, courageux; ils sont
méprisants vis'a-vis de plus petits qu'eux. Ils aiment a s'orner et, jouant, s'habillent en généraux, en rois, voyant toujours plus haut qu'eux. Ha sont aussi timides et peureux, perdent leur assurance ou se défient en voyant de nouveUes figures, ils ont peur de l'obscurité, de la solitude, etc.
Si l'on considère que le criminel-né est un individu qui se trouve en un point d'incomplet développement moral, il résulte de tout ceci que le cycle de son caractère détirantdevient évident avec te délire paranoïque vrai on saisit, par conséquent, révolution dans le champ m~me du délire mixte, depuis les formes rudimentaires jusqu'à cettes du délire vrai, et plus tard, jusqu'à la démence terminale, colorée par tes réminiscences verbales du délire précèdent.
Cette forme d'imbécillité morate. qui est un enet d'insuffisance intellectuelle, a snn évolution contenue entre deux extrêmes l'idiotie morale (effet pur, simple ou combiné, de l'idiotie intellectuelle) et t'anesthésie morale. Cetie-ci peut exister chez des sujets tntettigehts et cuttives qui commettent le défit par des moyens semblables aux conditions de la société civilisée, car teurintettigènceetteu)* culture leur créant des besoins supérieurs a ceux des autres délinquants, leur confèrent l'habileté et les moyens d'atteindre leur but sans créer ce contact écceurant avec les sentiments moraux et les coutumea commuttes. Contact particulier aux criminels vulgaires et de basse nature, qui agissent avec des intentions et des moyens inférieurs (par conséquent répugnants) à ceux de la société civilisée au milieu de laquelle ils vivent.
Entre les formes extrêmes d'imbécittité morale, avec idiotie mentale et intelligence saine, il y a les inunies gradations que l'on peut sommairement rappeler comme représentées par l'immoralité que souvent montrent les pauvres d'esprit, les mattoiidesetceuxqui deviennent ainsi par l'action dépravatrice de la corruption. Je ne parlerai pas ici d'autres états de défaut moral, liés à des intoxications chroniques, à des maladies cérébrales, etc., car ils font partie d'une autre forme que j'appellerais démence morale, et qui correspond souvent aune autre forme de délinquence la <M/<My«~ce sénile.
Les formes morbides qui s'associent souvent à la détinquence
congénitale plus typique existent le plus souvent u un degré rudimentairo. C'est-h-dire que t'immoraiité s'accompagne de faible développement intellectuel et qu'elle se manifeste sous des modes viotents et grossiers t'épiiepsie, lorsqu'elle existe, se trouve sous la forme du tempérament épileptique et le caractere détirant persécuteur-vaniteux existe sous la forme indistincte de ta défiance et de la vanité.
Ht puisque j'ai démontré comment chaque pute initial des formes morbides en jeu est un état d'imbeoiltité spéciale, il en résulte que la patrie d'origine de la délinquence coogénitaie est l'idiotie do ses graines se développent, expressions atténuées, les diverses imbécillités qui sont l'infantilisme des diverses fonctions ou tes moyens naturels de l'ouvre régressive de la nature.
Déjà chez les idiots, qui ne sont pas trop gravement atteints, commence à apparaître tout l'ensemble des aptitudes et des tendances instinctives et morales qui, plus tard, seront les facteurs de la criminalité congénitale celle-ci se manifeste aussi comme le produit d'une insuffisance de développement, cor elle résulte de l'ensemble nécessaire des aptitudes qui apparaissent les premières dans le champ obscur de la psychique primitive et qui ne peuvent être engendrées par des acquisitions personnelles. Les idiots sont immoraux, égoïstes impulsifs, couards, timides ils aiment iejeu, les ornements, les objets voyants ils sont avides de tout, gourmands et excessifs en tout. Ils ressemblent en partie aux enfants des sauvages, d'où cette opinion (trop exagérée) qu'ils reflètent ou reproduisent tous les caractères du criminel-né.
De ce fait que les différentes formes de l'insuffisance nerveuse et morale, s'exprimant ptus tard par des entités psychologiques distinctes, prennent leur origine dans l'idiotie, il s'ensuit que les diverses formes pathologiques procèdent par un processus de différenciation qui a pour effet d'atténuer toujours davantage tes rapports de l'une avec l'autre.
Évoluer, dit Spencer, est un processus pour lequel l'hétérogène natt de l'homogène. De mème, d'un tronc d'arbre se ramifient les diverses branches et chacune d'elles s'éloigne toujours plus des contacts avec les autres a mesure que croissent les
différenciations qui partent de son propre tronc. De là ce fait clinique que, en général, plus les formes mentales son) ~votuëes et moina elles ont d'afnnités avec des phénomènes qui touchent a d'autres formes.
Le ptan du processus d'organisation de chaque chose animée se développe vers de toujours plus grandes spécialisations fonctionnolles, Ce qui appartient à la physiologie appartient aussi & la pathologie.
!) peut se produire des arrôts partiels d'évolution qui donnent lieu a la fixation d'états inférieurs d'aptitudes par rapport au développement normal de la personnalité nerveuse ft morate. d'o{) des états épileptiques qui, jusqu'à un certo in point, s'accompagnent d'intelligence normnle. Mais il est évident que le mélange de plusieurs formes.morbides év'tutivos (qui sont autant d'insuftisttnc~s d'aptitudes) est toujours d'tuttaot plus faci!<))(' tes diverses formfs sont & ia pt'rindc dp tcur développement initia). <h'. puisque le o'itninfi-n~ est qu~quefois. ''omme j'ai dit, ta synthf'se du cet'taines formes morbides, il est ëvi'tent qu'il peut t aussi <<t)'e quelquefois le produit <KM t~t~~Mt ~«/<p ~« ~'opport ~a~ lequel elles vont /M «MM avec /pA' aM~'M, /o)'.< de leur fe.<c/<o~ ~fM~e ft<~MCM~<?. Là où l'une d'ollos se détache nettement de t'autre,iecnminet-në n'existe plns et il ne demoure que l'individu délinquant par suite de faction prédominante d'une maladie fimpte ou composée, comme l'imbécillité, l'épilepsie, l'immoralité, le dëtire, etc. C'est ainsi que certains ëpiteptiques. durant l'accès, avant ou âpres, peuvent présenter du délire, et que les fous moraux, dans les moments de colère, peuvent présenter des actions iacoMt'cibte~epiteptiformes: car dans les individus qui ne sont pas bien equitibrés, les excitations se dinusentet plutôt que de rester limitées à la couche corticale, en rapport avec tes fonctions psychiques, elles suscitent des rétloxes et des actions dans le district des activités motrices sen. surjettes.
Je ne saurn is dire dès l'abord a quel point le milieu évolutif embrasse lit forme clinique que l'on appelle délinquence oongënitale. !t est certain que le type est si variable, dans la classification clinique, que le criminel-né peut être produit dès les premiers degrés appréciables d'évolution des formes pathologiques composant la délinquence congénitate.
C'est pour cela sans doute qu'il y a line si grande variété d'aptitudes individuelles, depuis t'imbécittite jusqu'à tagéniatite. Mais il sera sans doute plus utile désormais, en acceptant mon raifonnement. dp tracer les limites moins amptos de la forme morbide et de la maintenir dans des limites indiquées par l'état h peu près rudimontaire dos facteurs morbides qui la constituent (t).
De tout ce qui vient d'être dit, se déduit l'origine et la preuve que lu délinquence congénitale possède son évolution propre, qui dépend d'un double fait de la variation des rapports entre les formes qui la constituent et de l'augmentation que subissent. séparément, les diverses formes dana t'ordre de leur propre développement.
Ainsi. tandis que chez le criminel-né type. tnut est exprime sous forme d'imbécillité (intellectuelle, morale, inhibitrice.etc.). & l'extrémité opposée se trouve le criminel intelligent. catmc. mattt'e de tui-nt~me. conscient de sa position, de ce qui lui est nécessaire et des moyens propres à lui faire atteindre snn but. Ce criminel, Lombroso le reconnaît dans le nombre de ceux que l'on appelle ct'MMtMe~ ~CM«. Ce n'est certainement pas un de ceux-là qui roule par les bouges, recherchant la compagnie des vulgaires assassins, mais au contraire il se montre parfait cavalier, use de ses aptitudes pour poursuivre des avantages plus considérables et qui ne comportent que difncitement de vulgaires oppositions contre l'autorité publique, contre les coutumes pt contre les sentiments sociaux. C'est le caissier qui s'enfuit, c'est le fondateur de sociétés anonymes, c'est le mattre-chanteur, l'amant des vieilles femmes, le soi'disant patriote, l'avocat qui amasse les affaires louches, le protecteur pseudo-philanthropique des canailles, le confesseur qui déchire les testaments, le recateur, le prêteur sur gages, le bienfaiteur de ceux qui lui livrent jusqu'à leur dernière ressource. C'est trop souvent celui qui fait le métier d'homme politique et qui de temps en temps fait semblant de sauver la patrie ann de pécher on eau trouble. (tl Je crois devoir citer, comme type ext~tnit, te plus comptât des crimineh-n~ qui ait ~Mmis été décrit i te het-M du BomoM <<'tM /bt< enm<M~, pub)))5 pa~ A..O. BtMcM et mot & Mt)M, en <M3. Le héroe de ce roman écrivit et décriât tui'meme sa vie et MX crimea. Le livre fut ausat puMt~ en &))omMd
ot d8arivtt lul·mAme an vie et aea erimea. Le (ivre fut eusai puAÜB eu allotnend
(~«' ~toMOM e''He< Ce&ere'te« t~f&rM~w. Berlin, <89e.)
Nous autres, aliénistes, nous n'étudions pas tous ces types au moyen de nos mesures crâniennes et psychométriques, car ils ne se trouvent ni dans les asites~ ni dans les prisons et s'ils échouent quelquefois en cour d'assises, ils s'en échappent aussitôt, gtorinés par une quantité de tëmoignnges de bonne ou mauvaise foi. Leur action s'établit au dommage de la société, qui présente aussi dans son sein ce qui, selon tes intentions cachées de la nature, constitue les facteurs ou de sa ruine ou de son équilibre normal.
De ce qui précède se révèle tacitement cette claire conception d'une classification scientifique et pratique de la criminalité ordinaire et qui se substitue à ces classifications artificielles et rigides qui existent maintenant.
C'est-à-dire qu'il y a des criminels qui agissent par effet de f<'ae«M. sans aucun but d'intérêt personnel et d'autres qui commettent le crime dans un but pur et simple d'u~7<
Il Y a donc Détiaquanta rëactionneis. Détinquants utilitaires.
Les premiers peuvent se subdiviser de la façon suivante 1. Ceux qui réagissent contre des irritations actuettes, provoquant chez eux des états passionnels les conduisant au délit et ceux qui réagissent par tendance héréditaire à des motifs d'irritation atavique, qui agissent instinctivement et sans motifs personnels et sans passion.
H. Les autres qui peuvent se subdiviser ainsi ceux qui sont conduits à rechercher leur avantage personnel au dommage d'autrui par suite d'excessive innuence des tendances instinctives, caractéristiques et d'autre part, ceux qui agissent ainsi par suite d'une éducation vicieuse.
Les délinquants se diviseraient donc en
passionnels
Dëttnquanta ordinatres Déhnquants rëMttOMeia j ~nct,fs.
Délinquants ordinaires J j occasionnels.
h. toccastonneia.
Dëhaquantauhhtat~j~
tt y Hurait ensuite, outre tes ordinaires, d'autres espèces de criminels dont Je parlerai plus loin,
Chaque espèce de délinquants ordinaires se diviserait en variétés générales, extrinsèques, ordinaires les violents, tes voleurs, les faussaires et les sexuots o'pst-a-dire en autant de catégories qu'it y a. de façon générale, de moyens do réaction et de lutte pour la satisfaction des nécessités humaines. /u(M-crw«Mc/ft. Comme pour t'ëpitepsie, t hystérie et la folie morale, il y a aussi une délinquance due fa des anotnatif's du pK'cMsusinvotnHfindtviduot.
Si l'on ne peut nier une certaine analogie entre le criminot-në et l'enfant, l'on ne peut non plus nier a priori que mtme do la part de celui qui déchoit no)'tnat<'ment par suite d'une vieiltesse pténtaturee, il «<' puisse y avoir des manifestations anectives et des actions analogues & celles du criminel-né. Et ceci parce que. par suite du processus involutif, t'hontmo se dëpouitte de toutes les acquisitions faites dans ta vie individuelle et par conséquent de toutes les formes, de tous les sentiments et de toutes tes idées qui sont normales dans la vie sociale et il ne lui reste plus a pen pr~s que ce qui H )!t<! ptos anciennement acquis et qui est d'autant phts tfnacequeceta se trouve tic aux couches tes plus profondes de t'instinctptdesbesoinsnaturds.
t'ar l'action 'ht processus de .~M/t~t'oM tMt'o/M~ t'hommc peut rept'ehdre, bien moindres proportions par rapport aux autres modes de dégénérescence, des caractères infëricura, qui seront natUt'ettemMnt et essentiet!ement d'ordre tnoral, car t'indivtdu, étant déjà physiquement formé depuis tongtemps. l'action dégehërative, chez lui, suit la loi ordinaire de supprimer d'abord les caractères acquis plus récemment formés, et qui, chez tes vieittards, sont les sentiments moraux. Dans des cas de dégénérescence sénile très accentuée, des caractères ataviques d'ordre physique dans la vie végétative pourront aussi réappatattre. Il me semble que l'un de ceux-ci pourrait être, par exemple, l'acte de ruminer, que t'oa voit réapparaître quelquefois chez les séniles.
La dégénérescence régressive chez t'homme, ayant trop à supprimer des acquisitions morales et fonctionnëties amassées dans le parcours de ta vie individuelle, n'arrive que dans les
cas les plus graves & remonter aussi haut sur la ligne de retour et & réveitter des caractères pre-individuets elle s'arrête plut6t à des périodes contenues sur la ligne même de la vie individuelle. Si l'on considère ensuite que l'enfant est très semblable au sauvage et par conséquent au type humain atavique, je puis dire que, Même si le vieillard ne recule pas jusqu'à révéler des tendances latentes, voitees. cachées par ies acquisitions de l'éducation, en reprenant des caractères fondamentaux d'ordre moral infantile, il en revient pourtant à peu près à ceux qui sont des caractères ataviques. Cela veut dire que t homme, en vieillissant, recule jusqu'à l'adolescence, et. plus loin encore, il tombe en enfance, comme l'on dit vulgairement et il reprend des tendances, des sentiments, des besoins correspondants, excepté i'inOuence des résidus des acquisitions personneUes qui moditient et atténuent les tendances spontanés et instinctives. Puis, a cause do la v!~MeHt' décroissante, les manifestations de la vie instinctive pt simple ont le caractère de la fatuité et sont bien plutôt expressions tarvees. qu'expressions de jeunesse.
Le vioiHard est égoïste, avare, présomptueux, facilement ému. gei~neur, sans pitié, obstiné, etc. !i ne commet pas tacilement de délits, de même que l'enfant, à cause du défaut d énergie, dans l'une ou l'autre des forces nécessaires a l'action indépendante, et à cause du peu de fixité de ses états moraux. A l'enfant, te temps apporte une condition d'espnt toujours moins négative; ehei! le vieillard, il affaiblit toujours davantage tes énergies, ta volonté et son courage à mesure que s'accentuant tes misanthropiques dispositions do son esprit. La réduction et la transformation des caractères moraux qui se produisent chez les vieittards sont des phénomènes de dégénérescence individuelle, mais en m~me temps, ce sont les occasions d'un facteur important dans la vie du corps social. C'est-à-dire que certains vieittards, par les modifications spéciales qui sont te résultat de t'age, peuvent devenir des caractéristiques qui, dans leur réaction, s'opposent à celle des individus caractéristiques transitoires par suite de leur jeunesse et de leur croissance. Cependant, la délinquence involutive, pratiquement, ne se tient pas dans tes termes muets et inefficaces
des dispositions d'esprit de la s~nHité normale, de même que la détinquence morbide évolutive n'est pas donnée, pratiquement, par les dispositions d'esprit que rcRcte l'immaturité de t'entant. La détinquonce évolutive est donnée par des conditions morales qui trouvent leur anato~ie naturelle dans certaines conditions transitoires de la jeunesse: ces conditions sont, parettes-m~mes, des formes accentuées. stables, et emploient. pour teur réalisa. lion, des énergies ''otutivcs et muscutairea qui sont données par te développement de l'esprit et du corps. Analogiquement, la. délinquence invotutive est donnée par des conditions qui ont leurs analogies correspondantes dans la sénilité normale, mais ce sont des accentuations, des fixations ou des prédominances de certains de leurs c&tes. ïi s'ensuit que tous tes vieillards no sont pas des earactéristiquea, mais que la vieittesse est une conditinn suscepiibte d'en former. Le fait !e plus important & retenir, c'est que, de même que tes individus atteints d'imma. turito de l'esprit, croissant dans te défit, peuvent prendre toutes h's directions spéciales de ia détinqm'nce, les vieillards peuvent également devenir des délinquants sous toutes tes formes de la dëtinquenco. tts peuvent ainsi devenir menteurs, avares, cruets, égoïstes, etc. Its ne deviennent jamais des caractéristiques vertueux.
(;eux qui sont la prnic d'une précoce invotution morale, ce sont les fous, selon la gravite, par ordre du croissance de t'anection morbide qu'ils pr~seoient. Par conséquent, ta detfnquence ët'otutive que nous avons étudiée enez les critninets-nës et dans t'ëchette de leur évotution, a sa correspondance dans ta délinquence des ft~us, et, par ordre de décroissance, chez les fous séniles, chex tes déments, chez tes délirants chroniques, chez tes fous aigus, ou bien. ce qui est ta même chose, dans la période progressive de la démence paralytique ou des diverses gradations et variétés de forme de t'aicootistne chronique. Dans cette série d'états morbides involutifs, en m~me temps que les phénomènes de nature sentie, physiques et moraux, augmentent en nombre et en intensité, augmentent aussi tes phénomènes pathologiques qui sont tes facteurs de la détinquence spécifique. Et ces phénomènes ne sont pas autre chose que ceux de la criminalité évolutive, qui, dans leurs rapports,
suivent «ne voie inverse Il celle qu'ils suivent dans la délinquence involutive c'est'a-dire que dans leur progression involutive ils tendent à se rapprocher et même & se fondre ensemble, de sorte que, comparés dans leurs rapports de progression à ceux de la détinquence évolutive, ils parcourent une voie convergente, alors que uanf ta forme évolutive leur progression est divergente.
Dans la sénilité, t'attératicn du sentim''nt moral commence comme fait isoté et, dans sa progression, devient toujours plus contournée et plus liée d'afUniMs avec tes autres formes morbides, qui sont tes facteurs nécessaires h l'action des nombreux types de la délinquence sénile. Si ces facteurs de la délinquence sénile sont nosntogiqu<'ment les marnes morbidités que pour la dëtinquenceevotutive. j'ai dit pourtant qu'itsnesontpasdela m~me intensité ni de la m~me efficacité, car ils constituenteuxmêmes des formes morbides semtes et ils portent en pux-memes des caracterea spéciaux. Cela vent dire que les dëtircs sont des d~tircs de vanitë, l'épilepsie donne tico & des impulsions superncieHes et passagères l'hystérie est une caricature la fo!i<* morale est une disposition d'esprit sans énergie d'action, c'est une démence la faiblesse mentale n'est pas seulement une pénurie d'idées et une insuffisance da jugement, mais nussi une. énergie déchue, une corruption individoette par suite de t'innuencedes résidus mentauxet de formatismes crista))isës. En un mot, la doUnquence. étant on produit complexp de composants qui, par rapport à ceux de la forme évolutive, sont des phénomènes déformes, viciés, est elle aussi nne forme dévnyée, vaine, inefncacë qui rpflète lanature sénile dont elle provient. La dégénérescence a tendances réversives de la société et de t'espace se manifeste donc aussi, en tant qu'effet de l'involution sénile, commesi l'individu. au moment ou il s'éteint, eniraïnait avec tuita ruine detout ce qui existe. C'est le cadavre en putréfaction qui développe des poisons pour le corps vivant. Les actions criminettes des fous aigus se déterminent sur la base de mutations d'état moral, a taquotte il faut jnindre t'in<!uencedet'impu!sivitéet<tudé8ordrcintettectue).0rdinairement. tpnrs délits heurtent violemment, grossièrement, les coutumes et les sentiments pubUcs, ils ont les apparences de l'immoralité
et, par rapport à l'utilité individuelle. doivent s'interpréter dans le sens délirant. Ils détruisent tnur fortune dans un but de bien-être individuet. et au dommage de la famille mauvaises spéculations, vols, insultes, actes inconvenants, et après, obscénités, fausseté. désobéissance, etc. Dans les folies dites transitoires et dans les états réflexes psychiques on folies rênexes, ëgatemont transitoires, te crime est sou vent l'effet d'impulsions indominables et inconscientes, mais il est souvent aussi en rapport avec des suggestions délirantes, immorales ou utilitaires.
Che2 tes délirants chroniques, les attërations du sens moral, du caractère et de la personnalité sont des faits fréquents. Ce qui agit, dans ce cas, c'est l'influence spéciale du délire de persécution et des grandeurs qui crée dps occasions faciles pour le crime; ceiui-cidevit'nt m~mequetunefttis atroce par suite de l'hallucination et da ta pr~dominant'e des relaxes psychiques, premiers symptômes de l'épilepsie senite. Leut' dëtinquence prend souvent t~fortnede la préméditation.det'atrociM. et s'exerce le plus souvent nu dommage de ta personne et des choses d'autrui, sans aucone correspondance avec t'avantage de l'individu,
Chez les fous déments, t<* défaut du sentiment moral acquis est complet, le ju~fment estinsuftisant pt ert'oné.t'id66ft6)irante exprime une comptète perverbion et une fausseté dans les sentiments et danst'idéedeta personnalité; lés actions votontaires sont subites, passagères comme les pensées, et sont la cause d'une diffusion sur une large échelle de l'éxcitatioit ettes donnent lieu à cet état continu d'impulsivité et d'automatisme qui rend tes individus insatisfaits, queretteurs, tourment des autres, etc. Souvent les individus décrépits ettesdementssenitM ont des accès d'ëpitepsieconvutsive, occasionnés par des lésions cërëbrates de dégénérescence. La dëtinquencè de ces individus est sans effet, sans rapport avec un but déterminé, sans mesure et sans proportions, sans un avantage proportionné de l'individu, en raison directe du défaut de conscience. Ce sont mensonges, mauvaise foi, actes obscènes, exhibitions, tentatives de viol, calomnies, vols, etc.
Il né semble que l'un des caractères ditferentiets des deux
formes de délinquence est aussi la religiosité, que les délinquants d'immaturité manifestent si évidemment, alors que ceux de la dégénérescence sénile ne se préoccupent d aucun sentiment religieux, d'aucune pratique superstitieuse.
En général les délits dea vieillards présentent surtout le caractère de l'immoralité que je dirais sociale, et de la tacheté ils tendent..à la satisfaction des besoins les plus intimes. Leur détinquence est surtout ta sexuelle. Les délits dos criminets'nés ont spécialement le caractère de prépotence et de dommage aux intérêts fondamentaux de la société ils s'exercent spécialement par t'assassinât, le vol, la violence charnelle.
Chez les vieillards, et par conséquent aussi cheï les déments graves, l'avarice est un fait qui caractérise leur plus fréquente délinquence, Les aiiënes chroniques, à peu de chose près, sont tous avares. Les exceptions sont plutôt pour les aliénés à forme évolutive moins grave epiteptiques. mattoïdes, simples d'esprit. Les autres, s'ils sont généreux, le sont plus eu paroles qu'en fait. C'est une vérité des plus démontrées, a mon avis, et dont la constatation m'a étonné plus que je ne pourrais lé dire. J'en ai encore parié en traitant des paralytiques, qui, s'ils distribuent, en paroles, des mitUoas.atout le monde, ne donnent au contraire à qui ce soit ni un peu de tabac, ni une partie de leur nourriture. Le plus grand nombre de disputes qui arrivent à l'asile sont déterminées par des questions d'intérêts mesquins, et les paralytiques sont tes plus intransigeants.
Cette avarice chez les vieillards et tes déments correspond à l'esprit d'incertitude et de crainte pour t'intégritë de l'individu et pour la douleur physique esprit que l'on trouve chez les jeunes gens et les simples d'esprit et où h; délire de persécution, primitif, précoce, prend son origine. Chez les jeunes gens prévaut exclusivement te sentiment de la personnalité physique, car rien d'autre ne s'eatnxé en eux qui vaille un besoin de défense équivalent. Chex les vieillards, l'avarice représente la conservation de l'un des étéments de la personnatité, qui se constitue sur deux ordres de matières l'un dénature intrinsèque, l'autre de nature extrinsèque. Dans le développement de la personnalité morale, il y a un processus continuel de strati-
Boation formative qui est fournie par l'adjonction de matériaux produits par l'expérience acquise duus la lutte pour la vie. Un homme en société est quelque chose de plus qu'un homme né au fond d'un bois. Celui-ta, outre le corps et l'esprit, possède le nom, la tradition, la position sociale, les connaissances et tes propriétés de biens matériels~ etc. Tout ce qui s'est ajoute peu & peu & son moi finit par s'identifier avec lui tellement que si l'on en soustrait une partie, on désarticule sa pet'sont)ati)M morale. Un riche ruiné représente ce que l'on pourrait appeler un de' ment social. Un homme déshonore, de même. La propriété des biens, patrimoine de la famille, a, dans l'esprit des membres de cette famille, une valeur qui fait partie intégrante de la pet'soanatité morale de chacun. Une spoliation de biens héréditaires, ou patiemment acquis, équivaut pour la personnalité sociale et même morale à ce qu'est pour la personnalité physique l'amputation d'un membre du corps.Peu à peu, faction protectrice que ces superpositions exercent sur ta pet'sonnatité mora)e fait qu'elles deviennent une nécessité de t'existence, semblable & celle du corps tui-mome pour l'individu, et pour lui, ieur perte se confond en nn même néant que celle de )a perte du corps. Voyez combien de suicides sont provoques par des pertes nnanoiereaqui, le plus souvent, no sont pas tettesqu'ettesjuatifient un sembtabte désespoir olles exercent leur action plus comme désintégrations morales que comme désastres matériels efficicnts. J'ai connu un vieil avare, nebe, qui, devenu malade, se jeta par la fenêtre, désespéré que sa maladie lui coutât autant d'argent. Les crimes chez les aliénés sont toujours, dif le docteur det Greco déterminés par des motifs d'intérêt personnel et jamais sociaux..
Voyez combien d'avares souffrent de la faim et ne se préoccupent point de la maladie, afin de ne pas gaspiller de l'argent. Dans la jeunesse, l'avarice est rare, ou bien elle existe seulement chez les individus d'âme mesquine, vieillards avant le temps. Cela peut être l'effet d'une éducation à rebours chez des sujets faibteSt pour lesquels les actions de protection extérieure suppléent le défaut de vigueur naturelle.
Voittt pourquoi les aliénés sont avares et pourquoi dans la démence paralytique tes idées de grandeur surgissent comme
des rappels protecteurs pour le sentiment .croissant de faiblesse physique et morale. De l'avarice, chez les vieillards et les aliénés, provient souvent le motif de lu déiinquence, des actes (t'immoratité, de cruauté et de méfiance.
H y a de même une diffdrence entre les caractères physiques corrélatifs aux états d'immaturité ou de sénilité morale. Ce n'est pas ici te lieu de les mentionner; nnus tes verrons sommairement en parlant des caractères pathologiques de la séduction. On verra alors sur quelle base anatomique repose la distinction clinique des deux formes involutive et évolutive que je fis pour la dégénérescence car, a la première se trouvent annexés ordinairement des signes physiques de développement insuffisant ou anormal, et a ta seconde, des signes physiques de sénilité. Pratiquement, on ne doit pas non plus oublier qu'il y a souvent des cas de cnminatite. comme de démence, a double dégénérescence simultanée et celle-ci frappe natut'ettement ceux qui, appartenant par origine à la dégénérescence évolutive, sont atteints à din'érents âges de dégénérescence involutive, se superposant, meiant et confondant les caractën's physiques et fonctionnets, principalement dans tordre moral.
Quant à la fréquence d'une semblable alliance de dégénérescences. je rappellerai deux faits t" que ceux qui présentent un arr~t de développement n'ont pas d'ordinaire une longue vie 2" que, lorsqu'ils dépassent un certain âge. les processus de régresssion sont précoces, en raison directe de la moindre résistance organique héritée, comme si leur défaut de développement avait, en même temps, imprimé une force moindre à ta projection de la courbe de vie qui termine sa parabole en un espace plus restreint. C'est pourquoi les héréditaires, les simples d'esprit, les neurasthéniques, outre qu'ils présentent la trace ineffaçable de l'insuflisance, deviennent souvent aussi des déments. Ceci veut dire qu'aux défauts de la mentalité, qui sont des effets de faible développement, s'ajoutent aussi ceux qui sont dus à l'énergie décroissante pour cause régressive.
Les délinquants aliénés peuvent par conséquent se diviser en délinquants à base d't'M~t'c<< de délire et de ~ca</pMce sénile. ~M~MaM~ <~t/<~«~MM. Après ce que j'ai ditau chapitre V
& propos des épileptique, il ne me reste plus à leur propos qu'à étudier les rapports qu'its ont avec les criminets-nëa. Je commence pat' déclarer que je trouve erronée la conception soutenue par Lombroso (et qui lui fut suggère par moi) (i) que l'épilepsie entre comme coefficient nécessaire, avec t'imbé. cittité morale et l'atavisme, dans la constitution de la détin. quence congénitale:
Avant tout, parce que, ainsi que je t'ai démontré, le criminei-nëest un produit monstrueux, dont tes origines ne sont pas, à ce point de vue, dépendantes do ta pathologie.
Eu second lieu, parce que non seulement t'epitepsie est rare chez le véritable cf<m<Hp/-M~, mais aussi parcf que tes epitp;)tiques ont une délinquence qui leur est spéciale elle est éventuelle et non inévitable; de plus, elle a des caractères distincts et évidents. 11 n'est pas exact lion plus que tes épileptiques soient d'ordinaire des individus mâchants, immoraux, quoique ceci soit fréquent; chaque atieoiste connaît un nombre ihnnid'ëpiteptiqMea qui sont bot)a,douK,atf(!ctiOttnea~Fun)~uo)i). 11 est vrai que quelquefois tes criminels-liés sont aussi atteints d'épilepsie. Cela peut s expliquer parce fait que leur formation au sein de la société se produit plus facilement sur le terrain du tempérament épileptique, dans lequel it y a un pouvoir de suggestion exagère et Une grande excessivit~; leur origine native est d'ailleurs favorisée par tes conditions de t'hërëditë pathologique. Mais leur tendauce au crime et leur caractère moral ne tt) A l'occasion du procès MisdetaNap!e~ <t)'ai <t<9t).jefu5 le premier à parler pMmi tes experte, et je d~ttarai que MMea ôtait un h'~ditatre, Apttepttque et immoral et j'indique) que dana les rapporta ffc<tuen)e de ces troh inUnnites oe tMUva!cnt aussi tei) motih du crime atroce do Miodea. ~tu~ieuM otois ttp)~~ LombroM (avec Biancht) publia une étude nur te cas MiadM. et à cette oeusion, aouUtttque ta detinqucnce Mng~'itate n'~ta)tp!MpruwOttaeepart'ata<'bn)e<eMi, mais par celui-ci joint &t'epUep~e et &)'it)tttto)'<tti! t~htbrotone me cMMt (xn comme celui qui, daM te pMc68Misdea,evatteMit!} cette ôpinton.joredatnat par tettre, alln.qu-il rétablit les faits. Loyatement. Lombraito écrivit alon aM joumtt ~oma deNaptesetretonttut )tt3priortt6()(eptembre <Mt). Il est rogtetttMeqo'M ait ensuite toujoum oubliù de la MRpeter dM) M< puMtt'&tioos Scientifiques. Je me eoovatnquts plus tant de mon erreur et de cette de Lombroso, tonque je reconnus que MMea n'était pM du tout hnmortt. tuait seulement un épileptique, cMJ'eutt'occMton<!ecftMatt)'eetd'éf<tdt<rdes irere< de 8fttvat<)rMisdett,qut étaient aussi epUeptiques. et beaucoup d'autres criminels epMeptiques, et je constatat qu'Ht étaient rarement hmMQmut.
sont nullement empruntes & t'epitepsie, dont Ha sont également atteints, mais & leur nature monstrueuse, spëciuquo et naturelle. Au point de vue de la façon selon laquelle se détermine le crime chez les epiteptiques, je o'ois qu'il faut distinguer les detits en deux partes. Les uns sont détermines par l'état mental morbide durant t'accès dpileptique (épilepsie psychique), ou bien soit un peu avant, soit un peu après les accès convulsifs, depuis les premières modifications de l'esprit qui annoncent l'accès tui-m~me, jusqu'aux dernières traces de l'accès. Les autres sont détermines par te mode habituel grossier sous lequel sentent et réagissent les épileptiques, surtout suivant le degré d'excessivite; et en tenant compte qu'il y a chez eux une légère teinte de tempérament persecuteut-ambitieu)!. Un pourrait appeler les promi'Ts dëtHs <Me<MMCtfM~<!t les seconds d~tits <M!~t<~t/ It est facile de distinguer ceux-ci des crimes passionnels dont nous avons parte plus haut; ceux-ci ont pour cause un état passionnel dont tta expriment le mouvement de réaction, et les impulsifs ont leur origine dans une manière exagérée, morbide) de sentir et de réagir. Ceux-ci sont des malades ceux-ta, tes passionnels, si i'on ne considère pas la passion comme une maladie, ne le eont pas.
Ct'MMMP&'o~ 11 y a une espèce de délits qu'il faut, à mon avis, considérer commo identiques dans leur mécanisme aux délits épileptiques oocaaionnets, bien qu'ils soient commis par des individus en état de conscience, d'apparent libre arbitre, et qui peuvent ne pas être epiteptiques. J'entends parier de certains crimes commis par certains de ceux que t'en appelle des récidivistes. Usrépètent souvent le même délit sans que la même occasion déterminante extérieure se représente dans des conditions identiques ou semblables; mais ils y sont amenés par la reproduction spontanée de t'idëe délinquante, semblable a une obsession morbide quelconque et dont le premier detit fut Hdëe de suggestion initiale. Cet événement se produit par l'effet d'un mécanisme cérébral, dont nous avons a chaque instant des exemptes dans état de veille ou de sommeil.
Une douloureuse préoccupation, engendrée un jour par un événement douloureux, s'atténue peu a peu, s'efface, et le sous. VtMTOM
venir en disparatt pour des jours, des mois, des années; puis, un jour, & l'improviste, si des images la rappellent, qu'elle soit évoquée volontairement ou spontanément, la mémoire du fait revient, accompagnée de la môme préoccupation douloureuse, bien que celle-ci ne présente plus la m<'mo mesure ni la même intensité. Puis, elle s'efface elle aussi peu à peu ou subitement, mais elle revient encore, dans d'autres occasions, rappelée par des circonstances analogues ou identiques et le sentiment dou. loureux d'autrefois revient de nouveau. Il s'efface de nouveau, puis réapparaît et ainsi de suite, comme un événement acces. soire, ordinaire. Si l'on veut artificiellement provoquer la rëapparition de cette pensée, il est remarquable qu'elle n'est pas toujours accompagnée de l'état émotif correspondant, alors que cela se produit au contraire lorsque la représentation du souvenir douloureux a lieu spontanément. Avec la répétition, ce souvenir est devenu un véritable accès, une obsession, un acte d'action cérébrale automatique, presse accès ~</e~~Me. Ceci se produit aussi dans le rêve. Presque chaqueindividu possède un ou plusieurs songes qui lui sont habituels, qui, toujours à peu près égaux dans leur contenu, se reproduisent de temps en temps. Les uns rivent souvent qu'ils volent, les autres qu'ils vont par les rues on chemise, tes autres qu'ils perdent leur chapeau, etc. J'ai nommé ceci (Congrëa des atténistes de Fio* rence, <896) desace~~t/KM MHy~;caf ils sont occasionnels comme les accès épiteptiques.
!) y a des faits dans l'état de veille qui se représentent aussi à la conscience daus te sommet! et il y a des songes impressionnants qui réapparaissent fréquemment à la conscïence dans l'état dé YcHtc. Et pour affirmer leur analogie avec les accès épileptiques.quej'ai le premier signaléo au Congrès de Florence, j'airapporté le cas d'un individu qui avait commis un homicide passionnel et qui depuis, étant en prison, rëvattaouvent au crime commis; après une longue répétition de ces songes chacun de ceux-ci commença à être suivi d'un véritable accès convulsif d'ëpilepsie, maladie dont l'individu n'était auparavant nullement atteint.
Cette épilepsie, d'origine auto-suggestive, n'est pas différente dans son mode d'origine de celle qui est déterminée par la peur.
Certains déitMs,qui viennent quelquefois des songes, ont même provenance. EnBn, le mécanisme de la présentation à l'esprit d'idées et d'impulsions suggérées dans l'état hypnotique à intervalles fixes, est tout a fuit identique.
Les uns sont des conaéquenses d'autu'suggostions, les autres, de suggestions venues du monde extérieur. Tout ceci étant établi, je crois qu'un grand nombre de crimes sont commis par suite d'une obsession impérieuse qui prit ses débuts dans des impressions amenées parie premier crime. Le fait que souvent les délits dos récidivistes sont identiques, constitue une preuve de ce que j'avance. A cet ordre de délits appartiennent certainement ceux commis par les monomaniaques de l'homicide, du suicide, du vol. de l'incendie. !t n'est pas un aliéniste qui ne connaisse quelques-uns <te ces individus qui, de temps en temps, se disent obsédés par l'idée do tuer, de voler, d'incendier, et qui luttent jusqu'à ce que l'idée soit vaincue ou victorieuse. J'Bt exprimé cette façon de voir dans divers travaux, à mesure que j'en ai ntnri la conception et que j'ai recueilli les observations mu démontrant ta justesse de mon point de vue. J'ai eu le plaisir de voir mon opinion admise par Tarde, lorsqu'il traite du criminel récidiviste ~M<7<MO/~«'M«~ et cela des ma première publication à ce sujet ~i).
Par conséquent, tes détita déterminés par cette influence peuvent être comparés & des délits inconscients, épiteptiques et je les appetterai des crimes oA~MtO~M~.
En y associant les délits provoqués directement par des suggestions extérieures, soit dans le sommeil hypnotique, soit dans l'état de veille, nous arrivons a cette conclusion que parmi les délinquants obsessionnels, les uns pourraient se dire suggérés, les autres auto-suggérés. Par conséquent le tableau général des dêtinauants serait
réactionnels t passionnels.
Déllnquants ordina~res r6act..nne!s
Dëtinquacts ordinatres
utU:taires oecas.onne!s. (corrompus.
(i) L'Apt) VMt.motrtce. <M9. ~wt'Mt de /'t~~<t'e et ~M &'f<fWM ~tte<M.BocM,M~<)ur,T)trtn.
imbêoiles J intellectuels
M!!oquants a!i~n69 durants 1 moraux
séniles
intoxiqués
inconscients
Dêhnquants êpikpt.quM t .mputaifa
Délinquante obsessionnels suggérés
1 auto.auggërë9
Ce n'est pas ici le lieu de considérer les effets de cette classi. fication par rapport aux critériums de responsabilité pêaate; On trouvera plus loin le tableau dès différences entre la délinquence du sexe maBcuHnet du sexe féminin.
Si l'on considère que, dans l'ordre de l'évolution humaine, par rapport a ta société dans jaquette ils vivent, les délinquants égoïstes représentent une bonne part de ceux qui constituent des arrêts de développement ou des brutes a propensions ataviques, il s'ensuit que leurs forces dans la dynamique sociale sont spécialement appliquées à agir dans le sens de combattre la société dans ses choses acquises, plutôt que de la troubler en la poussant brusquement ou précocement sur le chemin de son avenir. Les phrénasthéniques peuvent donner des classes spéciales de criminels, reflétant les conditions inférieures d'éducation des classes sociales les plus basses, dont ils se rapprochent et avec tesquettes ils présentent des analogies, par suite de conditions semblables d'infériorité de développement.
Les classes sociales inférieures et les simples d'esprit sont, en fait, les ennemis naturels des conditions de choses qui représentent, par rapport & eux, ce qu'il y a de plus évolué. l.ombroso et Laschi (i) l'attribuent au misonéisme. Si, dans une société donnée, les actions des forces actives, qui la tirent brusquement en avant et qui agissent en se trouvant au point le plus avancé de son évolution, étaient tout a coup suspendues, (t)/<~MopeM<<ce,Torino.B<Mca,MM.
CHAPITRE Vil!
~Mt~e des MOM~'Mo~<<~ <~e (esprit)
Les Géniaux
cette société reculerait, vaincue par l'action des misonéistes, et quelquefois même tombft'ait dans un abtme, ptus spécialement vaincue par l'action des criminels destructeurs. C'est ce qui arriva, dans l'histoire, h des nations qui tombèrent sous la domination do gouvernements despotiques. Peu à peu, non seulement eUe s'étojgnerait d'une condition civilisée de vie, mais elle reculerait jusqu'à des conditions de barbarisme. JI y a, chex tes individus comme dons les nnHons, une tendance à revenir aux formes primitives de la lutte. Et ceci se produit an sein de ces sociétés torsqu'ettes se laissent tomber jusque des conditions beaucoup moins favorables de vie; dans ce cas. les diverses individualités reprennent des caractères inférieurs par des conséquences qui sont aussi contraires à tintent de la race ette-n~me. La population criminelle, égoïste et destructrice, dans nnp société civilisée, ne représente pas tant une inutilité, un déchet, qu'une partie active pestiférée, une sorte de ptnmaïne du cadavre social, agissant sur toute la masse des citoyens partn séduction de luttes tacites et efficacef;, au moyen des aptitudes représentées en plus grand nombre et avec tca fureurs contagieuses de la destruction de soi-même et des autres.
Si l'on considère ensuite que tes forces paralysant ou détruisant tes actions des criminels sont celles qui agissent ou provoquent des progrès nouveaux, brusques, par soubresauts; de la civilisation et de t'espace, ceux qui représentent ces forces ne peuvent qu'être des individualités pourvues non seulement de bonnes aptitudes pour la lutte sociate, mais aussi d'aptitudes supérieures ou noovcttes de sorte que, par rapport aux criminels, qui sont fn générai des individuatités morales pauvrement développées, ou de tendances mal dirigées, ce sont des individualités morates. abondMtnment, exagérément ou monstrueusement (tëvctoppées. Si tes premiers sont en générât <tH~ct/M ou ma~<nMM~, tes seconds sont en général des ~oMMtM <f<<~ M~Mt«'oud(tsy~M«~.
Maudstpy dit que le progrès sneiat s'accomplit surtout par le travail de ceux qui conçoivent l'avenir de loin et attirent ta masse vers leur propre idéat. ït n'importe guhre que le génie se confonde avec l'utopie ou ta folie, car t'idée géniate peut
toujours paraître utopique, m~me si elle exprime une vérité, combien do fois n'a-t-elle pas le bonheur d'attirer a soi la pensée générale, alourdie et inerte sous forme do bon sens. ou bien se trouve-t~ette projette dans une période future où les circonstances font que l'humanité ne passera jamais dans son dvolution. Ce n'est pas ici le lieu d'énomerer ou mieux de rechercher tous les caractères différentiels qu'il y u entre l'homme de génie et l'utopiste (Mandstey et Lombroso t'ont fort Mon tente) la chose importante est que je relevé une fois de plus ce fait, que le caractère criminel de l'idée géniale est proportionné au degré d'utopie avec lequel elle peut apparaître dans la société ou elle se produit, ou par rapport à celle qu'elle prévoit.
ït est pourtant nécessaire que je distingof t'M~n't M~tMcw du y~Mt'c (i). Il est inutile que j'en expose les diS'erences. L'homme de génie fait les découvertes, l'homme d'esprit supérieur tes utilise et les améliore. Cetui-ci, daos son action, marche par progrès continu, sans discontinuité de rapporte, par des voies existantes; l'homme de génie ouvre de nouvelles routes, de nouvelles dircetiona, ou bien agit dans la voie aor* male sur des points etuignus sans rapports de continuité avec le présent. Par rapport à leur action dans le mécanisme de la civilisation, les hommes d'esprit supérieur agissent du côté opposé de la voie où agissent tes criminels ataviques ou imbécitcs; et tes génies agissent dans une direction qui s'écarte du trajet de la ligne normale de progrès, tandis que les délinquants destructeurs agissent dans une direction qui s'écarte aussi, mais de la ligne normale de régression. C'est-à-dire que, si les hommes d'esprit supérieur se trouvent au point opposé des imbéciles, les hommes de génie sont aux pôles opposés des criminels destructeurs. On peut repréaet'tet'graphiquement d': la façon suivante le rapport entre tes hommes d'esprit supérieur, tes géniaux~ tes criminels égoïstes (séniles et phrénasthéniques) et tes délinquants instinctifs, dans leur relation avec te dynamisme social, ou avec les intérêts de 1 espèce et de la civilisatioh
(t) Aprèa t'tidiUon Uaticnna <)e ce livre, f)M< laquelle }'<ti fnitroUc distinction, Lon)h)t)M a tH)M)i (tistingoe t'hntttmc 'h' ({''hie de t'ho)))))))' ')'p<prit !)U)"ficur, mai!) MM pMter de nm priorité.
a serait la condition actuelle de l'espèce et de la civilisation dans une société donnée;
e A la ligne Mo~Ho/e des origines de l'espace et de sa civilisation vers leur progrès à venir; i
a & la direction vers Jaquette agit le progrès direct, œuvre de l'individualité plus évoluée, de ceux que l'on appelle ~o~~M~M(/<yMe<~e/Q~oyfeM<eM~<fcc~e).
a e la direction vers laquelle agit la f~'CMMM, ouvre des criminels égoïstes, séniles ou phrênastheniqoes, que l'on peut aussi appeler au point de vue sociotogique des t'~tv~ (~~Me
r~pp~~e ~cc<e); i
a d la ligne par iaquette court toute nouvette direction utile de t'ënergie humaine, ouvre des géniaux (ligne ~e progression t/tee~pM~c); i
a ta ligne par laquelle recule t'humanite animale ou civilisée et le long de laquelle elle périt part'teuvre des criminels <H~<H<t/! (~"c régression </M~Mc/«?e).
La divergence entre la ligne géniale et la ligne normale peut ôtre nommée ~'MfyeMee~ayf~tfe; cette entre ta lignecriminelle et là normale peut 6tre appetëe t/<pp~eMce r~'eMtM. L'action de chaque force qui agit sur tes lignes divergentes progressives ou régressives a pour ffret de déplacer la direction de la. normale correspnndante. Ainsi, t'actioh divergente de l'homme de génie dans les intérêts sociaux agit en déviant ot en attirant vers soi ta direction de la ligne normale de progression; R'it n'en était pus ainsi, l'action du génie serait stérile. De même,
les criminels destructeurs dévient les forces de régression vers la ligne oft la société ette-mcme se meut. Ces résultantes ont d'autant plus d'effet que la ligne de divergence se trouve moins éloignée de ta normale dans tes cas de trop grande divergence, l'idée géniale reste une utopie ou une folie et l'immoralité demeure comme tendance de répulsion, sans action effective. L'histoire enseigne que les idées trop éloignées de celles de la masse provoquèrent des rébellions sans résultats et non des révolutions fécondes (Lombroso et Laschi) dememe la réaction exercée avec cruauté ne réussit jamais & enrayer le progrès humain chose que purent les gouvernements corrupteurs et taches.
Si toute forme de génie n'est pas destinée à avoir des fonctions progressives et utiles au sein de la société (et il y en a qui se perdent et se dépensent dans des actions secondaires, ou qui dévient dans des directions différentes) il en est qui se dirigent vers la régression et qui associent par conséquent leur action aux forces inférieures.
!t est important de noter que ta geniatité, en tant qu'aptitude supérieure, peut, outre ses diverses périodes d'intensité, se manifester aussi par rapport aux fonctions les plus diverses, de sorte que chaque côté de t'inférât social peut avoir ses pionniers. comme il a ses destructeurs. De façon générale, de même que la déiinquence s'exerce dans les directions les plus variées, correspondant à l'infinie variété des besoins sociaux, de même, la geniatité peut s'approprier une variété quelconque d'aptitudes ou d'intérêts.
Voici, au point de vue du dynamisme social, tes rapports généraux entre les criminels et tes hommes de génie. Les premiers sont les ennemis et souvent tes agents morbides qui poussent sur te tronc et dans la moëtte de t'arbre, en arrêtant ou en déviant ià vie, en consumant le suc; les autres sont des fteurs qui annoncent de nouveaux rameaux. Mais au point de vue juridique de ta société, tes uns et les autres souvent sont des délinqnants. si ce n'est qu'à t'action des premiers, dits criminels vrais, ne succède jamais, comme à celle des seconds, aucun effet fécond de progrès légitime. A ces derniers, la fortune réserve souvent le ridicule ou l'asile d'aliénés et, par une forme injuste de rai-
sonnoment, souvent aussi ta punition ponate comme aux premiers.
Une analogie que, par rapport au dynamisme social, les hommes d'esprit supérieur ont avec les criminels égoïstes, réside dans ce fnit que, dans la relativité de leur intensité d'action consiste l'opinion qui les fait considérer comme utites ou nuisibles à ta société. Je veux dira que tes délinquante égoïstes de petite intensité et les altruistes de petite intensité ne sont pas considères comme délinquants, mais au contraire comme des agents nécessaires & i'équitibre social.Les sociétés viventdans les limites d'un mouvement oscillatoire limité, engendré par tes forces con. traires des étémentsditsconBervateurset progressistes qui, dans leurs dcgréa plus accentués, sont obscurantistes où révolutionnaires et constituent des forces qui agissent dant. le sons de ces deux lignes opp'tsées, a la tête desquelles; dans l'ordre des aptitudes individuelles se trouvent les idiots et les personnes eut.tivées et dans t'ordre des évolutions sociales les rétrogrades et les pionniers.
«
Après avoir considéré !es'géniaux et les hommes d'esprit supérieur au point do vue social, voyons maintenant comment ils se trouvent feprésentés au point de vue biologique. Il n'est pas neceMMt'e que je transcrive les opinions dès divers auteurs qui ont tenté (t'interpréter ie phénomène du génie. Lc& études les plus cét&b)'ea sont certainement celles faites par Lombroso.qui, dans l'homme de génie, trouve un dégénéré et dans le génie un phénomène d'ordre pathologique, ayant beaucoup d'analogie avec !'épi!opsie.
Je ne partage pas cette opinion que le génie est un phénomène pathologique. Le génie est un phénomène qui a la plus haute fonction dans l'amélioration de la société et de ta race, il ne peut donc pas être considéré comme pathologique si, par ce mot, l'on entend désigner un fait qui exprime une forme ou une aptitude non seulement très supérieure mais aussi hors de l'ordinaire donc, m~me s'il surgit sur un terrain morbide, par luim~mo, tout au moins par rapport à l'individu, le génie repré-
sente-t-il une apéciatiM qui pourrait aussi ~tre avantageuse a l'amélioration progressive ou divergente.
Je crois que des faits analogues au génie dans l'espèce humaine existent dans toute autre espèce du monde végétai ou animal, et représentent la fonction correspondante par rapport a t'e"pèce on ils se 'produisent. Ce sont des phénomènes que, depuis Darwin qui les a mis en évidence, l'on appelle o<n'ta<«MH de e~ae~rM, représentant des ap<At«~ ou des /b;WM ~<<ftc<c< qui, dans la foute uniforme des individus composant une espèce~ sont le point de départ de ces lignes de divergence qui, continuées par l'accumulation ne nouvelles variations de caractères, produites par la sélection naturelle ou artificielle, cottservéesou transmises par hérédité, déterminent la création des variétés d'où, par des progressions et dos variations succèssivcs, naissent les nouvelles espèces. De n~me, des faits analngues a l'esprit ou à l'intelligence humaine supérieure, dans les espèces animales ou végétâtes, sont représentés par les ~M~cMcMaM ~pe/~eMeH.pfoyf~M/qui, surgissant dans la voie des variations particulières des caractères et dans celle des caractères nouveaux, favorisent ou assurent, par los moyens de t'œuvre permanente de la sélection naturelle ou artificielle et de l'hérédité, la formation des variétés et des espèces (<). Les hommes de génie, dans la foute des membres d'une société, représentent ces variations qui créent des ditférencia-' tions nouvelles, d'où surgissent de nouvelles directions des activités sociales. Évoluer veut dire se différencier (Spencer) et les différenciations dans tes sociétés humaines ont, comme dans toute espèce végétale ou animale, un point de départ dans les variations de caractères qui sont exprimées par ces individus qui, dans le genre humain, présentent tes qualités du génie. En fait, c'est parmi les hommes de génie que se trouvèrent toujours, dans tes luttes sociales, tes précurseurs et les facteurs de toute sorte de progrès.
Si l'on insiste sur l'analogie naturelle entre le génie et t'intettigence chM l'homme et les variations de caractères et les ()) Cette opinion je t'a) txpHmeo jadis dans le Congrès d'aUenistM à Novam (t8M) et depuis beaucoup d'attenistes t'ont acceptée, mals mne en mppeter t'ori)!)ne!t (MoMeM. Max Nordau, etc.)
progressions chez les végétaux et les animaux inférieurs, on aboutit à cette observation que dans chaque individu appartenant aux diverses espèces. ces progressions surgissent suivant la position dont jouit chaque espèce dans l'ordre évolutif, suivant la direction de ses besoins, de ses perfectionnements possibles et des variations qui se trouvent proches do l'activité normale.
Dans les sociétés humaines, la lutte pour l'existence se fait toujours davantage par les moyens moraux. C'est pourquoi la capacité et tagénialitéles plus efticaoea sont celles qui surgissent dans cette direction. L'homme civilisé ne cesse pourtant pas d'avoir besoin de lutte même d'ordre inférieur, a cause de la persistance des besoins de la vie étémentaire U y a donc aussi des variations utiles dans les forces physiques, que l'on peut dire géniatité physique.
Dans chaque ordre de besoins, l'homme a un horixon ouvert vers le progrès ot vers une différenciation de plus en plus grande il peut donc progresser en usant de forces matérielles et morales, dans la direction des avantages matériels et moraux. Mais, par analogie à ce fait constant, déjà indiqué par moi plu.sieurs fois, que les différenciations peuvent <tre d'autant plus grandes que i'on se trouve plus haut dans t'échette évolutive. les génialitcs et les capacités supérieures se produisent beaucoup plus abondamment dans l'ordre.des forces morales, et de moins en moins fréquemment dans celui des forces matérielles. Il y a donc des capacités et des géniatités supérieures de l'intelligence, de la volonté, de l'attention, des divers sentiments, de l'émotivité, des sens spécifiques, des forces musculaires, etc. 11 y en a même dans l'ordre végétatif, car c'est aussi une qualité supérieure qu'un estomac capable d'une puissance digestive extraordinaire, qu'un muscle capable d'uneSbrtmiraouleux,eto.; i et c'est une vraie géniatité qu'un muscle nouveau qui facilite un moyen de lutte et donne un avantage à l'individu. Par rapport à la nature diverse des diverses facultés, et aux divers ordres de besoins, ce sont autant de génies que Galilée, Pic de la Mirandole, Napoléon, César, Pétrarque, Platon, Bellini, Raphaël, Lucullus, Mitont Vitellius, Bargossi. Hercule vaut Apollon et Vénus vaut Minerve,
Virgilio, tout récemment encore, signale Gaspare pour t'étode de la criminalité instinctive, futilité des recherchée anatomopathologiques, afin de trouver, même dans ta constitution des viscères internes, les anomalies de structure inférieure, corrélatives, révélatricos de documents plus profonds et plus éloquents dans la réversion et l'insuffisance de développement. Pour le m~me motif, il faut, pour la géniatité biologique, d'ordre physique, la rechercher dans ses apparences les plus élémentaires et les plus actives de ta vie végétative. ït y a cependant pour chaque forme de géniatité une ampleur différente des conquêtes utiles a mesure qu'elles correspondent à des moments spéciaux ou à des conditions spéciales de ta société. Les génialités intellectuelles fournissent la plus grande utilité, car de l'intelligence découlent les avantages dans chacun des autres ordres de fonction.
Il faut aussi noter que les capacités géniales d'ordre moral ont un domaine de buts proposes qui n'est pas le même pour celles d'ordre matériel c'est-à-dire quittes opèrent le plus souvent dans la direction de t'avantage social. Les capacités mécaniques sont aussi naturettement d'ordre moral, car elles dépendent de l'intelligence, Il en est ainsi pour les aptitudes géniales dans les métiers, les arts, les industries, etc. Parmi les variations de caractères (que, lorsqu'elles touchent a l'ordre moral nous appellerons génialité, afin de conserver au mot génie une valeur distincte), il en est d'utiles et d'inutiles; dans la nature tout se traduit par ce fait, que des utiles peuvent dériver des formations de nouvelles variétés et de nouvelles espèces, alors que pour les inutiles il n'y a ni conservation ni transmission. Ainsi, parmi les génialités humaines, les utiles peuvent provoquer des variations physiques et morales dans la société, iea inutiles ont une action stérile et qui finit avec l'individu. Parmi ces dernières se trouvent le plus souvent les génia' lités des aliénés.
Mais la progression dans les avantages de l'espèce, comme de la civilisation, ne se fait pas seulement par l'action de la loi de différenciation, si largement représentée dans la vie des animaux et des plantes elle se fait aussi au moyen d'une autre loi, formutce pour la première fois par Bronn c'est la loi ;/« /M*oy~
coM<<MM qui trouve sa plus grande preuve dans les études de paléontologie et dans la succession des sénés organiques loi par laquelle les caractères nouveaux qui surgissent du pro. cessus de différenciation vont en se perfectionnant, en devenant toujours plus utiles. Ceci par le moyen de la sélection naturelle ou artificielle, de t'hérédité et de l'adaptation. La loi du progrès, comme te dit Haiket, est donc en dépendance directe avec la loi de variation.
A la loi du progrès s'oppose, dans la nature, la tendance du retour au type primitif; de même qu'à la loi de divergence, la tendance à la destruction.
Dans l'espèce humaine, la loi du progrès détermine des mdi.viduatitesde capacité supérieure qui utilisent et développent tes voies nouvelles ouvertes par tes hommes de génie. Unsavaot anglais ddmnntra qu'aucune découverte utile n'est demeurée sans être perfectionnée par d'autres, car chaque création de t'intettigence se produit de façon confuse et avec des délimitations incertaines. L'muvre du génie serait ainsi stérile sana t'<ctervention des hommes d'esprit supérieur, qui lui succèdent. De même que les hommes de génie ont, comme contraires, dans l'action sociale, les criminels destructeurs, les hommes de progrès ont, comme contraires, les régressifs et les inertes. Si donc, comme nous t'avons démontré, le génie est un phénomène d'action biologique distincte, un fait d'ordre progressif, voyons comment et dans quelles conditions il se produit. Revenant & t'anatogie naturelle qui existe avec ce qui a lieu dans le monde végétât ou animal, examinons tes circonstances .d'où viennent en général les variations de caractères Le fait n'a pas été bien éclairci par tes naturalistes et les connaissances se limitent a des idées générâtes c'est-à-dire qu'elles surgissent par rapport aux circonstances favorables de mitieu.de nutrition, d'hérédité, ou de relation. !i semble aussi que, ordinairement, ces variations se produisent avec de nouvelles conditions de vie par lesquelles se trouvent engendrées de nouveaux besoins, pour lesquelles elles sont plus utites. Un fait important est que, chez te même individu, a ta naissance de caractères nouveaux ou perfectionnés, ne s'ajoute pas constamment une condition favorable de toute autre aptitude ou forme de son organisation; i
de sorte que, souvent, les acquisitions successives dans la direction d'un caractère au moyen de l'action permanente de la sélection naturelle, dp l'hérédité et de l'usage, se font aux dépens d'autres caracMres ordinaires qui, aussi sou.vent, reculent tout autant que ceux qui sont cuttivés, progressent et varient.
Le fait, mis en évidence avec des preuves cliniques par Lombroso, que 1 homme de génie présente ordinairement des caractères de dégénérescence, ne peut Rtre méconnu, ni ne.gtigé. M~me l'homme d'esprit supérieur est souvent faible, ou invalide, ou défectueux dans son corps. Ceci, plutôt que de confirmer ce fait que te génie est une dégénérescence, pourrait prouver le contraire, justement cause des plus grandes anatogies qu'a le génie avec les variations de caractères du monde animal et végétai.
Du reste, la production du génie est comme une compensation aux défauts que l'individu pt'ésentedana beaucoup d'autres parties de t'organisme. En parlant ainsi, Lombroso pensait certainement parier aussi de l'homme d'esprit supérieur, car les exemptes cités par lui d'hommes de génie sont plutôt en grande partie tirés d'hommes d'esprit supérieur. Ceci est une conséquence de ce qu'il n'a pas cru devoir distinguer les uns des autres, comme je l'ai fait moi-m~me et comnM je crois qu'i! est nécessaire de le faire. Je n'énumère donc pas les diverses espèces de tarés dégéneratives que Lombrosoasu.avec tantd'attention, découvrir chez les hommes de génie en général. Je remarque Maternent qu'it n'est pas du tout prouvé des faits qu'il rapporte que l'homme de génie soit souvent un immotai il semble, au contraire, qu'il ne l'est presque jamais. Ceci est si vrai que la dêiinquence.entreautrea, fait presque co!np)ètetnHnt défaut chez tes savants et les lettrds, si l'on met à part les délits de mmurs, qui sont des effets de décadence ou de corruption, et qui sont propres à la sénitite.
Le fait même que le génie est produit par ce que je tiens à appeler une directi'tn anormate ou partiellement exagérée de la force évolutive, indique que l'homme de génie provient de familles malades et que son origine exprime un fait morbide. Mais il n'est pas lui-même un fait morbide. C'est ainsi que
d'une famille psychopathique naissent des fouw.des épileptiques, des hystériques, des sourds-muets, des scrofuleux, des délinquants. Mais ceci «'empêche pas que certains d'entre aux aient des caractères distincts, d'ordre physique ou moral, qui seraient des expressions, non pas de maladies, mais d'avantages partiets. C'est ainsi que tes phtisiques sont souvent très intelligents. les épileptiques de grande force musculaire, tes idiots agiles, que les hystériques ont des sens tr&s délicats, quelesecrofuleuxoniune peau très délicate et un aspect agréable, etc.
Dans l'ordre anthropologique, le délinquant vulgaire, des* tructeur, et l'homme de génie sont dans le même rapport que pour le dynamisme social. Kn ceci, l'homme de génie représente la force qui agit vers une voie nbuveUc de l'avenir, avantageuse pour l'espèce et lai ci vi libation ta délinquence tend non seulement à détruire ce que la civilisation a conquis~ mais aussi à detrah'f} là société elle-m~me; en eeia l'homme de génie est la variation de caractère, c'est le caractère nouveau qui se dégage pour indiquer les voies nouvelles l'avenir de la race; le délinquant destructeur est le microbe qui menace directement la vie de la race elle-même. Tous deux pourtant annoncent un changement des conditions ordinaires et communes de la société. Il est un fait que l'on voudrait retenir en faveur de la théorie de la nature dégénérative du génie et qui perd sa valeur, c'est que les hommes de génie ont souvent des descendants inauffisants ou fous; cé fait ne serait pas en rapport avec le phénomène du génie, mais avec la constitution névropathique ou faible de l'homme de génio. En pratique, pourtant, le fait lui-même n'a pas toute la rigueur de vérité que l'on veut bien dire, car les familles ne sont pas rares o& une intelligence distinguée est héréditaire; l'hérédité continue de certaines aptitudes géniales est fréquente et fort connue, spécialement pour la musique. Voyez à quel point Ribot a mis la chose en évidence dans son livre /f~<~ /MyeAo/oy~Ke. Ceci, sans préjudice du faH que l'on appelle souvent géniau:! ceux qui ne sont que des intelligences supérieures.
Il faut aussi considérer que le génie, phénomène partiel, ne peut toujonrs se transmettre par les voies ordinaires de l'héfé' dit biologique, car, par sa nature morale, son action estdinusée
hors de l'individualité <:orporette et elle s'exerce au profit des oeuvres et des idées sur la masse. Les héritiers de l'homme de génie ne sont donc pus toujours ses enfants selon la nature, mais ceux qui, appartenant a son école, ont eu par lui l'incitation au progrès extraordinaire et & la variation.
La sélection naturelle retire du génie les énonces directs pour t'amétioration sociale, faisant en sorte que chaque esprit, qui travaille successivement dans la voie tracée par le génie précédent, parle de la dernière conqu'te acquise; c'est l'hérédité thésaurisant, formant le patrimoin'' social indestructible (les conquêtes avautageuses faites par le génie tui-m~mf. Ce n'est pas auH'emcnt que dans le domaine des conquêtes matcrieites te fils augmente le patt'hnoiuc de richesses hérite du pcreet que la loi sociale d«adruita hérëditaues transmet les biens acquis pour l'avuntuge de la ramille. Les hommes d'esprit supérieur sont ceux qui développent et cultivent les idées émanées des génies, comme autant de direction de t'activuë.
Lombroso n aussi détnohtré que te génie à beaucoup de rapports avec t'épitepsie. Avant tout, il trouva que beaucoup d'hommes de génie cétëbrt's furent des Mpiteptiques; puis il signala que t'aotion géttiute est accompagnée quelquefois de certains phéu0)n6nesquiontta plus haute analogie avec ceux qui 9e produisent dans tes accès épHeptiques. C'est-à-dire que faction géniale se manifeste quelquefois avec intermittence, avec instantanéité, avec inconscience, elle est souvent inspirée, quelquefois suivie d'amnésie, et quelquefois aussi accompagnée du contraste, de la double persoonatité, de l'hyperesthésie, etc. On ne peut, certes, mettre en doute aucun des faits rapportés par Lombroso et dont il déduit avec clarté là nature épileptique du génie. Je crois m~me que c'est une chose naturelle que les hommes de génie soient souvent épiteptiques, justement parce que l'homme de génie, étant indubitablement un anormat par altération du processus formatif, t'épitepsie est la plus naturette et la plus fréquente expression des états inférieurs ou anormaux du dévetoppementmorat. De même qu'ils sont souvent épiteptiques, les hommes de génie présentent aussi d'autres formes d'anomalie psychique.
Apres ce que j'ai dit plus haut sur la nature de l'épitepsie, 8. VEtiruM. 17
que je considère comme étant de nature atavique, et comme maladie seulement dans un sens relatif, c'est-à-dire en tant qu'elle est l'expression de l'énergie générale automatique qui s'accumule et se décharge en explosions accessoires et sans utiti. té, ou domine t'innuence de la volonté, en agissant dans ta sphère des actions qui lui sont subordonnées. Je puis aussi ad. mettre que l'acte génial est une'expression d'épitepsie, en ce sens qu'it est déterminé par une action de cette énergie qui échappe a l'empire do la volonté. En fait, t'idéc inventive ou taconcep. tion artistique, qui apparaissent subitement à l'esprit, ne sont pas déterminées par la volonté, mais projetéesdanslaconscience par une énergie automatique. Mais si ceci constituait de t'~i*lepsif,on risquerait alors d'en venir à croire que toutes les représentationsmeniates se font au moyen dedéchargee épiteptiques. En disant ceci. on tombe dans t'abaurde; on demeu'e au contraire dans le domaine du rationnel si t'on dit que cette énergie qui suscite l'acte géaiat ou la pensée naturelle, ou l'idée du jour, est l'effet de t'énergie automatique qui, à des degrés dinérents, échappe a l'action volitive.
Je dois aussi mettre eh garde contre un point de vue qui prète àt'équivoque. L'nn dit que ta pensée géniateéctate comme impérieuse et nouvelle; on ne fait pas attention, en parlant ainsi, à ce fait connu de la cérébratiou inconsciente, par laquelle les pensées qui surgissent tout & coup, mûries, du cerveau, ont parcouru une longue période d'élaboration, en se basant sur les matériaux existants. On appelle création ce qui n'est qu'un état imprévu de conscience. Voyez l'analogie avec le sommeit. Le rapport plus ou moins grand avec des antécédents d'association n'est pas suffisant pour déterminer la nature épileptique ou non d'un acte tuentat, car le travail d'association est spécialement celui 'lui a lieu dans l'inconscient. Penser veut dire associer, et c'est jush'meot dans le siience des états de conscience que s'étabort'nt plus fortement les pensées basées sur le travail d'association.
Par conséquent, ce n'est lias en bloc, mais avec tes réserves que j'indique, qu'it faut accepter cette opinion qu'une action épileptique est la cause productrice de l'idée géniale. On ne peut nier, en générât, que t'épitepsie, de ta même manière qu'elle
met en action les centres moteurs ou sensitifs, etc., peut aussi mettre en action les centres psychiques et donner par conséquent des convulsions, des hatiucinations, des douleurs, de t'hyperbemie, de même que des idées et des images. Certaines idées délirantes, dites primitives, n'ont pas un autre mode d'origine.' ·
ït faut romarquf)' aussi qu'il est des hommes de génie qui, non seulement ne sont pas épileptiques, mais qui ne prëitentent pas oon plus les apparences morbides de ta gëniatite. Quant n leurs capacités supérieures, leur cerveau est simplement une machine si bien construite què, prenant la matière primitive, elle restitue des produits mieux élaborés et en plus grand nombre que chex lés autres; pour cela. il n'est nullement nëcessain' qu'ils soient t!pHeptiquea. ï! y a des hommes d'aptitudes supérieures qui se dégagent d'un ensemble comptexe et favorable de moyens fine settsibititë apecinque, actes aperceptifs rapides et lucides, travaUd'assoctation serré et continu, etc., etc.. dont te ptoduitëtevë est tf résultat net, prévu, certain, de conditions spéciales de l'esprit. h en est tout différemment du génie. Je pourrais citer de ces intelligences e< je ne te fais pas. afin qu'ut) point faible dans de telles citations ne vienne point iUusionne)' sur ce que je veux dire. Mais chacun en connaît. Je pense aussi à un autre fait de grande importance. La geniaHté.queMèqu'' soit la cause qui ta met en action, est une aptitude très supérieure ou nouvelle dans le domaine d'une fonction générique. Elle a une base correspondante, nécessaire, dans les conditions exceptionnÈttes de t'organe dont elle provient. On no peut nit'r, en somme, que les hommes de haute intelligence ou de génie aient, en générât, un cerveau plus ample ou plus pesant. Il est inutile que je rapporte ici des chiffres que tout le monde connaît, car Us sont cités dans tous les livres qui traitent <tu génie. Les exceptions ne sont peut-~tre qu'apparentes, car nous ne savons pas quette partie du cerveau est en rapport avec têt! ou telle aptitude, cette partie pouvant être aussi ptus avantagée dans un cerveau qui danssa totatite se trouverait même plus petit que la normale, Si, par exemple, les poètes, les artiste", les peintres, les sculpteurs, etc., ont le front plus ample et la substance cérébrale frontale plus abondante (probab~ment
parce que les aptitudes générâtes d'intelligence, d'imagina' tion, de mémoire, etc., siègent dans une large partie du cerveau), il pourrait aussi se faire qu'aux musiciens, eufnse seulement d'avoir le centre cortical auditif plus avan* tagd. Les phrénotogistos, s'il en existe encore, aéraient eertai. nement de cet avis. It est certain que l'Hercule, génie ou géant de la force musoutaire, eut le fondement de son génie dans h grosseur des muscles, bien'qu'il fut ëpileptiquo. Pourquoi donc vouloir attribuer tout l'effet de ta g~niatité & la force qui. de, temps en temps, incite t'organe à l'action, et ne pas reconnattre au contraire que la geniatité consiste dans la capacitë nouvette ou plus grande de in fonctionnalité e)te-m'me?
L'épilepsie dans l'acte génial exerce la même influence que dans la criminalité. L'homme épiteptif}ue,et) somme, ne commet habituellement pas te ddlit par suite de l'épilepsie, mais par auite de ses tendances immorales éventuelles qui ont u<~ influence irrésistible à cause de la nature épileptique. Du reste, il me semble que si t'en accepte ma façon de voit sur l'épilepsie, la question de la nature epiteptiquo du génie est oiseuse. La génialitd est i'eHot de capacités fonctionnelles supérieures ou distinctes, et ette est mise en action par une énergie qui souvent n'obéit pas à la volonté. Cela est si vrai qu'il y a aussi des génialités de la volonté eite-meme. Eiies sont peut. être les plus fréquentes et sont spécialement données par ceux que l'on appelle des caractères. Voyez Smites. Si le génie était un fait épileptique, la geniatité de la volonté serait la négation det'épitepsie.
Les hommes de génie, comme aussi, souvent, les hommes de grande ikitelligence, en outre qu'its sont souvent épiteptoïdet, ont souvent des propensions aux idées originaires de persécution et d'orgueil les premiera ont même quelquefois un esprit critique insuffisant; c'est pourquoi l'on dit vulgairement qu'tto manquent do bon sens (Lombroso). C'est là une autre analogie biologique avec les délinquants ordinaires, car les uns ou t~ autres sont des produits de développement anormal et ce fait que les premiers sont parfois aussi des délinquants et que '0 les seconds sont aussi des géniaux, compléterait l'analogie bio. logique et affirmerait de nouveau l'origine commune. Mais
il faut cependant relever que les hommes criminels sont souvont tots par suite d'un an'ët de dévetoppetnent, qu'ils sont, comme nous l'avons vu, un composé des imbécillités, des fatigues, des neurasthénies qui se termineront facilement par l'involution précoce. C'est pourquoi parmi les criminels, les imbéciles sont fréquents, et parmi tes génies, les fous. Les aliénations des hommes de génie peuvent se décomposer en étéments psychologiques varies effets d'anomalies de développement et de sénitité précoce tout ensemble. Ceci en mesure de t'inégate mesure du développement des aptitudes particulières chez tes sujets précocement épuises. C'est-à-dire qu'ils fournissent l'exemple fréquent des démences que j'ai nommées dégénérescence mixte, évolutive ou involutive, propre & la grande otasse des héréditaires (Magnan) parmi tesquets se trouvent les génies.
C'est ainsi que quelquefois, comme tes criminels et comme les séniles, tea hommes de génie sont immoraux dans leur action; et que, dans le dynamisme social, ils donnent l'exemple d'agir d'un côté dans un sens altruiste, de l'autre dans un sens égoïste. Dans leurs œuvres ils ont une action progressive et dans leurs jugements sur autrui, ils sont misoneistes. Ceci posé, j'évite de pat'ter des aliénés de génie et du génie chM tes aliénés, ce qui serait une vaine répétition de choses déjà dites.
Les ditférences entre les criminels et les aliénés sont éctairciës, de même que leurs analogies. Les premiers ont des signes physiques et moraux d'insuffisance de développement ou do réversion atavique d'ordre spécialement physique et les seconds, les auénés, ont des signes physiques et moraux de séhitité précoce et de décadence. Les uns autant que les autres peuvent présenter des signes appartenant a !a forme de dégénérescence opposée à celle à laquelle ils appartiennent essentiellement, car les détinquants sont facilement sujets a ta sénilité précoce et les aliénés se forment plus facilement sur le fond des conditions héréditaires de dévetoppemcnt anormal. ~V<!<M~ t~t facit M/«M.
La doctrine qui considère la nature morbide du crime et du criminel n'est pas te moins du monde infirmée par ce que j'ai
dit, car les liens de parenté entre les criminels et les aliénés n'en sont pas méconnus, mais renforcés ceux-ci (les atiénét et les criminels) ont en commun les conditions génératrices, beaucoup de points de contact et de passage des uns aux autres. Mais, cependant, la différence entre l'une et l'autre de ces formes de dégénérescence, qui produit les uns et les autres et qui éclaire la pathogenèse et la forme clinique, demfure évi. dente. Plus loin, dans le chapitre sur la pathologie de la sëduc' tion, nous exposerons en dotait tea caractères cliniques différen' tiels physiques et moraux des aliénés et des criminels, rapports que, jusqu'à présent, j'ai séparés dans leurs relations pathogéniques.
L'homme de génie est un caractéristique il est mente, comme le criminel instinctif, un caractéristique majeur, car il exerce une action dans la dynamique sociale ayant pour effet un mou.vement étendu, divergent et progressif, opposé à celui provoqué par le criminel, ce dernier agissant dans un sens destructeur et régressif.
Les hommes de génie comme tous les autres caractéristiques sont produits ou nés, A mon avis, je dirai que les produits sont plus fréquents que les nés, malgré que ceci paraisse nouveau et difficile à être accepté. Les hommes, dits de génie, ne se distinguent qu'alors seulement qu'on en connatt des résultats, c'està-dire les idées et les oeuvres de génie aucun indice d'une géniatité tatfnte ou sans effets visibles ne peut être sérieux ni acceptable. Il n'existe aucun cas bien constaté d'une idée ou d'une tBUvre de génie qui n'ait pas eu comme antécédent, dans l'éducation ou dans l'esprit de son auteur, une suffisante préparation spécifique pour le produit génial, qui se révèle en apparence comme un produit spontané et merveilleux de pouvoir intellectuel. Il est vrai aussi que chaque découverte (car, au fond, l'ouvre de génie se concrétise en autant de découvertes ou d'idées neuves) ne surgit que de l'esprit de ceux qui étaient précédemment, par l'étude et par l'observation, mis sur la voie de la découverte elle-même le produit génial appa)'a!t(ionc comme un pas en avant, comme un saut, ou comme une déviation du point précis ou du niveau auquel l'esprit était, précédemment, parvenu au moyen de i'ëtude méthodique. La pomme
tombée sur le nez de Newton et la lampe oscillante do Gatilée trouvërent en eux des études suffisamment mûries pour que le fait ftt compris par eux et devint fécond. Certainement, le fait qu'un très petit nombre d'hommes seulement savent faire un pas au delà de la connaissance acquise, ou un pas divergent sur la ligne commune, prouve que, pour que des découvertes puissent se faire, il faut une certaine capacité d'esprit qui ne se trouve pas dans chaque savant malgré la minutie de son érudition. Mais ceci ne représente souvent pas davantage qu'une subtile intelligence, sans qu'il y ait ta un esprit énorme et monstrueux. Voyez le nombre énorme de découvèrtes faites de nos jours en comparaison de celles faites autrefois, en raison directe du plus grand nombre de savants et du point plus avancé où sont arrivées aujourd'hui les sciences et leurs nombreuses ramifications ceci, par suite de la division du travail qui, limitant l'attention et l'expérience, rend t'investigation plus précise et plus productive. Et je crois qu'il n'y a pas de bon spécialiste dans aucune matière d'ordre secondaire du savoir qui n'ait pas à son compte quelque idée neuve ou quelque petite découverte d'ordre théorique ou pratique.
On comprend fort bien ce fait que les découvertes et les idées neuves se produisent plus facilement dans l'esprit d'un savant amateur que d'un professeur titulaire. Je conviens nt~mo que ceux-ci sont rarement géniaux, alors que les choses nouvelles et. monstrueuses sont d'abord signalées et formulées par les bohémiens de la science. Mais ceci ne démontre pas encore qu'une intelligence sMt'ypHffMsoit nécessaire à laproduction dece genre de nouveautés. Le motif en est que plus les professeurs sont sérieux, moins ils peuvent remarquer et comprendre des choses nouvelles et ceci surtout si, par l'habitude de l'emploi de l'esprit, its s'en tiennent à considérer seulement ce que dit la doctrine ou le livre, et ce qu'ils ont toujours enseigné. C'est un effet connu du misonéisme de la science officielle. Ce sont surtout les intelligences fraiches, qui ne sont pas encore envahies par des stratinoations doctrinaires, qui ont une élasticité sufnsante pour les sauts et les déviations, et sur mille qui tombent dans le vide et dans l'utopie, il s'en trouve un de temps en temps qui signale des vérités nouvelles et qui les révèle.
Mais chaque produit génia! est engendré M terme ou sur la courbe d'une cotturo du même ordre. Je ne croie pas que le contraire existe souvent dans l'histoire des découvertes. Contrairement au proverbe qui dit ot'a/ofM~MM~oe~Ma.f'MM<Kf, je ne -crois pus que même par la poésie naissent les hommes de génie. En somme, nujourd'hui, ceux-ci ne peuvent plus ~tre si ce n'est sur ta base du savoir scientifique moderne, dont its sentent tes t'ctations humaines et dont ils prévoient des avenirs correspondant & t'idéat moderne de l'humanité. De cette façon, nos poètes doivent au moins <*tre des savanta afin de comprendre en de hautes synthèses la pensée et le sentiment universel. Des spontanéités psychologiques dans des cerveaux d'ignorants, quelque robustes qu'ils soient, ne peuvent donner des ouvres à la poésie moderne. Cela est si vrai que, & toutes les autres époques, le poète fut h la tête du savoir génial de son époque et de son pays. Les études sur les applications diverses et la division du trnvait créent tes bases d'autant des géniatités diverses, de mémo que les diverses catégories d'appétits non réfrénés ou non satisfaits créent les diverses classes de la criminalité actuelle ou tradiUonnette.
Et bien que, comme conséquence nécessaire de l'apprentissage spéctat des études porté jusqu'aux limites de !a connaissance, à t'tmputtdon d'une intelligence marquée pour arriver & la découverte placée un peu en avant ou un position tatérate le long du cours des connaissances communes, il faille quelque chose de plus qui serait l'intelligence spontanée, ce fait est exact pourtant que cette même étude spécialisée, attentive et passionnée aiguise l'intelligence ordinaire et la rend plus capable et 'assez suffisante pour aboutir souvent & une production géniale. L'organe, perfectionné par l'exercice, s'améliore, aiguise ses capacités, étend les limites de son pouvoir. !t en est de l'intelligence comme des bras, qui, par tagymnastique,amé)ioreht!eur nutrition et donnent comme résultat une ptus grande énergie d'action. Jusque-là, donc, c'est-à-dire jusque tout auprès du point de production de la découverte géuiate~ je n'admets pas ta nécessité d'une capacité mentatespécinque jusque-là, l'homme de bonne intelligence ou devenu tel par suite d'un bon exercice et d'un apprentissage heureux, suffit.
Mais je crois, au contraire, qu'il y a des hommes de génie nés et qui se révèlent dans une autre étape de ce travail mental qui conduit ensuite aux découvertes et aux idées nouvelles. Il y a des hommes qui manifestent fi un degré plus ou moins apparent, quelquefois jusqu'à l'évidence et à t'irrésistibitité, des <en~aMCp< at'ftpptication de leur travail dans une direction plutôt que dans une autre. En d'autres termes, cette tendance s'appellerait vocation. Si ces individus sont diriges par le hasard dans la voie des travaux pour lesquels ils ont une préférence marquée et que l'exercice et la culture les mettent en même temps en mesure d'arriver au point nécessaire, )orsqu'i)s en sont arrivés ta, ces individus produisent facilement des oeuvres géniales que d'autres ne pourraient produire que rarement ft avec effort. Us auront aussi cet uvantage de produire dans la jeunesse et dans une durée d'études assex brève ce que d'autres ne pourraient produire, car Us sont aidés et portés par leurs dispositions natut-elles d'intelligence où par leur passion. Ils ont en eux-mêmes, comme je le dirai plus loin, presque de naissance, croissant avec leur corps et leur esprit, t'~<* Ato/oy~Me de la découverte future à laquelle ils sont comme prédestinés. A ce point de vue, ils sont tes car<K~'M~MM-H<~a?<' la y~tt'a/t~ et t'bérédité leur transmit tas directions spéciales de leur vocation, en leur transmettant les énergies diversement spécialisées des générations passées appliquées à divers services de l'intelligence et du sentiment humain, au sommet desquelles se trouvent les germes des futures divergences progressives.
Il est aussi important déconsidérer ce fait que, en dehors des hommes de génie-nés, porteurs de tendances progressives, les tendances géniales existent dans tes générations précédentes; tendances qui sont transmises par l'hérédité aux divers individus, et ceux-ci apparaissent comme des héritiers, continuateurs et augmentateurs du patrimoine ancestral de même que les hommes qui deviennent supérieurs par t'étude individuelle. partent du patrimoine de connaissances epars dans le monde et dans les générations précédentes, te conservent, l'accroissent, le transmettent, au moyen de l'école, à d'autres encore. Ainsi la caractéristique géniale correspond parfaitement à tonte autre caractéristique et s'oppose parfaitement à celle de la
criminalité par analogie dans sa genèse, ou par analogie d'action dans un sens d'antithèse. Les géniaux, comme les caractéristiques mineurs, et leur opposé, les caractéristiques majeurs do!a criminalité, présentent par tendance native ou par plasticité créée par l'exercice, des apparences somatiques, psychiques et sociales particulières, qui les distinguent selon la direction spéciale de teur travail.
La tendance géniale naturelle, héréditaire ou alavique, qui est quelquefois irrésistible, se manifeste dans des limites souvent étroites et quelquefois plus larges. Les hommes de génie se divisent donc en génfatitoa limitées et géniatités étendues. Max Nordau croit que ces derniers seulement sont des hommes de génie, et que les pfemiers sont des anormaux, des mattoïdes et des dégénères.
Je crois tout à fait le contraire de ce que pense cet illustre et original penseur. C'eBt"a-dire que ces derniers, ceux qui t'eussissent dans presque chaque direction du travail auquet ils appliquent leur activité, sont seulement des hommes d'inteMigence supérieure, et quêtes premiers seulement peuvent être des géniaux comme présentant de façon évidente, depuis tours premiers travaux, une tendance quelquefois irrésistible a une occupation spéciale et limitée. Et je m'explique que Max Nordau voit si souvent en ceux-ci des mattoidea ou des anormaux, par ce fait 'lue lorsqu'ils ne sont pas appliqués au travail on leur inclination naturelle les conduit, ils deviennent mécontents, déplaces, incapables et inadaptables & toute autre occupation qui leur tt!pup;ne. Cette erreur de croire que leur capacité limitée les rend insuffisants à la vie sociale se trouve détruito par ta considération qne leur (Buvre devient utile quand elle est intégrée par l'œuvre d'un autre dans le travail collectif et social ils sont donc, comme tous les caractéristiques dont j'ai parlé, des produits excessifs de cette période sociologique dans laquelle nous vivons, nés pour être des instruments de la machine sociale, avec te désavantage du déséquilibre individuel. Qui donc appellerait aujourd'hui insuffisants et anormaux ces nombreux ouvriers de tu pensée et de l'industrie, vivant dans un absolu monolddisme technique sans lequel aucun pas en avant, dans les diverses branches du savoir et de l'industrie, ne serait possible?
L'antithèse entre l'homme criminel et l'homme de génie n'est pas seulement limitée aux rapports de l'action dynamique sociale et à ceux de la fonction biologique; mais il y a encore, à mon avis, un autre motif plus puissant d'antithèse entre eux. Il réside dans la base di<férente et opposée d'où proviennent leurs destins, leurs énergies et leurs formas.
C'est-à-dire qu'il me semble que, en face de la tendance qui existe dans la nature du retour de l'état de domestication à celui de libre développement, se place une tendance opposée, qui fournit à l'action de la domestication (civilisation), les énergies et les formes nécessaires. De même que dans l'intimité des formes artificiellement adaptées, c'est la mémoire des formes antiques et sauvages; la nature doit avoir aussi, corrélativement, des dépôts par lesquels elle atteint peu à peu les formes matérielles d'un nouveau développement. C'est-à-dire que de même que les caractères qu'acquièrent les plantes et les animaux, privés des avantages de la domesticité et de la culture favorable, ne sont pas des caractères nouveaux, mais des réapparitions de caractères ataviques, disparus & une époque antérieure par suite du développement artinciet <OM< ce que raction de la ~Mt~te~ et de la CM~HM favorable introduit comme CNt'ac~'M an<!<OM<~KP~, physiologiques OM~cAo/O~~MeS noMUMM~, c~M les plantes c< chez les aM~!<tM.e, n'est pas une cA<McnoMM//e<~M/aHd<w~ tMaM/a/!a'a<<OM, la MM~tMaMon e< /'a(A~o<MM de choses existant par a<c«~ ~<M~ des Ofaonismes collatéraux ou surtout M/~rtpM~, en tant qtte ca<'ac~rM diversement épars da~M les ~t~'M~ produits de la création naturelle, Et si cela, ainsi qu'il me semble, est exact, chaque espèce qui, par suite de conditions favorables, s'améliore, crott aux dépensde substances, de formes et de capacités étrangères, et existant à un degré au-dessous d'ette. Ainsi, cette espèce, dans le parcours de son évolution future, serait destinée à un travail toujours croissant de synthèse organique qui se ferait au moyen d'un processus d'élévation de choses. inférieures. Ainsi, dans t'échotte de la hiérarchie des êtres, l'espèce supérieure se nourrit et s'empare par un processus continu d'élévation de qualités éparses dans des espèces inférieures et plus simples; i et c'est te travail d'adaptation et de réduction ou d'élimination
qui la fait monter, en rapport avec les nécessités des formes nouvettes, des nouvelles fonctions, et des nouvelles relations. Ce fait étant aoceptëcomme vrai, il pourraitetfe aussi compris dans ta magnifique formule de la physique contemporaine: dang la ~ta<Mt*e, rteM M~ se perd, rien ne se cr~c. Rien ne se perd, cnr ce que !a culture a fait disparaître, revient en s'alliant aux produits de la réversion atavique; rien ne se crée, car ce que produit la culture est fourni par des matériaux, par des énergies et par des spécificités existantes, que t'œuvrede divergence et de progrès met à profit. 1
Démontrer ceci par des faits serait mille fois plus facile que pour ceux qui démontrèrent le phénomène de la réversion atavique par la comparaison des produits de dégénérescence avec les caractères normaux d'animaux inférieurs, ou d'états humains antérieurs ou préhistoriques. Kenita dit que les animaux sont formés sur le schème do t'homma et les divers systèmes organiques humains sont tous plus ou moins représentés par les organes des animaux. Je trouve là une base de mon opinion.
Les mathématiciens peuvent voir, dans les symétries numériques des feuilles, des organes animaux, des progressions dans la vitesse de chute des corps et dans les vibrations do la matière, etc., les démonstrations des lois numériques avant que les hommes aient compris l'existence des nombres et avant mCme que tes hommes existassent. Ils peuvent encore voir Jans tes facettes des cristaux les admirantes dispositions qui sont aujourd'hui fournies aux hommes par t'ëquerre et le compas, et par la géométrie qui se trouvait exprimée dans les formes de la nature avant morne qu'ils ne s'en occupassent. On peut voir aussi comment les conceptions fondamentales mécaniques, symétriques et esthétiques de notre architecture se retrouvent dans beaucoup de coquilles fossiles, dans les habitats de beaucoup d'insectes; et comment se retrouvent aussi dans des millions d'exemplaires de produits végétaux minéraux et chimiques les divers éléments de l'eurythmie et de l'ornement.
ït y a des coquittes qui ont portes et fenêtres avec des locaux internes séparés par des colonnades; comme nos palais de marbro. Il y a des nids si bien équilibrés et si bien disposes que
nos ingénieurs n'ont pu les imiter que fort tard. Il y a dans le règne animal, végétal et minéral des proportions de lignes si par.faites qu'on ne les trouve pas toujours dans nos constructions. Il semble que le plaisir que nous éprouvons à considérer la symétrie, l'eurythmie, la proportion, corresponde non de! connaissances et & un bon goût suggéré par l'école et par le milieu, mais qu'il soit chez nous naturel et do longue date instinctif. Il n'est aucune, ou presque aucune de nos institutions politiques ou sociales qui ne semble avoir sa parfaite correspondance en autant d'institutions que l'observation moderne découvre chez telle ou telle espèce animale et qui étaient ignorées il y a peu de temps encore de sorte que l'on ne peut dire que les hommes les ont imitée!} consciemment et volontairement.
Je cite ici quelques faits sans ordre. La période de constitution politico-sociale basée sur l'esclavage et la guerre de conquête fut parcourue par les hommes à un instant avancé en civilisation jusque une époque récente. Cette constitution politico'sociale~ on no sait que trop communément qu'elle se retrouve chez les fourmis dans son état le plus complet, Et les hommes n'ont pu imiter les .fourmis car ils n'avaient pas encore fait los observations précises que nos savants ont réalisées. La coexistence chez deux espèces animales, si éloignées et si diverses dans un targe domaine de pensées, d'adaptations, et de besoins identiques, est donc réelle elle eut certes un processus de formation placé cumpietentent en dehors de la conscience et de la volonté.
Le mariage, sans nos rites et nos hypocrisies, mais sur la base identique de la vie commune perpétuelle, de l'amour, de la jalousie, de l'assistance réciproque et de l'éducation des rejetons, mariage à forme de monogamie ou de polygamie, de monandrie ou do polyandrie, temporaire ou indissoluble, avec ou sans divorce, s'observe chez beaucoup d'espèces animales de même que chez les hommes et ceux-ci, à mon avis, s'illusionnent quand ils croient l'avoir inventé. Ils ne l'ont pas accepté par un acte de pleine et libre votonte, comme diraient les juristes.
La construction des maisons et des villes, les provisions d'hivernage et les travaux dp t'été, la chasse, la pèche et l'usage
même des vêtements, les hommes ne sont pas. seuls à les avoir inventé, car mille et mille autres espèces connaissaient ces choses avant eux et en usent encore aujourd'hui. Jusque certaines de nos industries domestiques nous sont communes avec tes animaux par exemple la ntature (araignées). L'inhumation des cadavres est m~me exercée par certaines espèces animales (nécrophiles). L'art de la guerre, avec son astuce stratégique ordinaire, offensive et défensive, n'a pas de secrets pour beaucoup d'espèces animales qui ont mûme plus de subtilité en ceci que nos plus grands généraux. L'assistance des blessés en temps de guerre et les alliances pour la guerre et pour la paix ont eues des précédents, chez l'animal, de m6me que le régime socialiste, monarchique ou représentatif.
Nul n'est un amant et un séducteur plus habile que l'oiseau nul n'est un plus astucieux chasseur que l'araignée, le chat, ou que certains poissons nul n'est un plus puissant fascinateur que le faucon ou que la chouette. li n'est pas un de nos peintres qui connaisse une couleur qui ne soit pas dans la nature, et nul parfumeur n'a inventé de parfums en dehors de ceux que la nature possède. Il n'est pas une de nos connaissances scientiiiques modernes ayant produit ces merveilleuses applications a notre industrie qui n'ait été ou qui ne soit entièrement apptiquée dans la nature. La vapeur remue les entrailles des montagnes. la lumière électrique des astres nous éclaire, le soleil nous photographie à chaque instant, la navigation sur des bancs de glace et sur des matériaux transportés par les neuves accomplissait l'éternel voyage d'émigration des animaux avant nos navires, avant nos bateaux, nos barques et nos canots. Et ie vol des oiseaux est là encore, point de mire de nos désirs, qu'il nous sera possible d'imiter maintenant que le cinématographe nous fait facilement comprendre comment il est, en rëatitë, accompli par les oiseaux. Môme les qualités psychologiques de l'homme ont leurs correspondances parfaites chez les espèces animales la nette chez le lion, le courage chez ie tigre, la prudence chez le serpent, l'astuce chez le renard, ta ndéiitë chez le chien, la mansuétude chez la chèvre, etc,, etc. Et l'on veut même que l'homme présente, avec chacune de ces qualités, la physionomie de l'animal correspondant (Pidevit), Rien de ce que l'homme
sait, de ce qu'il fait, de ce qu'il espère, n'est nouveau ni ne lui est propre. Tout ce qu'il connatt. tout ce qu'il pense, tout ce qu'it désire est déjà en usage hors de lui, et des militions de choses existent encore en dehors de lui qu'il pourra peut-être réaliser peu & peu dans l'avenir, et par lesquelles il ira .en augmentant et en intégrant le domaine de la connaissance. !t est, pourtant, supérieur aux autres animaux car il peut avoir ou ne pas avoir leurs qualités il peut avoir certaines seulement, et il peut, les ayant toutes, utiliser celles qu'il lui plalt, équilibrer l'action de l'une avec celle de l'autre. Les animaux, au contraire (caractéristiques nés et exclusifs) sont privés de liberté, domines par la spédncito do leurs quatités. Cette supériorité do l'homme, peut-être, il l'a par le plus grand et large développement psychique qui le fait l'animal le plus libre.
Tout ce que l'homme, peu à peu, s'assimile de ce qui est on dehors de lui, it ne le fait pas par une imitation consciente et voulue, mais par un travail spontané, produit par une oauvt'e propre, à mesure qu'il s'assimile des connaissances et des méthodes qu'il ne sut jamais exister chez des espèces animateo petites ou inconnues de lui, L'homme ne crée rien, it découvre en dehors de sa volonté, car ce qu'il découvre aujourd'hui se ~o«M~ le ~owyeoM ~Kt pousse, et ce bourgeon était subordonné h ta maturation de ses destinées biologiques alors que le développement avait atteint son point culminant. Le savant découvt'e de même une loi lorsqu'il est enfin parvenu au moment opportun de culture et de préparation, dans la direction d'un ordre de choses déterminées.
Le processus, dont ta nature prend les matériaux qu'elle pt'~te aux espèces qui croissent et qui divergent (matériaux employas par elle chez des espèces diverses et dans des buts différents pour être prodigués à des époques de développement correspondant aux besoins et aux conditions opportunes <)e leur vie), ce processus est un processus de ~6/<Mta«oM continue, agissant comme si les espèces les plus élevées avaient, dans leur avenir, Il se revêtir des qualités, des formes, des énergies, éparses en dessous d'elle, et comme si elles représentaient le produit d'une intégration progressive et continue. Et lorsque, avec la disparition, par suite de ta mort naturelle, des espèces
les plus largement développées, furent enterrées avec elles les aptitudes et les formes élevées, de nouvelles espèces, venues de ta profondeur des petites choses, porteront de plus en plus haut dans les embranchements du monde animal et végétât des formes nouvettes et de nouvelles qualités qui, avant les formations du monde animal, végétât ou minéral, ont leurs origines premières dans les formations sans nn du monde chimique. Après tout ce que je viens de dite. l'homme de génie, né ou produit, est donc celui à travers loquet le processus naturel de développement fait jaillir le caractère nouveau et utile a son espèce ce caractère sera assimilé par l'espèce, fera partie de sa propre substance et il en nattra d'autres produits de nouveaux développements. L'homme de génie produit cueillera s~mptf' ment ce qu'ii y a à prendre au sommet de la culture, d'où celui qui y est parvenu avance sa tète et ses membres, s'élevant sur tachette du savoir jusqu'à un point ou tes autres ne sont pas arrivés. L'homme de génie M~ est le bourgeon môme qui portera, lorsqu'il aura cru, te fruit du produit génial que la nature, lorsque le développement de l'espèce est arrivé au moment opportun, soulève par une force spontanée et fatate et fait apparattre d'abord comme tendance, puis bientôt comme adaptations et qualités spécifiques, Ettorsquete moment favorable a ta naissance d'une nouvelle connaissance, d'un art nouveau, d'un nouveau moyen d'action est arrive, la nature pousse mille et mHte petits bourgeons pour en porter ta nouvelle, et de ceux-ci, à travers Otitte hasards, bien peu arrivent au but. Ceux qui restent en arrière, à qui il manque une opportunité de tendance et de résistance, sont fait prisonniers en route et appliqués à d'autres que ceux pour lesquels. ils étaient nés. Ils donnent des produits d'utopie, de mattoïdisme,et de oriminatite. Chaque développement a son instant opportun et ses préparations nécessaires. Le fruit génial dont la substance existe dans la nature est révélé par l'homme prédestine lorsque cetui-ei est arrivé au niveau oft la découverte doit être appliquée il est revête par t'homme d'intelligence supérieure lorsque la matière de ses apptications est arrivée à une iette maturation qu'il n'a plus qu'a recueillir le fruit qui s'épanouit de tui'm~me.
L'homme de génie, aussi bien produit que né, est un résultat de ta ctvitisution, car cetio-ci détermine ladivision du travail, la nécessité de l'étude et de la culture et transmet à travers les générations l'habitude, les aptitudes et les tendances (vocations) qui sont le résultat de l'exercice pratiqué longuement et devenu tempérament.
Il en dérive ce fait que les découvertes ne sont faites que par la population laborieuse et que c'est chei elle que naissent et se manifestent tes hommes de génie. Là aussi surgissent les germes de nouvelles criminalités, car la lutte et la concurrence enseignent toujours de nouveaux moyens d'industrie, de fraudes, de violences. On pourrait dire que par là la criminalité a ses origines dans la génialité, parce que toute nouvelle manière (te détresse et de lutte est géniale. Puis c'est parmi les populations laborieuses ou cultivées seulement qu'est possible l'acquisition de cette culture et des moyens suffisants pour arriver au point où peuvent se manifester et se recueillir les faits géniaux La populatiou américaine donne aujourd'hui autant de découvertes en une année qu'en donna ou qu'en donnerait en un siècle une population inculte et ignorante de l'Asie ou de l'Afrique.
Cependant, dans les villes, la petite délinquence croit et une détihquenoe nouvelle se développe, car là, la vie se développe dans les diverses directions, encombrées par la concurrence, et c'est une vie éphémère et corrompue. Dans les campagnes, au contraire, prédomine une criminalité violente contre la propriété et la sexualité, en raison, non seulement de la sensibilité plus grossière et plus dure, mais aussi de la persistance plus tenace du besoin de retour aux conditions de la vie antérieure dont la population rustique se trouve moins éloignée.
1) y a cependant un fait qui se trouve en apparente contradiction avec ce que je viens de dire. C'est que les hommes qui vivent a un certain degré de culture cultivent plus efncacement et plus vivement leur propre individualité géniale, s'ils en ont une, et aiguisent la pointe de leurs pensées originales, s'ils évitent de les confondre avec les pensées de la foule, celles-ci ayant pour action de fournir des résultats moyens et de diminuer les opinions entières et isolées. En fait, les grands génies 8. VMttUM. 18
de l'humanité, les héros, vécurent solitaires dans los diserts ou dans tes campagnes ils crurent comme des excentriques et émergèrent sur la pensée commune. Cela s'explique parce que, avant de développer leur personnalité dans une vie solitaire, ils firent leur apprentissage dans la population cultivée et qu'ils arrivèrent à la culture commune, d'où il leur fut possible do s'étever on s'éteignant de t'inuuence du milieu qui les aurait rendus égaux aux autres et qui aurait éteint leur originalité. Donc, pour nous résumer Les délinquants instinctifs, nés ou produits, forment une antithèse vis-à-vis des hommes de génie, qui sont aussi nés ou produits. Cette antithèse se manifeste par trois ordres de faits
i" Dans /*<te«oM sociale, car tandis que les premiers exercent leur influence en tirant en arrière et en détruisant les acquisitions de la civilisation, les seconds l'attirent en avant, ouvrent de nouvelles voies et réalisent de nouveaux progrès; 2° Dans la M~u/!ca(tOM biologique, car tandis que les détinquants, par leur action, expriment la tendance des espèces a revenir à un état antérieur à la civilisation, les hommes de génie représentent la tendance au progrès et sont les bourgeons desquels partent les nouvelles directions de la civilisation; 3" D«tM /'<'coMOMM naturelle, car, tandis que la crimmatité s'exerce en rappelant la structure et les fonctions de l'individu aux caractères anatomiques et aux capacités physiologiques inférieures de la période sauvage, et a l'état d'uniformité sociale; la génialUé fournit los nouveaux matériaux par tes.quels les personnalités et les connaissances élevées s'élèvent toujours davantage et se différencient.
Dans ce processus de sublimation des caractères appartenant & des espèces inférieures le long du rameau de croissance do l'espèce la plus élevée qui, en s'élevant, synthétise la vie éparse dans des domaines inférieurs, ce n'est pas l'homme de génie en tant qu'individu qui est élevé, mais bien la société a laquelle il appartient, dont il est l'instrument unitatérat et sufSsant, mais, par lui-même, excessif et disproportionné. C'est par lui que sont parsemées sur toute la société les semences de l'avenir. C'est par l'action complexe des hommes dminents, des héros, que procède la concorde c'est -an dehors de raccord des divers
héros qu'une société se déplace, Be soulève et se transforme (CARMM), et la foule homogène, misonéisto, représente le poids que de temps en temps l'onde révolutionnaire élève. Cotte foule inconsciente est prête toujours, par la force de son inertie, à redescendre et à abandonner les hommes généreux qui lui avaient donné leur âme.
~M!MM <~tH~Mat~p! ~~<ta/ Ce que j'ai dit jusqu'à présent se rapporte a l'homme délinquant et génial en gênerai. Mais j'ai purtë plus spécialement du sexe male.
Comment est la femme, délinquante ou géniale?
Le fait que la femme provient d'une espèce animale différente et probablement inférieure & celle dont provient l'homme (voir le chapitre ÎI),est suffisant par tui-m~meaexptiquer une grande partie des difïerences qui séparent les deux sexes par rapport ta la délinquence et au génie. Tout n'est pas dû, comme le disent certains auteurs, a leur fonction sociale différente, car souvent, les femmes ont des capacités égales à celles de l'homme et exercent,daaa )a soci~të.des fonctions égales à celles de l'homme. Voyez la femme en Amérique, où elle est moins souvent délinquante et géniale et où elle répond dans son ensemble à une capacité et a un tempérament moyen et uniforme, Il faut donc faire une large part à la question de la différence d'origine, d'où découlent les causes d'une délinquence et d'une géniatité spéciale a des êtres de race différente malgré qu'its vivent dans les marnes o~nditMns sociales.
Cependant, me basant sur ce fait de l'origine différente qui joue ici le plus grand rûte, je crois que dans les mêmes conditions socinles, par suite des diverses attributions etdes diverses difficultés de la vie, des notions différentes et des tendances diverses, les femmes ont de nouvelles raisons, de nouveaux degrés et de nouveaux modes de délinquence et de génialité. C'est une opinion générale que la délinquence spécifique des femmes s'exerce dans la sphère sexuelle et qu'elle est représentée ordinairement par la prostitution. Je ne trouve cette opinion exacte qu'en partie Jes femmes délinquantes f~7~eM< plutôt leur délinquence dans l'ordre sexuet et souvent le produit de cette rëpeMuasion est la prostitution mais elles commettent
ordinairement le délit contre les personnes et les choses, de même que tes hommes, quoique avec une fréquence moindre. ïi est vrai aussi que cette délinquance, d'ordre non directement sexuel, est ordinairement déterminée par des motifs qui ont des rapports avec la vie sexuelle jalousie, envie, vengeances amoureuses, déait's de richesse, but de séduction, etc. Ceci est naturellement en rapport avec ce fait que la femme, hors dos intérêts sexuels, no trouve pas des occasions fréquentes de crimes contre la société.
Ces mêmes motifs, en outre qu'ils agissent directement sur la femme qui a sa fonction dans la société, agissent aussi chez elle dans le sens biologique, déterminant ces conditions par tesquelles elle est nécessairement beaucoup moins délinquante que l'homme. Darwin dit que dans toutes les espèces d'animaux où il y a lutte pour la sélection sexuelle, c'est le mate qui recherche la femelle, qui est le lutteur, tandis que la femme est rocherchée, choisie, et par là la lutte de sa part est limitée et demande peu d'etforta. Il s'ensuit que les variations de caractères, ies amétiofations et les divergences qui surgissent chez les individus d'une espèce sur la base de la lutte sexuelle, ont lieu presque exclusivement chez les mâtes,tandis que tes femmes conservent leur typeordinaire.Voye~ entait, commedanspresque toutes les espèces Mimâtes, spécialement chez les oiseaux ob la lutte sexuelle est plus vive, tes mates sont ptus beaux, mieux cotorés, plus harmonieux et plus agiles, Dans l'espèce humaine, lalutte sexuelle est au contraire soutenue davantage par la femme au moyen de toutes les habiletés de la séduction, et par conséquent celle-là, en acquérant des oaractërea meilleurs ou nouveaux, y gagne ptus que celui-ci.
Au contraire, si la lutte pour l'existence, dans les autres espèces, intéresse également le mate et la femelle, de sorte que les mêmes variations avantageuses surgissent autant pour l'un que pour l'autre, dans l'espèce humaine elle intéresse presque exclusivement l'homme, It s'ensuit que dans l'espèce humaine, tes variations de caractère, les améliorations et les divergences des activités utiles aux relations sociaies qui se produisent, fondées sur la lutte pour l'existence, se font jour chez les hommes et laissent davantage a la femme ta stabilité du type:'
Si l'on pense ensuite que la lutte sexuelle, dans laquotle la femme aurait la prévatence sur l'homme, M fait aujourd'hui, coinme je t'ai dit déjà, non en conformité des avantages de l'espèce, mais selon des critériums d'ordre social qui sont souvent dommageables à l'espèce, le champ de la lutte spécifique demeure fermé pour ta femme et celle-ci, luttant pour la séduction, lutte pour sa propre existence dans ce domaine, par rapport aux avantages <'t aux variations qui en sont la conséquence, elle reste en arrière par rapport à l'homme, M est utile aussi de savoir, comme cela sera démontre plus loin, que chez les hommes, les caractères avantagaux à la lutte pour l'existence sont à pou près ceux qui servent aussi aux luttes sexuelles; il s'ensuit qu'il y a moins de raisons de divergences progressives si l'on passe de l'homme à la femme. Chez les hommes seulement, l'on trouve en général desgéxialités d'ordre intellectuel car le génie de l'homme, je t'ai dit, est l'équivalent de l'apparition d'amëtiorattons et de caractères nouveaux et avantageux chez tes animaux et les végétaux. En même temps que dans l'espèce humaine les mâles sont exposés à varier et à s'améliorer beaucoup dans l'ordre des formes et des activités relatives à la lutte pour l'existence, ils sont aussi exposés à revenir en arrière dans le même ordre et à reprendre, par conséquent, des caractères ataviques, car les vaincus dans les luttes pour l'existence sont destinés à constituer, après un certain nombre de générations, une clusse inférieure sur laquelle a prise la tendance naturelle du retour au type primitif, et qui est destinée à se détruire par l'apparition dans son sein d'éléments ennemis d'eux-mêmes et de l'espèce. La .femme, au contraire, est à ce point de vue plus résistante que l'homme, car, en conservant son type de façon plus durable, elle offre moins de prise à la spoliation de caractères qui lui viennent de son origine spéciale différente de celle de l'homme et en partie de ce qu'elle les a acquis et consolidés lentement et depuis longtemps en les alliant à ses habitudes et a ses besoins. Elle est éminemment conservatrice et donne un faible appoint à l'homicide et au suicide (i).
(t) LoMMsc et PMMM, la ~eMme <M<M~t(aHte, y~'ox/~M~ et «ot'me/e, Turin, RoM, tM3, trouèrent même que la femme dOinquMte présente rarement tM
Ii est prouvé aussi par d'autres faits que la femme est rofractalre, en général, à la criminalité génesique,.et plus encore à la tagéniatitë.
Les femmes criminelles (cota résulte des observations de Lombroso, de Marro et de Turnowski), outre qu'elles ont un nombre assez restreint de caractère!) physiques ataviques, dégé' nératifs (Tonnini), ont ceci de spécial que leur dégénérescence est signalée par l'apparition de caractères physiques masculins. J'afnrme aussi que ces caractères masculins qui marquent leur dégëuérescence sont aussi d'ordre moral. Ceci veut dire que si les femmes subissent des régressions ataviques, elles le font par le moyen d'un métabolisme sexuel, !t en est de même pour !es femmes géniales, qui, lorsqu'elles existent, ont aussi des caractères physiques ou moraux masculins.
Le fait trouve un appui et une axatogie en ce qu'il se produit dans tuutes les classes d'animaux, mais non pas, cependant. dans la morne série de variations que subit la femme dans la parabole de sa vie normale. Les femmes, lorsqu'eties dépassent 'Age de la sexualité, ont une tendance marquée a revêtir des caractères physiques et moraux masculins elles ont une peau rugueuse et noire; un visage osseux, dur, avec de petits poits; une grosse voix, des manières moins douces, un caractère plus énergique, des habitudes plus libres, une pudeur moindre, des idées et des sentiments d'avarice, de domination, etc. Les poules, dit Darwin, divers faisans, les fcmeUcs des perdrix, des paons, des canards, etc., après i'abiation des ovaires, et avec la venue de la vieillesse, prennent une partie dès caractères masculins secondaires do leur espèce. Ainsi, une c'mne de dix ans revêtait la livrée du male; une poule, après avoir cessé de pondre, prit la livrée, ta voix, les éperons et te tempérament belliqueux du coq, et tes femelles de deux espèces de cerfs furent souvent observées porter, dans la vieillesse, des cornes. Bunter dit avoir observe des faits analogues dans l'espèce humaine. Je trouve aussi a relever a l'appui de ceci un autre fait c'est que h's femmes qui souffrent de folie chronique ont des carac. MtiMttn't de d~<!n~mcenco atariquo que pr~ontont les hommeo; ce serait là, ta tue Mmb!e, un appui & ma théorie d'une origtao dtfMreote de la fentme, MdeBMMp&cejj~~He.
tèrcs de mascHtinité accentues et précoces, et justement & cause do ceci, ressemblent aux màtea dans la physionomie, la voix, l'apparence âpre de la peau. J'ai observé aussi que nos paysannes, qui a cause des dures conditions de lenr vie vieillissent vite, montrent fréquemment, h un âge peu avancé, des caractères masculins, comme la voix âpre, l'accentuation des traits, la peau rugueuse, et même, souvent, une apparence évidente do moustaches aux joues. Ce que j'ai l'occasion fréquente de voir dans ce pays, d'autres peuvent l'observer ailleurs. H faut faire observer ici queDarwinattribue ces faits ace que chex chacun des deux sexes, itya une latence de caractères secondaires sexuels du sexe opposé, et qui surgissent lorsque la fonctionnante normale disparatt. Quant A moi, j'attribue ce fait à l'influence de la «M~Mee eoHM~M~, qui existe entre des espèces voisines fondée sur les individualités qui proviennent des variations. Ce processus invotutif, ou coHM~M<, qui détermina l'accouplement des deux espèces voisines, autrefois hermaphrodites (an~o~yw et ~~e<Me), en une seute espèce bisexuelle (an~'o~Ke), ce processus. dis-je, continue son cours, et chez les degdnO'es, anticipe sur ruvonir ramenant vers un seul type, le masculin, tes individus des deux espèces aujourd'hui différenciés seutfm~nt par tour sexe (Voyez chapitre 11 de la deuxième partie). Lesfemmfs, étant délinquantes instinctives ou géniales~ ne le sont donc pas fn tant que femmes, mais en tant qu'elles sont moins femmes et qu'etle assument des caractères masculins. La loi d'hérédité limitée au sexe vient aussi expliquer le fait car, dans l'espace humaine, c'est chez tes mates qu'existent les causes les pins actives de variations et de régressions; t'héréditu les transmet par eux, et ces caractères passent à travers la femme comme dans un état latent, capables seulement de se manifester dans des circonstances rares et spéciales. Je ne répète pas t'énumeration faite par Lombroso des éarac.tères virils existant chez les plus célèbres délinquants. Je donnerai plutôt quelques exemples pour démontrer que le m~me fait se produit aussi chez les femmes présentant de la g~nialité. Je reviens d'abord sur l'observation que j'ai faite, que chez les femmes le génie intettectuet estune choserare. Je puis m'appuyer pour ceci sur ce que dit à ce propos d'Aguanno (/!ft!Ke
dephilosophie Mte~~yMe, août 1890, ~a Mt<M<oM sociale de la /ewMe). Je me plais à en citer ce passage
<' Dans tes sciences qui exigent du raisonnement dit Le Bon, on ne peut citer une seule oeuvre remat'quabte produite par une femme et cependant beaucoup ont reçu une éducation scientinoue complète; enamérique seulement, 600 pratiquent la medecino. Il y a bien des femmes illustres dans tes divers ordres de culture humaine, mais si on' les compare aux hommes los plus remarquables dans te même ordre de connaissance, la difTéronce sera évidente. Considérons les connaissances et nous verrons cette différence.
Il Pour le génie politique, nous avons bien eu depuis Sémiramis jusqu'à Élisabeth d'Angleterre une longue série de femmes illustres, mais aucune n'a montré îe génie d'un Alexandre le Grand, d'un Jules César, d'un Napoléon. Pour la philosophie, si en Grèce, des femmes atteignirent & une haute renommée Diotinee. Pamphite~ Léontie, Pentactëo, Argia, Nycarete, Melyssa, etc., aucune ne put égaler le met'ite d'un Socrate, d'un Platon, d'un Aristote, et si ensuite (pour ne citer que quelques noms) nous trouvons une Hypatia qui enseigna la philosophie à l'Académie d'Alexandrie (v* siècle), Bassi qui enseigna la philosophie à t'Univcrsité do Bologne (!<Vtn" siècle), Catherine Ciho, Isabelle Sforxa, et Claire Maatraini, vraies philosophes de même que notre contemporaine Clémence Royer (de i'écote de Darwin), aucune d'entre ottes ne peut se comparer aux plus célèbres philosophes de l'école théologique, métaphysique et positive. Même dans la jurisprudence, Il y eut des femmes illustres en Italie. C'est ainsi qu'enseignèrent le droit à l'Université de Bologne Dotta.ntte deAccMt'siusfxn"siëcte), Bettina et Novella Andréa (xtV siècle), Bettina Catdet'ini et Betisia Gozzadini (xvm'' siècle), Madeleine Buonsignori, (xtV siëcte); que PizzetU, !)osi,Amoretti, Novetti, professeurs de droit à Padoue, furent des jurisconsultes renommces, mais aucune n'égala le mérite des vieux jurisconsultes, Gajus Paulus, Utpianus, Papinienus, ni des modernes, Bartoto, Baldo, Cuiacio, Vot, etc. Et l'on peut dire de même pour les femmes qui se sont distinguées à diverses périodes dans l'astronomie, !a physique, les mathématiques, ta médecine.
M Dans le domaine littéraire. la contribution des productions féminines est plus grand par ('apport aux hommes. C'est ainsi que la Grèce peut se vanter d'une Aspasie, une Démophiie, une Sapho, une ProscUIe, une Corinne, aucune n'egata jamais Hërodote,E!!chy!e, Sophocie, Simonide, Pindare. Do m~me en Ïtatie Olympe Morati (xvt'siëoie), célèbre latiniste et hellénisante, Domitilc Trinuizio, Bianoa Borromeo qui occupa la chaire des lettres a Padoue, Clotilde Tambroni, professeur do lettres à l'Université de Botogno (xvm' siëcte), le poétesse Nina (xm" siècle), Véronique Stampa, la Batifera, Victoria Colonna, Veronica Cibo et Gatitana Agoesi (ittustre mathématicienne) qui à onze ans connaissait huit langues, et cent autres, toutes connues dans les différents domaines de la culture littéraire; mais aucune poétesse ne peut jamais Ctre comparée a Dante, à Pétrarque, ù Arioste, au Tasse, à Alfieri, à Parini, à Foscolo, à Leopardi, et dans les autres genres littéraires aucune femme no posséda des mérites supérieurs ou au moins égaux à ceux des hommes les plus illustres dans le mémo domaine. En général, dans les œuvres littéraires de la femme on admireseulement beaucoup de sentiment et la faculté de colorer et de composer un sujet. De même, dans le chant, c'est par la mélodie naturelle de la voix ette développement des sentiments que les femmes se distinguent. En sculpture et en architecture, 'bien loin qu'elles aient égalé les hommes, leur domaine est demeuré presque entièrement désert. Enfin, en musique, bien que cet art soit plus particulièrement cultivé par les femmes que par les hommes, on n'a pas eu une grande compositrice qui fût comparable à un Hossini. à un Beliini, & un Meyct'beer, a un Wagner, à un Verdi. M n'y a pas de découverte importante, d'invention géniale, d'application de nouveaux systèmes, de perfectionnement de machine qui soient dus à une femme. De sorte que nous pouvons dire que la faculté de découvrir et de développer les grands idéaux et tes spéculations élevées manque a la femme. »
Puisque, donc, nous ne possédons pas avec certitude un certain nombre de femmes qui soient véritablement géniales, intellectuellement parlant, ii nous manque une façon sûre de démontrer a quel degré cbezoelles'ci les caractères masculins sont le
substratum nécessaire o~ s'appuient ta phitogfn~se et le progrès dans leurs variations. Si la femme n'est pas géniale, elle présente oepon'tant quelquefois des caractères progressifs par lesquels elle agit dans une mesure restreinte en vue d6 t'amétiot'Htion des activités humaines, dans l'ordre des variations indiquées par tes hommes de génie. Mais le misonéisme obstiné dont sont gënëratement atfect~ea toutes tes femmes rend !t)efficaco t'oBuvre de ce petit nombre qui agirent dans le sens du progrès.
H y a donc chez ta femme deux y<fM«!/<~ spécifiques; rune de caractère physique, l'autre de caractère fonctionnel, qui corres.pondent, la première à la fonction que ta femme possède dans l'espèce et la seconde a la lutte spéciale pour l'existence individuelle qu'elle doit acoomplir dans la société. La première est la beauté qui, dit heureusement Tonnini, peut se dire te y~tf M~o~MC de la femme et qui, comme toute autre forme de génie, n'exclut pas, mais favorisa souvent, dit aussi Tonnini, les dégénérescences et surtout les dégénérescences psycholo.giques la seconde est t'~At/c~ de /a .«~Me~oM qui chez quetques-unos arrive a une si hante puissance qu'ette conduit vaincre toute rdsistnnce et qu't)o m~no la femm'! & conquérir une ptaco enviëe et heureuse parmi ses rivales, dans la société. Les deux géniatit~s de la femme ne sont pas toujours réunies, Aspasie et C)6opâ)re furent dans l'histoire des types exemplaires degéniaiité aéductru'e, et, au moyen Age, une foule de femmes eurent cette génialité par laquelle elles dominèrent et aubtërcnt tant de cavaliers. C'fst par ce génie, dit-on, que la femme eut une pa~'t si active dans les destinées de l'humanité et guida quelquefois tes destins des peuptps au moyen de sa grâce. Cesgéniafilés, cependant, n'ont point de notre temps toute t'efncacité qu'ettea devraient avoir sur t'amétioratinn dé t'eapëce car at& iutte sexuette concourent d'autres éléments qui sont contraires à ceux de ta beauté et de la séduction scxueUe. Par'analogie avec ce fait que la lutte sexuelle pour lafemme équivaut, en puissance, a celle de l'homme pour l'existence, il s'ensuit que si ln femme y trouve sa génialité relative, beauté et art de séduction, elle expose aussi son cûtéfaibte à ta rotative dégénérescence réversive et destructive/représentée par ta laideur, constatant le
plus souvent en des formes spécialement masculines, et par la prostitution, qui est une détinquence sexlielle et une condition contraire à toute utilité (!o conquête et d'avantage sexuel ou social. Ces deux formes de dégénérescence sont souvent unies. Les prostituées les plus Inguérissables sont en somme presque toujours laides et chez elles tescaractëres masculins du visage, de la voix, do l'attitude, de même que des tendances sont une chose constante et déplaisante.
La où !a géntatité de la femme sembla se montrer,bu se montra occasionnellement en des sphères étrangères aux luttes qui lui sont naturelles et habituettes, dans l'intelligence, dans tes facultés imaginatives, dans la volonté, etc., c'ost-a-dire lorsque les femmes semblèrent montrer ou qu'elles montrèrent des aptttudes géniales aux lettres, à la philosophie, aux arts, au gouvernement, etc., elles eurent ators ptos ou moins les caractères masculins qui furent so'~pnt aussi physiques et plus generalement d'ordre ctorat.Si nous parcourons l'histoire des femmes cëtëbres dont l'image soit demeurée, ce fait y trouve des démonstrations aeMi: claires. Dans un livre publié' en i838 a Naptes( Vées et Portraits des femmes cetlèbres de cüâque pa~.s, Naptes(~<M duchesse d'Abrantès), je relevai comme ayant une (Buvre de ta duchesse d'Abrantës), je relevai comme ayant une physionomie virile Donna Catalina di Erauso, M* de Stat't, Charlotte Corday, et quetques autres, avec plus ou moins d'évideneo. Mais, qui ne se souvient combien ceci se trouve souvent dans les portraits des femmes célèbres de l'ancienne Rome et de la Grècel Sapho fut spécialement de forme et d'âme virile, De nos jours, Georges Sand lui fait un parfait pendant eUe eut un aspect et une physionomie masculine et fut aussi d'âme, d'habitudes et de tendances viriles. Il serait d'aiiteurs facile de trouver beaucoup de noms de femmes renommées qui eurent une âme virile, mais après tout, il manque la prouve de tenr géniatité. J'en retiens que peu de cas (car les femmes géniales sont si rares) suffisent à la démonstration du fait ctini'(Ue.
De nos jours vivent aussi des femmes qui ont des apparences de géniatite et qui se distinguent spécialement dans la politique et dans les lettres. Qui les connatt et s'en souvient ne peut nier ce fait qu'en leur physionomie se trouvent, plus ou moins
distincts, des caraetèrea masculine. C'est pourquoi, en général, elles ne sont pas belles ni plaisantes comme femmes. Les nihilistes russes donnent le meilleur exemple de ceci. Puisque les femmes géniales, dans l'ordre moral, nuest bien que les détinquantea, ont des caractères physiques et moraux si souvent masculins, il faut reconnattré, en général, que la physionomie des femmes géniales a une certaine analogie avec celle des déhnquanteB. Les unes et les autres sont presque toujours laides, avec des caractères somatiques accentués de dégénérescence. Mais je reviendrai sur ce sujet plus tard, lorsque je parlerai de la degëneration des moyens de la seduc~ tion,
CHAPITRE IX
Amour des hommes délinquante et géniaux
/iMtOMf des ~/tM~M<!M~. Maintenant que nous avons éta*bti ce que semblent etrp, de façon générale, la délinquence et le génie, j'en viens à parier de la manière dont se manifeste, chez les délinquante et chez tes hommes de génie, la vie aexueHe qui dans les autrea ëiats morbides ren~te si Rdëtement les conditions d'immaturité, de décadence et de monatruositë de t'esprit.
Dans la vie sexuelle du criminet-në, il faut considérer ces anomàties qui sont en rapport avec sa nature caractéristique, qui expriment la tendance dëgenerative à la destruction de l'espèce, et qui surgissent de l'ensemble morbide par lequel ces individus se trouvent constitués.
Je ne parle pas ici des amours <!e tous les caractéristiques, mais de ceux des deux principales classes d'entre eux le délinquant et t'homme de génie. Tous tes autres caractéristiques devraient être étudiés chacun a part, atin de déterminer exactement le mode sous lequel s'affirment t'innuence de leur constitution caractéristique et teur conduite rotative dans teurs amours; mais, je l'ai longuement démontré, la vie sexuelle se renëte dans ta vie psychique et tes caractéristiques ne font pas exception à la loi générale. Voyez tesamoursdes avares, et ceux desambitieux, des timides, etc., et voyez la ndétité du réMexe par lequel se projette le caractère paychtque. !i serait désirable, je le répète, de voir ce sujet traite dans des monographies sctentinques, ce.
que, en grande partie, l'art et la littérature ont souvent mift en grand relief.
Quant a la vie sexuette du dé)inquantatiêné, je M'en répéterai pas les caractéristiques spéciales parce que j'en ai parlé à propos de chaque forme de démence mais je parlerai brièvement des anomalies de la vie sexuelle qui constituent toute une chatne de décadence de la fonction qui renete celle de l'esprit a travers les diverses formes de démence gradation du processus invotutiftui'm<!mo.
Y a-t'it des anomalies des manifestations de la fonction sexuette que l'on pourrait considérer aussi comme de simples produits de reversion atavique ? !t serait bien difficile et bien incertain de déterminer « t~'t la nature atavique d'un fait d'ordre sexuel et de juger sur cette base de la nature des actions actuelles. La fonction de reproduction qui se manifeste dans tachette des ôtresdesptus simples auk plus complexes, avec des gradations inunies (depuis tea actes les plus etementjMres nécessaires & la conception jusqu'à ceux de l'amour psychique, intellectuel de l'homme civilisé), bien qu'elle remonte vers les anciennes générations humaines au delà des périodes historiques, dans lesquelles la civilisation et les diverses conditions artificielles de ta vie sociale ont imposé des lois et des restrictions à l'exercice de la fonction elle-même, cette fonction, dts-je,
il faut croire qu'eue a présenté des formes et des modes de plus en plus simples, plus directement en rapport avec le but biologique. Malgré cette loi génêt'aie les caractéristiques Bp6c)a!e~ de la vie sexuelle varient tellement d'un peupte a l'autre, dans les divers lieux, aux diverses époques, dana !M conditions diverses d'haJMtùdea et de cttmats, qu'elles ne donnent plus aucune,base solide. d'appréciation U est plus aor et plus, pratique da juger les actes de ia vie sexuetté en rapport aveo l'atavisme, toKqu'its sont accompUs non pas sous des modalités détermindes, mais sur la base de mëcantsmès p~itattih, simples, qui ont -actuellement un caractère antisocial et répugnant, bien qu'& d'autres époques itsatent pu mieux satisfaire aux néceasitës du but biotogique* Têts sont l'excès et la violence, en rapport direct avec le tempérament impulsif du sauvage et qui, aujourd'hui serait souvent, de nature épileptique.
Comme atavisme dans la sphère des fonctions sexuelles nous pourrions donc voit' le <'ajo< t)<o/eM<, le coK/t'~Me~c~ ~«<a/, /'<Maye (/e la /cMwe eo~~HC «~MM<cn< c~e plaisir MM~ t'MM </a~'cc<Mew~, /« ~«/OM«'c /«neKM, la lutte ~'oce e< saMyMtna~'e pour la eoM~M~e c< la ~ar</e </e la /M~<e. L'onanisme, la pëd6rastie, la bestialité ne seraient rien d'atavique caf ces modes sitnptes ou sales d'amour «'ont rien de biologique. En pratique, cependant, on ne trouve pa& une classe de délinquants qui représentent de cette façon t'hontme atavique.
Le criminel-né est un homme qui commet le délit en rapport à ses besoins sexuels sous tous tes modes; et si quelque chose caractérise aa façon d'agir dans le dclit. au point de vue sexuel, c'est bien que celui-ci est au plus haut degré, bien plus qu'antisocial, antibiologique.
Parmi les classes de la detinquencH congenitate, il y a cette représentée par les M<y/'es qui résument avec le plus d'accentuation les tendances et les coutumes des criminels-nés les plus graves, par rapport h ta fonction sexuelle. Eh bien, le satyre n'est qu'une caricature de l'homme atavique car, au lieu d'avoir dans l'exercice des fonctions sexueites. les caractères de l'énergie et du but biologique immédiat, il présente plutôt ceux de l'insuffisance et de la corruption, h est précoce, souvent onaniste, pédéraste, ou bestial, souvent il est impotent, plus souvent encore stérile et infécond dans ses attentats et ses violences vis-a-vis de la femme, il tend souvent à la satisfaction d'instincts sanguinaires, violents, sales, plutôt qu'aux instincts naturels du sexe. Ces insuffisances et' ces corruptions se reflètent dans sa structure physique il a souvent dos anomalies de conformation des organes génitaux (monorchie, petitesse ou inégalité des testicules, hypo ou epispadias, etc.). Il est souvent de faible intelligence, il a une religiosité et une conduite faible et .tache. Ces caractères, s'ils sont très semblables en partie a ceux do l'homme sauvage qui est violent, brutal, sanguinaire, peureux, superstitieux et lâche, sont aussi les preuves de son: infériorité par insuffisance de développement. Le criminel-né satyre est, non pas un homme chez lequel prévaut la nature atavique, mais le produit d'une maladie de développement. Le crimiaei-aô n'aime pas sous les modes normaux de son
époque, sous un mode civilisé, dirai-je, si M n'est dans des cas très rares. Dans lés circonstances ordinaires, il est cynique, toldrant t'inRdéMté de la femme, prétendant vivre sur ses gains honteux, de sorte qu'il se fait souvent le paladin protecteur de la prostituée, moyennant une paye fixe. Il n'a que de rares et grossiers sentiments pour !a famille, de sorte que ses ttts croissent dans !e délit et le vagabondage, et ceci autant par suite de l'hérédité et de l'éducation qu'à cause de la négligence et des mauvais traitements dont ils sont l'objet.
Le satyre, variété du criminel-né type chez lequel les ten. dances sexueiies prévaient, est le résnttatde l'ensemble des morbidités qui composent ta délinquence instinctive plus typique sous ses formes rudimentaires. Il faut pourtant ne pas oublier que les tendances sexuelles, si etics dominent chez lui, ne cessent pas d'exister dans des formes de criminalité parallèles, avec des tendances prédominantes à t'assassinât ou au vol, abso. tument comme chez le satyre les tendances au vol et a l'assassinat existent, quoique moins affirmées. Ce sont des distinctions cliniques, basées sur de rares caractères et les passades d'une forme h une autre sont exprimés par l'existence des criminels à type mixte, assassins-satyres et voleurs qui sont en m6me temps assassins et voleurs. Dans les mêmes formes différenciées de la délinquence, c'est-à-dire lorsque chez le criminel-né une des. morbidités tend a faire prévaloir son action sur les autres, on n, au point de vue sexuel, les délinquants épileptiques, immoraux, imbéciles et délirants. Ceux-ci, bien qu'ils aient au fond de très étroites analogies avec les criminels épileptiques, !mmo. raux, imbéciles et délirants, dont nous avons parlé aux para.graphes respectifs, présentent toutefois la note spéciale surgissant de ce fait, qu'à faction de la morbidité dominante s'associe l'action de ta morbidité encore à l'état rudimentaire ou de moindre développement.
Cependant dans l'o'dre des criminels-hës à type immoral, a t'extrémiié derëcheUej'ai dit que se trouvait don Juan~ séducteur ignoble, qui, dans t'amonr, satisfait ses basses passions, ses habitudes cruelles et lâcher Plus rapproché du point de départ de ta forme de criminalité morbide type, le criminel-né immoral tue quelquefois ta victime de ses amours ou la blesse'
de toutes.façons, car dans la dpuieur d'autrui il trouve une raison de plus grand plaisir et aussi le fond memede son propre plaisir. Assez fréquemment appartiennent ace type les horribles cas de nécrophilie et aussi ceux, qui frappent !p public, de besoins sexuels satisfaits de façon larvée par l'éventretnent de la femme/son étranglement, etc. Parmi les plus fameux de ce type sont VoMeni, Jack l'éventreur. et plus récemment Vacher. A Catanzaro. j'eus a expertiser pour la Cour d'assises dans le cas d'un certaine. qui fut trouvé endormi dans la maison d'une ptostituée à l'UeCapo ttizzuto. alors que la femme gisait à terre, le crâne fracasse et morte au moins depuis dix heures. On parvint à savoir qu'il l'avait tuée pendant la nuit et qu'il en avait à plusieurs reprises violé le cadavre d'une façon antinaturelle. C. était un délinquant habituel du vol; il était intelligent, cynique, etft onié, indifférent & la peine à laquelle il fut condamné, présentant'des caractères physiques notables de degené*rescence évolutive et atavique et certaines apparences dou*teuses d'épilepsie.
Peut-on dire que ce soient des amours ataviques ceux qui, comme le dit Zota, sont l'effet du retour de la bête humaine? La condition atavique dans la société actuelle a certainement une action régressive en rapport avec le progrès de la civilisation, mais il ne me semble pas que l'influence atavique doive être aussi anttbiologique.Ailet'vers le passé simple, sauvage,ne veut pas dire nécessairement aller à la destruction de la race. Ce sont ces faits qui m'ont conduit à douter que le manque de sens moral soit un fait d'atavisme; je crois que c'est plutôt un produit de déviation particulière le long de ta route de régression qui conduit a l'extinction de la civilisation, de même qu'il y a une influence opposée qui conduit au but contraire et qui est la divergence des caractères sur la route de progression menant à la différenciation et par conséquent au développement civil de l'espèce.
Un autre produit, dans les termes de la délinquence congénitale, de la divergence régressive, facteur antibiologique qui tend à l'extinction de l'espèce, est la ~aMMM~ spécialement passive, qui, sur la courue de la prévalence de l'immoralité, a pour caractéristique spéciale un développement eh dehora.du
'8.VMWM. M
Bezo auquel appartient l'individu. Ce n'est certes pas ta l'homme atavique, car la phylogenèse ne s'est pas faite au moyen de ceux qui représentent la négation de l'acte de reproduction; i mais c'est un produit complexe de l'anomalie de développement. Si,jadis, il y eut abondance de pédérastes et des coutumes anti.biologiques en amour,la pédérastie que nous voyonsaujourd'hui refleurir dans les cités populeuses et civilisées de l'Europe n'en est pas pour cela une reproduction ouun résidu d'antiques habitudes, mais c'est un fait qui signifie que dans chaque période phytogénétique et civilisée existèrent des facteurs antibiotogiques et anttcivUises; de sorte que nous avons notre délinquence sexuelle, comme d'autres périodes avaient la tour. Cette déiinquence.en raison de sa moindre nécessité pour l'équilibre de t'espace, est aujourd'hui moins fréquente et moins nuisible, car l'époque actuelle compte, parmi ses plus grandes victoires,un progrès en opposition à la loi malthusienne. Le corrompu, en même temps qu'il ressent des besoins sexuels contre nature, est le plus souvent infécond s'ii use de l'amour naturel et il n'aime que conformément à se" étranges et délictueuses tendances au plaisir physique. Chez ta femme, te criminel satyre trouve son analogue dans la prostituée dégénérée, laide, vulgaire, rebutante, qui fait marché de l'amour et~ n'en sent ni les délicatesses intel* lectuetles ni l'intérêt biologique. Le pédéraste passif trouve sa correspondance exacte dans la tribade, fréquente dans les prisons et dans tes asiles~ et grave plaie dans les établissements d'éducation féminine. L'hygiène sociale devrait oonnner tes tri* bades dans les harems et dans les couvents.
La femme délinquante dans l'ordre sexuel est représentée en partie par la prostituée. Je dis en partie, car ta crim!ne!te*née donne un très faible contingent à la prostitution légale, tandis que la plus forte proportion est fournie, pour la partie morbide, par les simples d'esprit et tes excentriques. Chez la femme, ta détinquence congénitale est plus intensément représentée par la ligne ascendante de l'immoratité; que l'on se souvienne que, comme l'a dit Tonnini, la femme a rarement des caractères ataviques et régressifs de structure, tandis que sa dégénérescence est spécialement fonctionnelle. C'est-à-dire que, selon ma manière de voir,la délinquence est plus fréquemment donBéepar
la forte prévatence de l'immoralité simple sur le fond de légères conditions des autres morbidités qui composent la délinquence congénitale, imbécillité, épilepsie, atavisme, caractère détinquant. La femme délinquante est spécialement l'amie des voleurs, l'inspiratrice des assassins, la corruptrice des mineurs. Pour elle, l'amour est un acte physique et l'amant est un compagnon de jeux, un complice ou une victime. Elle ne répond a aucune mission de la femme et de la mère. C'est un facteur antibiotogique c'est un produit de la dégénérescence destructive.
Les chroniques des journaux et certains romans très diffus qui remuent les bas-fonds des grandes cités d'Europe disent tout ce qu'il est possible de dire des mœurs des femmes criminelles et de leurs cohabitations néfastes avec toutes sortes de criminels, qui sont certes bien loin de rappeler aucune époque sauvage ou préhumoine, durant laquelle le sang coulant dans les luttes pour l'existence ou pour l'amour était directement utile aux besoins et préparait de plus fortes générations. Dans les bas quartiers de Londres, de Berlin et de Paris, le sang qui coule et les immondes lascivités ne mènent qu'a la mort des individus, à la malédiction de Dieu sur la descendance rien de plus 1
Il y a des apparences d'amour qui sont données quelquefois par des criminels des deux sexes dans des formes théâtrales, souvent tragiques de jalousie et d'inBdélité certaines légendes parlent, de poétiques amours de bandits, comme d'une chose qui contredirait tout ce que nous avons dit. La vérité, c'est que les amours des brigands furent poétiques et normaux par rapport à de très rares cas, réels spécialement au temps du moyen Age où les brigands étaient des hommes qui auraient bien pu être des philanthropes. Là ou le brigand fut, comme il l'est presque toujours aujourd'hui, une canaille, ses amours furent bas, violents, féroces, sales et i&ches, contraires aux besoins naturels.
~MOMf des hommes de ~tM. La recherche de la façon dont ont aimé les hommes do haute intottigenoe ou de génie a toujours constitué une des attractions les plus intéressantes et non dei
moina inaptes de la part dos amateurs de littérature et d'his. toire, cat on a aussi compris que les manifestations de la vie sexuelle auraient, ptus que toute autre chose, fidèlement reu6téjtapuissano"ettanaiurede t'esprit appttque aux sujets les plus divers. Mais on n'a pas eu, il me semble, des connaissances suffisantes à ce propos pour donner une idde générate de ia chose etoonurmer l'analogie induite comme fait générât et démontrée seulement par ci, par là, dans des cas par* ticutiers. Je ne sache pas que, pour la part qui tes regarde,.les biologistes et tes archivistes aient fait des recherches analogues comme preuve de ceci, on voit Lombroso ne pas étudier un côté aussi grave de la question dana !a vie des /y<wwt<M de y~H<e. Les résultats particuliers auxquels on pourrah arriver, en considérant la vie des hommes do génie les plus retnarquabtes,!)e sont pas suffisantes pour donner matière à des généralisations qui aient une valeur clinique absolue; tandis que l'on ne peut nier que, ça et là, on puisse recueillir assez de documents pour mettre en évidence quelque vérité importante qui pourrait conduire,par la suite.a des connaissances d'ordre spéciai pour aller plus avant dans les obscurités de sembtabtes rechercites. Je me limite a recueillir çà et là quelques faits qui août de connaissance commune, qui se ratta chent & ia question qui m'intéresse et qui donnent quelque relief a mon argumentation.
Les faits tes plus caractéristiques que t'oh puisse avoir sur le mode d'aimer des hommes de génie sont fournis par tes poètes. Et ceta pour deux raisons ta première c'est que t'amour par lui-même est le sentiment d'ou surgit le plus tacitement t'inspiration poétique la seconde parce que les poètes choisissent le ptus souvent comme thème de leurs travaux des choses d'amour qui s'oSrènt comme la matière ta plus prochaine et la ptus rapprochoo~du mëtier de poésie.Un poète, tùcme s'it sent qu'il n'aime paa, veut atmer ù tout prix, ou fait semblant d'aimer par nécessité professtonneité de même un chovaiièr au moyen Age devait absolument porter la cuirasse et t'épee et était tenu de combattre pour une dame, même a'tt ne t'avait jamais vue. Les poètes se diatinguëht tous ptus ou tnoins dés autres hommes, surtout par ta manière exattëe, exagérée ou étrange dont its aiment. Je ne
sache pas qu'il y ait eu un grand nombre de poètes qui, commp la plus grande partie des hommes, aient aimé tranquillement leur femme sans avoir subi cette innnio série de péripéties qui en général, en dehors d'eux, no touchent jamais que les simples' d'esprit et les mattoïdes. Faut-il que je cite des noms ? Je laisse ces faciles citations a ceux qui sont encore au collège. Rudei, par exemple, est bien un héros authentique de la poésie amoureuse.
Ce que je dois pourtant relever, c'est la nature des amours des poètes ou leur expression, au point de vue objectif de t~amour lui-même en tant qu'il représente dans l'évolution de l'amour un degré ayant une fonction biologique et sociale. Les poètes sentent ou expriment l'amour au point le plus excessif de sa nature psychique, jusqu'à négliger souvent ses rapports avec sa nature sexuelle et sa fonction biologique et à l'en détacher. Ainsi, Dante et Pétrarque, pour parler des plus grands, aimèrent Béatrix et Laure comme si elles avaient été non pas des femmes, mais des idéalités sans rapports avec les besoins naturels. Pétrarque a laissé une série d'imitateurs qui, s'ils avaient aimé en pratique comme en parole, n'auraient pas eu vis-a-visde l'espèce une action plus utile que celle dos onanistes. Tant il est vrai que les excès font quitter la voie normale. D'ailleurs ni Dante ni Pétrarque n'aimèrent seulement comme ils t'ont dit, car l'un et l'autre eurent des enfants d'autres femmes, et le dernier eh nombre plus qu'ordinaire. Cependant le mode sous lequel les poètes sentent ou expriment t'amour indique peut-être,que c'est dans cette direction qu'est son développement dans l'avenir d'une civilisation ptuo cultivée; c'est-àdire vers l'amour dégagé du plaisir des sens et étevë jusqu'à l'expression plus pure d'un étroit rapport entre l'esprit et la sexualité qui, aux degrés du développement élémentaire, se reflètent réciproquement et aux termes les plus élevés de t'évotution se confondent. Pourtant qùot qu~ soit te degré auquel les hommes de haute intelligence et de génie, considères chez les poètes, sentent ou expriment l'amour dans les formes les plus élevées sur la ligne de progression de la partie .psychique de la vie sexuelle, ils Qo perdent pas le rapport biologique de. te fonction, et cela se trouve prouvé par le fait que presque tous
lespoetea eurent une famille et des enfants; dans leur haut idéal, dans leur intonse sentiment, ils joignirent toujours les buts évolués de l'espèce et de la civilisation et exaltèrent la famille, l'humanité, le progrès intellectuel et social. Jacob Ortiset Werther n'existeraient pas sans Foscolo, père do famille et soldat, et sans Goathe, également père de famille et grave savant. Autrement, Foscolo et Gmthe auraient été des fous, non des hommes de génie.
Par suite de la fréquente fragilité de leur constitution physique, les hommes de génie n'eurent pas ordinairement de façon directe une descendance d'une égale valeur morale mais il ne semble pas qu'ils aient été inféconds au contraire, ils eurent souvent une nombreuse famille.
La vie de presque tous les poètes montre la coexistence d'amours casaniers et tranquilles, et d'amours exaltés, étranges, chez le même individu. Ceci se trouve démontré par le fait que les poètes n'eurent presque jamais pour femme la femme aimée et chantée par eux.Ceoi me semble confirmer mon point do vue: qu'ils ont su sentir l'amour élevé, progressif, suite hypothétique de l'évolution, au point de vue psychique, de l'amour luimême dans l'avenir de l'humanité; et on morne temps ne pas manquer au but biologique de l'existence. Ceci a lieu par une sorte d'action de dédoublement en deux personnalités différentes chacune d'entre elles se serait mal prêtée & composer entièrement la femme spirituelle et vivante voutue par le poète idéaliste et par l'homme. Par ce dédoublement jaillit la possibilité des amours spirituels cxattés. Si Dante avait épousé Béatrice et Pétrarque, Laure si le Tasse avait épousé Léonore et Léopardi, Aspasie, etc., celles-ci n'auraient laissé aucune mémoire de leur nom comme il arriva pour Gemma dei Donati dont on ne se souvient que par une sorte do réparation que lui porte la piiié de la postérité.
Voilà en quoi réside la monstruosité de l'amour chez les hommes de génie monstruosité égale a la puissance de leur esprit ils aiment différemment des hommes de leur société et de leur temps leur amour s'exprime dans les termes de la pensée la plus élevée quant aux rapports sexuels, étroitement unis aux besoins de l'esprit.
Des génialités intellectuelles qui se dirigent hors de la préoc. cupation amoureuse ou qui partent de tendances de l'esprit sans rapport avec la fonction sexuelle, peuvent, par rapport a l'amour,ne montrer aucune particularité d'expression, ou même montrer des infériorités matérielles, physiques et morales. On cite certains philosophes ou physiciens qui ont aimé sans l'ordinaire délicatesse, même de façon immorale, et qui ont tubordonné l'amour aux tins de l'esprit. On pourrait citer d'innombrables exemptes ce que je ne veux point faire, car une vérité d'ordre général comme celle-ci pourrait, aux yeux de quelques-uns, perdre de sa valeur là où le fait historique cité présenterait dans la réalité des contradictions avec la croyance vulgaire. Chaque lecteur peut largement suppléer par sa mémoire à ce défaut de citations.
Du reste, la génialité trouva dans l'amour un si large domaine à parcourir que non seulement les poètes, mais les artistes de toute sorte, politiques, penseurs et guerriers, ont donné un suffisant reflet de leur génie dans leur amour, et les créations tes plus hautes de l'esprit humain sont bien rares qui ne révèlent pas l'aspect séduisant et lumineux de la beauté féminine.
Nous avons dit plus haut que quelquefois, avec la génialité, peuvent exister des tendances de nature criminelle, de telle sorte que le génie sert malheureusement de moyen à l'oeuvre de criminalité (Napoléon). Ce fait se trouve aussi reQété dans l'amour. Il y eut des hommes de génie qui, en amour, représentèrent la détinquence et il y eut également des esprits élevés qui en amour furent des retardés ou des corrompus. Ceci pourtant, lorsque ce ne fut pas l'effet d'une sénilité individuelle. fut souvent motivé par des époques ou des circonstances spéciales de milieu, de profession, d'occasions ou d'éducation (prêtres, maîtres d'école, tuteurs de mineurs, etc.).
Je ne partage pas du tout l'opinion que les modernes uranistes soient des génies incompris, des idéalistes et des puristes (Malovich). Une telle tendresse et une telle poésie à leur égard me sembleraient dangereuses.
Ce sont, je crois, des invertis et des corrompus. Je sais que des poètes modernes ne cachèrent pas leurs propen-
siens à certains actes sexue!s, comme s'ils voutsient nous montrer une nature psychique qui s'en retourne aux pensées de l'inspiration gréco-romaine. Je ne trouve rien qui les excuse et je tes déclare des invertis de naissance ou des corrompus par t'habitude. Je crois que seut est poétique et normal l'amour qui a pour but direct pur et aimpte,te plaisir avec l'indivisible effet do la procréation. Jouir et ne pas se procurer d'enfants est certainement une trouvaille de génie, mais d'un génie criminel,
CHAPITRE X
Pathologie de l'amour
Puisque, dans tes chapitres précédents, j'ai traité des dégc.nérescences psychiques et des altérations sexuelles qui sont sous leur dépendance et qui leur sont corrélatives, it me faut parler maintenant des maladies de la sexualité en tant que HM/a~'tMt~M'tMa~ auxquettes, d'habitude, correspondent des altérations psychiques qui, à un degré plus ou moins léger, leur sont corrélatives, secondaires ou concomitantes. Je considère d'abord les altérations psychiques qui, d'importance plus haute et de plus grande extension, comportent, ~af ndcéssité, des maladies sexuelles analogues; ce sont celles-ni, d'ordre mineur par rapport à la personnalité et de moins vaste extension, qui font souvent sentir leur influence sur la vie psychique et qui, à un degré plus ou moins léger, jamais aussi intense ni ptus intense, t'aUirent dans un consensus morbide, Ainsi, pa~ la doUble preuve de l'un et de l'autre rapport pathologique se trouve mieux démontrée l'étroite relation qui existe entre, la vie psychique et !a yiesexuette.
Dans ta revue que je ferai ici des maladies sexuelles primaires je résumerai la riche littérature qui existe sur ce sujet et j'y ajouterai mes observations et ma façon de voir à l'occasion. Je distingue aussi Jes maladies sexuelles en wwta~'t~ M;«e//e.Mt/t~ AM«e/yes e< tHoM~'M!M~ <M:Me//e~ auxquetiës j'incorpore les t'~M'M~Myc~o-~e~e/if et tes t~tMc~ ~MMp~M f~PM'M.
~Mt<ï~'«<~ -fc-rMe~. ït y a des idioties Mxuettes, c'est-àdire qu'il est des individus chez lesquels ta fonction sexuelle ne peut s'exercer
i" Par défaut des éléments nécessaires au processus reproduotour (par exempte, tes zoospermes et tes follicules do Graaf) i
2" Par vice do conformation do l'appareil génital externe, par lequel vice la copulation devient impossible
3" Par défaut de sensibilité i
4" Par manque de stimulation mentale.
Chacune de ces idioties s'accompagne ordinairement d'une condition spéciale d'altération psychique et nerveuse. Ceux qui souffrent de la première de ces formes d'idiotie se confondent souvent avec les idiots ordinaires et souvent, ce sont des avortes au point de vue de la vie physique et sociale (monstres).
Les seconds sont ordinairement des imbéciles, fous moraux et criminels'nés.
Les autres sont a peu près toujours des hystériques, des neurasthéniques, des suggestionnés, des dégénères, des intoxiq'tcs ou des épuisés.
Les formes intermédiaires de ces idioties sexuelles sont si variées, par rapport au mode sous lequel la fonction sexuelle est anormale, qu'elles ne semblent pas rentrer dans la classe des idioties, dans le sens où cettes-oi sont communément comprises. En même temps, les troubles psychiques correspondants qui accompagnent chaque forme d'idiotie sexuelle sont si variés en degrés et en formes, que l'on ne reconnatt pas tout d'abord le rapport unissant chacun d'eux à la condition pathologique qui le détermine.
Chacune de ces idioties sexuelles est le résultat d'un développement manqué des éléments particuliers (idiotie sexuelle) de la fonction sexuelle etto'meme, ou do tout l'ensemble de la fonction (idiotie totale) à diverses périodes de son processus évolutif, qui procède de l'extrémité la plus organique a la plus psychique. Pour qu'il donne lieu à l'idiotie, ce manque de ddveloppement doit être complet s'il était inoomptet, il en résulterait une <w<Mc<< Celle-ci, au contraire do l'idiotie, admettrait
la possibilité d'un développement plus ou moins sensible de ta fonction et de ses éléments partiels, au delà du point ot s'est produit l'arrêt. L'idiotie et l'imbëcitlité étant ainsi comprises, on voit clairement comment il doit y avoir des conditions dans lesquelles la fonction, privée des éléments plus ou moins élevés dans l'ordre de son développement, est capable de cet exercice permis par les conditions de la fonction qui demeurent il faut tenir compte, bien entendu, des désharmonies et des corrélations d'altdration dans le reste de l'organisme, celui-ci ayant pu à différents degrés poursuivre son propre développement. Ainsi, si ta fonction sexuelle a subi un arrêt du développement dans ses éléments psychologiques et sociologiques, de telle sorte que tes moyens de la séduction intellectuelle manquent, l'individu, atteint de cette maladie que l'on peut quatiner d'idiotie sexuelle ~c/«yMp, pourra jusqu'à un certain point exercer la fonction sexuelle d'une façon grossière, matérielle, comme le font les sauvages qui attaquent la femme.
Lorsque, au contraire, l'arrCt s'est produit dans le développement de la sensibilité érotique, donnant lieu a cette forme que l'on pourrait appeler idiotie M.cMe//p ~Mor<e//c, l'individu qui en est affecté pourrait jusqu'à un certain point exercer l'amour,avec ses effets biologiques, sans en sentir les plaisirs et peutêtre, sans en ressentir le désir. Quand t'arret s'est produit dans la conformation de tel ou tel orgaue sexuel (utérus, vagin, etc.), donnant lieu a ce qu'on pourrait appeler une idiotie sexuelle o~aft~M~ l'individu qui en souffre pourra d~iror l'acte sexuel et le tenter sans avoir les bénéfices de l'accomplissement de l'acte tui.m&me. (Voyez combien de mariages sont dissous pour défauts organiques sexuels.)
Quand, enfin, l'arrêt est advenu dans la formation des zoospermes ou des follicules de Graaf, donnant lieu à cette idiotie que t'en pourrait appeler idiotie sexuelle ~m'Ma/e, l'individu pourra exercer l'amour avec pleine capacité morale sensorielle et physique, sans les effets biologiques de la fonction. Il y a aussi des idioties sexuelles totales qui peuvent se différeucier l'une de l'autre car elles peuvent être des effets, comme je t'ai dit, d'arrêts totaux de la fonction sexuelle à diSérentes périedes de son développement.
Cette idiotie peut être occasionnée, par exempte, par une maladie accidentelle durant la jeunesse. 6i l'on a compris pourquoi les idioties sexuelles sont diué. rentes l'une de l'autre, on comprend aussi pourquoi & chacune d'elles s'associent des troubles psychiques ou nerveux spéciaux. C'est-à-dire que les arrêts qui se montrent te long de la ligne sexuelle ne limitent pas leur )unuencc à cette'ci, mais l'éten' dont à tout l'organisme. Le développement manque du pouvoir reproducteur s'étend en provoquant une croissance corporelle et. psychique restreinte (infantilisme); l'incomplète formation des organes sexuels externes s'accompagne d'une incomplète organisation générale physique et psychique; le manque destimultis mental s'unit a des anomalies de ta fonction corticale qui plus tôt ou plus tard comportera ses effets par des désordres psychologiques correspondants. On pourra, dans chaque cas, penser a là difficulté de discerner la primaritd de la lésion, si elle est sexuelle ou psychique; mais l'on ne pourra jamais méconnaître ta parfaite analogie des consensus morbides correspondants. L'esprit,surtoutdanssesformesd'itnmatt)ritésdedévetoppoment, ne les possède pas a ce degré, si ce n'est avec une seule des fonctions de l'organisme, la fonction sexuelle.
J'ai dit que par <Mt~e<7/<~ M.r«c//eon pourrait entendre non pas une condition do légère insuffisance de développement, signification que l'on donne ce terme lorsqu'on parle des défauts de l'esprit; mais qu'il faudrait entendre des conditions de <'e<<M'~ f/<MM le <~ee/o~PHtMt~ et aussi de </<cM~ </aM ~<!&/MMMtpM~de )a fonction sexuelle, Quant aux défauts persistants de développement, même s'ils sont de petite intensité, j'ai préfère les appeler idioties (partieltes~ou totales et d'une nature dinerente selon le point de la fonction o!t s'est produit l'arrêt), car si j'avais appelé imbécillité les légers arrêts de développe* taent, ii aurait ëte véritablement impossible dans la pratique de déterminer les cas d'une imbécillité sexuelle. On est ou l'on n'est pas fécond ou est ou l'on n'est pas normal dans l'exercice du coït ou dans le fait de sentir le plaisir et de le
désirer.
En comprenant par imbécillités sexuelles seulement les retards et les difficultés do déveldppemoat, oh eat sur le terrain
des faits cliniques palpables et qui demandent. & être clairement et explicitement retevés.
Les retards et les difficultés de développement sexuel sont plus tacitement retevabtes chez la femme que chez t'homme; ils y sont d'ailleurs plus fréquents.
Séparons les r<!<<t~ des </t~!ct</<~ de développement. Celles-ci Ont aussi des consensus nerveux psychiques qui ne correspondent pas à ta conception des immaturités de développement, mais bien a celle des rénexes comme nous le verrons plus t"itt. Au fond, ta difficulté de développement, en dernière analyse, trouve sa base dans le retard du développement des organes sexuels et dans le retard de t'adaptation de leur fonctionnalité aux conditions générales ou spéciales de l'organisme. Ladifncuttëdëdëveloppement monte aussi d'être considérée parmi les imbécittités, car quelquefois elle n'est pas surmontée et laisse derrière elle, comme conséquence, une insuffisance plus ou moins partieite de l'aptitude à la fonction une idiotie. Le retard du développement sexuel, avec ses conséquences su)' te dëvetpppëment psychique, peut s'observer aussi dans la généralité d'une population suivant la race, le climat et les spéciales conditions morbigènes, suivant la population,nombreuse ou rare, et suivant ennn ie degré de civilisation. Les paysannes des petits villages des montagnes do la Calabre (par exemplé) subissent non seulement un retard notable dans l'époque de ta première menstruation, qui n'advient chez elle qu'à partir dé seize ou dix-sept ans, mais aussi dans tout le cours de leur vie: même si elles sont saines et procréent bien, elles ont des pertes de sang très petites et présentent un retard correspondant dans les activités montâtes elles vivent dans la servitude de maris grossiers, partagent le sort du porc et de fane, ses compagnons de maisonnée et d'infortune. Dans l'asile de Catanzaro, tes paysannes hospitalisées furent toujours, dans les années passées, et sont toujours, pour les trois quarts, des frénasthéniquos (imbéciles, épiteftiques ou criminelles); parmi les hospitalisées non paysannes, au contraire, tes frénasthéaiques sont dans la proportion de iO p. 100. v
Ces conditions de retard scxuet et mental dans la population
misérable, grossière, qui vit en marge des rapports sociaux et civilisés, est une autre preuve du fait que les conditions des classes inférieures do la société présentent des analogies avec tes conditions d'enfance ou d'adolescence des individus ou des sociétés civiles, ou avec celles des frénasthéniques c'est pourquoi surgissent chez elles pins fréquemment que dans les classes sociales élevées ces tendances criminelles, qui sont un effet de l'insuffisance du développement, du retour au type primitif ou de la tendance destructive. En même temps, ceci donne la raison de la faible augmentation de la population par rapport aux cités dans les pays isolés ou grossiers, car là où il n'y a pas de variations et par conséquent pas d'action vers la satisfaction des multiples besoins individuels, la vie de l'espèce se tratne aussi appauvrie et monotone. Tout ceci démontre encore le rapport étroit qui existe entre le développement des facultés de l'esprit et de la sexualité, c'est-à-dire entre les aptitudesaux luttes pour l'existence individuelle et celles pour la continuité de l'espèce.
On pourrait aussi relever diverses formes d'imbécitiité sexuelle psychique, organique, sensorielle et séminale. Le plus ordinaire des états d'imbéciiiité sexuelle (car ii n'est pas facile de dtSérencier une condition de l'autre et cites s'unissent souvent, est représenté par la femme cptoro. anémique qui souffre de désordres dans les organes sexuels et de réuoxes psycho-nerveux et vasculaires, par suite des- quels elle n'est plus apte ou devient tardivement apte à l'exercice et aux effets du mariage, aussi bien qu'aux nécessités de la vie sociale. La chlorose qui accompagne la puberté ne peut dépendre de conditions morbides primaires de l'état du sang et du défaut de nutrition des tissus. La prédominance marquée des désordres nerveux,parmi lesquels une notabtebyperesthësie et une faiblesse psychique, indique que l'altération sanguine est un phénomène concomitant à d'autres phénomènes nerveux. Parmi tesm&ies,qui peuvent aussi souffrir de chlorose~ i! y a ~`. des troubles analogues de faiblesse irritable et nutrition viciée et ceci s'observe chez ceux qui, par l'effet d'une neurasthénie héréditaire ont abusé ou abusent de l'onanisme, et qui souCrent, par conséquent, de demi-impuissance, d'éréthisme, de potiu-
tions spontanées, etc. Les chlorotiques de !a puberté, hommes ou femmes, ne présentent pas des troubles psychiques ou nerveux égaux à ceux des idiots sexuels, mais parallèlement au genre des troubles sexuels dont ils souffrent, ce sont des hystéroides, des neurasthéniques, des émotifs, des hypocondriaques susceptibles et de caractère variable, en môme temps qu'ils sont dans de mauvaises conditions de nutrition et sanguinification. Ces sujets sont dans une constante timidité d'esprit qui les prédispose à toutes les conséquences perturbatrices pour le système nerveux.
Les formes principales de 'l'idiotie sexuelle. en outre des altérations nervoso-psychiques parallèles, s'accompagnent d'altérations persistantes et graves de la structure corporelle (gracilité physique, rachitisme, monstruosité, atavisme, signes de dégénérescence physique, troubles nervoso-trophiques, faiblesse, anémie, etc.).
En cas d'établissement difficile ou retardé de la fonction sexuelle, surgit quelquefois une forme de désordres nerveux que l'on peut appeler une véritable /o/te motrice qui est la cAo~e.
C'est aussi, ordinairement, avec la puberté difficile ou retardée qu'apparaît la névrose ~«e qui n'est pas une névrose sexuelle, mais l'expression d'une faible énergie de coordination, de synthèse et de volonté (Janet); elle a occasion de débuter mieux qu'en toute autre circonstance avec les premiers troubles de ta sexualité, car celle'ci a, plus que toute autre fonction, des rapports étroits avec toute sorte d'activités du système nerveux. Chez les enfants qui prêtent faci. lement le flanc au système nerveux, par suite de faiblesse héréditaire ou neufasthénique, surgissent & t'époque de la puberté de légers phénomènes qui présentent une ressemblance avec l'hystérie féminine, mais qui sont ordinairement transitoires. A cette période de l'âge et chez ces sujets, j'ai vu plusieurs fois des désordres sensoriels de grave apparence, souvent nocturnes :,perversions de sentiment et de sensibilité, convulsions et spécialement dispositions à l'automatisme et à la passivité psychique conditions favorables à l'efnoacité des suggestions de toute sorte.
~!tH8 plus importante que toutes est une folie spéciale qui surgit sur la base d'une puberté difSoite, et qui s'appette justement folie de la ~«&er~. On peut croire que cette-ci est, dans l'ordre psychique, t'cquivatent de la choréo dans l'ordre nerveux. L'une et l'autre ont une symptomatotogio spe. ciale qui est l'expression des conditions respectives d'insuffisantes coordinations et d'insufusante prédominance de l'activité psychique et nerveuse. Les organes onoephatiques prêdomi. nants sont le manteau cërébt'at et le manteau cérébelleux. Dans leurs rapports, la folie de la puberté, c'est la chorée du manteau cérébral elle se produit ch<*z l'homme après que le cerveau, dans l'évolution de rfncéphato, a assume la fonction coordinatrice et initiatrice des actions nerveuses qui, jadis, aux temps passés de la phylogenèse, était propre au cervelet, De même, dans les états de puberté anormale, la chorëo surgit plus facilement que la folie de la puberté chez les personnes de moins délicate structure nerveuse, de ïNoindre psychicite, comme le sont les jeunes gens des deux sexes appartenant aux conditions sociales les plus inférieures la foUe de ta puberM surgit plus fréquemment chez les jeunes hommes de bonne famitte et de constitution nerveuse d~ticate, d'esprit plus éveillé, plus disposé aux commotions émotives,
L'origine, la nature sexuelle de la folie de la puberté est révetëe par les étroits rapports qu'ette pt'ésente avec t'onanisme effréné et précoce, par les paroles obscènes qu'emploient les malades atteints de cette maladie, par le délire de nature érotique dont ils sont souvent frappes, par les besoins érotiques exagérés, qu'ils manifestent quetquefots et par la disparition de tous ces phénomènes avec l'établissement normat des processus d'ovulation et de menstruation ou de formation et d'émission naturelle du sperme.
Cette maladie assume aussi, avec t'érottsme, les formes les plus variées (pyromanie, impulsions irréaistibtos, idées Ries, religiosité, états maniaques ou mélancoliques, immoralité, phénomènes paralytiformes ou neurasthéniques, folies du doute, agoraphobie, claustrophobie, phobie. de l'espace, tics hystériques, etc.). Ceci en tant qu'eBet des renexes irradiés dans le champ de toute la personnalité morale et nerveuse.
ït y a une autre forme de folie qui se manifeste dans le jeune Age, & peu pr~s entre quinze et vingt-trois ans, qui pré. h sente quelque afnnité avec la folio de la puberté, dont nous venons de parler, avec laquelle beaucoup d'auteurs veulent même la confondre. C'est l'hébéphrénie et Katbaum qui l'étudia le premier l'appela démence c<t(a<on<yMe. On ne peut nier que beaucoup de choses tendraient a faire croire que t'héb~phrénie est une démence de la puberté.
Les rapports qu'elle a avec ta vie soxueite consistent presque exclusivement dans ce fait (je le relève dans la lecture des cas publiés par les auteurs et dans les considérations des cas étudies par moi) que dans le plus grand nombre des cas, les sujets, avant d'être atteints par la maladie, eurent & soutîrir de préoccupations ou de chagrins pour cause amoureuse, ou de nature religieuse, choses qui ont une valeur équivalente.
Dans les cas décrits par Kalbaum, Mairet et Marro qui ont donné les étudeslea plus remarquables sur l'hébéphrénie, le rapport de la maladie avec des préoccupations érotiques ou religieuses est souvent signalé.
En passant je dois dire aussi quej'aieu plusieurs fois l'occasion de signale)' le développement de l'hébépht'énie coïncidant avec la présence d'un écoulement Mf~'o/<~M<MM. qui avait débuté peu do temps avant la démence. J'ai constaté cela le plus souvent chez des milades hommes, mais aussi quelquefois chez des femmes. Je puis dire aussi qu'il ne m'a pas semblé que la démence puisse s'être développée à la suite du chagrin occasionné par ta maladie vénérienne, laquelle devait certainement préoccuper dans une certaine mesure les malades inexperts aux petites disgraces de la vie. J'ai fait & ce sujet deux publications (t)etj'ai eu la satisfaction de voir mon opinion confirmée par lés observations successives de Cullere (2) et de Culouma (3). Ces conditions d'esprit antécédentes à la maladie tand ia qu'ettes sont des apparencea do l'hyperesthésie sexuelle ou de l'imagination morbide des sujets eux-mêmes, ne sont pas en réalité des (<) ~e/hwo JtfftMca (avril <Mt), La <~)MM MeMMo~e~~M. ~nM~M W~M.fAo<o~Me< (<!?). ~M ~o~r~M.
(!) t'MMMe ~<M~, mai <M4.
(3) ~M~ MefMMtfAo~'M' MontpeUier <89B.
8.Vonmn. M
expressions dé la difficulté de t'etabtisaement de la vie sexuelle physiologique, msie plutôt, à mon avis, de la difucutté du début de la vie !nteUectue)te ou affective, active et luttant, à cause de t'inaufnMnte énergie de résistance psychique, effet souvent de faiblesse héréditaire. Je croirais donc que, comme & t'etabtiasement difncuitueux de la puberté, début de la fonction sexuette physiologique, répond qùetquefoM une forme de folie Bpeciate, /c/M de la ~KAcf~, /A~<e cbh'espond à cette formé de démence qui serait l'effet d'un début difficile danatavie sociale émancipée. Ceux qui ne.manifestent paa un aufQsant pouvoir d'énergie tombent sous ce poida trop lourd, ils deviennent fous ou stupides; o'est.a-dire qu'ils ferment le cycle de leur vie mentale au début de la courbe ascendante. Un petit nombre en réchappé et reprend vigoureùaement la. route. Dans rhébéphrénie aiguë, il n'y a pas d'apparence marquée d'érotiame, d'onanisme, de detire ou d'actea sexueta; mais plutôt des désordresd'idéation sous une forme continue et dans une succession d'états émotifs qui reposent sur la base des désordres de la sensibilité, de t'idéatioh, de la conscience, et de la volonté. Si, comme il arrive souvent, et comme cela fut mis en relief par Tanzi, t'objet de ta verbigeration des hébéphraniqoes est sale, obscène, c'est t'eiretde t'action automatique des centreB corticaux qui fait surgir te contenu intellectuel qui préoccupait et frappait le plus récemment l'esprit du malade. mais sans que, en même temps, ils unissent aux paroles obacënea des actes de conscience ou des désirs érotiqués. Dans la démence de la puberté, au contraire, ce ne sont pas aeutementtes paroles malpropres, mais les désirs érotiqués et les actes onscehès qui se manifestent et conduisent souvent le malade à satisfaire sottérotisme aux dépens de sa réputation et de sa santé.enunBcandatepubtic.
Dans l'élat de démence qui suit t'Mbéphrénie, ronaniama est fréquent et constitue te plus grand préjudice pour ta santé phy' sique des malades qui deviennent anémiques et s'abrutissent de triste façon.
Dans la folie de ta puberté, iiya.ptuMt qu'inconscience et négation de la personnalité comme dans t'hëbéphrenie, it y a une accentuation vaniteuse de ta personnalité dans le sens éro-
tique, comme une anticipation sur un Age ptns avancé. Voyez, à ce sujet, le superbe cas rapporté par Krant-Ebing. Entre ta folie de la puberté et t'hébéphrénie it y a la m~me différence qu'entre la démence de t'age critique et la démence sénite toutes deux sont des effets de la sénilité, mais l'une se rapporte à ta sénitité de la fonction sexuelle, l'autre ta sénilité de l'esprit dans la première, la démence est le fait secondaire réSexe, la seconde le fait primaire auquel s'ajoute comme coordonne le ilésordre du domaine sexuel. De même, la folio de ta puberté est l'effet de l'évolution difficile de la fonction 8''xuette; t'hebephrénie est t'e<fetdu d~butdifncuttueut ou de t'insufnBance d'énergie mentale dans les fatigues inhérentes & ia période de l'individualisation sociale et des luttes pour t'exiittence dans ta société. Elle relève en grande partie des diMcutte!) des luttes sexuelles lorsque tes besoins amoureux surgisseht impétueux et inaptes au succès.
La folie de la puberté se tpnnine souvent par la mise en ordre de tafonction menstruelle (Kran't-Ëbing),tandisquet'hébephrénie guérit rarement, ou laisse derrière elle une suite d'inexorabhites d'esprit qui conduit tacitement plus tard anx états délirants continus. C'est que lit première est un réflexe psycho-nerveux, là seconde une aliénation vraie et propre de l'esprit, suite ordinaire de son invotution précoce.
Il y a des formes intermédiaires de passage entre la folie de la puberté et t'hébéphrénie ces formes intermédiaires expriment les rapports étroits qui relient la partie physiologique de ta vie sexuèite et la vie psychique.
L'hébéphrénio qui finit dans la démence est un processus de sénilité très précoce chez un individu qui est au début de ta vie mentale adulte et qui se sent insuffisant pour la lutte de t'existenee ou pour te choix sexuel, L'hëbéphrenique est un soldat qui, aux premières escarmouches de ta bataille de la vie, s'épouvante et succombe. Aux hébéphrénies on doit assimiler toutes tes atienations et les démences qui surgissent dans i'age de ta jeunesse comme un è<fët de l'insuffisante énergie de t'individnatité psychique aux fatigues de l'esprit et de la sensibilité dans ta lutte sociale et amoureuse. J'ai observé des cas assez nombreux d'atiénaMon chez dos jeunes gens de vingt ans ou
environ; et, bien qu'elles n'aient pas eu la forme ordinaire franche, avec des phénomènes caractéristiques, avec alterna.tives d'état de stupeur et de manie, suivis de démence, de i'hébéphrénie bien qu'elles se soient limitées dos états de demi-conscience, d'évanescence, de faiblesse mentale, de t~gëres excitations maniaques chureiformes et autres, je n'ai pas hésite & les considérer comme des hébéphréniea. tl arrivera ainsi sou*vent à d'autres, comme il m'est arrivé il moi-même, de devoir considérer comme telles des démences dont se trouvent frappés de jeunes prêtres qui sont au moment de la première messe, des soldats faibles dans leur première année de service, des étudiants et jusqu'à de jeunes épouses insuffisantes pour les premières difficultés du mariage. Au fond, ce sont des prédisposés et leur maladie est souvent faite d'une fatuité légère plutôt que d'une stupeur ou d'états d'agitation et de détire faibles et enacéa. Deux fois j'ai vu réapparaître la maladie parce que, après avoir été guéris, tes malades a'étaiëMt trouvés places dans !es mêmes conditions difficiles qu'auparavant. Ces malades ne sont pas, ou très rarement, des délirants d'ordre sexuel Jusqu'à ce qu'ils tombent dans ta démence.
Si la fonction sexuelle physiologique, chex certaine individus, est incapable d'arriver, ou arrive après des eiforts et desosciHations.a son complet développement (et donne Meu par conséquent a dés folies réCexes curréspondantes dont la forthe plus simple, la première par ordre chronologique, est la pubérale et dont les consécutives sont d'autres dont je parlerai plus loin), io coM psychique de ta fonction sexuelle, l'amour, peut, indépendamment du cOté physiologique de la fouction.s'arrêtera une période de développement inférieur et donner lieu à une aliénation qui serait l'enet d'une veritaMe idiotie de l'amour. Telle est la /b/tcditeM<M<M~a~'<ce.
L'onanisme habituel, anormal, qui éloigne le sujet du contact avec l'autre sexe, qui le rend impuissant et stérile, est aussi Une forme morbide qui peut avoir sa base d'origine dans des conditions d'iusufnsant développement de la fonction sexuelle ellemême mais elle a, certes, comme annexe, un arrêt correspondant ou une décadence consécutive de la personnalité psychique et sociale. C'est la correspondance parfaite de ce qui se pro-
duit chez beaucoup d'individus par suite des conditions de milieu ou d'éducation qui obligent H'onanisme permanent. Dans ces cas, t'onanisme continué et exngerë conduit nécessairement à des états neurasthéniques et à (tes névroses ou à des folios qui sont secondaires. Quand l'onanisme n'est pas t'enet des causes extérieures, mais de ta constitution morbide héréditaire, du dévetoppement insufnsant, tes désordres morbides sont des faits corrélatifs qui reflètent la forme m6tne de l'anomalie sexuelle. En fait, ceux qui sont des onenistes habituels par occasion morbide, tandis qu'ils sont.au point de vue sexuel, des individus arrêtés aux périodes de t'adotescence ou l'amour est fantasque et imaginatif, et se satisfait sans rapports avec l'autre sexe. ils constituent aossi, par rapport a l'énergie du système nerveux et de t'esprit, des développements arr'~t(~ ft ta période de t'adotesccnce période o)t il y a prévalence d<*s ëmo' tivités, domination des nctions vasn'motric< t'eOexes facih's, immaturité de la volonté, caractère non fot'm~ et par conséquent changeant, craintes fréquentes, subjectivité exctusive, égoïsme, crëdutité, fatigue de pensée et d'énergie nerveuse. Les nnanistes, & t'&ge de la ptua grande énergie, sont des neurasihë' niques. Sur cette base de neurasthénie physique et psychique s'implante toute sorte de faiblesses et de dissociations de travail idéateur.
La démence masturbatrice par rapport à la vie sexuelle correspond parfaitement & t'hébephrénie par rapport a la vie psychique. La première est l'expression de l'incapacité de t'individut) t'exercicede t'aumur, de la sexualité n~cessairt* au but biologiqne et civilisé tout ensfmbtc t'hébephrénie est l'expression de t'inca.pacité d'aboutir t'exercice de la vie psychique dans le but de la tntte pour ta consfrvation ft t amétioration morate de soi et de la descendance. Toutes deux naissent de la basé de l'insuffisance de dëvetoppement, dans !eu''s symptômes elles manifestent des états juvénites, dans leurs effets d'impuissance sexuelle et affective et de démence intellectuelle. ce sont des sénilités très précoces, parvenues au premier début de la vie active correspondante. Le résultat est un produit de dégénérescence mixte évolutive et involutive. Cela n'est pas différent de ce qui se produit sur les imbëcites d'esprit ordinaires qui.
comme je l'ai dit en son iipu, sont facitement exposa Ma fotif, parce qu'ils ont une énergie insuffisante pour dévetopper comme les individus normaux h parabole de la vie mentale. Les imbecites d'amour correspondent aux imbéciles d'esprit; ceux-ci unissent avec la dissociation et la ruine de leur faible intelligonce,qui ne s'emploie pas au but de la protection de l'individu; les premiers exercent l'amour de façon rmtim6ntairo,vio!ente ou obscène, en dehors de la nécessité de tu descendance; tous deux vivent pourtant sans but ni pour eux ni pour t'espace. ~cMW-rM~~c~MM. Les désordres mentaux que l'on ne peut considérer comme des états de dégénères.cence sont ceux qui sont dus a des M~oMOMH~pnn <!<y<M ou h des <M/M<MtM<n~K~.tt en serait de m~mo, comme je l'ai dit ailleurs, dos/o/«')MM</o<t'M proprement ditett et, jusqu'à on certain point, dc~ /u/ f<M oM <yM~A<yMM qui, dans leurs degrés les plus utténués, peuvent être dites r~~M psy-
eA~MM.
tïntre les atiénations transitoirca et tes sympathiques. ityades différences de nature physiologique et clinique. <<e8 premières 6ontt'e<retd'~t~oM«?/MH<p~cër6b!'aux, les secondes de réflexes sur te cerveau, détermines par des excitations pértphériques. Le passage entre les unes et tes autres sur te terrain du mécanisme physiotogique se rencontre dans les cas fréquents de formes mixtes et de rëttcxfs qui viennent de conditions morbides dans ta masse cérebratc t'tte-m~me (cysticerques, tumeurs, ostéomes, etc.).
Ctiniqnement, tes folies transitoires ont. en générât, une très brëvednrêe; ce sont des faits isolés dans ta vie indivitt)t<tp. ils se manifestent d'ordinaire par des désordres heurtés et profonds des fonctions mentates (t): tes aliénations rcnt'xt'sontunR (tnréevariabte~qMetqnefoia longue, te plus son vent intormit. tentes ou rémittentes, elles se manifestent par des désordres psychiques qui souvent sont partiels ou légers et qui, peu à peu, deviennent monotones et assument ta nature dégénérât! ve en raison de la durée de la maladie et des causes qui la main.
tiennent.
(t) VoyM mon travail sur les /MfM ~WM«Mt'M. tt&p!t9, Dethen, K87.
Lea folies flottes peuvent avoir divers degrés d'intensité et de durée et comportent des effets diversement accuses. Ceci selon les conditions spéciates par lesquelles elles sont produites ou maintenues.
Les Mj~Mf~ ~~ycA~MM, tout autant que tes/b/tMt'M, peuvent avoir, nous l'avons vu, une origine sexuelle ou commune. L'on a, en effet, des réflexes psychiques qui sont des désordres transitoires, légers, sans effet de dégénérnscpnce, partant des sens spécifiques, du cceur, des poumons, de l'estomac, des intestins, des reins, de la vessie, do la peau. etc. Il y a également des aliénations reûexes, c'est'à-dire des désordres psychiques graves, quelquefois chroniques et avec effet dëgenératif qui provieMneot aussi des organes des sens, du cceur, des pnumons. de t'estomac, des intestins, des nerfs périphériques et de ia peau. t)es exemples communs de ces maladies sont les foliés causées par des maladies de l'oreille, du nez (i), tes folies dismiques, la folie- de ta phtifie, ta folie hypocondrique (hépatique), les folies de la gale, les folies par déboitement du colon transverse, cettea des vers, celles du chancre de l'estomac, etc. Avant d'a)tcr plus loin, il est bon de relever les rapports que les réflexes psychiques et les folies réflexes de provenance non sexuelle peuvent avoir avec les manifestations de la vie sexuéth'. Nous avons dit ni)teu''s que les folies transitoires ne comportent aucune atteratinn évidente de caractère sexuel, Cela par effet de la rapidité du c'turs de la maladie, et en outre par l'excitation physique exagérée cachant les rapports qui pourraient peut-être exister, Il faut aussi considérer que l'alié.nation transitoire est t'expresstoh d'un désordre limité au cerveau et n'a pas tes caractères de i'atteration gënéraie de t'organiame, comme tes démences d'autre nature et de plus grande durée. D'où ta non-nécessitë de cette coordination des troubles sexuels et des. troubles psychiques advenant lorsque la personnalité morale est compromise.dans l'ensemble ou dans une grande partie de ses énergies.
Les folies fénexes sont aussi le plus souvent des exprès' (t) Voyet le cas rapporté par moi 'iaM mon tmvait Sur fMM'/f des tatee <t ~t'MM' ete< <M c~tM«. <M/bt«e< ~M cf~MM~. Naples. Dethon, t883.
sions de désordres limités la sphère nerveuse, de m6me que la condition périphérique dont elles dérivent est d'extension limitée. Elles peuvent donc comporter ou ne pas comporter des désordres correspondants des fonctions sexuelles.
La présence de ces désordres dans les formes de folio réflexe de causes ne provenant pas de l'appareil sexuel peut se produire en rapport avec la durée de la maladie ou son intensité d'où se produisent des diffusions de réflexes dans les systèmes qui ont des rapports de fonction elle peut se produire aussi par suite de faiblesse de l'organisme (état dégénérât if), faiblesse qui suscite les associations ordinaires pathologiques ou de corrétation. Ainsi, les folies réflexes dues ù des vers intestinaux, à des calculs hépatiques, a des maladies pulmonaires, à des maladies cutanées, etc., provoquent souvent des érotismes ou, si elles durent longtemps, s'accompagnent d'altérations continues dea fonctions utérines, de la même façon que dans les démences ordinaires.
Le passage des états de fotio réOexe à ceux de démence chronique dégénérât! ve, que l'on aurait autrefois appelé idiopa- thiqxe, est assez fréquent, en raison rn~rne de cotait que la durée de la folie, en tant qu'pSet de réflexe psychique, est t'occasion de tels troubles dans l'organisme en général qu'elle constitue un terrain favorobte a la démence comme effet do dégénérescence. De mémo une folie trop longtemps simulée peut s'établir à demeure et exprimer les effets d'un état dégénératif provoqués par elte-meme.
Ayant ainsi rapidement considéré les folies rëuexes en générale par rapport au mécanisme qui les produit et aux formes dégénératives primaires auxquelles elles ne ressemblent pas, j'en arrive à traiter des réflexes psychiques et dea folies réSexes qui sont des expressions directes des désordres primaires de l'appareil sexuel.
Ce qu'il y a de principalement important dans ces réBexes psychiques d'origine sexuetle, c'est la si forte fréquence avec laq<tet)e elles correspondent aux conditions morbides de la sphcre génitale fréquence telle qu'elles en sont presque la conséquence normale. On oe trouvera pas ceci exagéré ei l'on veut bien tenir compte que tous les organismes ne réagissent
pas a~ la m~me intensité d'effets morbides & l'égale intensité des causes; mais chacun réagit par des degrés divers de retentissement, suivant les conditions spéciales de prédispositions, de temps, de circonstances et autres.
Mais, au fond, il est à peu près normal que, plus ou moins, aux altérations de l'appareil génital, de suffisante importance, correspondent des réflexes nervoso-psychiques, m~me faiblement accusés.
Il est intéressant de relever un fait clinique qui sert aussi debase à une subdivision desformes morbides psychiques réflexes sexuelles. Certains réflexes nervoso-psychiques et certaines folies reNexes proviennent de simples lésions de l'appareil sexuel sans rapport immédiat ou nécessaire de désordres fonctionnels; d'autres sont engendrés par des troubles fonctionnels. Ce fait pourrait être plus rarement constate pour les réflexes psychiques ou les folies réflexes d'altérations non sexuelles, car il est plus difficile de distinguer les effets des altérations de t'organe du désordre des altérations correspondantes. Dans l'ordre sexuel, le fait est plus évident, car l'appareil sexuel etttro en fonction a des moments déterminés, et chez la femme, il a également en outre, des fonctions périodiques. C'est a cause de cela que les organes, en dehors du temps de la fonction, donnent lieu a des réflexes de nature et de valeur différentes. Ainsi, par exemple, les ulcérations du col de l'utérus, les uuxions, les catarrhes chroniques, etc., donnent lieu a des réueMS et à des folies qui ont des origines et une nature absolument diverses de ceux engendrés par les perturbations de la fonction menstruelle, par la grossesse, par le moment du coït, etc.; car les premiers sont continus et les seconds récurrents, en rapport au moment fonctionnel lui-même. Les premiers peuvent s'appeler réflexes ~yeAo-tMM<*& o~CMt~MM et les autres f~ej;M~eAo-Ma;Me/</oMc«Mttc~. La même distinction doit être faite pour les folies réflexes d'origine organique oM /Mc«MM~e. Citons aussi quelque exemple du fait en dehors du domaine sexuel, bien qu'il se produise moins fréquemment et qu'il ait une moins grande évidence. Dans les maladies de l'intestin leur influence sur le système nerveux et sur la vie psychique dérive dans le plus grand nombre des cas de causes inhérentes
aux troubles de sa fonctionnalité mais il semble quelquefois qu'elle n'nit pas des rapports nécessaires avec ceux-ci.. Il me semble qu'il en est do mente, par exemple~ de la maladie de Glénard, l'entéroptose, qui paratt donner lieu & l'une des formes les plus typiques de neurasthénie cérébrale. Dans ces maladies, tes sujets ont une bonne digestion et des fonctions de l'intestin régulières. L'action perturbatrice des vers intestinaux sur le système nerveux se fait souvent en dehors de la fonction inteati.nate elle-même. Les calculs hépatiques et rénaux suscitent dos troubles nerveux disproportionnés au désordre des fonctions des organes correspondants qui, souvent, pendant longtemps, suivent leur cours régulier, etc., etc.
J'ai relevé ce fait de réflexes psychiques qui sont en rapport aveu la lésion de la fonction de l'organe, dont part l'excitation et des réflexes psychiques déterminés aussi en dehors de ces rapports, par la lésion fonctionnelle dé l'organe oa l'excitation p"end son origine. Ceci parce qu'il y a deux sortes de réflexes psychiques, surtout si !'on considère ceux provoquds par des troubles de l'appareil sexuel ceux qui se montrent en des espaces de temps !imitea et qui accompagnent !à période fono' HonneHe et ceux qui se manifestent en dehors de chaque Mtotaunt fonctiounet. Ceci sans préjudice du fait clinique que ces derniers se reOeteMt plus ou moins en autant de testons fonctionneties, tant celles-ci peuvent avoir souvent teur origine directe en ceux-là.
J'enumère simplement les espaces les plus communes de réflexes psychiques et de folies réflexes d'origine sexuelle. A<?<M'M ~c/to-M.rKe~ o~oMt~Mej!. !1 peut en surgir des conditions morbides de t M<A'<M les déplacements, les nextons, les version8, les ulcères du col, les altérations pàrenchymatéuses et muqueuses, les tumeurs, les pressions externes, etc. Il en vient plus souvent des oca«M, qui peuvent etM malades: par condition de développement anormal, par cicatrices, par tumeurs, par adhérences, par états de dégénérescence, etc. M en vient aussi de maladies M~MM/M,qni sont les cicatrices, les fistules, les inflammations dé la muqueuse, les ulcérations, les altérations des glandes de Bartolini, 198 prurits
de cause parasitaire ou toxique, les lésions traumatiques, etc. Quand ces conditions mot bides sont d'un degré marqué, elles donnent presque toujours lieu a des réflexes sur le système nerveux, m6me s'il n'y a pas dans l'individu une tendance ou une prédisposition héréditaire. En dehors de la gravité de la lésion organique sexuelle, tes réflexes psychiques peuvent se manifester graves et fréquenta, lorsqu'on a anaire a des individus déjà atteints, pour une autre cause, de démences ou de maladies nerveuses dans ce cas, ils provoquent des exacerbations dé l'état morbide antérieur, ou y ajoutent de nouvelles apparences morbides. Dans ces conditions, le détire préexistant prend même souvent une forme'de nature sexuelle, ou bien des éréthismes se manifestent qui ne se seraient pas produits autrement. Ces rénexes psychiques de cause sexuelle organique sont souvent obstinés et ne disparaissent qu'avec la cause a ta longue,' its donnent souvent lieu à des démences ou a des maladies nerveuses stables avec effet de dégénérescence aur l'esprit.
La forme clinique des réHexM psycho-sexuets organiques est très variée. Les manifestations hysturiformes avec expressions morbides des formes motrices ou sensitives ont le plus souvent Une origine ovarienne tes altérations utO'inea causent le plus facilement des états metancotiques ou maniaques. L'érotisme ne résulte pas fréquemment des altérations organiques sexuelles; pourtant, dans certaines maladies vaginales (parasites) éclatent souvent des érotismes violents (vaginisme). Dans tes cas de fistule vaginale, j'ai souvent observé des états de mélancolie avec stupeur. Dans chaque ordre d'expressions nerveuses ou psychi.ques d'origine ovarienne ou utérine, l'intermittence et la variété symptomatique dominent. Les hallucinations visuelles sont fréquentes et, par-dessus tout, les attéràtions <)e l'esprit montrent la prédominance des actions involontaires, des incoordinations, et des mouvements émotionnels. La conservation de la conscience est te pouvoir qui résiste le plus.
N~e.M~ycAo-~MMM~Mte~oHMc~. –Ïls peuvent être déterminés par l'action des altérations pathologiques communes dans les organes de la génération qui troublent ta fonction elle.
m~me;its surgissent aussi, Rt) outre, comme effets de conditions générâtes du système nerveux et psychique.
A 'a base des réflexes fonctionnels psycho-sexuets qui sont des effets des condition!} morbides dans tesqucttes se développe ta fonctionnalité générative, et qui prennent la gravité et la nature de véritables phénomi'nes pathologiques, se trouvent des renexes fonctionnels psycho-sexuel de légère intensité. qui jaillissent en tant que faits normaux dans des conditions non morbides de la fonction générative ou de ta fonction psychique, comme de simples rënexes de ta fonction cHe-memo sur te système nerveux. Ces renotes peuvent seulement, comme cela arrive d'ordinaire, être plus accentués chez les individus predieposês.ou p!use!!posês.ponrun motif qt<etconque,anxretenti!)8'ments des diverses innuences su)' le système nprveux lui- même,
En dehors dés cas nft ta ~M~/<' trouve de s! graves difncuttes à s'établir et ou M produisent ces conditions qui engendrent les nevropathies et tes folies dont nous avons parlé, la pttberM donne lieu ordinairement à des changements et & des troubles du caractère morat ctdps fonctions nervëusea dans chaque )'u!ivi<tu;ceci se produit surtout chertés individus prédisposes. La puberté est marquée ;mr de tegeres tettdaucèa metàncotiques, par des imputsions, des tics, des tendances étranges, des perversions, des erotismes. et parce réveil spéciâl de la personnalité intellectuelle qui se dirige vers t'inter~t de la vie sociale. Htte donne lieu aussi à des erotismos souvent ptatoniques, assez souvent même matëriets. qui atteignent jusqu'aux pratiques exagérées de t'onanisme et qui déterminent t"9 chloroses et les neurasthénie!).
Les périodes M<M~M<M sohtëgatement accompagnées d'ordinaire de soutfrancea nerveuses et d'aitérations morales, tneme légères et transitoires, qui se traduisent par des changements d'humeur, par une certaine irritabilité, pardes névralgies ou bien par une disposition specinie. positive ou négative, de l'intelligence, de là volonté et dos sentiments. L'inHuence de la menstruation sur le système nerveux se trouve ensuite aussi évidente dans les états dé démence habituelle, où s'afSrment tes exacerbations des phénomènes morbides dans tes périodes
menstruelles ettes-memes. Icard u fait un excellent résumé des observations faites à ce propos pur do nombreux auteurs. C'est une chose qui, du reste, se trouve enregistrée dans tous tes livres de pathologie. La grossesso, la fièvre puerpérale, la lactation, en même temps qu'elles suivent leur cours normal, se reflètent dans des troubles marqués nerveux et psychiques,tellement que la toi, dans certains pays, a considère avec beaucoup d'indulgence Ips actions délictueuses commises par tes femmes se trouvant dans des conditions de grossesse et de nëvre puerpérale, de même que pour les époques menstruelles de la puberté et de l'âge criti~u< ~oufi avons parlé de ceci ailleurs, quand nous avons fait allusion à ces changemettts quelquefois trop accentués que produisent ces conditions dans le morat des malades, au point même de provoquer des apparences hysteriformes et des états moraux très proches de la fotie, parmi tesquets un trouve le plus frequemnx'ht des tendances à l'ascétisme, tes velléités Matrimoniales, les expansions phitanthropiques.eto.; toutes choses de br~ve durée, d'ordinaire, mais qui iaissent aussi quelquefois de tristes conséquences.
Ces trountes nerveux et psychiques, consensuels, rénexes, des moments périodiques de la fonction gënitate.de ses moments initiaux ou terminaux ou de ses moments en rapport avec tes événements tes ptus graves et les plus frëquottts de cette fonction, en dehors d'une morbidité quelconque, ces troubles sont généralement connus, et ils ont été résumés avec soin, sur tes témoignages tes plus autorises, dans le travail d'Ieard (La /<*M!Me ~ew~aM /<<o~e menstruelle, Paris, t890).
H ne faut pas non plus oublier que jusqu'à l'acte marital est accompagné de rënexes m't'voso-psychiques, d'autant plus intenses que la sensibilité individuelle est plus grande et que le fait est plus nouveau. Voyez les émotions confinant quelquefois au délire et quelquefois suivies do véritables folies chez les nouvelles épousées; et dans certains cas assoie fréquents les effets nerveux, se continuant un certain temps après le coït, chez des sujets présentant une excitabilité spéciale.
Môme chez les hommes, jusqu'à un certain point, on trouve des rénexea nervoso*psychiques en rapport à des moments et & des faits plus marqués de la fonction sexuelle puberté, sénilité,
et coït passionné ou violent. Mais latenotté des réflexes nervoso psychiques chez les hommes, eu égard à ce qui se passe chez les femmes. est en rapport avec ce fait, déjà cité plusieurs fois, que ta fonction sexuelle du mate est plus différenciée, plus iso. fée des autres fonctions de la personnalité morale et physique. Les rapports consensuets morbides et réMexes sont donc moins marqués. En outre, chez l'homme, il n'y a pas les périodicités que l'on trouve chez la femme, les fonctionnalités qui lui sont spéciales et qui retentissent nécessairement sur tout l'organisme physique et moral; it n'y a pas non plus chex i'homme cette intensiM de pudeur dont l'offense, chet les femmes, donne lieu & des réactions si marquées.
Outre ces moments do vie, c<'s périodes et ces états de la fonction sexuelle, il y a aussi d'autres conditions, en dehors des conditions morbides qui chez la femme et chez l'homme donnent lieu à des réflexes de nature nervoso-psycMque. Ce sont les excès de la fonction génitale. où les excès d'abstinence, chez ta femme et chez t homme on a d'abord des états neurasthéniques de fatigue, '!c faiblesse et de perversions; ensuite Mccède cet ensemble de malaises, expression de besoins non satist'aits et de surcharge d'énergie qui. chez les hommes, s'exprime quelquefois par i'tM'MM ~M'MM~Kp et ci)M la femme par ce que l'on pourrait nommer t'ohsMM coM~w~, que d'autres appellent l'aM~'a MM~M/M.Ces deux états sont assez souvent des causes d'effets graves qui ressemblent ii des foties et qui M produisent presque toujours chez des personnes obligées ou vouées à l'abstinence (religieux, marins, coHégiens. etc.).
Le retentissement sur l'esprit et sur les fonctions nerveuses des moments les plus sotennets des fonctions sexuelles trouve sa correspondante dans le retentissement sur les aotivités sexuelles des moments les plus accentués de la foncttonnatité psychique et nerveuse.
~o/tMr~MM «j'Mp/<M of~atM~KM. –Ëites n'ont pasdes différences initiales marquées avec tes réflexes organiques psycho*soxuets. Ettesse distinguent plus tard par teurconti* nuite plus grande et surtout par l'intermittence, toujours moindre, des phénomènes morbides mesure que la maladie dure
davantage. La folie rëScxe aussi une tendance décisive à faire prévaloir le trouble psychique sur le trouble nerveux, à faire prévaloir une vague systématisation de l'étal affectif ou (tes idées dëtirMtfs, dans lesquelles est souvent projetée la condition causale connue du détire par exemple, ta croyance d'être encéinte, d'avoir dos rapports sexuels avec quelqu'un, in ce le <tiab!e, etc tMen que ces individus ne passent que raremcnt à ta démence absolue, et bien que la personnalité physique conserve, au motM pour tongtemps. cetleapparence de jeunesse qutrendtosd~tnonceasexueHesréttexeasi semblables ù t'hystérie, 'pourtant, a ta longue, les malades ntteints de démences renexcs inguérissables thu~ent pur refti)' tfs caractëfea de in dégënerMcence r~gfesatve s~nite précoce, au physique et au morat. Dans cea cae, il hut bien adtnettre ce que les aliénistes ciasstques voulaient étendre autrefois h toutes les formes de ta folie c'est-à-dire que tes nt~mes etîets de la folie sont tes facteurs de ta désorganisation physique et que,& t'observation cliniquo et a !a tablé anatomique, ils sembtent être les causes de la maladie.
C'est seulement, a mon avis, parmi les formes de nature réflexe que se manifestent quelquefois des guerisons si tardives de la fbHe, comme celles qui furent spécialement étudiées par Raggi et par Ventt'a( <). C'est que, dans ce cas. le processus anatomo'pathotogique n'étant pas primaire, n'est pas progressif, mais il est l'expression pure et simple d'altérations trophiquea secondaires, qui, par conséquent, ne sont pas stationnaires et qui ~ontguérissabtes.
Ces folies sexuelles organiques rénCMs sont produites par les mêmes altérations anatomiques de l'appareil sexuel, qui donnent lieu aux simples réflexes psycho-nerveux; ces altérations anatdmiques sont peut-être, dans ce cas, plus graves et plus continues et agissent dans des conditions où la personnalité nervoso-psychique résiste moins. La raison de ces effets différents de conditions égaies ou d'intensités diverses reste cachée dans l'ensemble inextricable de ces mécanismes par
(tf ~an<eeM<o ~o~-oo. <SM.
lesquels le système nerveux réagit bien ou se déséquilibre sous t'innuence des causes les pins diverses.
Les moments favorables a la résolution de cea folies, même d'ancienne date, sont t'a~e critique, le mariage, lagroseesse, les chagrins violents, les événements graves, même dans la santé pbysique.commo les vastes suppurations, les blessures, les traumatismes, les infections, etc., qui ont une action révuteive, violente ou prolongée.
Les fotias organiques sexuelles rdflexes montrent aussi leur faible condition dégénérative dans ce fait,que les personnes qui en sont atteintes sont moins infécondes que celles atteintes d'autres démences. Cela ne se manifeste que trop dans tes naissances fréquentes d'enfants chez des personnes qui soufrent notoirement, à de brefs intervalles, de folies, et qui, conti'nuant a vivre au sein de la société, augmentent les malheurs de leur famille sous la protection de l'opinion générale et de celle des médecins qui les considèrent comme des nefvetm CM des hystériques.
Folies réflexes e< /<Mt<~KMMe//M. Ettes sont généralement connues sous le nom de folies MtMM~'M~M, ~<M la y~Me~ de /'<!ccoMeAemeM<, de la ~we puerpérale, de ~<t//at~Me~. K)tes ont une durée variée, car, tandis que d'ordinaire elles cessent avec tes conditions qui les ont produites, elles se propagent quelquefois, deviennent stables, et prennent, comme celles que nous venons d'étudier, la forme dégdndrotive. Elles se produisent sur la base d'une disposition générale de faiblesse nerveuse et psychique.
La, forme de ces folies réCexes est, en général, celle de l'exaltation, quelquefois de la dépression typémaniaque, semblables aux vésanies organiques sexuettesréSeMS. La cause occasionnelle du développement de ces folies pourrait fort bien être une action irrégutière des fonctions sexuelles de la menstruation ou de la maternité, mais, au fond, on ne sait pas de quelles altérations on traite, car il n'y a aucune apparence extérieure appréciable. Il faut plulôt croire que l'incitation aux désordres réNexes psychiques repose essentiellement sur la prédisposition des sujets, qui les mo-
ments do la fonction du sexe donneraient l'occasion de se manifester.
Avec sa récidive fréquente, liée à la répétition dos opérations do la maternité, la forme de la folie réncxc tend toujours davantage à prendre les caractères de la dégénérescence c'estadirequ'ettotendat'orgaaisationdu détire ou des actes qui accompagnent la faiblesse mentale et nerveuse vers la décadence physique sénitiformo. Dans ces folies, la tendance et le detire érotique sont des choses très rares; tes tendances impulsives, les hallucinations et les perversions du godt et de ta sensibilité prévalent plus facilement.
0~eM<on<ycAo*4<<'Mt't?~. Je renvoie pour ce sujet aux pt)bticntions spéciales de KraiTt-Ebing, de Mot), de Penta, de Cuicciardini, de Lombroso, de Morelli, etc. Ici, t'etëment qui ?c trouve le premier touché, c'est la vie psychique, bien que t'~cment sexOet paraisse quelquefois ûtt'e le seul utteint, en vif contraste avec la volonté qui fait fonction do modératrice. Pourtant, le fait que des obsessions psycho-sexuelles se produisent liées aux p~t'iodes de la puberté, do l'Age critique, des menstrontions~ de ta grossesse, de l'abstention forcée, vient appuyer cftte hypothèse que ces obsessions sont d'ordre sexuel primaire. Kt)es ont teur raison d'être dans le fait que les besoins do la sexualité constituent la principale préoccupation des sujets faibles et neurasthéniques. Kties ont un mécanisme d'action identique à celui do t'hystét'ie, car elles présentent des obsessions psycho-sexttettos avec, comme base, des auto-suggestions, et elles gravitent par des moyens analogues. Le~ obsessions psychost'xu<'ttessont analogues aux autres obsessions retigieuses, homicides, suicides, motrices, etc; l'élément sexuel est d'importance sccoudairp. C'est pourquoi je n'en parle pas en détail ici. De m~me la /b/«? ~M<f<~t< dont tout récemment a parlé de Sanctis, est une obsession intellectuelle, sans correspondance nécessaire avec des faits sexuels.
SAtt/t'~ sexuelles. La démonstration faite plus haut que les diversesformes de la folio primaire sont aussi souvent autant d'états de sénittté précoces, partielles ou diffuses, légères ou 8. VBMTtfM. «
graves, de sorte que ta série successive des maladies acquises de l'esprit n'est autre chose qu'une graduation, du partiel au général et du léger au grave, de la sénilité normale de l'esprit cette démonstration trouve aussi une correspondance parfaite dans les maladies acquises qui touchent directement la capacité sexuelle, de son extrémité la plus organique à la plus psychique. De même que le terme ttxe de comparaison pour la démonstration de tu nature sénile de ta dégénérescence qui se trouve u la base des démences acquises, fut l'état de sénilité naturelle de l'homme dans toute l'extension de ses conditions physiques et morales, depuis ses débuts, jusqu'à ce qu'elles soient tombées dans la langueur finale, le terme de comparaison pour la démonstration de la nature sénile de la série des maladies sexuelles acquises sera la sénilité naturelle de la fonction sexuelle eUe-meme, signalée a ses débuta par des phénomènes tumultueux et pseudo-actifs de l'âge critique el, ensuite, par la cessation complète de ta fonction dans tous tes points de son activité. Car, plus que par des gradations de précoce décadence générale, la fonction sexuelle involue par desdéeadencea partielles; de sorte que, ctiniquement, il faut relever le contt'asteavoc les activités qui résistent et qui~votuent jusqu'au terme naturel de leur énergie, il est donc plus utile d'étudier les sénilités sexuelles de lu môme façon que les immaturités, qui furent caractérisées dans les quatre éléments principaux de la fonction. Nous relèverons les ~</</<~ ~m<Ma/e~, otyaM~MM, ~Ay.!<o/oy<y<~ el ~~<«'y«M. Nous entendons partor de la prédominance de ta senitite de l'un ou de l'autre élément de ta fonction et non & l'exclusion de tout autre que celui considéré. C'est un fait clinique évident que, a la décadence d'un élément, succède, plus tôt ou plus tard, par corrélation, par consensus physiologique, ou par conséquence morbide, la décadence d'un autre ou de tous, à un degré plus ou moins accentué.
Si pourtant, il peut y avoir une parfaite analogie de distinction entre les formes de l'immaturité sexuelle pathologique et celles de la sénilité sexuelte précoce, il manque une égale analogie entre le rapport que chacune possède avec les troubles de l'esprit ou du système nerveux qui lui sont consenauets. C'est-
a-dire que si les altérations de l'esprit dans les idioties sexuetles corrostpondc.tt au défaut sexuel a un degré presque correspondant (dans les termes des rapports entre la sphère d'influence, de la psychicité et cette de la fonction reproductive), dans les séuitités sexuelles cotte correspondance est assez faible, elle est vaf;ue et a peine marque. Ceci parce que dans les états analogoeii d'insuffisance de développement, cette relation entre la fonction t'eprodncti've et lu fonction psychique demeure étroite; ette devient plus tard toujours moins accentuée, en raison <le la différenciation qui s'est produite dans l'individu par son émancipation des nécessites phytogénétiques. De la aussi ce fait évident, que sur la voie de cette émancipation se trouve en prenu~retignot'homme cultive, laborieux, intellectuel, et ensuite plus pt'c~ de l'enfance se trouve la femme bien femme, tranquille et simple. Dans la sénilité sexuelle les consensus psychiques les plus accentués s'observeroMt chez la femme, d'autant plus que son espt'h sera moins isolé des fonctions de la sexualité. La sénilité sexuelle séminale est créée chez la femme par cessation précoce de l'ovulation, révélée par l'absence du processus menstruel ou son désordre. Ceci peut se produire comme fait secondaire dans des maladies de l'ovaire et de l'utérus, dans des maladies constitutionnelles, dans des névropathies dëgenératives ou dans des psychopathies do même nature également concomitantes à une décadence génét'ate involutive précoce. Chez les hommes,tadécadence séminuieou reproductive nes'accompagnejtas nécesiiairemcnt d'aspormie nous avons vu également comment te sperme peutexister chez les vieitlardsdécrépitB, bien qu'ils soient inféconds, n'ayant aucun jpoosperme ou seulement dos Mospermcs dégénérés. L'aspermie ou l'azoospermie acquises peu vent être dues à beaucoup de causes maladies du testicule, des conduits déférents, épuisement par fatigues morales, par abus sexuels, par onanisme~, par empoisoaMBtenis chroniques de mercure, de morphine, d'alcool, de plomb, de phosphore, par des infections chroniques, des maladies du système nerveux générât, etc.
Comme l'indique, fort bien KraiTt-Eb!ng, l'infécondité ne fait pas cesser nécessairement les désirs se~uela.paB plusque la possibilité dp la copulation. Cela est si vrai que des femmes detaen-
rent sexuelles après l'Age critique; certains vieittards ont des tendances tibidineuses ai violentes qu'elles les portent & des immoralités ou à des délits scandaleux; tes eunuques, assez souvent, aiment le plaisir vénérien. Tout ceci pourtant est exceptionnel, tandis que la décadence précoce du pouvoir reproducteur conduit à la faiblesse du pouvoir de copulation ot du dwsir amoureux.
Le même processus qui rend t infécondité acquise (sénilité sexuette séminale précoce) produit d'ordinaire deux sortes d'altérations altérations de la nutrition générale, et altérations des fonctions nerveuses. Les femmes qui involuent préco. cement vers la sénilité deviennent grasses et même obèses, ou bien elles perdent du poids, leurs chairs se flétrissent, vieittissent, se rident. La sénitité sexuette précoce anticipe sur la séni)ité physique gécérate. Le même fait bien que moins accentué se produit chez les hommes. En fait, les empoisonnements chroniques de mercure, de plomb, de morphine, d'alcool, de phosphore, les épuisements suite d'accès mentaux ou sexuels, ic diabète, la syphilis, etc., s'accompagnent de troubles de la nutrition générate, de processus séniiiformes de dégénérescence snr toute sorte de tissus. En d'autres cas (ablation des testicules) la nutrition peut subir une altération dans le sens <ie l'excès. >. Les troubles nerveux sont multiples et répondent à la nature dcgénérative séniliforme de la cause qui les a engendrés Par la cessation précoce des menstrues, c'est-à-dire du processus d'ovutatiot), tes femmes deviennent quelquefois aiienéM (paralytiques) et d'ordinaire neurasthéniques, hystériques, bigotes, elles changent de caractère, deviennent irascibles, oot~'es, querelleuses, Msgérées et obscènes. C'est-à-dire qu'eMes manifestent les phénomènes ordinaires de t'age critique mor-
bide.
Chez tes hommes, los causes qui conduisent a t'aspermie ou à t'uMospermie engendrent comme conséquence ordinaire la neuraathénie, souvent l'a paralysie progressive, la perte de mémoire, la paresthésic, les désordres céphaliques de la circulation, et les maladies spinales ataxiques.
Les sénilités sexuelles organiques sont de deux sortes les unes duos à des maiadies spontanées des organes de l'appareil
sexué), qui causent l'incapacité ou la faiblesse naturelle pour les actes nécessaires & la copulation ou à la génération tes autres, à des ablations artificielles d'organes ou de parties d'organes, qui provoquent le même effet que tes maladies spontanées, soit par rapport aux fonctions sexuelles, soit dans les conséquences consensuelles sur la vie psychique et sur le système nerveux. Parmi tes premières, notons comme principales les tumeurs de l'utérus, les endométrites et les paramétrites chroniques, tes étranglements cicatriciel!! du col de l'utérus, tns fistules vaginales, les tumeurs vaginales ou bien l'hydr'tcëte. le chancre do la verge, les tuméfactions graves de la prostate, tes maladies chroniques de t'urethre, etc,
Par suite de ces maladies, on trouve la plupart du temp!<, chez tes femmes qui en sont atteintes, des affections du système nerveux et une décadence sénile de l'énergie tes femmes qui sont persuadées d'avoir des maladies incurables de l'appareil génital vieillissent précocement chez les hommes, ces maladies causent souvent un ~'MM vilm qui est quelquefois cause de suicide.
Les amputation!! de la verge produisent, ~'e.~MC /oM/ow<, un état mélancolique avec idées et tendances au suicide. J'en ai observé deux cas sur de jeunes mariés; t'un fut publié par Tobaldi (t). On en trouvera d'autres cas dans les livres de chirurgie. Un chirurgifn anglais fut tué par un de ses mliladns qu'il avait amputé de la verge et qui devint ensuite typémf)niaqup.
Ït me semblait qu'un fait analogue devait se produire chpz des femmes privées de i'utérus. Je pris des information auprès d'un éminpnt gynécologue, le professeur Inverardi, de Padoue, A ma grande surprise, il me répondit qu'il ne o'oy~it pas que cela se fût jamais produit; c'est-à-dire que ni à des ablations d'ovaires, ni à des ablations de l'utérus ne succèdent <)''s démences nu des états névropathiques. Certes, l'expérience du savant clinicien n'est pas à négliger, bien qu'il y ait des opinions contraires. Pourtant, il me semble qu'une autre de ses iof~(t) ~oc~rM~<a MeMe Ma/aM~ MM<a/ef7<Mtt<a t<pet-<mM<a<e di /'fMe<)'('< e Me~t'c~M ~o~, tS79.
mations me donne la raison de ces conséquences psychopathiques chez les femmes opérées d'ovarlotomie etd'utérotomk'. Inverardi dit que lorsque les chirurgiens opcrent sor le vagin, Us ont l'habitude de laisser tes choses do telle so)'!c que ta copulution soit encore pussibtc. DeJ& ht différence tmtrcta femme opérée des ovaires ou de l'utérus et l'homme opéré de )tt vergu ou des testicules. Ce!ut-ci est non seulement ioMeund, mais inapte à l'amour sexuel cette-t& peut continuer ces rn)atio))s. On comprend que la seule inaptitude a la maternité ne produise pas d'aussi graves affections.
L'ablation des testicules produit des effets graves sur le système norveux, analogues dans leur ensemble R ceux qui marquent dos altérations du type masculin; ce sont donc des altérations physiques et morales qu'il est inutile d'enu<oe''cr. tt faut pourtant mentionner par-dessus tout le caractère timide, servie, des eunuques. Les chevaux châtres deviennent peureux, moins restants aux fatigues. Chez la femme l'ablation des ovaires produit aussi des altérations des caractères physiques et moraux du sexe (t).
Les ~t<7<~ sexuelles ;)AyjrtO/6"/<y«e~ sont pttta fréquentes chez l'homme, qui est quelquefois atteint d'M~Kt'MaMco précoce. Lea causes qui l'engendrent d'ordinaire indiquent par ellesm~meN les altérations nerveuses et mentales qui t'accompagnent. t. Maladies de la moettë dpiniëro. paralysie:) progressives, diabète, neurasthénie, épuisement nerveux et psychique, études prolongées, chagrins graves, empoisonnementschroniquea. L'impuissance, outre qu'elle retentit sur le système nerveux, par suite de la cause même qui la produit a par elle-même une influence déprimante psychique, qui conduit quelquefois à l'hypocondrie et au suicide. L'impuissance peut ~tre considérée comme la démence de la sexualité sa munie forieuse est t'i satyriasis, qui est également produit par des maladies de la moelle épinière, par les périodes initiales de la paralysie progressive ou par des empoisonnements aigus spéciaux (cantharides, phosphore, alcool, etc.).
Le satyriasis passe ensuite & la faiblesse fonctiounettc et <t)Ma)Mh~ d<)CriotoroH!Ma/aM<«/<'Ma~MMa.Mit)tn.<Mt.
prélude & l'impuissance chronique. C'est pourquoi il faut la ranger parmi les manifestations de la dégénérescence séniliformo, car, chez tes vieillards et les déments séniles il y a souvent des excitations extraordinaires et Intenses des besoins sexuels, par suite desquelles ils commettent des délits contre tes bonnes mmurs. Ce sont des faits qui préludent a la disparition do l'énergie fonctionnelle elle-méme, feux de paille qui brùtent vite et s'éteignent. De façon correspondante, il y a quelquefois chez la femme do l'anesthésie acquise ou du vaginisnto, qui sont aussi des expressions d'états pathologiques semblables li ceux de l'homme et qui s'accompagnent d'altératioM mentales ou nerveuses analogues.
Les ~tt/t~'s <~Mp//M~t.7«'y«~ sont celles que l'on pourrait plus pt'écisémeot appeler ~/<t7«(~ f~' /'aH!ow, car elles nfTectcnt !a fonction sexufttc dans son extrémité ta m"ins motériettc. L'étude dt! cessénititës ne pourrait ~tre faite ici,oit nous parlons' )fes maladies qui t~rectent directement la fonction sexuette. Dans cette partie extrême de la fonction sexuelle ne se trouvent pas seulement le désir, te plaisir, l'appréciation mornte des rapports sexuels, mais aussi tout ce qui sert à ce but de procurer, de rendre purs et sains ces rapports sexuels et do les conserver à l'individu. Dans les sénilités sexuelles psychiques il faudrait donc aussi étudier les décadences des aptitudes a la séduction et anssi celles des sentiments et des idées connexes à t'amour,qui lui servent de moyens protecteurs,comme la pudeur, l'honneur, la jalousie; la Mëtité. Cette étude sera reprise plus tard après que j'aurai anatysé les décadences des aptitudes à la séduction, tes altérations des sentiments et des idées dp pudeur, d'honueur, de jatousie, de fidélité. Alors aussi trouveront leur place d'étude les intéressantes folies qui sont la nymphomanie, les érotomanies, et les délires metës érotico-religieux. En parler ici, outre que ce serait en parler incomplètement, serait aussi ne pas les faire considérer dans leur signilication et nous ne pourrions mettre en évidence la dégénérescence spéciale biologique et sociale dont !)s sont le produit et t'indication. A/otM<rM<M< M.Mf//<M. It y a des façons d'exprimer les besoins amoureux, ou do leur donner satisfaction, qui représen-
tent autant de monstruosités de l'amour, ayant une nature antibiologique et antisociale d'autres encore sont des façons d'aimer qui ne corresponde)) pas aux exigences pratiques et habituettes de la fonction reproductive dans la' société et dans le temps historique actuel, mais qui présagent dos ëvotutious et desdivergences dans les modeset dans les buts de ta fonction ette-meme.
Ces monstruosités de l'amour trouvent à peu près tours correspondantes dans la pathologie de t'esprit, d'tns les epitcpsies, dans l'hystérie, dans tes états caractéristiques majeurs, c'està-dire dans les immoralités, dans la detinqnenco e< dans le génie. Le retentissement qui a lieu dnns le champ sexuel de la monstruosité de t'espt'it trouva aussi une correspondance en autant de retentissements du domaine mental, dans les monstruosités de la fonction amoureuse.
J'étudierai en un ensemble les monstruosités de l'amour dans su form'' complexe, 'Monstruosités que, par analogies h celles de t'esprit, on pourrait appeler <<~MMCt? M'Mp//e. Tout modu d'activité de la fonction de la sexualité qui ne répondrait pas aux buts de la reproduction de l'espèce, sans que ces modes d'activité soient produits par l'état d'insuffisance on de sénilité naturelle de l'individu, serait de la detinquencc sexuelle.
On peut voir, dans chacune des monstruosités sexuelles qui constituent la dëtinquence. l'action de l'anomalie ou de l'insuffisance de développement partiel de la Fon'ition, celle de lu eorruptiu)) sociale (renoxion du milieu ambiant), de l'atavisme, de lu sénilité précoce et celle de la tendance naturelle destructive comme dans la délinquance ordinaire.
Voyous tes formes de la monstruosité sexuette en rapport avec ces conditions dégénërativcs, et tes anomalies de l'esprit dont chacune d'entre elles est accompagnée.
Sont d~inquences aexueHos, par suite d'arrêt ou d'anomalie de développement de lu fonction t'~taMMMte /</< t'~t'~o~ <fa'Me//e. et l'ca'~tA~owx~te. Ceux qui restent onanistes à l'âge adulte sont d'ordinaire, je t'ai dit ailleurs, des simples d'esprit, soit qu'ils en soient arrivés là par suite d'un arrêt de développement corrétatif à celui de l'intelligence, soit par suite d'un effet
secondaire & une éducation viciée et contrainte. Les invertis <?t les exhibitionnistes sont toujours des dégénérés, le plus souvent simples d'esprit, souvent aussi épiteptiques et quelquefois hystériquea. Lombroso considère les invertis comme des individus urrêtés sur la voie du développement de l'idée amoureuse. Les détiuquences sexuelles par corruption sociale (retentissement du milieu ambiant) sont celles engendrées par la corruption des mtBurs publiques, ou par une particulière dépravation morale de l'individu /c//a«oMM, <HWMa<tOMM, /!e</et'a~<«e, incestes, amours sur les enfants, bestialité. Ceux qui aiment de cette façon ont aussi des âmes corrompues. Cette perversion, outre qu'elle est d'un mauvais exemple, est causée souvent par un défaut de développement moral, par suite duquel le caractère et toute sorte de sentiment social et humain disparaissent. Ces amours sont fréquents dans les prisons, dans les bas-fonds des cités populeuses, dans les lupanars, et sont quelquefois produits par une tougue et solitaire oisiveté; ils se produisent le plus souvent chez des individus dégénérés par des excès d'alcool ou de débauches, démoralisés pur l'abus immodéré d'autres substances enivrantes (opium, chanvre indien, ether.ctc.).
Les actes sexuels normaux, stimulés par une fiction de lutte, et quelquefois aussi stimulés et accompagnés par la douleur, le sang c))M soi-même ou chez la femme qui tes subit, pourraient bien être des détinquencesspxueties ataviques. Ce seraient certains de ces amours que Krant-Ebing appelle maxoc/t~tMe et M(/<M)e, <~o-M</<.w!e et ~K/o-Hw.foeAMtHp, et ceux oh l'acte sexuel est provoqué ou accompagné de flagellations, de morsures, etc. Ces amours se trouvt'nt chez des dégénérés hérëditnit'os et souvent chez des épileptiques, souvent aussi chez des vieillards on le stimulus sexuel se galvanise par le jeu des affinité!) physiologiques entre la douh'ur et le plaisir et par l'action antithétique dos sentiments de dégnut et de répugnance. Aux sénih's sont plus propres, d'ailleurs, les détinquences sexuelles causées par la pédérastie, par le viol sur les enfant", par l'inceste et aussi par l'exhibitionnisme modes d'actes sexuels qui sont aussi communs à la classe des dégénérés par arr~t de développement, en rapport avec ce fait connu que les vieil.
lards dans Jours régressions revêtent (!c grandes analogies avec les enfants,
Les délinquences sexuelles, qui sont des expressions do déiinquenoe que je trouve ~tre, chez certains individus, une tendance congénitate de l'espèce a la destruction de l'espèce (dégénérescence destructive), sont toutes ces anomalies de la sexualité causées par l'inversion de l'instinct sexuel qui donne tieuauxMntt'nyMpt aux ~'t'A~M <M~<Mc/<et par ces perversions de l'instinct sexuel par lesquelles le stimulus est per. verti au point de donner lieu h ces amours monstrueux ou cruels viols sur les cadavres ou sur les statues, expansions libidineuses accompagnées de sévices, assassinats, évcntrement de la victime, dont on a, dans la littérature, les exemples de Verzent, de Jack t'Évontreur, deVache r, et d'un certain nombre d'empereurs romains. Ces obscénités et ces cruautés agissent sur l'individu comme de véritnbtes ~quivatents du coït. Ceux qui commettent ces détits sexuels, dont le résultat évident est non seulement ta monstruosité de l'acte sexuel luimême, mais aussi le manque de continuation de l<esppce, sont tes champions de la dégénérescence humaine, quoiqu'ils montrent mOmo assez souvent une capacité inte~tectuette ut.finaireou supérieure. Ce sont des dégénérés du sentiment et du l'instinct. Cette dégénérescence morale s'accompagne d'ordinaire aussi d'altérations physiques analogues les urninges ont un aspect physique féminin, les tribades, un aspect physique masculin, les nécrophiteset les sanguinaires montrent les manifestations les plus marquées du criminet-né.
Y a-t-it une ~«'a/t'~ de t'amour?H)iene pourrait exister que chez ceux qui usent de la fonction sexuelle dans le but pur et simple de la continuation de la famille et qui ne retirent du plaisir sexuel quêtes impressions de l'affection et du sentiment élevé de l'humanité, de telle sorte que la femme arrive à la hauteur de la dignité humaine et devienne l'inspiratrice des sentiments de bonté, d'altruisme et de civilisation. Les amours des poètes, lorsqu'ils ne négligent pas les intérêts do la vie de l'espèce, pourraient être ceux de la société dans son avenir de civilisation meilleure. Si nous voulons en voir les présages dans la tittë'ature actuelle, il pourrait peut-être se faire que
To)stoï fût le prophète dû l'avenir (La Sonate & Kreutzer). Il n'y a aucun doute pourtant que la femme doive avoir une fonc. tion p!uf digne que celle d'être, on trop grande partie, comme aujourd'hui, un instrument do plaisir sexuel; et que la famille ne soit plus perpétuée seulement par une raison accidenteUe ou libidineuse de l'amour.
Les dégénéMMences des moyens de la conquête sexuelle
L'étude analytique de toutes tes folies qui constituent les séries évolutive, involutive et monstrueuse démontre que les dégénérescences qui en sont cause se réalisent d'abord aux dépens des organes anatomiques ou fonctionnels de la vie de relation, car la psychicité est la vie de relation ette-meme. La dégénérescence psychique a donc pour premier résultat de placer l'individu qui en est atteint dans des conditions d'incapacité plus ou moins grave vis-a-vis des luttes nécessaires dans te but de l'avantage personnel, au sein de la société. En même temps elle purte ses effets sur ce qui serait les organes et les fonctions servant à la séduction sexuelle. Par suite de la folie, l'individu est donc ptacé aussi dans des conditions de moindre capacité pour les luttes nécessaires a ta sélection sexuelle. Par ce moyen, la folie, quelle que soit la forme de dégénérescence d'où elle provient, révèle morne au point de vue dynamique les étroitea relations qui tient la vie psychique et la vie sexuelle. Ces relations sont déterminées par des rapports qui se placent entre les caractères mêmes de la vie sexuelle. Parmi ceux-ci, il faut surtout retenir ceux que Darwin appettecarac~M ~MM~~ecoM.~ot~M. comme la voix, la barbe, etc. A part ceux qui sont en tout premier lieu d'ordre sexuel, comme les organes génitaux et les mamelles, il n'y a pas de caractères anatomiques et fonctionnels qui soient exclusivement employés a t'muvre sexuelle;
CHAPITRE X!
co sont certains des caractères servant directement ou indirectement a ta vie de relation, avec certains autres, externes, relevant des conditions de la vie végétative, qui se trouvent aussi employés a l'oBUvro sexuelle. A laquelle dos fonctions qu'ils remplissent sont-ils le plus utiles? Pour l'avantage desquelles sont-ils apparus dans la phylogenèse? C'est une chose variable non seulement selon l'importance spéciale de chacun d'eux par rapport aux besoins supérieurs de la vie, mais variable aussi selon qu'il s'agit d'homme ou de femme, dans diverses conditions de temps, do lieu, d'âge et des nécessites spéciales d'un sexe ou de l'autre. Les moyens de la séduction sexuelle varient en nombre et en nature dans l'espèce ~«maine, depuis l'homme jusqu'à la femme. en raison de l'importance différente que présente, chez chacun d'eux, la sexualité. Chez la femme, celle-ci s'étend jusqu'à intéresser la plus grande partie de la vie extérieure chez l'homme elle demeure dans des limites étroites et laisse le champ plus grand aux luttes p~'u' l'existence. D'où il ~'ensuit quo pour la femme assument la fonction de moyens de séduction la plus grande partie de ceux qui servent aussi aux besoins de la vie de relation unis à d'autres pris parmi les moyens extérieurs qui dépendent de la vie végétative pour l'homme, ne sont moyens de séduction qu'une petite partie seulement de ceux qui servent & la vie de relation et une petite partie aussi des caractères extérieurs en rapport avec la vie végétative. Et dans l'ensemble des moyens de séduction qui sont anatomiques ou fonctionnels, la femme emploie en majeure partie ceux d'ordre fonctionnel, tandis que l'homme s'en tient à user en plus grande partie de ceux qui sont d'ordre anatomique. Ceci, en raison de ce fait'que chez la femme la séduction est une opération active et volontaire, par conséquent possède des bases fonc- tionnelles et s'exprime en grande partie par ce que, en langage galant, on appelle la grdce chez l'homme, au contraire, la séduction est ordinairement passive et, par conséquent, se base w sur des caractères d'ordre anatomique et ~'exprime surtout par ce que l'on pourrait appeler l'aspect. Dans un cas comme dans l'autre, ceci n'est pas exclusif, car la base de lagrace, c'est labeauté des formes, et les bonnes aptitudes fonctionnelles représentent la valeur de l'aspect hu-meme.
Cette observation est capitale, que, dans la séduction, les caractères servent moins par leur action que par leur apparence. D'où il s'ensuit que ce n'est pas l'odorat qui constitue un moyen do séduction, mais le nex ce n'est pas la vue, mais l'osil, ce n'est pas l'habileté de la main mais sa conformation, etc. Le fait que la dégénérescence frappe autant la fonction que son urgane externe dans des apparences extérieures non nécessaires & l'exercice actuel de la fonction, ce fuit, bien qu'il puisse s'expliquer par un effet de corréiatioo, n'en n'onre pas moins la preuve d'une affinité présente entre tes deux fonctions, 'celle de relation et la sexuelle, affinité qui, aux temps passés de la philogenese, fut pout-~tre une communion comptète. Il est certain que lorsque la séduction se faisait par l'étalage d'aptitudes utiles a ta tuttepour l'existence matérielle (car celle-ci était nécessaire à la protection de soi et des autres), la femme s'intéressait plus à ce que le mate ait un bon odorat plutôt qu'un beau ne: une bonne vue plutôt qu'un œil vif et doux: une main habile plutôt qu'etegan.te. etc. Les caractères de la séduction étaient donc, alors, les marnes que ceux de relation. Aujourd'hui, ce ne sont plus les moyens eux-mêmes qui sont nécessaires à la lutte, mais l'apparence, ou mieux le ressouvenir organique, et quelquefois nt~me, par un enet decorruption, leur caricature.
Il y a, par exemple, une puissance séductrice dans des lunettes ou dans des ongh's longs ils suggèrent peut-être de très loin, aux esprits très féminins de notre temps, tes yeux fiers et briHant:} qu'avaient les ancêtres belliqueux et leurs Apres luttes M~yMtAtM e< )'<M~, dirait un fanatique de l'atavisme psychologique. Quoi qu'il eo soit, le fait que la dégénérescence frappe aujourd'hui la fonction et l'organe externe, qu'elle touche en même temps aux caractères de la vie de relation et a ceux de la lutte sexuelle en un complet parallélisme, démontre que la fonction de séduction possède non seulement les besoins et les fondements d'une vie propre, mais, qu'en même temps, elle n'abandonne pas ses rapports, quelque décoratifs qu'ils soient, avec la fonction de relation. Le lien qui existe entre l'une et l'autre s'appuie sur deux points: l'un d'identité de moyens et l'autre de corrélation (probablement mémoire organique de
relations ataviques) entre les instruments de l'une et ceux do l'autre.
Outre ce fait de corrélations actuelles qui étaient sans doute autrefois une identité de fonctions, il est probable que la séduction emploie encore aujourd'hui des caractères extérieurs dépendants de la vie végétative, ou, tout au moins, qui ne servent en aucune manière a celle de relation. Si l'on ne pensait que la coloration saine de la peau fut jadis préférée en tunt qu'expression de santé, comme la barbe en tant qu'expression de force; que les rides sont déplaisantes comme expression de vieillesse; les bonnes denta agréables parce qu'elles signifient aussi santé, jeunesse et force le crâne régulier, comme rct'résentantnnedisposition équilibrée de l'esprit tespiedstarges et forts et les mains robustes comme représentant l'habileté a la course, aux exercices de force, etc. on ne saurait (t'expliquer pourquoi, aujourd'hui, jouent un rote dans la séduction sexuelle ta peau pâle, la barbe réduite a la misérable expression de ta bm'biche, les rides cachées sons te fard, les dents blanches comme si ce devait ctre des crochets, le crâne artificiellement couvert sur le front, comme si les crétins devaient être estimés davantage, tes pieds petits comme ceux des enfants, et les mains petites au point, de ne pouvoir serrer une autre main, etc. tt y aurait à se demander si, plutôt que par leurs qualités dans le rôle de la protection d'autrui, les caractères anatomiques n'ont pu acquérir te rôle de moyens de séduction sexuelle par leur action sur le sentiment esthétique primitif qui trouvait dans les formes naturelles ses éléments d'expression. Je ne puis certainement éliminer tout à fait cette poscibitiié en fait, il y a certains de ces caractères qui ne peuvent avoir rationnellement de meilleure origine quant à leur rôle (lèvres rouges, bouche petite, yeux noirs, symétrie des parties, etc.). Mais l'origine utilitaire de certains caractères de séduction est tout aussi évidente: la stature, la barbe, la force musculaire, la voix, la sveltesse, la sensibilité ispécilique, etc. Du reste, le sentiment esthétique tui-meme est un facteur de tnttes également produit par une évolution protective, ainsi que tes autres sentiments, car il n'est pas autre chose en somme que la complaisance répondant aux hérédités, besoins de satisfaction
physique et morale. S'it a, cependant, accorde à certains car&t; t~res l'oftico do séducteurs.ceta a pu être un effet de satisfactions précédentes et adaptées à la vie même. En somme, il est assex rare aujourd'hui que l'on trouve beau ce qui serait préjudiciabt~
La Mature de l'altération psychique engendrée par la dégénération est, à un degré approximatif, cliniquement démontrable par l'altét'tttion de la seule aptitude à la séduction sexuelle. Les altérations de oetle'ci sont démontrables par la dégénérescence psychique de façon plus efficace et presque complètement, car, plus ample, elle les embrasse toutes et, dans ses points extrêmes, est suivie aussi par tes altérations des organes internes do la vie végétative, nécessaires à l'existence individuelle. Le fait clinique que, dans les processus dégénératifs philogénétiques qui passent à travers tes maladies de l'esprit, les lésions des organes de la vie végétative sont tes dernières à se présenter et que quelquefois même elles ne se présentent pas, si ce n'est faiblement, même dans la plus profonde ruine de la vie psychique prouve que c'est l'état psychique des individus que se trouvent les anneaux de la chaine phitogënétique animale qui périt en négligeant la parabole restreinte de la vie de l'individu.
Les attërationa anatomiquea ou fonctionnelles de ta vie végétative, qui se produisent en ordre secondairn, ne suffisent pas seules & signifier des altérations d'ordre psychique, bien qu'elles ne manquent pas de constituer le fond ou le réflexe d'états plus graves de dégénérescence psychique car la base de la vitalité de l'espèce réside en celle des individus, et la vie de relation a son fondement nécessaire en celui de la fonction végétative. Los effets de la dégénérescence sur les caractères sexuels secondaires sontgénératemont considérés comme consistant en une exagération, un déplacement, une précocité, un retard, une aberration quelconque de ces mêmes caractères (Tonnini). Je pense que, outre ce mode de dégénérescence, il y en a d'autres & prendre en considération et qui ne sont pas moins intéressants: entre autres /af~'c&MOH/!f~coce<nt)o/M~e, qui touche gravement à tous les caractères de la séduction sexuelle, de même qn'a ceux appartenant exclusivement i la vie de 8. VMTtM. ?
relation, et plus tard aussi & ceux de la vie végétative. Je trouve même que ce fait du processus involutif précoce, frap. pant les caractères de la séduction sexuelle avant et de préférence & ceux de la vie végétative, est la preuve la plus démon!}. trative du fait biologique indiqué plus haut que l'importance do la vie do l'individu est subordonnée a cette de t'espace. Le même fait prouve aussi que la fonction sexuelle, arrivée chex l'homme aotuot au degré de l'amour psychique n'est pas un luxe de puissance,maisune corrétation nécessaire de développement avec l'esprit même. L'homme est placé d'autant plus haut sur la ligne de l'évolution morale qu'il aime d'une manière répondant pleinement aux buts biologiques et sociaux de l'époque et du milieu dans lequel il vit.
Quelle est la nature des altérations descaractëresdo la séduction sexuelle dans les diverses formes de la folie ? Naturellement, la môme que cette des dégénérescences qui sont la base des diverses formes d'aliénation mentale c'«st-a-dire que tes carac. tères de la séduction sexuelle dans les foties évolutives seront altérés par un processus de dégénérescence qui les a arrhes dans leur développement, suivant le degré d'arrêt de développement dont est l'expression la forme morbide (gradations du processus d'évolution insuffisant) à laquelle ils se rattachent dans les folies involutives, ils seront altérés par suite du processus de régression sénile précoce qui les aura frappés soit partiellement, soit largement, suivant le degré de décadence précoce sénile dont la forme morbide est l'expression (grada.tions de décadence involutive), a laquelle ils se rattachent dans les monstruosités, ces altérations seront manifestes, qui sont conformes à la nature variée du processus de dégénérescence, base de la forme morbide que ces monstruosités expriment. J'énumérefai sommairement quant à présent les caractères de séduction sexuelle les plus évidents et les plus employés, une partie de ceux-ci sont en même temps caractères sexuels secondaires et tertiaires et caractères des plus communs, des plus utiles & ta vie de relation. Par l'ensemble et l'extension de leurs altérations seront indiquées, avec une suffisante approximation, l'intensité et l'extension de ta morbidité dont est frappé l'individu dans sa vie de relation. La démonstration de la nature de
tours altération'' confirmera la conception développée par moi ptus haut que la base des altérations des folies est constituée par les mêmes processus qui constituent le cycle biologique individuel (évolution et involution) ou bien encore par les processus exprimant les variations qui, ordinairement, c& et là chez les divers individus, sont produites par des tendances dnnt le dynamisme u pour effet de rompre la monotonie, de déplacer t'tjquitiht'e et ta progression des rapports sociaux actuels. En d'autres termes, les caractères de ta vie de relation et ceux de la séduction sexuelle, qui les représentent directement ou indirectement, ont dans les aliénations évolutives une analogie avec t'état dans lequel ils se trouvent chez les enfants; duns les démences involutives, avec l'état dans lequel ils se trouvent chez les vieillards dans les monstruosités, avec l'état propre en générât aux diverses espèces de névrosés et de caractéristiques.
En relevant ici ces caractères de séduction et leur état, le dt'grë auquel ils sont plus ou moins frappés par les effets de la dt~énéresceMe propre a t'inttrmité mentale, par rapport à laquelle ils sont considérés, je ne me propose point de les cnumérertous, ce qui ne serait guère facile, car certains d'entre eux varient de valeur par rapport aux conditions spéciales des sujets, des lieux, du temps et de la classe sociale. Je relèverai les plus communs, ceux qui sont universellement retenus comme concourant à l'action séductrice.
Pour la clarté de l'exposition, je les distingue en trois ordres
L –Anatomiqu<!9:
Il. -Physiologiques;
m.–P~ycho-sociotogiques.
Parmi les premiers, je prendrai en considération la ~M~ /'<~ de A< MM~'t'/Mtt ~~<~0/C, la COH/O~M<~<0/ty<0/C </M ~Me" ~c, /a/o~!<*</M e~Me, les oreilles, /e/h~, le nez, les yeux, les f/<'n~, la face, les cheveux, la barbe, les Mat'tM, /e~e<&. Certes~dans tes diverses formes de démence, effetsde diverses dégénérescences agissant a divers degrés d'intensité etd'exten-
sion, les moyens de la lutte sexuelle ne sont pas tous altérés i mais ce sont les uns ou les autres, ou bien les uns plus quo les autres, scton leur qualité par rapport & la démence à laquelle ils se rattachent, à son degré d'intensité et au sexe, Il faut aussi considérer qu'ils sont frappes en rapport avec l'âge des sujets, suivant l'âge auquel ils sont apparus ou suivant l'âge auquel ils ont été emptoyés. C'est pourquoi j'exclus leur étude de la folie chez les enfants, car elle se manifeste avec les altérations de ces aptitudes qui expriment la vie psychique correspondante: convulsions, mouvements émotifs, paresthésies,eto. (Maudsley), mais qui ne se manifestent pas avec quoi que ce soit de sexuel, ceci n'existant pas encore.
C'est l'usage effectif ou le manque d'usage de chacun des moyens de séduction qui décide si, chez l'individu qui, les emploie, ils sont frappés de dégénérescence. Par usage, je n'entends pas, cependant, l'usage actuel, chez un individu donné, mais une destination fonctionnelle dans les conditions favorables tant il est vrai que les caractères de séduction dégénèrent aussi chez des individus qui se seraient tenus éloignés de toute action séductrice.
Je no prétends pas m'étendre autant qu'il le faudrait dans l'étude des variations de chaque caractère il faudrait faire autant de monographies, semblables à celles qui furent faites, de façon complète, par certains atiénistes, spécialement au point de vue de l'anthropologie criminelle.
Je m'en tiens à recueillir les faits tes plus connus et à exposer ce qui, à ce propos, constitue le résultat de mes propres recherches.
Je trouve aussi nécessaire d'informer qu'au cours de l'étude sur les altérations des moyens de la lutte sexuelle, dans les diverses formes de démence, je considère tous les aliénés sous les trois formes de <MMa<M' séniles et moM~f«eM;e, sans faire de distinction quant aux formes psychopathiques (gradations dégénératives), si ce n'est dans des circonstances spéciales et incidemment.
EnBn je dois faire observer que l'on trouve difncilement dans la pratique des immaturités d'esprit pures et simples, car le plus souvent les états d'idiotie s'accompagnent d'épilepaie, et de
plus, la clinique n'arrive pas toujours à démontrer l'identité d'individus atteints d'immaturités d'esprit avec tes enfants, si ce n'est dans des directions partielles.
MOYENS ANATOMIQUES
Stature. Chez tes idiots, elle se maintient basse. Lombroso donne pour les hommes une moyenne de i.SB et pour les femmes de i,4i. Morselli de i,ft4et 1,43, c'est-à-dire quinze centimètres au-dessous de la moyenne normale; les idiots sont égaux en ceci aux infimes races humaines.
Aux idiots, l'on peut comparer, par rapport à la stature, et avec peu de variations, les t~Met/M. Les simples d'esprit ne révèlent pas leur infériorité, de façon marquée tout au moins, par leur stature.
Chez les aliénés la stature moyenne se trouve chez tous plus faible que la normale. On a toujours considéré que ceci devait ~tre retenu comme un fait en relation avec tes autres nombreuses conditions d'anomalies somatique et morale, par lesquelles est exprimée la disposition à la folie; c'est-à-dire que les aliénés seraient de petite stature avant même d'être en état d'aliénation.
Quant à moi, étudiant de façon genét'ate les conditions des ahënës par rapport aux vieillards, dans chacune de leurs apparences somatique, physiologique, psychique et sociale, je parvins à des résuttats spéciaux quant aux causes de la basse stature des aliénés, résultats que j'expose ici même.
La diminution de la stature du corps est un effet typique de l'involution qui. en quelques cas, atteint de notables proportions. Comment cela se produit-il, c'est-à-dire aux dépens surtout de quel tissu, squelette, cartilages ou bien tissus mous ou cutanés, ou jusqu'à quel point la diminution de la stature est-ette réelle plutôt qu'apparente, par suite de l'incurvation de la colonne vertébrato et de toute la personne, c'est une chose qui, à mon point de vue, a une importance secondaire, tandis que le fait clinique intéressant, c'est la diminution de la stature de la personne, progressant avec la vieillesse, et surtout chez les indi-
vidus dans lesquels ta sénilité anecte plus spéciatomcnt lu nutrition générale. Le plus souvent, cela se produit par la diminution simultanée du votumedo toutes tes parties composant l'organisme, parte processus d'atrophie qui est le propre de la sénilité et par lequel les os, lorsqu'ils ne subissent pas l'altération calcaire, perdent toujours plus, avec t'Ago, de leur substance organique, diminuent en poids et 0) vntumc. Les cartilages s'ossifient toujours davantage et s'épaississent, les tissus mous, cutané, conjonctif et sous-cutané muscles et grasse. perdent do consistance et d'élasticité~ deviennent flasques. Ainsi los disques vertébraux cartilagineux, amincis, tes cartilages des têtes articutait'M, réduits, les os longs diminues aussi on quelque mesure avec les tissus mooa qui tes supplantent, déterminent une diminution de stature qui enquotqnes cas atteint, selon mon observation, des proportions surprenantes. Dans )« littérature médicale, je n'ai pas vu que l'on ait rfeberctn! dans quelle mestno, suivant quelle progression se produit la diminution de stature chez los vieillards et chex les décrépits. Charcot en parle sans dire, lui aussi, autre chose qoe des gënératitës.
J'eus ptuaieurs fois, dans la pratique, l'occasion de voir des vicittards rapetissés tellement qu'on ne pouvait tes reconnaître après les avoir perdus de vue pendant dix ans. Entre autres, je me souviens d'un médecin qui me raconta sa surprise d'avoir revu sa mère, âgée de soixante-dix ans, âpres cinq ou six ans d'absence, et de l'avoir trouvée bien portante mais de stature audessous de la moyenne, alors qu'auparavant, elle était plutôt de haute stature.
!) m'a semblé qu'il en arrive tout autant chex les atiénés, et a un âge souvent éloigné de ta vieillesse. J'eus cette impression spécialement lorsque de retour a la direction de cet asile que je dirige encore après t'avoir abandonné pendant quatre ans, je revis beaucoup do mes anciens malades et qui me semblèrent non seulement vieillis, mais aussi, pour certains d'entre eux, plus petits que lorsque je les avais quittes. M'étant mis plus tard à la recherche de la sénilité chez les atiénés, je ne négligeai pas de voir si, effectivement, il y avait chez eux une précoce diminution de~ta stature.
La recherche se présentait pleine de difficultés. Pour obtenir un résultat sérieux, scientifique, il aurait faitu avoir: t* Une mesure de la diminution de la stature chez les hommes on état de santé, aux différents âges, à partir de la maturité;
2" La stature des aliénés aux diverses époques des antécédents autant a l'état de santé que dans celui de la folie subséquente.
Je no pouvais avoir exactement, ainsi que je l'ai dit plus haut, ni l'une ni l'autre chose. Pourtant, & force de patience, de temps, et de bonne chance, il fut possible d'obtenir quelque chose qui, sans me donner un résultat complet, me conduisit toutefois. comme on le verra, a constater des résultats importants bien qu'ils m'aient taissé do nombreuses lacunes à combler. Je recherchai d'abord si, chez les aliénés, dans les différentes formes de maladie et aux diverses périodes d'âge, on pouvait observer une diminution de la stature. Dans ce but, et pour donner à mon étude la plus grande base possible d'exactitude, la recherche ne fut pas limitée au petit nombre de malades de mon asih', mais fut étendue à d'autres asiles. Le nombre des malades sur lesquels portent mes recherches devint tel qu'il m' pouvait me donner des mensurations d'un caractère seulement approximatif. L'asite de Nocera, grâce à l'amicale courtoisie de mes chers collègues les 0" Hoscioti et Grimatdi, me fournit 1rs mesures de 209 aliénés; l'asile Fleurant, grâce à la condescendance du propriétaire M. Aveta, me donna la mensuration de 2t aliénés; l'asile do (Hrifaleo me donna la mesuration de H8 malades.
Les malades des asiles étrangers au mien sur lesquels on prit les mesures actuelles possédaient la marque de leur stature pri~elejourde tenr entrée à l'asite; pour ceux de mon asile, la première mensuration datait seulement d'un peu plus d'un an c'est-à-dire du temps où poursuivant avec mon médecin adjoint le Dt Pettcgrini mon étude sur les pieds des aliénés par rapport a la stature, celle ci demeura Bxde et servit heureuse-
ment & mon étude actuelle. J'ai donc, pour tous les malades, des variations de stature, déterminées d'une époque & une autre depuis une ou plusieurs années, durant le temps de la démence. Je comprends fort bien que les' résultats auraient été plus décisifs si t'on avait pu avoir pour chaque malade la stature au temps où ils étaient 'encore bien portants et après la période de la croissance naturelle.
Ces recherches sur los différentes mesures de la stature des aliénés notées depuis un an et plus, autant celles faites par moi que celles réalisées par mes collègues ou amis (qui, ann d'éviter tout parti pris, ignoraient ce que je croyais et espérais trouver) je les ai classées par forme de maladie, afin de pouvoir ensuite faire les retevés nécessaires et les comparaisons avec les individus sains des différents âges, Pour gagner de l'espace, je ne reproduis pas ici le tableau des résultats obtenus qui se trouve dans l'édition italienne de ce tivre;je ne retiens que tes conclusions que i'on en peut tirer
<* Chez tes aliénés, les diminutions de stature sont excessivement fréquentes
2° Cette diminution est diversement fréquente dans les diverses formes d'aliénation, depuis les démences paralytiques jusqu'aux démences les plus simples i
3° Cette diminution est sensible, mCme mesurée à une année d'intervalle seulement
4' La diminution de stature se rencontre avec une fréquence surprenante même chez les jeunes aliénés, lorsque, ainsi que je te démontrerai plus loin, les individus sains croissent, d'une façon générale, presque constamment.
Je résume dans des tableaux ad hoc les diminutions de stature chex les hommes et chez les femmes aliénés, selon les divers étais d'âge et sous tes diverses formes de leur rapport absolu et de ieur pourcentage (voyez tableaux H! et IV).
ihtfport, par ~Mme de oM<M*e, de la ~re~tettee des <HntatM<t'MM de stature chez les aNot~ de JO ti ans, de 30 à de 50 <t 5a et de 60 et au deld
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Ponrcent. M9' &5% <M". 5T' 60*~ 0%
L'éioquence des tableaux ci-joints nous dispense de tout commentaire. Je résumerai simplement:
i* Les aiiénéa diminuent de stature dans toutes les formes de démence, mais plus spécialement dans les formes chroniques, dégénératives où, comme nous l'avons vu et comme nous le verrons plus loin, les autres signes de la sénilité sont plus fréquents. Aucune formed'atienation n'est exempte,en fréquence plus ou moins grande, de diminution do la stature.
S!" La diminution de la stature chez tes aliénés est d'autant plus fréquente que t'age est plus avancé. Dans le jeune âge, pourtant, et chez l'adulte elle est représentée dans une proportion si élevée qu'elle met hors de doute la grande précocité avec laquelle les a!i6nés diminuent de stature.
3° ti n'y a pas de notable ditTërence entre les hommes et les femmes aliénés.
4° Chez les hommes, comme chez les femmes, après les soixante ans, la fréquence de la diminution de sature est en diminution par rapport aux précédentes périodes d'â~e. Ceci s'expti~ne par ce fait que les aliénés de soixante ans le sont déjà. dons te plus grand nombre des cas, depuis fort longtemps; i il s'ensuit qu'ils ont déjà atteint, par l'effet de la démence, un dc~ré d'involution qui ne peut plus être progressivement continué.
A côté de la diminution de la stature chez les aliénés, il y a aussi d'assez nombreux cas d'augmentation. Je résume ici en deux tableaux, l'un pour les hommes, t'autre pour les ffmmGs. les augmentations de stature relevées afin d'en faire ensuite plus facilement tes relevés qui peuvent intéresser cett& étude (voyez tableaux !M et IV).
Rapport, par forme de maladie, de &t ~re~Meaee des <Mtg<nea<<t<MM A: stature chez ~es aN~tts <h' 20 à Mans, oe 30 à ~9, de M a 59 et de 60 et au delà
P·AALTSIB3 DÉlBY~8 tt6mz~as MmtB. ffnotzs Fomtei. ma&)t!i- 11.GOOLZSâg TpTAL
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TABLEAU tV
On voit donc que chez les aliénés. hommes et femmes, de vingt à quarante ans, il y aussi des augmentations de stature, vérittées sur un ensemble de malades mesuré!) & divers espaces de temps, do huit & un an tt'intervatte.
La proportion des augmentations de vingt il vingt-neuf ans est notable (28 p. iOO pour les hommes, 4S p. 100 pour les femmes) après trente-neuf ans l'augmentation cesse complètement chez les hommes comme chez tes femmes. Ce sont les femmes qui de vingt a vingt-neuf ans ont la plus forte croissance elles présentent aussi une proportion plus petite de diminution de la stature par rapport aux hommes. Nous verrons plus tard, lorsque je m'arrêterai un peu H étudier la dégénérescence précoce sénile de la femme, quelle valeur ont ces données par rapport au modo de dégénérescence dont la femme est frappée par rapport & l'homme.
Par rapport aux formes de maladie, se dégage ce fait importuot que les augmentations les plus grandes se trouvent dans les formes moins dégénératives (formes vésaniques) et dans les fortues que j'ai appelées évolutives (phrénasthénie et névroses) tandis que l'augmentation de stature ne s'observe jamais chex les malades frappés de démences paralytiques, d'alcoolisme, et toujours en faibt': proportion dans les folies chroniques. Ceci serait uneautre preuve démontrant que dans tes démences il y a diminution de stature, car la cessation ou la diminution de l'augmentation de stature, naturette dans les périodes du jeune âge, en rapport avec le degré de gravité do la fotio ellemfme, est une autre preuve de l'influence de celle-ci, soit pour diminuer la stature, soit pour empêcher «on augmentation natu. rette.
Voyons maintenant, afin de donner leur vraie valeur aux résultats obtenus sur la diminution et l'augmentation de stature chez les atiënés, ce qui se produit dans la normale. J'ai pu relever rigoureusement les augmentations de stature chez tes individus normaux en partant de la stature présentée à l'époque de la conscription et en répétant les mensurations sur diverses catégoriesd'individus de vingt à vingt-neuf ans, de trente à tt'ente-neof et do quarante li quarante-neuf. J'ai obtenu tes données des mensurations à tn conscription en copiant les
TAMJiAUV V
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!}ptt..7t8 .7t 0)..M -M 8)t{..M .M
1Ir.a. 1.715 .1.73 t:h, 1.67 1.69 11I~g. LM 1.66
Sf..7~ ..73 Mo..M .67 Mit[..67 .68
Vi..M .M Hos..M -M Fot)..M .M [)9f..M .M Gi..M .67!; Fott..M .MB t't.t. -M .MS Sor..MK .M Htc..7t 1.70 Va..62 .63 Kon. -M .M ))et..66 M Qt«t..7) .M )teL..M .M Ar..M .M6 Pod. -t* .M Mi..6t .6tS
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Vo..B9 .MB Zip. 1.69 t.69
8)a. 1.68 t.7t
a. VNtTNM
3M
registres ofticiets ddposds au bureau communal de Girifalco depuis <86? et au delà. J'ai ensuite recherche ces individus et je tes ai mesurés en me servant le plus souvent du même instrument qui était adopte par le bureau de révision.
Voir le tableau de mes observàtions à la page précédente (tableau V).
Pour les femmes, M no me fut pas possible d'en faire autant & cause du manque d'un point de départ analogue a la conscription chex t'homme.
Du tableau ci-dessus l'on a que
f L'augmentation de stature chez tes individus normaux, à partir de la conscription, se trouve avoir existé presque constamment (91 p. iOO) chex tes individus de vingt-six a vingtneuf ans, et chez les hommes de trente à trente-neuf ans elle se maintient à peu près dans la même proportion (88 p. 100). De plus, outre la constatation du fait qu'après t'age de vingt et un ans, les hommes continuent a croître (chose que l'autorité militaire doit savoir mieux que moi), on peut avec quelque approximation savoir aussi de combien est l'augmentation de stature de vingtetun a vingt-six ans, de vingt-six a trente, de trente & quarante, en calculant la différence entre le nombre total de la mesure d'augmentation dans les diverses périodes, mesure prise sur unemême quantité proportionnelle d'individus. L'on a par exemple ainsi que les hommes de vingt-six à vingtneuf sont chacun, en muyenne, de 30 millimètres plus hauts qu'ils n'étaient au temps de la conscription ceux de trente a trente-neuf ans sont ptus hauts de 33 millimètres, tandis que chez ceux de quarante il quarante-neuf ans la stature, par rapport a cette présentée au moment de la conscription, est plus haute de 32 millimétrés en moyenne. De telle sorte qu'il semble que l'augmentation de stature chez tes individus normaux M produit encore passé trente ans, mais nous ne pouvons fournir d'autres catcuts ni sur ta limite précise qu'atteint l'augmentation de taille, ni sur te moment ou elle commence a décroître. Il me manque pour cela la donnée de là conscription chez tes hommes plua âgés, mesures qui n'étaient pas conservées sous le gouvernement précédent.
Je ne puis comparer exactement les augmentations de stature,
trouvées par moi chez les individus sains, avec celle dés aliènes observes, car je ne puis partir d'un même point de départ pour. les aliènes, je ne pars point de ta conscription, mais d'un âge qnetconque. Cependant étant doan6 que dans la normale la croissance se produit après vingt-six ans et que chez tes aliènes elle est extrêmement rare à ce moment, H s'ensuit une importante connrmatiou de ce fait que les.aliénés diminuant de stature, oM.toxt nu moins, que dès leur jeunesse ils ne croissent pas comme la normale.
2<'Les diminutions de' stature dans la normale sont à zéro pour !a përiode de tompa contprisc entre vingt et vingt-neuf ans et dans une faible proportion (3 p. i00)tte trenteàtronte-neufans. Sit'OttCt)ntpa)'oau<atiëne9,ohvoit que ceux-ci diminuent de stature dans la proportion de Si p. <00, et de trente à trenteneuf ans dans la proportion de S3 p. 100.
D'ott se trouve démontre avec toute évidence te fait clinique, retevé par moi, que les aliénés diminuent de stature de vingt h vingt-neuf ans, en l'espace de quelques années, dans la n~me proportion a peu près que celle avec laquelle, au m<'mo âge, la stature augmente a partir do l'époque de la conscription et au deta.
J'ai obtenu de plus la démonstration que chez tes aliènes la diminution de stature est si fréquente et si rapide qu'elle peut être observée d'une année & l'autre seulement. J'ai vu ceci par les mensurations prises sur les ationes de mon asite pour lesquels ht première mesure fut prise t'an passe seulement et la seconde cette année même. CeUe-ci ~v~la une grande proportion de diminution de stature: En môme temps, l'an passé, il fut tenu note de la stature d'un certain nombre d'individus sains sur lesquets je faisais à cette époque des recherches par rapport à la grandeur du pied comparée a~ cette du corps; mesure!' de nouveau cette année, ces individus ne donnèrent qu'une faible proportion de diminution de stature.
Pour rendre la chose ctaire je rapporte ici la diminution de stature d'une année & l'autre ehez mes matades de trente a trent&'cinq ans, par rapport a celle des individus normaux mesures a la m6me époque et qui se trouvent à ta même période d'Age (voir tableaux VI et VII)
8. V)tMt)H. ?
T*BMA<tVt
VeWaMoM d< etatMre d~e <mn~ t'OMtM Mes e<«a«
Aom))tM<H< /i'nMM< de N0 et 89 ans
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8e. <.6< i.6i t ML t.ea <.S9 & La. LM t.86 9 Fa. i.M tM t
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OatdtmtMt)on3MrM=M' ·~o
B. VMTCM
D'où l'on a démonstration évidente, catégorique, que tes aliènes diminuent de stature, par rapport aux individus normaux, dans des proportions notables, et que cette diminution devient évidente monte dans un espace de temps très court. en une année, au moment de t'age le plus robuste de la vie. La démonstration analytique que j'ai faite de la diminution de stature chez lés aliénés encore jeunes, plus ou moins grave aeton la gravite de là démence dont ils sont atteints, et celle de la cessation ou de la diminution de leur augmentation de stature par suite de cette même démence plus ou moins grave, vient rondre compte de tout ce qu'on savait a la suite des recheMhos de nombreux auteurs sur la différence génerate entre la stature des aliénés et celle de la normale. Je suis arnvé de même à des résultats semblables, et ceux-ci, apr~s mes recherches, ci-dessus exposées, acquièrent une valeur scientinque qu'its ont veritablement, et cessent d'apparaître comme ils apparurent a. d'autres des faits accidentels; its sont maintenant relevée par rapport aux diverses conditions qui les protiuisent. Voyous maintenant à quel point un regard d'ensemble sur tescbinres obtenus con* trotetesresuttataprêeëdents.
J'ai, pour cela, étudié dans son ensemble ta mesuré d'un certain nombre d'aliénés, hommes et femmes, tous Calabrais et de la même vitte, de trente à trente-cinq ans d'Age, époque a laquelle t'on pense en générai que la stature se maintient dans des limites a peu près stables et où e!te a atteint son maximum, ainsi que cela résulte du tableau suivant.
~a<me mo~tMM iles mdtfMxs <a<M << o!Mn~
N. go hommeo normaux de 2$ A 4S ans St. m. t,M N. M femme!) notMatee do 29 & 4Sat)i) i,MN.SO)d!dnéshommeade89a4Sans. –<,M N. 34 atMnëe!) femmes de S9 a 45 ans. t,49
D'où t'on a vu que les aliénée hommes et femmes offrent dana l'ensemble une di<Tercnce marquée par rapport a la stature des individus normaux des deux sexes.
Les statistiques officielles sur les mensurations prises a la
conscription assignent aux Calabrais une stature moyenne de i m. 62. Cette mesure inférieure trouvée par moi dans la normale est due à ceci qu'elle fut prise sur des individus Ages do vingt et un ans nous avons vu comment après cet Age la stature continue & augmenter et cette augmentation va justement jusque 3 centimètres </2.
De toute façon, la moyenne ofuoioUe des Calabrais à l'âge de vingt et un ans, i"'62, coïncide avec la moyenne de nos aliénés de vingt-cinq à cinquante ans. Chose qui vient encore a l'appui de ce fait, établi par moi, que les aliénés diminuent de stature; tant il est vrai que ceux-ci à l'état adulte ont, en moyenne, la stature que tes jeunes gens possèdent à l'état normal, lorsqu'ils aonten':oreen voie d'augmentation.
t'our répondre autant qu'il est possible au désir de connaître la différence de stature qu'il y a dans la normale entre les jeunes gens et les vieillards, j'instituai dos recherches de comparaison, mesurant 80 individus, choisis dana~e but, de vingt-cinq & quarante ans, et 80 autres individus de soixante ans et au delà. Tous, citoyens de Girifatco.de conditions et d'habitudes semhtables et semblables aussi à celles de nos aliènes de cette province.
S<o<Mre tHOMnae des MtoMm MO~matM;
N.Mdea:i&40àM. St.m.t.M N.MdeMetaudo!& ––i,B8
!t y a une différence tr&s accentuée,<t centimètres, qui peut servir à donner une idée do combien, par suite de la vieillesse, se réduit la stature du corps.
D'autre part, j'ai établi des recherches semMaMes chez les a!~nes entre ta stature de ceux de vingt-oinq à quarante ans d'âge, et cette des viei!!ardade soixante anset au delà.
S<<!<Mt'emo~)<ttcde!taK<t<'<
N.80deSS étonna 8t.m.i,62 X.SOd960att5etaudc!& -t,9
La différence par rapport à cette de la normale, & peine sensible, tient & ce que, je le répète, les alidn6s de soixante ans étaient déjà atténés. pour la plus grande partie, & un Age bien antérieur; ils avaient donc déjà subi par l'effet de la démence cette réduction de stature que les individus appartenant & ta normale ne subissent que plus tard.
Ce qui est exact aussi, et qu'il importe de relever, c'est que ta sénilité naturelle porte à un degré si élevé la rédaction de la stature que la s'nilité précoce ne peut arriver & la rejoindre. Cependant, on peut conclure de façon générale que l'aliénation produit chez les hommes une diminution de stature anticipée et qui ne se produit a l'état normal que lors de la vieillesse et de la décrépitude.
!t pouvait y avoir un motif de doute sur te résultat de mes rocherchfs par rapport aux diminutions de stature chez les attenés. C'<'st t'e faitde9osc<a~OM!o/M~<'s<<e /o ~<t<M<'c que t'ott nbtprvf not'matetnent chez tes individassains, par suite de ta p~aitbn hurizontateou verticale dans laquelle se trouve te corps dans te sommeil ou dans la veitte (Vasse, Hyrtt, Sappey,Dëbierre, Siceard:,Grimatdi).
Pour éviter ceci j'aurais dû prendre tes Mesures de la stature toujours à une même heufe du jour et au moment ou tes atatades quittaient te lit. Cela évidemment ne me fut pas possible car je me servis dans cette étude de recherches faites par d'autres à des époques antérieures, et dans de tout autfes directions. J'ai pourtant fait quelques recherches afin de connattre avec une certaine approximation t'erreur en laquelle j'aurais pu tomber dans mes appréciations sur la diminution de stature chex les aliénés.
Je choisis quatre hommes aliénés (ouvriers, ou individus qui ne reposaient jamais dans ta journée) (t'nn même âge, pour chaque forme principale do démence je les mesurai pendant plusieurs jours matin et soir, faisant une moyenne des résultai obtenus. Je comparai ces moyennes cette obtenue pour autant d'individus normaux dé vingt-cinq a qùarahië ans et de plus de aoixonte'quinzeans.je négligeai de prendre les marnes mesures sur les femmes, car j'aurais eu des résultats moins décisifs, attendu qu'elles sont tout lé jour ptns généralement occupées à des travaux sédentaires.
J'eus:
VtOtttm*
mm)m«MtM
MnMtMntqoeB. ta Mmniques. 12 ëpUeptiqaes et d~Hnquxnte. 1 H MtMn<&chmntque«. a Pam<yUque9. s Déments. 2
Les individus normaux de trente-cinq à quarante ans varient de t i* Ceux de soixante-quinze et au delà de u". Ceci m'amène il des conclusions semblables à celles auxquelles a abouti le D' Grimaldi, avec l'adjonction d'une considération qui conBrme do nouveau mes études sur la sénilité précoce des aliénés. C'est-a-dtre
L -La maladie menta!e a peu d'influence sur les variations journalières de la stature.
M.– Les variations qui se 'produisent sont plus sensiotes dfMM tea états de démence dans lesquels la dégénérescence senite catmoinaaccentuëp.
tl!. Chez les vieillards, ces variations n'ont pas t~u. Après ces résultats, si l'on considère que j'ai trouvé les duhtnut!oB9 stables de stature chez tes atiénes d'autant plus intenses qu'ettes appartiennent & des formes ptusaccentuees de dëgeNérescence sënitiforme il s'ensuit que les. résultats de mes recherches antérieures ne sont pas seMtb!ementatMrês par tes vanattOMsjournaUëresde la stature, se produisant aussi dans une certaiMmeaure chez tes atienes.
En outre, te résultat de ces recherches par ce fait qu'il ue se produit pas chez les vieillards normaux de variations j<tt<rnatiêrea de stature, de m~me que pour les déments et tes paralytiques, apporte une nouvelle conÛrmation à t'anutogie étroite qui exifte entre les vieittards et les aliènes, analogie que je me suis pr<}ocoupé de démontrer.
Chez les monstrueux la moyenne de la stature n'offre pas ces diffërences qu'elle présente chez les frëcasthëniqucs et les atiënes et en même temps qu'elle correspond, comme le dit Lombroso, chez les dëtinquauts, au type régional. elle donne des mesures hautes et basses sans rapports, si oe n'est tout& h fait vagues, avec les diverses formas de la detinquchce. Ceci pourrait ~tre mieux détermine si l'on mensurait tes délinquants en los classant, comme je le fais, sous diverses formes dégénératives, en frênastheniques, séniles, ataviques et immoraux ~/MtyM<H!~M'<!< Selon Lombroso les hommofdc génie sont, en gênera!, de basse stature.
~VM~toM yA)~/e. Ceci est exprime, en gênera!, par !c poid~ du corps.
Chez les ft'énnsth~i~tt<'s.Mor6c!ti et Lonthroso h'ouv&rpnt qu'i) est inf~iottr deuvitou iS kito~ramntcs & tx moyenne cotntnunc. Les races inférieures ont un poids inférieur &co)ui des civilisées. Ceci est en rapport avec le faib!e dëvetoppemëht de leur stature.
Che< les aliénés, le poids du corps peut varier entre deux extrémités, depuis le marasme jusqu'à !a~/yMfc<p.Mais,en gënerat, chez tes aliénés te poids du corps a une moyenne inférieure & la normate. Ït en est de m<'me pour tes vieittards. Voyons tes résultats de mes recherches.
J'ai divise tes individus normaux et ies aliénés sur lesquels j'ai fait mes recherches quant au poids, selon teur âge. J'ai tenu compte dé ce qu'avant vingt-cinq ans te corps n'est pas encore arrivé à son complet développement, et que par conséquent le poids, avant cet âge, ne devait pas être pris en considération. J'ai pris deux âges de façon pouvoir tes comparer l'un avect'autro te premier âiiaat de vingt-cinq a quaraintë ans, qui exprime ta période o& te dëvetbppement corporel a atteint son plus grand développement, etou,at'etat de santé, le corps se montre lé plus résistant et le plus compact; lé second de soixante ans et au deta, période de vieittosse. où les tissus subissent un processus de régression par lequel its s'atrophient, ils perdent leur élasticité, leur résistance et par conséquent pèsent moins (Quetetct). J'ai aussi comparé dans leur ensemble,
sous le rapport du poids du corp", les aliénés et tes individus normaux depuis vhtgt-c!nq ans jusqu'à ta vieUtesse ta plus avancée que j'aie-pu observer.
Poids <h< eot'ps chez les aliénds par rapport à la not'mote (!to!nnte~ et femmes mtt''s)
*t.t&ft~ t!<MVtt)Mt<OMtt))t
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Du tableau ci-dessus, il s'ensuit
4° Que les aliénés pèsent moins que la normale dans une assez forte proportion; i
2" Qu'autant chez tes atiênês que dans la normate le poids du corps diminue à mesure que l'âge se rapproche de la vieiHesse; S'Qtte )adi!fëreace entre les atiénes et tes individus normaux est telle' que lé poids du corps des aliénés jeunes est egata fi celui de la normale dans la vieillesse.
D'où une autre preuve d'affinités entre les aliénés et les vieit!ards.
Chez les monstrueux, te poids est comme ta stature il présente des chiSres au-dessus et au-dessous de la normale, selon les vagues distinctions établies entre les diverses catégories de
orimiuatité (Lombroso, Marru) et, comme pour la stature, ces chitÎMS indiquent la forme mixte do dégénérescence & laquelle, comme je l'ai dit, appartienMnt tes détinquants d'habitude. Les géniaux présenteraient aussi un poids assez faible, pour le corps (Lombroso).
CoM/ow~tOM du ~Me/pMc. En générât, le squelette des individus atteints d'immaturité traduit le plus souvent t'insufnsance de leur dévetoppement général ou partiet.Chez teà ttién&t, plus degeuérëa, le squelette s'altère en s'incurvant, en se rappetissaMt, ainsi qu'on l'a vu pour t'etude sur les variations de stature et eu devenant moiaa résistant. Morselli mit en relief la fréquence avec laquelle chex les aliénés t'on observe la fracture des os, et spéciatoment des côtes, ti montra ceci avec ses observations propres et avec celles de nombreux auteurs, parmi lesquels Lombroso, qui croyait ce fait plutôt propre a tapettagre, alors que San)<ey le croyait propre aux paralytiques. MoMetti et Beàrder trouvèrent ces fractures dans chaque forme d 'attéaatidh, mais surtout dans les formes accompagnées d'un état otigoémique grave, d'insuffisance de nutrition par ratentissement des échanges, et de vastes et profondes attératious du systome ~e nerveux. Le processus morbide par lequel !ës«s des atiénés subissent ta fracture pour des causes iégëres et qui échappent & l'observation, serait une <~oMa/aete spéciale, par laquelle tes os deviendraient friables par suite de i'amiucissemeut d<-s lames osseuses, et de la dilatation des canaux i os cesse ainsi d'être compact. L'eu peut quelquefois trouver ce processus étendu a tbutiesquetette. MorseHi cite des auteurs qui comparent cet état des os chez tes atiëhes à un processus de sënitité morbide précoce.
Bontey a démontré l'existence d'une ostéomatacie spéciatë des vieittards qu'il appettejustemautM~otMa/Mte~a~. Chez les monstrueux (épiieptiques immoraux, délinquants <t géniaux) les altérations du squetette sont quelquefois tes stig* mates qui revêtent teur dé~oëtescence VoyfZ tes proverbes qui courent sur t'esprit des bossus et sur le caractère criminel des boiteux. Altérations à baile d'insuffisance de développement, de primitivito. de monstruosité, de maladie ceci correspond a
la nature dégénérative variée des états monstrueux de l'esprit. Lee études do t'ecote d'anthropologie oriminelle ont rassemblé & ce propos des matériaux nombreux et précieux, qne j'estime inotite et m6me impossible de résumer ici.
En aucune partie du corps plus que dans le crâne, contenant l'organe qui est l'instrument direct de l'intelligence, ne peut se iràdoireptMsCd&tementta nature de la dégénérescence qui a attéré t'intettigence même. Tandis que la microccphatie est l'expression ta ptus haute des états d'arrêt de développement mental, t'a~ymetWe cr&n!enne est t'oxpresaion des thonstruositës de l'esprit auxquelles s'ajoutent ces anomalies dans tes oa du crâne et de la face bien mises en évidence pn<' Lombroso, dont quetqMes'unea ont même été découvertes par lui, et qui exprtment tes dégénérescences spectàtea qui sont la base de la dëtinquence inatinctive pt du génie (atavisme, caractères pathoTogiquM,monatntôsites). Môme dans l'hystérie hereditaireLombroso relève de t'aaymëtne cr&niënne.
Les études de Parchaue, de Quetetet, de Zenon, de Bëctard, de Stemmering ont démontré que dans la vieillesse le poids et tevotumede la tête diminuent. Cesëtudesne furent pas faites avec autant de soin chez les aliénés. On y trouverait sans doute une nouvette analogie entre ceux'ci et tes vieillards. Ofet/A Mr/MW.– Le récentes études de Frigerio ontadmirabiementittustteiMatteraiiohsdn pavillon dans tes différents états de dégénérescence mentale. Cet organe est souvent le miroir des attëràtions qui touchent M'organisme tout entier. Trop grande ou trop petite, plantée trop haut ou trop bas. trop en avant ou trop en arrière, présentant une asymétrie d'un coté à l'autre ou avec ta face, trop tisse ou trop et bizarrement ptissde,iekbu!e attaché ou détaché, avec de spéciates anomalies de conformation ou d'aspect ou de fonction, avec des rappels d'états phitogénétiques passé8(tobute darwinien, traces de tobute, viitosités, mouvements volontaires, etc.); le pavillon de t'oreitte reYëto des états d'insuffisance do développement ou des conditions de dégénérescence réversive, atypiques, pathologiques, ou monstrueuses, dont est atteint l'organMme, par suite d'anomalies dans le processus évolutif tui-meme. Los hémato*
mosétteurs cicatrices consécutives, déforment souvent aussi le pavillon dans les états les plus graves de démence sénitiformc (paralysies et démences sénitos).
Nez. Le nez est, dans les formes dégénératives évolutives (immaturité ou monstruosité), souvent attéré par asymétrie de développement, par vice d'implantation à la racine, par anomalie de sa suture, parproentinenceou enfoncement de sa ligne supérieure, par de8 exagérations du type de race, par un volume disproportionné par rapport à la face, etc. L'altération la plus fréquente est celle de la déviation de sa !igM médiane par !aque!teae manifeste, de sa façon la plus évidente, cette anomalie que l'on appette ~/a~o;M'oMipM, et qui est un signe si fréquent do dëgettëresccnce.seton More!. L'on sait combien ta conformation du nez donne toute sa physionomie au visage et combien etteie fait parattre laid ou beau. L'aspect le ptuagrotesquedetafaeetesuttedeiamonsttuositëdunex. ChM tes aiiënes, te ne:! est quelquefois attërë par des anomalies dé processus nutritifs de ta peau. Chex teabuveure.tt B'att&re de façon spëciate (pigment rouge). Chez tes dëmenta ma. rnsmatiques il devient pincé et pâte chez certains atienés chrottiques, il péril son ëtëgance il se gonHe, prend une apparence rugueuse otsate. Chez tes pcttagreux il se couvre souvent d'une couche de granutes sëbacëe (chagrine). J'ai vu ceci se produire aussi quelquefois chez les individus atteints de stupeur. ~'oM~. It est bas et fuyant chez les individus atteints d'immaturité d'esprit, par suite de l'insuffisant développement du crâne, caractère qui tes rapproche des races inférieures et des anthrôpoMes. Chez tes monstrueux (ëpiteptiques bu criminets' nés) le front est sbuventasymëtrique, avec des bosses trop proéminentes ou tnëgates, ou bien fréquemment, il prësentodes sittons verticaux (<) ou horizontaux il est bas fuyant et étroit, avec saillie des crêtes orbitaires, etc.Chez les hommes de génie il fut aussi quelquefois trouvé attérë, par asymétrie, ou par forme fuyante, bien que, ordinairement, il soit chez eux haut et vaste (t~ Voyez le RM pubMè par moi Sur un ~nt~e m~Me<'p~a~. JourMt JVm~fomfo, <88S.
et qu'it soit l'apparence spéciale et évidente d'une haute men* tetite.Chez les attend chroniques le front semble souvent plus haut t1 cause d'une calvitie précoce, comme chez le vieit' lard.
<?< L'mit des frén«sthéntques et des monstrueux montre souventextérieurementdt'sanomaticsvisib!esquinit6ret)t)'aspect de la physionomie. Con'espondauc<* pa)pë!)t'a)e obtique, dévebppement exagéré de le membrane nictilante, cils blancs, iris incolore (albinisme), strabisme, saillie (iea~obesoeotairea, OH bien leur enfoncement, arcades sourcilières énormes, sourcils unia: ceci. outre tes conditions spéciales dont dérive ce regard sournois, touche, féroce, langoureux, stupide, fnrieux~ licencieun,ète., qui donne une valeur expressive si accentuée a toute ta physionomie, qui revête si évidemment l'état de t'esprit, qui Mttm moyeo si puissant de séduction sexuelle et spit'ituette. Chexte&atienës, tes atterations du regard Mntctassiquëmeat connues, bien que vaguement determiMees il serait d'ailleurs diMcite de te déterminer de manière positive. Atone citez les haitucinës, vagua chez tes persécutes, rnoxpressitchëK tes stupides, inerte dans ta stupeur, prenant quetquefots une expression d'étrange et de paradoxate fourberie chez tes déments, baisse ou tan~isaant chez tes hystériques, fixe chez tes assassins, ferûM chez certains épileptiques, vague chez les neurasthéniques, obtique chez les voleurs, limpide et pëuëtrant chez l'homme de génie, etc. Aucune condition anatomique palpable ne donne raison décès ditferentea expressions.
En générât, on ne peut nier que, contrairement à l'opinion vulgaire, le regard des atiunes est plutôt inanime, vitreux comme celui des vieillards.
J'ai retevechez les atienês une atteration anatomique fréquente do roeit externe qui les rapproche décidément des vieillards, Les aUënes ont fréquemment t'a~'c ~m/e (itérontonxon), arc ou anneau qui se produit à la périphérie de ta cornée, de couleur grisâtre ou jaunâtre, produit par la dégénérescence graisseuse de la substance iuterccttutaire du tissu corné. D'ordinaire, chez les individus sains, il apparatt vers soixante ans. Je l'ai trouve, chez les atiénés, dans la fréquence suivante, par
rapport aux individus normaux du même âge, c'est-à-dire de soixanteansenviron.
Homme!) Femmes
AMn<!B. 69 our 203 = 30 p. iOO !6 auf 82 =s <8 p. )M
tndtvidM MMnMx t0 eur t22 == 8 p. tOO 6 Mf 73 <a N p, tOO
~M<wto/<M d!M<a<fM. Les anomalies dentaires chez les aHënëa sont fréquentes. Chez les frena8thën!ques et chez les monstruenx (McepM le plus souvent tes hystériques) i! y a des annataHea dentaires dues a des anomalies d6 pMeeasus de formation et qui sont exprimées par des vices de conformation, de position, dénombre et par det'inegaïite dans le développement. L*age est sans aucun doute la cause ta plus commune de ta pejoration dans !'état de la dentition cependant tes dents qui expriment le plus directemenUe processus de décadence séhite sont les dents aMtërieures, souvent les supérieures, incisives et caninea, qui dans la vieillesse, manquent du se trouvent forte'. ment découvertes dans leur coUet, par conséquent espacées runedei'autre.etbrantantes.
J'ai ehercM aussi tes anomalies de dentition chez tes aMenes, me limitant & constater seulement l'absence ou !ë retrait dea gencives pour tes dents antérieures, canines et incisives, par rapport a autant d'individus normaux. Ceci avant i'age de cinquanteans.
HomMM PenMMt
AtMn<s 47 sur 190 ea 8S p. <M Si eur 7$ = 40 p. <00 Individus saina 10 sur iOO =a i0 p. <00 t< sur 04 28 p. 100 Les atMnes, hommes et femmes, vieillissent encore/par rapport aux dents, ptus vite que tes individus normaux. Aspect de lalace. –Là face dans chaque forme de maladie mentale manque du caractère qui est normalement propre a l'âge du sujet, a sa condition sociale, et aux exigences particulières du besoin de ia sexuatite. Les anormaux d'esprit, excepté la plus grande partie dos hommes de génie, certains paranoï-
ques et tes hystériques, sont laids ou enlaidis de figure. C'est-a" dire qu'ils sont tels, soit par le développement naturel, soit par suite d'une décadence survenue.
La beauté de la Hgure est une condition résultant de facteurs (tivers, dont le plus essentiel est l'harmonie entre tes parties et l'expression. La jeunesse des tissus est un autre caractère de grande importance c'est un caractère ptntAt féminin, car c'est (a femme qui porte en elle ta continuation de cette humogéneite d'apparence qu'H y a entre les deux sexea dans ta jeunesse. Sauvent un visage beau, m&me chez t'hontnte, est celui qui a une apparence féminine. Ceci, tout en réservant comme cause t'imbëcittite du goot esthétique et sexuel, car il y a aussi une beauté mâle do ta face qui est à l'opposé du type féminin et qui repond mieux à l'expression d'une âme vitite et à sa fonction sociale. Les hystériques mates, pourtant, qui, dans la courbe du devetoppement de l'énergie nerveuse sont des produits d'arrêts, ou des individus analogues à la femme, présentent des visages féminins et par conséquent relativement jeunes a chaque période de leur âge. Ceci, sans aucun doute, est une faveur dont jouissent les hystériques hommes et femmes par rapport aux avantages de ta séduction its sont encore supérieurs aux individus normaux cette faveur est absolument absente pour des aUenés d'autre forme, môme aigu«, chez lesquels le visage est déchu, au moins dé façon transitoire.
!t n'est aucun moyen plus fidèle et plus utile de diagnostic psychiatrique et physiologique que la face. Et ceci a cause de la correspondance de son aspect avec tes formes fondamentales du processus dëgëneràtif, causes des différentes dén1encf!s et avec l'état de l'esprit. C'est ainsi que dans les immaturités d'esprit, l'on ne peut nier que le visage dans sa forme et dans son expression ne soit plutôt enfantin~ et que de même il ne mette en évidence toute sorte d'apparences brutales où sauvages, outre toute sorte d'anomalies et de disproportions de développement et d'expression. Chez les monstrueux, il varie suivant la forme do la monstruosité; ilfaut excepter les hystériques chez lesquels, je l'ai dit, il est d'ordinaire tout au moins agréable. Chez les épileptiquea il a quelquefois des expressions féroces ou sournoises, ordinairement grossières; il est souvent antipathique par son
apparence humble et tache; l'asymétrie front~eet faciale.~ déviation du nea, les largos zygomatiques, les m&cboires larges et anguleuses, tes cicatrices frontatea et tes te vres grosses, le tout reposant souvent sur un <:ou court et large, lui donnent. une empreinte spéciale auti-esthétique. Chez le criminet-ne. le visage est un katêidosoopë des expt'esstona et des physionomies les plus répugnantes. La spec!noat!on des figures juridiques des divers criminels a aa base naturelle et <nde~ectibte dans les d!veMeaexpreasion9 et conformations du visage de ces cri mineh. Assassins, voleurs, escrocs, satyres, pédérastes, faussaires, souteneurs, prostituées ont nne physionomie propre, dont le caractère spécial n'est pas seulement d'expression (ce qui ponrrait être un effet de la psychologie spéciale a i'habitude du crime), tna!a anatom!qne; ce qui confère aux criminels une <ndiVtdMaHM indiscutnblo. et .assuré a teur ctasatQcation une base qui, si elle n'est pas phitogenetique, est ponr 1e mibin~ au plus haut point héréditaire. Les expreMioha spéoiatëa et tes fbrtnes du visage des crimineis ont donne matière a d'inMressantea t'echprcheset & )à fantaisie de beaucoup d'auteurs sur tes dérivations d'histoire phiibgenëtique des expressions m~mo par rapport aux sentiments et aux idées dont elles sont ta corrétation.Lavater.Moreau do !a Sarthë; GàH, Spurzheitn~ Bein, Bett, Spencer, Darwin,Ouchenne,Lemoine. Gratiotet,0umont. Mantegazza, Miregtia.Tebatdt, Lombroso, Marro, Piderit, Sache, chàcunate"rpotntdevue,en6tudiërenttaphyaionomie. je ne m'arrêterai pas sur ce sujet qui, au point de vue hietbfique et anecdotique, peut être ëtùdie dans rceuvrë brillante et soignée de Tebaldi ~PA~MttOMtM et ~jtytw~OM, Drucker et Tedèschi, Padoue, <88t). Ce que je retiens, c'est que la pMysionomie est pour ainsi dire ieohantpdedétOonah'atiot) visibt~des diverses. formes de dggenët'escehce qui sont a ta baae des criminatiteshabitueUes.dè tu<nne qu'ettè est celle du défit luimême. Ainsi, la conception de t'ataviame peut s'ëtàMir sur la comparaison entre certaines physionomies do criminels ou d'hommes de génie et celles de certains animaux ou d'hommes sauvages et préhistoriques là conception de t'arr~t de ddveloppement dans la comparaison entre de? physionomies idiotes et celles d'enfants, la conception de la dégénérescence que je dis
destructive (anti-biologique et anti-sociale) dans la comparaison avec la physionomie des invertis sexuels, de l'assassin et du nécrophite. Chez tes géniaux, la face a quelque chose de spécia). Avant tout, il lui manque ce caractère morat que possède la physionomie du délinquant chez ceux-ci, elle est répugnante, chex ceux-là, ù de rares exceptions près. elle est attrayante, bien que rarement belle, sexuellement parlant. Front haut, caii ouvert, regard pénétrant ou serein, barbe copieuse, forme allongée du visage, apparence distincte de pensée impétueuse, sereine et élevée. Ceci chez l'homme. Chex la femme, of) d'ailleurs il n'y a pas de véritable génie, la physionomie que l'on appellerait géniale a des caractères masculins, et, au point de vue féminin, est laide, sans .cependant être répugnante ni antipathique.
La physionomie des géniaux, surtout chez les hommes, a une certaine puissance sexuelle sans que sa fonction semble consister en ceci.
Tout cela s'associe à ce fait que le visage des hommes de génie a souvent des signes anatomiques de dégénérescence communs aussi aux criminels asymétrie frontale et faciale, nez dévié, arcades orbitairfs larges, pommettes saillantes, etc. L'on ne saurait dire, en vérité, quel est le caractère qui les ditfereucie. C'est le f<~ qui les distingue, et il a sa base dans un ensemble de rapports dont il est impossible de relever les ëtéments.
Pourquoi la femme qui passe par l'hystérie, qui est aussi une dégénérée, est-elle si favorisée '}uant à sa physionomie ? Parce que le visage est l'arme de ses luttes, comme la main longue est l'arme du voleur, l'adresse et peut-être le strabisme, l'arme de l'escroc, ~insensibilité morate et physique celle de l'assassin. La dégénérescence attere en genêt ai les aptitudes aux luttes spirituette~et sexuelles, et laisse comme compensation pour les besoins de l'existence le développement saillant d'une aptitude déterminée d'où provient, quelquefois aussi, ta tendance criminetle (vocation organique?). L'hystérie, dans ses insuffisances physiques et morales, s'attache aux ressources faciles de la sexualité, aiguise ses moyens, etcuttive par sélection te développement de ses caractères sexuels Secondaires et de tous les 8. VeMOttt. M
moyens de la sanction. C'est la géante de la féminilité, disait 'fonnini c'est par conséquent te champion de la beauté sexuelle.
Entre génie et beauté, il y a des attractions irrésistibles. C'est un autre rapport entre ta psychique et la sexualité qui ceint d'une lumineuse couronne les sommets de ces doux puissances. La géniatité psychique trouve dans la beauté féminine ce que. avec Kant, on pourrait appeler une <*a«~OfM de l'esprit humain ta beauté a dans le génie la sublime expression de son triomphe.
Mt'M non <MC< <ft f«M~OM<o OMm<mto (i).
Lombroso dit que les géniaux ont la face pâle, Les épilep. tiques t'ont rouge, congestionnée ou bien aussi pâle tes idiote t'ont souvent d'un btanc aa)e; les hyetériques l'ont fraîche, molle, d'un btanc-rosf juvénile; tes crétins l'ont grossière, flasque, repf)n"sante et rugueuse.
Ce sont ces conditions, avec beaucoup d'autres, qui fendent te visage des anormaux d'esprit, ceux éteints d'intmattn'iM ou de monstruosités, un instrument insoftisant ou négatif, ou puissant pour l'tBUvre de la séduction sexuelle.
Et tes aliénés, quels visages ont-ils au point de vue de la séduction sexuetto? Lorsqu'ils sont déments après une période de vie normale. c'est-à-dire âpres qu'ils ont joui d'un visage ça ~en'<rat cort'espondaut aux conditions ordinaires de t'àge, 'tu sexe, de ta classe sociale, du lieu, etc., qui réponde aux nécessites naturelles de la séduction, les aliénés se trouvent présenter. presque sans exception, une décadence du visage en cè sens que cetni-ci prend l'aspect d'une vieillesse précoce. Ce fait fut mis en évidence par un grand nombre d'aliénistes; il est d'observation courante.
Je me suis livré à dès recherches méthodiques simplement dans le but de donner une base positiveM'observation clinique et pour contribuef aussi dan!' cette direction à ia démonstration de la sénititë précoce des aliénés, la première des etteratioas somatiques et psychiques qui sont t'enet de la folie. Les aliénés «) La vertu ne luit pas chez ceux qui n'ont pas dee fonuea ag~aMes.
portent sot' le visage les signes les plus évidents de la sénilité précoce dont ils sont frappes, its ont donc perdu !o moyen le plus actif pour la séduction sexuelle. Le fait a sa démonstration la ptua large chM la femme, naturellement. Les aliénées sont toutes hfittes. La décadence sénile du visage, qu'il faut distingoet' <)'aHteurs des décadences transitoires des traits, occasiontxiex par des conditions passagères pathotngiqnes ou toxiques, se signaln ;'ar (tes attet'utions atat'ies. progressives, des muscles, de la peau, des vaisseaux, du système nerveux, d'où des rides, pertes de la morbidesse de la peau, décoration des cheveux, disparition des attaches sous-cutanées avec adhésion de la peau sur les saillies osseuses, etc.
Décadence du visage entre les 30 et 40 ans
flommes Femmes
Normaux. <0 sur 100 & 10 p. <00 4 sur 64 es 6 p. tOO Attend. Ht) sur 207 == C2 p. <00 S3 sur 06 = 00 p. tOO
Ces rëaHttfUit n'ont pas besoin do commentaires. Parmi les
signes de décadence Bénite dans le visage il y a les rides, qui méritent une considération spéciale et dont je parferai brièvement.
Lombroso et Ottolenghi les trouvèrent fréquentes chez les criminets. Je tes ai recherchées chet les aliénés. Je M'y mis pas la même mh'tttte que ce!) auteurs, car je ne les divisai pas en catégories apton le tieu et la dtrectton, mais je me limitai a les signaler dans ieur ensembte, considérant comme ride l'individu qui tes présentait en quantité telle qu'il semblait plus Age q"'H nf l'était en r-'atitë. Les mêmes principes suivis dans l'examen comparatif fait sur t'hnmme normat m'assurent de la valeur des observations faites sur les aliénés.
Je limiterai les recherches aux individus de moins de quarante ans, tôt sque tes rides, d'ordinaire, n'apparaissent pas, et que i'individu devrait être apte à la séduction sexuelle.
MtdM
Hommes Femmes
AtHn68 43 aur t08 == 40 p. tOO <S sur 44 = 34 p. 100 Nurmaux 24 sur 88 i= 27 p. <00 0 sur 23 t= 26 p. iOO
D'où t'on a que chez les attend les rides se trouvent en proportion supérieure cette qu'on trouve chez les individus normaux.
Je ne saurais comparer la fréquence des rides chez tesai.iénes et dans la normale à celle présentée par les criminels, relevée par Lombroso, car il manque une méthode de comparaison, Lombroso range parmi tes criminels tant d'individus que je distinguerais quant moi selon la forme de leur dégénérescence. H s'ensuivraitcertainement queles rides seraient fréquentes chez les criminels phrenasthëniques, (lui ont un cycle biologique très court et qui a i'Age du crime sont déjà vieux au moins physiquement.
Chez les hystériques les rides sont très rares et apparaissent & un âge avance. Ceci est un des nombreux signes de leur jeunesse résistante. Chez les crétins, los rides sont nombreuses et accusées. CA<'feM~ Les cheveux ont un pouvoir spécial comme moyen df séduction. On sait que chez les idiots en général, ils sont de couleur obscure, courts, épais, secs, crépus. Lombroso et Marro notèrent le m~tue fait chei! tes criminels. Mille pro. verbes populaires maudissent tes cheveux roux. Chez certains idiots les cheveux envahissent le front sous forme de duvet ot
leur donnent un aspect répugnant. La coloration noire des cheveux, leur aspect hérissa, épais, assimile les phrenasthéntques et les criminets aux races inférieures, et rend grossier l'aspect de la tAte. Chez les aliénés les cheveux sont d'ordinaire plutôt oh&tains et blonds. Cette dernière couleur est très fréquente, le noir est rare. ·
Mais surtout, chez tes aliénés, le chef se signale en ce qu'il e9t~aMcouc~a«~,carttctëres qui les assimilent encore aux vieillards. Mes recherches me donnent les résultats suivants sur la blancheur et ta calvitie chez les atienes. Je déclare que comme blancheur de cheveux je n'entends pas un état général, mais une prévalence marquée de cheveux btancs; par calvitie une notable absence de cheveux, même limitée au sommet de la tète (i). U)Jo)atM< de côtti toute discuMiot) inutile sur la blancheur et la ctMtft pr6Mce<)e8indivtdui!MrMMt et Mr t'Age auquel la blancheur commence d'ordinaire. Jo renvoie le teeteur au travail d'Ottoteo~ht (Lombroeo, <oMM< ftt'm<M<'4j~<p«eue-aMM~).
B<OM/MMt' des cheveux. (jusqu'à 40 ans)
I HOOMtM fKMMM
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Au~" DoM&Ma.na.t. )i!)urM{ ')' Court' 1.~ M'y, DeM&MMs. nsurNt t M.<t)t'tit
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DeM&39aM. tsurM' r 4~tri!8
Ottolenghi trouva que chez les criminets la blancheur des cheveux est très rare avant quarante ans. Chez les phrenasthëntqtttia elle est ptus frëquente que dans la normale, car ceux-ci achèvent plus vite le cycle de tour vie.
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Au-dMMUtdcMMit. 0 sur 3 il 9tu<'«) 0 sur 0 t)<OtMat)t. 7snrM <!iur)() SxurU asurM OoM&aOMM. 8!s)))-7S 7)!ur9)t OxurM 1 surit ))e.H)&t9an.'). StitUt'8!) t(tiiur3< ieut'i~ t surit
r .rwr r..rr.
Totat. v t3' 27" < 3°/,
La ~M'tc est un cacaotere sexuel masculin secondaire et un moyen de sëducttott de grande importance; il accompagne le cycle biologique de l'amour. Elle est absente chez t'enfant,
apparatt & la puberté, htanchit dans la vieith'sse. !)t<! est absente chez les eunuques. Si elle apparatt chez lu femme, elle est un signe do viriiitc d'esprit et accompagne d'autres signes de muscu. tinih'. It n'y a rien d'aussi peu séduisant que le manque de barbe chez t'homme et sa présence chez ta femme. Chez los phrénastlléniquescttt) manque ou bien est rare. Chez les criminels Lombroso t'a trouvée rare dans la proportion de 2!! p. 100 des cas examines. Chez les atiénes elle est précocement bianchie, mais elle n'est pas rare d'habitude elle est abondante. Elle est inculte et traduit ainsi souvent t'ëtatd'exattutioti et de désordre dans lequel its se trouvent (t).
!t y a dans le visage d'autres caractères phyaionomiques moins importants, d'ordre Hnatomiquo. qui contribuent, a des degrés ditrdrents, u donner au visage l'apparence repoussante chez les phrëna!ithë))!ques,chexqudque8 ntonstrueux et chez tesattenés. Les /~M'M chez les idiots sont souvent proéminentes, longues et grosses, sans sinuosités, livides ou violettes; ef chutes déments souvent 8H)es. sativeuses, inëgates de chaque côte par suite 'te lu paralysie faciale,.etc, Les tx~c/to~eo sont souvent proo'ninentes (prognathisme supérieur ou inférieur) chez tes idiots et ies criminel. Le Mte~oM est souvent fuyant chez tes idiots. Les M</Me<e)'A'8onténorntea et proeminentschez tesphrënasthëniques et tescriminets (2). Lessonreits, chez les criminets, sont souvent rëunts sur le front, cat'actcre qui dans tt: peup)o napolitain reprësente une signification étrange et stuistro CHht est si vrai que c'est là un des caractères anthropologiques des soi-disants ~e~a~ort.
A part la tête, il y aurait à considérer comme ayant une certaine valeur de séduction la M<M~ et le ~te< Je renvoie le lecteur aux études de MorseUt, Lombroso et Marro, sur tes mains des idiots et des criminels, qui présentent des anomatiex si accusées, effets do l'insuffisance de développement chez les premiers et de direction spéciale de la vie criminelle créée par la dégénérescence ataviques chez les seconds. Chez les ati~ës les mains sont décharnées et sèches. Elles peuvent 6tre tësêea (t) Cardano dit barba M~a caneaclt ~mpo<eM~<!m ad ceMet'OM «~Mi/fM~. (!) Venturi. 0< Mt)'fM!tM~em<<;twepAo<<) (<«'. c~).
dans leur fonctionnalité par toutes les conséquences désaffections nerveuses anesthésies, paralysies, contractures, atrophier asphyxies tocates, gangr~nes~ acromdgatie, maladies de la peau, pseudo-hypertrophie, etc., choses fréquentes dans les diverses formes de psychopathies. La polydaclylie et ses monstruosMés ne sont également pas rares.
Lespieds ont aussi, comme les mains, de fréquentes anomalies do conformation ou des lésions pathologiques chex les phfénasthéniques, les criminels et les aliénés (<).Ceci, sans oublier le type régional que les pieds présentent, comme le cr~no, et en partie aussi comme les mains.
Je ne puis no pas donner une valeur de moyen do séduction anx~tM~'s'its représentent une fonction sexuelle primaire. ils ont axasi chez la femme ta valeur d'un caraott're de séduction, car ils sont visibles. ou se laissent entrevoir. Chez les femmes atteintes d'immaturité, tes seins manquent ou sont peu accentuas. Chez les criminelles je ne sache pas qu'itt aient été ëtndios par d'autres et mes nbaervations sont insuffisantes. Chex les hystériques ils sont bien développés; chez les folles itssont pents, nasques, atropines. Dans les populations misérables oit la dégénérescence est fréquente, je crois que la pauvreté dos seins est une cause du peu d'augmentation de la population, car elle cause une forte mortalité chez les enfants. Voyez combien deviennent de plus en plus rares tes bonnes nonrrices mercenaires. Ceci provient, plus que de l'influence (le la syphilis, surtout de l'invasion de la dégénérescence psychique. Canger a mis en relief comme caractère de dégénérescence des ntienës la ~n~coMt<H~'< Si les mamelles, chpi: les matca. on, d'ordinaire, elles n'apparaissent pas, n'ont pas la valeur d'une séduction sexuelle, leur exagération visible produit un effet contraire aux bnta de la séduction ette-meme.
(t) Vnyez Venturi et P'-ttn~rini. « Les pieds des ati&nea. s Actes du Con gréa de M~eMM Me<t<o~ «aMettHe, Novarre. <M9.
MOÏBNS PHYMOLOOtQUES
Prenons en considération la valeur sexuelle que présentent /*«//<o'p, taMMA't'~t/t'o~'Mp, !aooM, la parole, la /b~'cc MMjfCM/<«' tes odeurs.
L'allure est lourde chez les phrënasthëniques, grossière, sans grâce ils marchent avec les bras pendants certains criminels, surtout les voleurs, marchent obtiquemont; tes assassins ont, me sembte-t-it~ un pas pesant et grossier; j'ai vu des invertis qui marchaient tes jambes écartées, sautittant ou remuant tes flancs comme des fotnmos. Chez les atiënos il y a les paralytiques qui ont la marche somi-ataxique et les déments qui ont l'allure des vieillards, c'est-à-dire une allure incertaine, tente, lit, tôle basse, le onrps courbe. Par influence des complications spinales ou articutaires. il peut y avoir chez certains aliénés (pettagreux, atcootiques, tabetiqnes. syphilitiques, intoxiqués de tabac, de plomb, de mercure, d'ergot de seigle, goutteux, etc.) des anomalies spéciales de la marche. J'ai noté chez certains individus qui plus tard furent atteints de démence paralytique une allure oscillante qui les fait souvent heurter en marchant ceux qui tes accompagnent.
Les désordres de la sensibilité ~t'et~Mc chez les anormaux d'esprit sont si nombreux que j'en négligerai t'ënumëration detaittée, renvoyant la lecture aux ouvrages spéciaux sur la matière, .te ne relève pas non plus les recherches sur les attcrations de la sensibitiM visuelle et auditive chez les aliènes faites en Italie par Tebatdi, Morselli, Lombroso, d'Abundo, Sgrosso, Veuturt, Ottotenghi, etc., et desquelles il résulte que chez ceux-ci d'ordinaire t'acuité de la vue, ta perception des couleurs et l'acuité auditive sont attërées sous diverses formes et à différents degrés, autant chez les idiots où la sensibilité spécifique est à peine accusée, obtuse, que chez tes criminels ou paralytiques, où elle subit une telle décadence. Il ne faut pas oublier cependant que chez les monstrueux (hystériques, épileptiques, criminets) avec los altérations par les-
quettus l'acuité sensorielle est insuffisante ou transitoirement altérée (hystériques), il est d'autres conditions par lesquelles elle est plus subtile. C'est ainsi que la vue des épileptiques et des criminels est souvent d'une étrange acuité che< les hystériques la vue et t'ouïs sont si merveilleusement fines qu'elles leur confèrent ces aptitudes, cause possible sinon probable des soi-disant clairvoyances, des transmissions de la pensée, de la vue à distance, etc. Cette faculté peut être aussi utile à l'hystérique dans le but de la séduction soxuctte qu'aux criminets ta nnesse do tsm's sons pour ln criminalité. Je ne négligerai pas de relever les ~ff//«c<nH<to<M et les <7/t<sto'M des sens qui ont tant d'intlueoce perturbatrice m~me sur les intérpts de la séduction sexuelle. Elles sont communes à chaque forme d'altération mentale excepté l'idiotie où t'absence d'un contenu intellectuel ne donne pas matière aux hallucinations, car si Condillac a pu dire pour t'osprit ~Vt'AtYt'M <M<e//ee~« ~:<o~ ~n'M< Mon/Met'~ WMMM. pour les hallucinations, résultat d'un phénomène que J'appettet'aisff/~M;. il convient de dire Mt'~7 M j!CfM« yMo~p/'t<MMOH/'<t<'W<tMtn/c//ec<«. Si pourtant, au point de vue sexuel, faculté de chaque sens a une valeur qui ne peut ctre Méconnue, certaines sensibilités sont ptus que les autres utiles au but sexuet tui-meme. Ainsi, l'odorat aiguise le stimulus érotique, et conduit à la recherche de la femme le toucher peut se dire en un mot un sens a fonction érotique. L'odorat est le sens qui.est le ptus vite attéré dans les démences a base de dégénérescence séniliforme: paralysies progressives, démence sénile, démence hcbephrënique. Chex tes epiteptiques l'odorat est souvent peu développé. Je trouvai chez ces malades, parmi d'autres altérations, une altération de ce sens que j'ai décrit sous le nom <f<!Mn~<e o//ac<<M (t). Chez los hystériques, il est d'ordinaire aigu(hyporosn)ie), de memequ'it se trouve aussi quelquefois suspendu (anosmie hystérique). Il y a aussi chez les aliénés des paraosmias (démence masturbatrice) qui sont souvent suivies d'anosmies.
Le tact chez les idiots est obtus chex tes déments paralytiques il est souvent aboli et c'est ta la cause fréquente de ta (t) Venturi. Cotamunicatiun au Congrét d'aliénation do Stenne (iM6).
maladresse du leurs mains pour les travaux délicats. Chez les criminels il est obtus quoique en proportions diverses et selon les différentes espèces de criminalité, Ceci expliqua pourquoi chez les femmes criminelles, qui sont si souvent hystériques, ta sensibilité tactitc est aigue, comme le dit Lombroso. La perte ou l'absence do la finesse delà sensibilité tactilo chez )ca individus atteints d'immaturité, chez les oriminets, comme chez les déments séniies. et chez les personnes vutgnires, sans nervosité, est l'un des motifs pour lesquels ils exercent l'amour avec tant do brutalité sous forme impulsive, a l'inverse des personnes de classe cultivée pour lesquelles les plaisirs de l'amour sont dévoilés par les ineffables douceurs du toucher. La t)<z qui, chezies oiseaux, a tant de valeur comme moyen de séduction sexuelle, ne manque pas d'en conserver un pou dans l'espèce humaine actuelle et surtout chez la femme. Une voix disgracieuse, âpre, est répugnante, et souvent déprécie les bonnes qualités qui sont dans la personne ette-meme. On. n'a pas tenu suffisamment compte, dans la pathologie mentale, de ses diverses altérations comme signe de dégénérescence. Tonuini cite t'impartait développement de ia voix masculine comme no signe important de dégénérescence. Elle a une importance primaire parmi les caractères sexuels distinctifs et ses variations sont ëtroitement unies à la fonction sexuelle elle aurait dû, pour cela, attirer d'autant plus l'attention des attentâtes. C'est là certainement, à mon point de vue, un chapitre des plus intéressants & étudier, car dans la voix, non seulement se reflètent, avec beaucoup de fidélité et largement, tes altérations sexuelles, mais aussi les altérations de t'esprit. C'est pourquoi, je dirai ici ce qui suffit à tracer les grandes lignes de la pathologie de la voix par rapport aux maladies sexuelles et celles de t'esprit(t). Je considère dans la voix les altérations du timbre. Les spécialistes de la musique pourraient relever aussi des altérations d'autres de ses caractères que je nëgHge;i!s sont probablement moins importants. Les rapports physiologiques prin(<) MorMittt auMi publia un travail f<M4) sur tef altérations de lavols, tpf~ te mien, ot Mm le dter, mais son travail, du nature phyetotogique, ne sert pas à un but clinique et t notre quMtton.
cipaux do )« voix nwn le sexe et les fonctions sexuettes peuvent se résumer ainsi
1' La voix des enfants des deux sexes a on timbre haut. 2' Son timbre devient bas ohex l'homme et demeure haut chez la femme à partir de la puberté H demeure ainsi chez l'une et chez l'autre pendant toute la durée de leur vie sexuetta respective après quoi, la ditïérence tend peu peu à disparaître, car chez la femme, âpres t'age critique, la voix devient plus basse et dans la vieillesse ressombte a celle de l'homme. (~ette ressemblanco dans la voix des deux sexes à t'&ge de jeunesse et à FAge de vieillesse mo conduit a observer ce fait curieux et intéressant (démnntr'! aussi par combien d'autres phénomènes évolutifs, anatomiques. phyaiotogi~ues) que si dans l'enfance le type hxmain est le féminin, dans la vieillesse, c'est le masculin. 30 Le timbre de la voix se ressent dn ph)s ot moins d'exercice de la sexunHte: c'est ainsi qu'elle change et devient plus basse peu après te premier accouplement sexuel choi! ta femme et chez les femmes qui abusent du plaisir sexuel, comme les nttes publiques, la voix devient basse, âpre et rauque; elle s'attire également chez la femme lorsque celle-ci est frustrée de t'ouvre sexuelle et lorsque la pauvre fille entre dans t'age des espérances évanouies. La voix suave et pénétrante des jeunes t'etigieuses se transforme avec t'&go en celle ddsagréabte des béguines. Les femmes mariées conservent leur voix fraîche dans un âge plus avancé que les vieilles filles. Cettos-ci perdent la voix argentine, douce et caressante de la jeunesse et en acquièrent une basse, souvent stridente etrauque avec un caractère tre~ afnrme antisëdnisant. Ce serait un phénomène de sénilité sexuelle précoce, engendré par la dégénérescence d'une fonction laissée sans emploi. Chez les hommes abstinents, ta voix se fait profonde. Voyez la voix des religieux qui, dans les mélodrames, sont toujours représentés avec une voix basse. Chez ceux qui abusent des plaisirs vénériens la voix est d'un timbre plus élevé et quelquefois tout a fait léger. tt résulte de tout ceci que l'abus sexuel attère )a voix chfz chacun des sexes on t'ëcartant du type du sexe propre, alors que l'abstinence a pour effet dans chaque sexe do donner plus tôt la voix aénite.
!)ya a une harmonie évidente entre la voix et la barbe qui sont deux caractères sexuels secondaires. Lorsque la barbe est abondante, la voix est basse; les femmes barbues ont la voix basse.
De ces rapports physiologiques entre le timbre de la voix et la vie sexuelle, résultent les faits principaux de sa pathologie. Ce sont:
i" Chez tes idiots, chez lesquels la fonction sexuello ne se développe pas, la voix ne correspond pas à ses caractéristiques dans les deux sexes tes idiots mates ont souvent une voix haute, faibie, & apparence infantile. J'ai connu des idiots qui avaient une voix ayant certaine ressemblance avec cette des chèvres (voix de polichinelle). Les idiotes ont d'ordinaire, même dès l'enfance, une voix basse, âpre, ou bien parlent en fausset.
2" Ceux qui sont atteints d'inversion sexuelle, qui n'ont pas eu la normale dineronciation sexuelle, pédérastes ou femmes à moeurs saphiques, ont d'ordinaire une voix altérée Les premiers ont une voix féminine et manquent de barbe. Les criminpts uranistes ont une voix à timbre plutôt élevé et sont, avec tes pédérastes, ceux qui ont le moins de barbe. Il m'a semblé que tes tribades ont une voix basse et rauque. J'ai eu l'occasion de t'observer chez certaines d'entre cttes que j'ai rencontrées, innrmières dans un asile, et qui tenaient leur vice d'une tribade dégénérée qui avait aussi une voix âpre et basse. La tribade décrite parCantarano avait de nombreux caractères masculins marqués sur le visage, mais ton ne sait rien quant à sa voix. Chez les ennuques la voix est féminine (voix blanche). Il serait intéressant de savoir si la voix s'altère chez les femmes ayant subi t'ovariotomie. J'ai de mon côté connu deux dames atteintes d'un kyste de l'ovaire qui avaient une voix forte et rauque.Je n'ai pas d'autres observations.
3~ Les recherches sur les altérations de la voix chez les aliénés ont un intérêt clinique considétabte. J'ai commencé il y a quelques années à recueillir des observations à ce propos à l'asile de Nocera, aidé par le Dt Roscioli. Je les continuai ensuite dans cet asile de Catanzaro,etje n'ai pas négligé de prendre
des notes, même dans la vie privée, lorsque j'en trouvais l'occasion. Cette étude aurait cependant demandé des moyens exacts qui ne pourraient être adoptes que par des musiciens. Je résume ici mes études en quetques génératités afin de ne pas m'étendre. Je me réserve de publier à part, dès que j'en aurai l'occasion, l'étude dans tous ses détails.
La voix chez les atiénés est attérée transitoirement ou continuellement. Les altérations transitoires s'observent dans les états d'excitation on comme conséquence d'enrouements dans ce cas la voix prend un timbre plus bas. L'enrouement est un effet fréquent des cris prolonges et des altérations du larynx consécutives aux expositions au froid et à l'humidité. Chez les lypémaniaques, la voix devient faible elle ne change pas de timbre. J'ai observe qu'indépendamment de l'influence des cris habituels ou des altérations laryngées, la voix, dans les démences de toute sortes, aiguës et chroniques, s'attëre souvent en prenant un timbre presque masculin avant les périodes d'agitation, et souvent dans tes préludes de ces périodes. La voix s'altère sensiblement et de façon continue dans les états de démence chronique, lorsqu'il s'agit des femmes. Chez les délirants chroniques, même ne dépassant pas quarante ans, la voix, d peu près dans la moitié des cas, est âpre, basse, tellement qu'elle prend souvent un ton profond, presque masculin, ainsi qu'y arrivent les femmes par suite de la sénilité naturelle. J'ai supposé que ceci était en rapport avec des altérations des fonctions sexuelles. !1 m'est apparu de toute évidence que l'altération de la voix s'observe très souvent chez celles qui sont démentes ou délirantes chroniques et qui sont devenues aliénées h la suite de circonstances morbides de la vie sexuelle (démences de folie puerpérale, folies chroniques puerpérales et d'Age critique). Ce fait aurait une valeur clinique de diagnostic tout à fait signiScatIve en même temps, ce serait une preuve de plus que la sénilité précoce de la fonction sexuette entraine une sensibilité correspondante de l'esprit. Pour la môme raison, la voix qui prend chez la femme un timbre bas avant la sénilité sexuelle normale, est aussi l'expression de sa sénilité physique précoce, car, dans la sénilité naturelle physique, il y a nécessairement sénilité sexuelle. Et, en fait, chez les femmes atteintes
de démence paralytique, prototype de la sénilité précoce, rapide et envahissante, la voix s'altère constamment et prend un ton grave.
Chex les atcootiquM la voix est Apre. Chez les monstrueux, .elle subit aussi des altérations particulières: les hystériques deviennent souvent aphones, et la voix varie souvent de timbre de façon-ptus ou moins durable pendant les accès, chez les épiteptiques il est intéressant d'observer cette altération de la voix qu'ils présentaient fréquemment t<u moyen Age, au moins ceux atteints de délire lycanlhropique (voix de toup). J'ai observé à diverses reprises que certains épiteptiques, avant ou pendant les acc~s do fureur maniaque, changent de voix celleci devient âpre et basse, quelquefois elle s'affaiblit et prend un ton de fausset. J'ai souvent constaté que le criminel a une voix faible. Ceci s'observe chez les voleurs et chez les assassins. Les pédérastes t'ont également d'un ton faible et remarquablement haut; de même, mais avec moins d'intensité, les uratustes. Parmi les criminels, ce sont justement ceux qui ont la barbe rare qui ont aussi une voix faible et en fausset.
Le /aMyoyp est sans aucun doute l'un des principaux moyent qui se trouve adopté pour la séduction sexuelle. Par tangage, je M'entends pas ici autre chose que l'outil sonore, vocal, par lequel l'individu exprime ses pensées. Ceux qui ne peuvent parler manque))! non seulement du moyen le plus puissant pouf la séduction sexuelle, mais aussi pour ta lutte pour l'existence. Je relève brièvement les tmubtes du langage sans entrer dans des études minutieuses et si supérieurement faites récemment à un point de vue différent du mien par Jaccoud, Kusmaut, Charcot, Ballet, Seppitii. Blanchi. Striker, etc.
Je retiens seulement quêta parole, qui manque chez certains aliénés et dont d'autres ne se servent que rarement et maladroitement, peut être considérée comme altérée de plusieurs façons générâtes par défaut d'idéation, par défaut d'association, par défaut de mémoire, par défaut d'expression, ou par défaut d'exécution, etc. Les idiots n'oot pas l'usage du langage, chose qui forme la caractéristique ta plus évidente de leur défaut psychique. Ceci ù cause du manque d'idées et par conséquent de la non-éducation des mécanismes de l'expression et de
l'exécution. Les imbéciles ont un langage limité & l'expression de rares idées simples, confuses. et ils les expriment avec un parier lent, souvent Infantile; chex les dégénères héréditaires, le langage est souvent attéré, dans son expression et dans son exécution, sous forme, par conséquent, d'insuffisante impu!siou motrice ou d'incapacité articuler les sons. Dans la catégorie des immaturités, il faut ranger les sourds-muets qui ont une immaturité d'esprit corrélative ou bien consécutive de la surdimutité ette-m~ne.
Chez les aliénés, l'on trouve des désordres du langage sous les formes d'altération idéative, expressive, amnésique, exécutive. Il convient d'ailleurs de considérer aussi chez les aliénés ceux qui sont atteints de matadies cérébrales qui s'accompagnent souvent d'altérations de l'esprit. Nous avons, par conséquent, les surditéa verbales, les amnésies verbales, les aphasies motrices, les hésitations de la parole, le balbutiement, te bégaiement, etc. Les premières et les secondes sont communes aux malades anectés de démences secondaires (hémorrhagies, tumeurs, ramollissements cérébraux) et aux déments senties (atrophie cérébrale); les autres sont spéciales aux paralytiques, aux alcooliques et aussi aux vieillards.
Je ne parle pas des défauts de IWc~Mt'e qui n'a pas un pouvoir suffisant de séduction sexuelle. Du reste, elle présente des lésions analogues a celles du langage vocal. Au contraire, les altérations du langage MMMt'~Me exprimé spécialement par la face, et qui sont fréquentes chez les aliénés, ont une importance spécial au point de vue sexuel. C'est un argument si vaste et si intéressant que je préfère renvoyer le lecteur au beau travail de Tebaldi déjà cité ~<OHO~<s ed espressione, Padouo 1888). La force mMMM/at't'c a toujours été considérée comme un moyen de séduction. Chez les anciens de l'âge classique elle avait cette valeur même chez les femmes; aujourd'hui que dans ta séduction sexuelle le paradoxe triomphe, la fragilité féminme vaincra la force. Chez les hommes, si le temps classique des athlètes est p 'ssé, la valeur de la force musculaire comme caractère de séduction résiste encore un peu. Au moins la force musculaire parait-elle avoir de la valeur à ce point de vue, car elle exprime la jeunesse et la santé.
Les aliénistes l'ont étudiée dans chaque forme de démence. Chez tes phrénasthéniques, elle est peu développée, en rapport avec le faible développement du corps, bien que chez eux le plus grand développement des muscles compense le faible développement de l'esprit c'est pourquoi l'on voit dans certains cas des imbéciles d'une force extraordinaire. Les recherches dynamométriques et dynamographiques montrent que chez les criminels ta force musculaire est plus faible que dans la normale, excepté pour les voleurs. Chez les épileptiques, en dehors des accès. elle est faible, bien que, en des cas rares, elle soit extraordinairement élevée. Les uns et les autres sont souvent gauchers.
Si l'on entend par fous tous les aliénés dans leur ensemble et que l'on n'en limite pas l'appellation aux maniaques aigus ou la force est exagérée, la croyance populaire que les aliénés jouissent d'une force extraordinaire ne pourrait <'tre plus misérablement confirmée par les faits. Ceci est connu par des études de nombreux auteurs et surtout, tout récemment, par celles do Lombroso et Marro. L'homme normal voit sa force musculaire s'accroître jusqu'à l'âge adulte (trente-cinq ou quarante ans) puis elle déo'ott peu peu à mesure qu'il avance en âge. Les aliénés perdent leur force musculaire selon le caractère chronique et la gravité de la maladie it y a parmi eux certains paralytiques chez lesquels la faiblesse croissante et gënerate de l'activité motrice marque l'aggravation de la maladie. J'ai répète les recherches dynamométriques chez les aliénés afin de contrôler les résultats des autres auteurs et aussi pour relever le degré de la faiblesse musculaire par rapport a l'âge afin de voir de combien de temps les aliénés précèdent la normale dans leur décadence sénile.
Je me suis servi du dynamomètre Mathieu et j'ai fait la somme des divers chiffres obtenus par des sujets groupés par m~me période d'âge (en prenant la moyenne générale) et en excluant les plus grands et les plus petits
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On a t'en moyenne générale les aliénés ont une force musculaire inférieure a la normale 2" les plus grandes différences entre ïndividus aliénés et normaux, hommes et femmes, se trouvent dans la jeunesse 3" la mesure de la différence de force musculaire entre individus aliénés et normaux se trouve en ceci: que la force des aliénés de trente & quarante ans est normale chez les individus sains de cinquante & soixante, et chez les femmes de soixante à soixante-dix.
La faiblesse musculaire chez les aliénés se trouve encore mise en évidence par les ~tM'm<'M<s fréquents qu'ils présentent et par lesquels ils ressemblent tellement aux vieillards. En pathologie on connaît divers modes de tremblements, selon leur forme et selon la maladie dans laquelle Ma s'observent. M S.VmTM).
y a en effet des tremblements dits ataxiques, paralytiques, les tremblements de la sclérose, de la paralysie agitante, des neurasthénies, des tremblements toxiques et séniles. Par rapport à tâtonne, il y a des tremblements par secousses, ondulatoires, fibrillaires, etc. Il y a des tremblements que Ton peut dire physiologiques on les observe a ta suite de vives émotions, de pour, de colère, de plaisir, d'attente et d'autres, aussi d'ordre physiologique, qui se manifestent a des moments d'épuisement comme après un effort musculaire. Le tremblement est constant dans les démences infectieuses. Je l'ai observé fréquemment dans les folies aiguës simples. Dans ces formes de démences, il se localise fi la langue, aux lèvres et aux mains. Sa forme est fibrilloire et dans les cas graves ondulatoire et S secousses. Cependant la forme du tremblement n'est pas un signe constant de gravité dans la maladie, car des moments détermines, dos conditions météoriques ou d'excitation ou de faiblesse peuvent varier ta formé du tremblement.
Le tremblement sénite grave, qui présente beaucoup de ressemblance avec celui de la paralysie agitante, se trouve très rarement chez les aliénés; mais le vraitrembtement sénite~ avant de devenir accentué paria décrépMmte, se forme au début de la vieillesse sous des formes atténuées, nbriliaires, endos espaces restreints, et se dissimulant sous des eBbrts musculaires prolongés comme de tirer fortement la langue ou d'étendre fortement le bras, en écartant fortement les doigts. Le tremblement dans les diverses formes de démence indique donc toujours un affaiblissement transitoire ou durable, fonctionnel ou organique, de l'innervation motrice. !t donne par conséquent a une période de la maladie ou a ta maladie tout entière le caractère de dégénérescence. J'ai cherché le comparer chez des individus normaux, et, à dire ta vérité, je l'ai trouvé bien plus fréquemment que je n'aurais cru. Voici en un tableau le résultat de mes recherches chez les aliénés et les individus normaux. Pour simplifier le travail, en rapportant te résultat de mes recherches je ne fais de distinction ni pour la forme ni pour le tieudu tremblement dans le plus grand nombre des cas, il était nbrittaire et rarement ondulatoire, presque toujours localisé à la pointe de la langue et a la main, et, avec moins de fréquence, aux lèvres.
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Au'dMBOua da8<) Ma 0 suf M = 0 0 sur 6 = 0 Ue30&89an9. Hsur4!:e=93' !}Mr80== 6' De3))&89Ma. 6aNrM=:16' 4aurl4=.98' S De 40 & 4!! ans. 4 sur 12 = 39 8 fur M =: 67 De M à M ans. 14 sur 99 =<?' 2BurS=&e De M & 69 aM. M sur 18 = M § 8 sur M 80 De70<tMMH. 2 sur 4ta M'/e 8sur 8=100' g De80&MtM. &sur 3=al<M'/t
D'ou ii résulte que' te tremMement est, en général, chez les a!iênêsùn fait assez précoce, bien que sa fréquence M soit guère de beaucoup aupéneure & k normale.
ttM odeurs qui émanent du corps, bien qu'elles soient presqua M caractère sexuet secondatre, peuvent avoir Mn pouvoir de séduction et agir comme souvenir. Les atienës, eh généra!, ont de mauvaises odeurs naturelles, enoutredeceUaa qui proviennent du manque de propreté sur la personne et sur les vêtements.
Le 0' Monin (Rome i688) a publié une précieuse étude ~<r /M odeurs du corps ~Mm<MH. Les mauvaises odeurs ont tout au plus pour origine de mauvaises exhalations cutanées, bien qu'il ne faille pas oublier celles dues & des exhalaisons du nez, do la bouche, de l'haleine, des urines, des menstrues, des vomissements, des gaz intestinaux, etc, Les diverses maladies du système nerveux générât donnent a la peau une odeur spéciale. L'âge agit sur les odeurs, surtout par l'oeuvre sexuelle. Les femmes saines ont dos odeurs spéciales qui possèdent un irrésistible pouvoir de séduction les périodes menstruelles se signalent par une odeur qui, d'ordinaire, est répugnante.
A la puberté, le mate émet une odeur qui est, en miniature, celle du bouc en rut et que t'en appelle odeur ~n~M/c. Dans fa vieillesse, la peau émet une odeur de feuille sèche (Bertrand de Saint-Germain). Les diverses races présentent des odeurs différentes de la peau: fétide chez les peuples moins civilisés, plus aigre chez les méridionaux. On a observé que des états passionnels violents (Gamberini), hypocondriaques (Hammond), hystériques et choréiques se signalent quelquefois par des odeurs spéciates. Jusqu'aux saints qui ont des odeurs spéciales. (Hammond). Grimaldi dit que l'odeur de la peau, durant un accès érotique, est celle du beurre rance.
Dans la léthargie, il y a une odeur cadavérique fBernutz). L'odeur des aliénés a été étudiée par Dagonnet et Zevre. Ce der- nier dit « La sueur des aliénés a des odeurs M<t yMM~M, pénétrantes et fétides, qui rappellent celle dés maisons toujours fermées en même temps que celle des botes sauvages et des souris. Cette odeur, dit Burrdw, est si caractéristique que selon lui l'on peut par elle juger si une personne est folle. Hight prétend, par te manque de cette odeur, juger la folie simulée. » A part les exagérations, il y a beaucoup de vrai dans tout ceci. Je n'oublierai jamais certaine odeur perçue deux fois chez deux déments, si fétide et si spéciale que la seconde fois que je, la perçus~ je me rappelai l'autre sentie douze ans auparavant. C'était une odeur de feuille pourrie, une chose horrible, comme. une odeur de punaise et pis encore la quintessence de l'odeur fétide. Qui ne distingue pas d'après l'odeur, dans un asile, un compartiment d'hommes d'un compartiment de femmes, one
section de tranquilles d'une section d'agités ? Pour les idiots, l'odeur de leur peau. qui est fétide, se confond avec celle qui est produite par la saleté. Quant aux criminels, je n'ai aucune observation et je ne sache pas que qui que ce soit en ait parlé à ce sujet.
MOYENS PsyCHO-PHIfStOLOatQUM
Ce n'est pas te pouvoir psychologique en tui-m6me, mais son emploi utile dans la vie sociale qui en fait un moyen psychologique de haute valeur. ît me semble pourtant que ta valeur do la psychologie, dans cotte direction, est mise en évidence par les dispositions suivantes l'intelligence, l'éloquence, l'humeur, le maintien, la tenue du corps et du vêtement, la tendance aux moqueries, au chant, au jeu, la culture de l'esprit, la bonne administration des biens, etc., etc.
Ces aptitudes constitueraient ce que Kuretta apj'ette justement C<!<'<M/~M M.HM/S ~*<MM'M.
~/o~MeMce. C'est une expression d'ensemble par taquette j'entends t'heureuso aptitude à l'expression des pensées et des sentiments. Elle a comme instrument habituel direct le langage parlé, de l'altération duquel elle se ressent, mais elle peut pourtant survivre à sa ruine. Dans ces cas elle utilise d'autres moyens, l'écriture et la mimique. Il n'y a aucun moyen plus puissant de séduction sexuelle que la capacité de pouvoir bien parler avec efficacité d'expression et magnificence de forme. Chez les phrënastheniques~ l'éloquence est nulle ou limitée et grossière avec des effets pauvres et confus. Aucune fonction plus que celle du langage no marque exactement le degré de développement moral de l'individu comme des peuples. L'idiot, comme le sauvage, n'a qu'un langage inarticulé et rudimentaire. Le progrès de la culture de l'esprit peut être apprécie suivant le nombre des vocables qui servent à l'expression des diverses pensées dans leurs significations tes plus précises. Les individus simples, comme les peuples primitif)), sont pauvres en vocables et riches en synonymes. Ici aussi it devient évident que
le processus de l'dvolati'm se fait suivant la formule speneé' rienne de l'homogène à l'hétérogène. C'est aussi a cause de l'insuffisante action de leur langage que les idiots recourent à des moyens plus directs de séduction l'exhibitionnisme, la violence ou la ruse.
Chez tes démente chroniques, le langage estricha en paroles, mais pauvre en idées. Leurs discours sont pleins de ptéonasmes, de répétitions, de paroles sans signification ou de vocables qui n'ont pas de sens, délirants (néologismes des démences). Le processus de séduction psychique se traduit dans le langage par la répétition de paroles sans contenu ou avec un sens que la mémoire a perdu. Par ces caractères, la faconde des aliénés, qui est quelquefois remarquable, n'obtient aucune faveur au point de vise sexuel et n'exerce aucune action persuasive, car l'amour répugne à la folie et la devine facilement. Ït n'y a pas d'aiguille magnétique plus sensible que l'amour pour toujours regarder vers le pote de l'esprit normal. Outre que, comme je l'ai dit, ils n'aiment pas, les fous ne sont pas non plus aimés. Dante pourrait, pour eux, modifier son vers. Malheureux qui sont placés hors de toute utilité sociale et sur lesquels la nature exerce la plus inexorable des sélections.
Les criminels, lorsqu'ils n'appartiennent pas à la catégorie des pht'é')asthéni:tues ne sont que de trop habiles parieurs et sont victorieux dans la tutte sexuelle par les ruses, les violences et aussi par la parole, qui est la force astucieuse du serpent. Don Juan est dans )a fable un monstre d'éloquence. Les tribunaux savent bien combien leurs clients sont d'habiles défenseurs d'eux-m&mes.
Les épileptiques et les hystériques ont souvent un langage inspiré, chaud, passionné, habile, subtil, persuasif. Les géniaux possèdent souvent dans l'action de leur expression la haute et directe puissance de leur génialilé, et leur langage se traduit dans tes sublimes' expressions de la poésie, de l'art, de l'éloquence.
En cette heureuse facilité d'expression que possèdent les monstrueux de l'esprit en général, réside un autre des points les plus évidents de leur monstruosité, m~me dans les rapports de la fonction sexuelle. C'est-à-dire que tandis qu'ils exercent
ainsi de fuçon Insuffisante on anormale l'CBUvro sexuelle. allant à l'encontre des avantages de la reproduction, ils sont habites et heureux dans leurs luttes pour ta conquête scxuotte. ~e sont des conquérants habiles et hardis qui ne savent user sainement de leur conquête.
~MMfMf. La disposition émotive spéciale dans laquelle l'individu se trouve habituellement constitue ce que l'on appelle l'~MMCM)'. Elle est changeante de sa nature, selon les divers moments physiologiques ou moraux de la vie. selon t'âgo ou les circonstances spéciales. Cependant, it y a ordinairement, dans tes divers individus, ta permanence prédominante d'une humeur donnée qui forme le point le plus apparent de son tempérament. Il y a les gens d'humeur joviale et les mélancoliques, ceux qui changent d'humeur avec une extrême facilita et sans motif extérieur correspondant, Les idées, les sentiments et tes tendances se modifient avec l'humeur. D'où il résulte que celle-ci est une partie essentielle de en qui s'appelle te Mfae~e'; ce dernier ~tant (tnnn~ par ta prédominance distincte de ta continuité d'un certain ordre de pensées, de sentimfnts, de tendances, de jugements, qui s'accordent avec )a continuité prédominante d'une humeur donnée.
Le changement d'humeur, de pensées, d'idées, de sentiments, de tendances, est une chose fréquente chei: les jeunes gens et tes nerveux c'est l'opposé pour les individus forts et mûrs et en général pour ceux qui ont, comme l'on dit, <~e ca~e. L'humeur agit sur l'individu qui juge les choses du dehors par rapport tui.m~me et aux autres,
Dans te premier cas, it est content ou mécontent de ses conditions, de son milieu. de ce qui t'entoure; dans le second, il est pessimiste ou optimiste dans sa façon déjuger ce qu'il voit choztes autres, ou ce qu'il prévoit. On est souvent optimiste ou pessimiste selnn l'humour en générât on est, de façon prédominante ou constante. l'un ou l'autre selon le tempérament. Les jeunes gens et les individus normaux en générât sont optimistes tes vieiltarda et les faibles sont pessimistes. Ït faut en excepter pourtant tes divers individus que le milieu, l'époque, l'éducation ou l'hérédité font pessimistes ou optimistes sans aucun rapport avec les conditions du moment.
De mémo, ce produit subtil, superficiel ou profond de rintelligence, qui découvre rapidement les rapports cachés des s choses, dont l'évidence suscite l'attention, l'intér&t, et frappe l'humeur d'autrui, ce produit que l'on appelle e~~ (si utile et si apprécié dans la conversation), prend son intonation dans la disposition optimiste ou pessimiste de l'individu et par conséquent, de façon indirecte, dans l'humeur joviale ou triste. L'esprit est satirique, mordant, piquant, ou bien plaisant, allègre. D'ordinaire celui de ce premier ordre est produit par des intelligences plus expérimentées et plus fines, par les esprits mûrs ou cultivés. Tout ceci, l'humeur, la disposition d'esprit, ont une valeur de moyens de séduction; car, par eux, s'exerce la sociabilité et se déterminent les liens d'estime, d'amitié, de tendances sympathiques. L'amour répugne à l'insoOabilité et à la froideur; i l'humeur joviale, la disposition à voir le bon côté des choses, l'esprit plaisant qui.raille.les faiblesses d'autrui, agissent pour rendre plus étroits les rapports sympathiques.
Recueillir chez les aliénés les altérations de l'humeur, par conséquent du caractère et de l'esprit (le signe le plus distinct du pouvoir critique et de l'observation), c'est relever directe.ment non seulement l'ensemble évident et substantiel de la psychique individuelle, mais aussi la valeur de l'individu dans tos luttes sexuelles.
Je résume brièvement les faits les plus communs.
Chez les.phrenasthéniques l'humeur est changeante sans motif plausible; elle se manifeste avec )'ae intensité exagérée. Les ttliots et les imbéciles subissent des humeurs noires si intenses q~e, pendant leur durée, ils commettent des violences; ou bien, ils sont d'humeur si gaie qu'ils semblent des enfants. Chez eux, t ta durée d'un état d'humeur, déterminée par une chose futile, se prolonge aussi outre mesure, de telle sorte qu'ils pleurent ou rient indéfiniment. Cette prolongation de l'expression émotive (phosphorescence~ créée par une lente dispersion de l'impression, a ses racines psychologiques dans la faible énergie de la substance nerveuse (Richet). Les phrénasthéniques ont une autre analogie avec les enfants en ce que. aux pleurs, ils font faci" lement succéder le rire, et vice versa; ceci, à cause de la superticialité m6me de leurs impressions et peut-être davantage, a
mon avis, à cause de la non-différenciation en eux des deux formes fondamentales du plaisir et de la douleur, de telle sorte que l'un appelle l'autre. Les phrénasthéniques,comme les enfants, n'ont aucun caractère. Ils voient les choses dans un rapport exclusif avec eux'memes et n~ont pas d'esprit d'observation ni de critique; its sont facilement optimistes et jamais pessimistes, mais aussi dolents et pleurant sur eux-mêmes pour les circonstances où ils peuvent se trouver. Leur esprit de conversation donne lieu au grotesque, qui est l'évidence des rapports unilatéraux et grossiers.
'Cette humeur et cet esprit des phrénastheniques n'ont naturellement pas un pouvoir de séduction, tandis qu'ils déterminent au contraire le mépris et le ridicule.
Chez les mattoldes, excentriques, etc., produits d'une moindre immaturité du développement, l'humeur est aussi changeante, exagérée, instable, exceMive, en rapport à des motifs sufBsants en apparence. Leurs idées, leurs sentiments. leurs tendances, leurs jugements, 'se modèlent de façon parfaite sur l'humeur. C'est pour cela qu'ils sont léserais imbéciles du caractère. Je néglige leur étude dans le domaine de l'histoire, de la littérature, de ta politique. Ïis sont tour a tour heureux ou persécutés. Ils sont a la merci du vent chaque chose les touche et les fait changer. Je crois que changement facile d'humeur est la matière premiëre de leurs dispositions délirantes rudimentaires, matière qui, avec le défaut du sentiment de personnalité, deviendra, chez les sujets à constitution psychique peu vigoureuse, le fondement des délires dits originaux. La disposition des excentriques est optimiste; s'ils sont pessimistes, pour de courts moments, c'est par ostentation. La vanité guide leurs jugements, lis ont, en général, de l'esprit, ils s'en font marne gloire, mais il est supernciel, mal apprécié de la société, car il est paradoxal, grotesque, et il provient d'appréciations de relations peu comprises et peu réelles il fait donc un effet subit, mais ne laisse aucune trace, car il ne révèle aucune vérité. 8'ila sont pubticistes ou écrivains ils unissent par devenir ennuyeux et fatiguent, car la vérité seule est Intéressante et ne fatigue pas. Ces individus peuvent déterminer des nammes amoureuses passagères dana des personnes de condition semblable l'amour n'a
pas de durée, car its ne sont pas capables d'aHcctions stables et ils manquent de caractère. L'eEfet de leur tempérament et de leur esprit, dirigés vers le but sexué!, n'arrive d'ordinaire qu'au ridicule et là où vient le ridicule, t'amour fuit inexora. blement, car il y a répugnance entre ces deux choses comme entre l'amour et la folie, sans doute & cause de t'afnnite vulgaire qui devrait, dans le cas contraire, exister entre l'une et l'autre, Chez les aliène' l'altération de l'humeur est un fait important et ordinaire; it s'accorde, en générât, avec le contenu des idées délirantes et des dispositions de votonte, de sentiments, deteh'dànces. Dans les folies aigutrs, c'est un fait fondamental gaie ou triste, l'humeur donne tiou ou s'accorde avec des pensées brillantes ou tttëtancotiques.Tropoccupësd'eux-momea. ou mis sur une fausse voie d'idées préconçues, les fous aigus n'ont pas te pouvoir d'observations extérieures: lis n'ont par conséquent pas d'espritni d'aptitude a ta critique ordinai re.
Les délirante chroniques ontt'humeur syatëtnatisëe comme iosidëes et les sentiments. Autant que le permet t'ëvotution de t'ëtatdotirant. tes caractères sont inHniment nombreux. Par suite du peu d'ëmoti vite et (le lit prédominance de l'erreur inte!" lectttelle, ces malades ftontpius disposes a porter des jugements sur tes choses du dehors et sur les individus, mais toujours, cependantt par rapport a eux'm~mo8;i!s accordent leur humeur, triste ou gaie. & un pessimisme ou & un optimisme corrêspondant. Eu ëgar't au fond de persécution du délire chronique. même si c'est un délire de grandeur (lorsqu'il n'est pas question de paralytiques), la disposition des aHënës chroniques envers autrui est toujours mauvaise: tours jugements ont, par suHe, une teinte amère, satirique et ironique. L'exactitude de ceci peut se voir dans tes mouvements d'esprit dont sont remplies tes chroniques des asiles,. Cfci ne veut pas dire que ces màtades aient on esprit d'observation exacte ils ont plutôt une tendance à voir te cote triste des choses. Us manquent d'esprit critique, ils se font donc rarement une juste opinion des choses et des personnes. Dans ce <<!M< < esprit cM<<~e j'ai trouve jadis (< ) la preuve la plus sûre de la faiblesse mentale et du pro(~ Sur les signes ta~ ptua otn pour fCtONtttttfe la foMe et Ma simulations M''(M ~M Cen~r~ de A~MfM. <Mt).
cessas de désorganisation psychique dont sont atteints les fous chroniques. Dans les formes de démences à base sénile on d'âge critique le pessimisme est le caractère marquant et l'ironie marque souvent les jugements sur autrui.
Les paralytiques sont exempts de pessimisme, et ceci en harmonie avec le sentiment de contentement dont ils sont pénétrés et seton les diverses modifications de leur sensibilité. La caractéristique de l'humeur chez les paralytiques n'est cependant pas la gaieté, mais la variabilité, comme chez les enfants; c'est pourquoi ils passent de suite et pour If causes les plus futites des tat'mes au rire, de la joie an désespoir. Ce n'est pas autrement qu'agissent ceux qui sont dans la décrépitude sénile la plus avancée. Ceci est l'expression la plus visible de leur retour en enfance (réversion sur ta ligne individuelle). Les paralytiques ne peuvent avoir d'esprit d'aucune sorte car ce sont des déments. Les alcooliques sont à peu près comme les paralytiques. Tous ceux-ci, a)ién'!s aigus, chroniques, paralytiques, manquent d'un moyen très uiite & la lutte sexuelle leur compagnie au lieu d'être, au point de vue sexuel, sympathique, est répugnante, bien qu'elle puisse déterminer la pitié. Mais l'amour méprise la pitié, car il est intolérant, exclusif, aveugle pour tout ce qui ne contribue pas à tes propres avantages et a ses besoins directs. C'est une fonction qui ne dévie pas de sa route, et elle ne s'attache pas à ceux qui sont placés hors de son progrès biologique ou social.
C'est pour cela aussi que tes plus favorises dans les luttes sexuelles sont les monstrueux d'esprit; faveur qui est un autre contraste morbide, en opposition avec le mode antibiotogique et antisocial avec lequel ils exercent ensuite l'amour même. Rien n'est plus séduisant que l'esprit, l'amour, le brio,la finesse, l'art du jugement qui sait, dans les moments de lutte, mettre en évidence la personne dite hystérique, bien qu'elle puisse ne pas être intelligento. C'est que, comme je l'ai nitaitieurs, l'art de la séduction ne suit pas les puM, les hauts développements de intelligence atbrs, qu'il s'exerce mieux, au contraire, à des degrés de développement intellectuel moins élevés. Ceci est toujours en harmonie avec la subordination de ta sphère sexuelle a la psychique. L'hystérique, ou mieux encore, la mattoïde et
l'immorale, b!en qu'elte soit de sa nature maligne, piquante, fausse, bizarre, changeante, n'est rien de tout cela quand elle veut ne pas l'être, elle parait même tout t'oppose. L'amour pst imprévoyant, il se paye d'effets actuels et visibles; c'est pour cela que les fous, qui ne savent pas simuler et dissimuler, n'obtiennent pas de faveurs sexuetles.
L'homme criminel a t'humeur changeante, apéoiàtemont en rapport avec l'épilepsie dont il soufre et rien, plus que les accès épileptiques, ne dêtermine, avant ou après, ou comme tnanifes. tation pure et simple, un changement d'humeur (epHeps!a émotive?). Le criminel est donc optimhte ou pessimiste atterna' tivement; tt manque do caractère, C'est un observateur faussa par t'ëtât affectif dans lequel it se trouve ou par la direction spéciale de sa vie. Les opiteptiqnes sont desMatteursfanatiquet ou tachés, ou des depreciateurs exagérés. Us prennent !a mouche à tout propos et sontantipathiques en soc!éM. Les immoraux sont cyniques ou sceptiquée. L'homme de génie n'est pas toujours heureux dans les luttes amoureuses parce qu'il est exagère et subjectif. M appartient a h catégorie des nerveux et change souvent d'homeur et de caractère. M est souvent pessimiste, justement parce qû'it est pénétrant. Pans les luttes sexueties, ii devient souvent antipathique ou ennuyeux. Leopardi peut avoir aime, mais H ne fut pas aime. Que!te femme donnerait son âme etferaitcdnMentdesespropreafaiMMsesunBatzac? Le maintien chez les aiienes est le révétàtour le plus évident de ieuranomatie et a par conséquent nnp actinn éminemment antisexueite. Le maintien se manifeste dans t'attitude. dans la façon de Se présenter, de parler, dé manger, de traiter avec tes personnes, etc. Je néglige d'entrer dans des détails inutiles à ce propos.
Ït est ptus important de relever les desordres que présentent les aliénés dans la <MMe de leur M~M de leur c~tMMt. C'est un côté de la symptomatologie qui n'a pas été suffisamment mis en relief par tes cliniciens et qui mériterait une étude spéciaie. car c'est un miroir véridique et évident du désordre d'esprit dont sont frappés tes atiénés eux-mêmes. Je crois que !a physionomie peut & peine avoir autant de valeur d'expression. Comme pour cette dernière, il n'est pas de meilleur moyen pour l'étude
du vêtement que l'art photographique ou la peinture. Celle-ci pourrait rendre de précieux services non seulement a !a psychiatrie clinique, mais aussi à la psychologie sociale, à condition pourtant qu'au lieu de s'inspirer suivant sa coutume des préjugés vulgaires qui font des aliénés des choses qui n'ont jamais existé, elle s'inspire directement de l'observation pra* tique. Qui voudra regarder dans une cour où se trouvent reunis un certain nombre d'aliénés de toute forme, avec l'intention d'étudier les apparences positives de leurs modiHcations morales, ne trouvera pas ailleurs plus que dans l'habit, dans ses diverses conditions de qualité, do forme, d'usage, de tenue, le degré de la distance qui sépare désormais ces malheureux de la société dans laquelle ils ont vécu. Nulle part mieux 'que dans le vêtement ne se traduisent la position sociato de l'individu, son âge, son intelligence, ses préoccupations, son métier, son degré de fortune, et sa position dans les luttes sexuelles. Puis, dans le vêtement lui-même, certaines particularités, comme le chapeaUt sont des signes révéiateufs distincts.
Qui a plus renoncé aux triomphes dans les luttes de l'amour, qui peut moins y aspirer que celui qui n'a p)ùs, qui ne peut avoir soin de son corps et do son vêtement? Les aliénés, sous ce [rapport, sont parfaitement égaux ou aux enfants qui se déchirent, se salissent, négligent et oublient ce vêtement, ou aux vieillards qui n'y prêtent plus aucune attention, le salissent de tabac (1), ou le changent sans le tenir en harmonie avec l'habitude, ou aux dégradés, comme les alcooliques, qui ne sont dégootés d'aucune ordure, ou aux individus les plus humbles, les plus abjects qui ne se préoccupent pas de l'indécence du costume. Tous gens qui ne sentent par les besoins sexuels, ou n'ont cure de la lutte. Le fait est plus évident chez les femmes aliénées, où le soin du vêtement est étroitement lié à la valeur de la personnalité physique et morale, où c'est le moyen le plus nécessaire à leur lutte spéciale pour l'existence, qui est, en grande partie, la lutte sexuelle elle-m~me. Chez les aliénées, la maladie se traduit (<)B)Ms montrtvat! HM'<'MM~t<M«!6oe<tp''<M<'eA« ~t ~ttMMMOMMM, <<a<< t< ~Ma~MHtt <NeN<ef.Detken. <<M(, j'a) d<aMntrè eommeat, 6hM tta d~nMs.rut~duttbMMtMquentetpf~oce.
Bdètement dans la propret du corps et dans le vêtement. C'est ainsi que là on ta femme est déchue tellement qu'ette néglige les préoccupations sexuelles, elle nëgtigo aussi le vêtement ta où la folie s'exprime par une tendance exngerëe et monstrueuse & la sexualité, la matadie se traduit dans t'habit. Même dans tes cas de plus forte préoccupation pour la toilette personnelle, la maladie se révèle chez la femme aliénée par un manque d'har~ monie entre les parties du vêtement, en oppo~itino aux diverses conditions de t'âge, de la position sociale, du costutne, etc., par conséquent, dans un habit inconvenant, on ne trouve jamais ou bien très rarement une femme normal. Qui ne connatt les notes v spéciales de la yobe dans l'Age critique, où la femme songe & des amours hors de raison; et les robes de la monomaniaque d'erotisme, de la simple d'esprit, celle de la poétesse, de l'artiste, de celle qui pose pour géniale et inspirée ? Le vêtement est aussi une aiguille aimantée qui indique l'esprit sain, comme l'amour et dans cette analogie de fonction réside t'uh des motifs de sa valeur comme moyen de séduction sexuelle.
Les dispositions allègres de l'esprit, aux farces, au /PM. au citant, cënstituetttnn caractère de jeunesse et patr conséquent ont une valeur sexueHe.
Ceux qui ont la pratique des fous savent combien its aiment peu tes farces (excepta les phrënasthëniques) et qu'ils recherchent plutôt les jeux sérieux et tranquilles, peu bruyants, comme les échecs, le billard, tes cartes; et ceci, m<'me, avec peu d'ardeur. 11 est assez rare qu'ils chantent (si l'on en excepte les imbéCttes, les épileptiques) malgré t'oisivete et la communauté qui semblerait devoir favoriser cette distraction.
Une sooieM d'aliénés n'est pas du tout comme on le croit vulgairement une troupe de gens en gaieté: c'est bien plutôt une société de souffrants, de négligents, de préoccupes, de criards. Ces derniers sont tes plus rares.
Le tMaMMM MM~e <~ la /<MMHc et t'incapacite civite en générât sont des caraotëres normaux dans t'atiehation mentate. Cet argument aurait besoin de profondes et targes considéra*Mons,& cause de son grand intérêt mëdico-tegat. Il a beaucoup à refaire dans cette matière, car dans la pratique on use des critériums d'une clinique psychologique insuffisante et
ftuperBciette qui était cetle des écrivains de la première moitié de ce siècle.
Le D* Ettero a fait de la tumiere a ce sujet (<). le m'en tiens à dire ici que la mauvaise gestion des aHenëa pour lèur fortune leur enlève une grande partie de l'avantage dans les luttes sexuelles et dans tes inttes sociales.
(<) EuBM. Mpe<*<M cM/e, eonxnuoteaUon eu Congrès des ntMnistee lta- tien)), ftKnM, <8M.
(\
~9~
CHAPITRE X!ï
Les dégénérescences des moyens de protection sexuelle
La dégénérescence psychique se manifeste aussi dans les moyens qui servent & la protection des intérêts sexuels protection des dangers qui peuvent provenir de la personnalité propre et du milieu physique et sociat dans lequel on vit. Les moyens sexuels défensifs (moyens de protection) peuvent <'tre, comme ceux d'agression (moyens de sélection), anatomiques, physiologiques et psycho-sociologiques, La vie psychique a également des moyens defensifs et offensifs, qui sont aussi anatomiquM, physiologiques et psycho-sociologiques. Les moyenssexuels protecteurs de nature anatomique seraient: les,jambes, tes pieds, les ~'<M, tes mains, tes ony/M, les ~M<), qui favorisent les fuites et tes défenses contre les violences. Les principaux moyens d'ordre physiologique sont la force Mt<MCM/<!M'e, tes moMoe/MM~ (M/oH~M'M et coo~anM~, aM~otMatiques et f~p.cM), la vue, t'oM~e, la ApM~<A</«~<<M'<<7e et de dotsleur, la voix, le langage, etc., par lesquels on procède & la fuite ou à la défense, par lesquels on avise au périt et on prépare les secours.
Les moyens psycho-sociotogiques seraient principalement: l'intelligence, l'astuce, la ~'M~ec, la /!M<~M~t'~otMM<r~e;r!<e/, ta/a/oMMe, !a /t~, qui concourent, soit àcomprendre le périt, soit à opposer des actions contraires et des défenses pour le fuir ou pour le restreindre,
8. VtMWM. M
Par t'énumération de ces moyens qui servent & la défense des intérêts sujets, il est évident quP peu d'entre eux (les quatre derniers) servent a peu pr~s exclusivement au butsexuet, tandis que les autres servent a ce but en même temps qu'ils s'emptoient dans lu vie morale et physique. Entre tes moyens de défense de la vie psychique et physique et les moyens sexuels, il y a une quasi-identité à leur point le plus matériel (moyens anatomiques), tandis 'tu'it y a une différenciation de plus en plus marquée en allant vêts le point le plus évolué, vers les ptm récents de ta série qui sont ceux d'ordre psycho-sociologique. Dans l'ordre intermédiaire des moyens physiologiques, se trou*vent les moyens sexuels de défense, qui sont les mêmes que les moyens défensifs vitaux alors que, parmi ces derniers, it s'en trouve qui ne servent pat du tout aux intérêts de la sexualité. Cpoi est toujours dû à la toi, démontrée par tout te trayait précédent, que le processus de différenciation entre ta fonction psychique et ta s~xuette (c'est-à-dire entre les intérêts de ta vie individuelle et ceux de t'espace) s'accomplit peu à peu au cours de la phylogenèse et par taquette, dans les caractères lès plus anciennement acquis et d'ordre plus élémentaire, lès fonctions se confondent, tandis que dans les ptus récents elles se diuérenci'-nt et 6'individuatisent. Cette différenciation a t'état dé ta phytogenese humaine actuelle est si peu avancée encore que, m~me dans tours plus hautes manifestations, la vie psychique et la vie sexuelle ont dos liens étroits qui se révèlent dans les corrélations changeantes de la vie normale et morbide de cha.cune d'entre elles.
Voyons comment se développe, dans ses traits les plus saillants, la série des caractères défensifs de l'existence contre les périts provenant du )fniti"u social et physique.
Anatomiques ~m~M, bras, w<t~M, dents, oMy/M, t'~M/aMM corporelle.
Physiologiques force M<tMCM/<!«'f. tMOMPMMPM~ (fo/OM/atfM, c«ot'ffoMM~.<, «M~ma~Mp~ OM ~pjfM),~tM<A</<~(<ac~, OMKf/ aM~<<tt)p, o~he~op, ~erMttoMe, ~c~t'a~At~MC, MtMcM/atrc), eoM, /aMya~ a</apM«on dM M«7«'M.
Moyens psycho-sociotogiques w~<oMcc, astuce, volonté, ~t'M~tce, c«AMfc, ~</Mea<<OM, esprit de c~M~, AoMMpw social,
conception de HCAP~)!C, ~e /*0~<nMM ~«A/tyMP, f/M SPH~MMC<« le M«M'a/<~<~ ~/«~<ce, esprit ~Moe««toM, crainte ~~M«m<'n< t'e/~MM.r,/M'<ffoya<tfc, etc., etc.
L'altération da tous ces moyens compte parmi tes premiers effets de la d'~énorescencû psychique. Leur in"uf)tsance prn' duit ces individus qne Tonnini appela, avec Kmt d'a-propos. des tH~~t/M ~oc<</M.c; de tn'~ne que leur décadence et lour désharmoaie de dëvtoppetnent produit ceux que l'on pourrait, par anatogte, appJer ~wM~ et Mtow<« McMM.r. L'a/<W~a«oH sociale serait U)n' expression intéressante, un phénomène d'atienation subtile qui frappe les cimes, la dernière eMorescence de !a vie psychique, comme les aptitudes ù la vie de lutte dans la société, aptitudes qui sont les derniers produits de t'aetivité psychique individuelle et par conséquent les plus délicats et tes premiers caducs.
Dans cette série croissent toujours davantage les caractères qui ne servent pas directement au but moral, de m<'me que dans ta série sexuelle défensive c'est parmi les moyens psycho-soeiologiques que se trouvent ceux qui servent au but direct des tuttes pour la sexualité.
Il ne faut pourtant jamais prendre les choses dans leur sens absolu, car dans tes m~mM relations entre les différents intérêts det'orgauistnettn'yapM de caractère qui appartienne exclusivement a t'une ou à l'autre fonction, mais chacun vient en partie agir dans les intérêts pour lesquels il n'est pas désigné do façon p~t/OHtMMM!
Ainsi, la pudeur, l'honneur, lu jatousif, qui défendent aussi en partie, et dans certaines circonstances, des interna moraux qui sont, en cas asse<e fréquent, étroitement unis aux intérêts sexuels, selon la condition des individus, du lieu, descircoMtaaces,etc.; de m~me que beaucoup des moyens des fonctions morales, iotervienneat indirectement pour la défense des intérêts sexuels, comme l'esprit de classe, le sentiment religieux, le sens moral, l'éducation intellectuelle, etc., etc.
Des rapports d'un ordre semblable a ceux qui existent entre les moyens défensifs sexuels et moraux apportent des moyens d'action défensive et aggressive, d'ordre sexuel ou psychique. Ainsi, aux bas degrés de l'échelle, les moyens anatomiques qui
sont défensifs sont aussi offensifs, en une identité presque parfaite; et aux degrés les plus étevês. il y a une différenciation distincte entre tes uns et tes autres, c'est-à-dire entre tes moyens psycho- sociologiques, ators que dans les moyens physiologiques, qui sont intermédiaires, les différenciations ne s'accusent que tége.rement. Dans cet ordre de différenciations le processus s'est produit en partant des moyens d~fensifs, qui furent les prentieres armes de l'existence en raison de la puissance toujours ptus petite de l'individu (& mesure que t'en descend tes degrés de son évolution) vis-vis de ce qui t'entoure.
De m~me, les premiers moyens offensifs ou défensifs servirent aux intérêts de la série gënérative, de même qu'aux intérêts isolés de t'individu. Ceci dans la mesure ou peuvent se différencier les moyens qui sont corrélatifs de la défense et de l'attaque et los moyens qui sont des intérêts, nécessairement liés, de t'espèce et de l'individu.
tt est bien entendu qu'en parlant de moyens offensifs et défensifs, d'ordre psychique comme d'ordre sexuel, on né traite pas de fonction exclusive d'attaque ou de défense, mais de fonction /M'<MoM)<H<!tt/< car les moyens de l'un ott t'autre domaine peuvent, 'dans des circonstances données, servir à l'une ou à l'autre fonction. Ceci se produit aussi en raison de ce que ta défense ehe-meme est souvent une offensive marquée (adaptation au milieu, association, usage de la richesse, etc.), ou t't'cf versa.
Les principaux moyens o~MM~ de la vie psychique, d'ordre psycho-sociotogique ,ont été énumérés dans te chapitre précédent, cat ce sont aussi des moyens de séduction soxnettc. Outre ceux-ci, servant & la seule vie psychique, il y en a de plus ou moins grande extension selon que l'on traite de l'homme ou de la femme, car nous avons dit, & propos de ces dernières, comme les intérêts sexuels s'étendent presque jusqu'à intéresser beaucoup de ceux appartenant à la vie psychique, tandis que l'homme donne la meilleure partie de ses préoccupations aux intérêts de la vie socifite. Je néglige de les indiquer, car leur nombre et leur destination varient non seulement par rapport au sexe, mais aussi au liéu, au temps, à t'individu et & mille circohatancesqui changent les conditions de la lutte pour l'esistence.
!t y aussi une autre fonction de l'organisme qui possède ses moyens offensifs et défensifs, qui se rencontrent avec ceux de la vie sexuelle et psychique et s'en dinërencient, de même que celle-ci se rencontre et se différencie des fonctions sexuelles et psychiques ettes-m~mes. Ce sont les moyens offensifs et defensifs dé la c<c t?~~o<~c. qui sont atteints dans tes degrés les plus élevés de la d~generoscpnce psychique, dans t<' même rapport avec lequel, comme je t'ai dit plus haut. la vie végétative ellem~me 9'attèrc dans les états les plus graves (le la dégénérescence. car elle est le substratum nécessaire a t'exct'cice de la vie individuelle et de l'espèce.
Les moyens de ta vie végétative sont aussi offensifs ~n defensifs, mais ils sont donnés seulement par le domaine aaatomi~ue et phy8iotogiqu< Les pretniera sont encore plus élémentaires que les moyena anatomiqnes sexuels de défense, qui appartienneata !a sphère de la vie de relation parmi eux se trouvent t le ~«e/e~, la /)MM. les MM~M~MM, tes MM-wo~MM. etc. Les seconds, les moyens d'ordre physiologique. Stn'gixsent, dans les individUaHtes plus évotuëes et chex les animaux plus ett'ves, a des degrés on ils ressentent tft vateurpsycttiquf. mais oh ils n'y parviennent pfs. Ainsi, t'odorat, tegont. )<' iie))s (te t'<'«tomac, arrivent a nn pouvoir de discpt'nement ttistinct de t'otite et du nnisibtf. dis<'e''netne))t qui exerce ses t'~cts en dehors de la conscience, par des actes spontanés de r~'utsion on d'attt'HCtion ce qui n'arrive pas chez les enfants et ';hei: tes idiots, qui mangent tes choses les plus nuisib~'s sans en avoir de répugnance. La sensibilité h la dontenr, on la sensibilité thermique, ëxt'rcent une action protective sur la vie végétative, en dehors do la conscience.
La psychique exerce aussi une action offensive et défensive a l'avantage deta vie végétative, comme de la vie sexne)te,car elle est le produit commun de tontes les énergies de l'organisme, etcomme telle, elle sert a tous tes intérêts de cetni-ui. Dcm~ne qu'elle fait tes défenses des sommités de la fonction sexuette; de m~me elle fait celles des sommités de la fonction végétative. Hntre celles-ci ''t les sexuelles, il y a un degré difT~rpn) d'ë\otution, car, tandis que la vie ~exneUe est parvenue ù constituer un domaine psychique distinct, avec des caractères dëfensifs
propres, qui sont la pudeur, l'honneur, la jalousie, la fidélité, la vie végétative en est encore aux débuts d'une sombtabte conquête, elle arrive à peine au bénéSce dos mouvements réflexes coordonnés, produits sous-consoienta de la sensibilité spécifique et viscérale.
La fonction sexuelle est la première à ressentir les etrets de la dégénérescence psychique, à partir de ses plus hautes et de ses plus récentes manifestations, qui sont les caractères psychologiques (pudeur, honneur, jalousie et fidélité), jusqu'à la puissance génératrice la fonction végétative ressent ces e!fet8 en second lieu, on commençant par la sensibilité olfactive et gastrique qui, dans les états graves de décadence psychique comme la décrépitude sénile, la démence consécutive, la paralysie progressive et l'alcoolisme, est altérée et donne tien à des hallucinations et à des illusions, à l'anesthésie et aux perversions olfactives, gustatives, gastriques, et de la sensibilité génerate, etc.
Dans ces lésions prennent leur point de départ tes plus graves altérations de la vie végétative: et celles qui sont les dernières dans l'ordre anatomique, les viscérales, mettent nn au cours de la vie.
Domine, l'intelligence qui commencera sa ruine avec la perte des mémoires récentes et de l'esprit critique qui sont ses dernières acquisitions, finira avec la perte des notions fondamentales de l'esprit, formées au début de la vie mentale ette' m~me et qui sont les idées de temps, d'espace, de quantité, de quatiié,etc.,etc.,sia!té)'éesdansta9én!fité et dans tca étuts graves de démence (<).
La clinique fait connatlre t'échette de ces progressions. J'en viens maintenant à faire l'étude anhtogue sur les etîets de la dégénérescence psychique à l'extrémité la plus absolue de la vie sexuelle, qui se manifeste avec des oaractères à peu pt'ës exclusifs, comme la pudeur, l'honneur sexuel, la jalousie et la ndétité, dontla lésion se manifeste parmi les premières expres. sioMs de la vie morale.
(<) PtiU.MMKt, la M<<MM dl 9tMM«M e fM <p<tf<o M< patti (Actes du congre phrëtti&trtquë de Milan, MBt.
Cette connaissance, que tes moyens défensifs psycho-sociologiques sexuels sont, comme tels, des faits individuels acquis, éclairera le fait clinique, que nous retrouverons plus loin, consistant en ce que les défauts de ces moyens traduisent, plus clairement qu'aucune autre, la nature de la dégénérescence dont ils sont l'effet, de sorte que, dans les états d'immaturité do développement, ils sont insufnsamment formés; dans les états de progresfion involutive précoce (démence) ils sont déchus à un degré et à un rapport différents; dans les étals de monstruosité, ils sont développés ou dirigés en harmonie avec les tendances réversives ou négatives, progressives ou divergentes, individuelles.
C'est là une autre preuve convaincante que la ctassincation que je propose des formes d'aliénations montâtes, fondée sur tes différentes formes de dégénérescence, ne pourrait avoir une base plus scientifique et plus utile & ta clinique. Cela parce que rien plus que les caractères sexuels de défense, par ce fait qu'ils sont acquis chez l'individu, ne répond mieux aux différentes conditions de vie de l'individu lui-même, aux destinées de son déve*loppement, de sa décadence ou de ses fonctions particutift'es biologiques et sociales.
On ne peut observer ici le cas fréquent que l'on observe, au conh'ait'e, dans les moyens, surtout anatomiques, qui servent h la lutte pour l'existence, surtout sexuelle, où ils sont deve*loppés ou déviés sans rapport précis avec les besoins particuliera de l'individu, avec le milieu, ou avec la période historique dans laquelle on vit. Quoique, jusqu'à un certain point, on ne puisse nier la possibitité que certains des caractères défensifs sociologiques soient transmis par hérédité, sous un mode rudimentaire, non comme tels, mais comn:e dispositions marquées à l'acquisition individuelle et aux développements de ces caractères, cependant, ce pouvoir d'hérédité est si limité, qu'il ne masque pas les grandes lignes le long desquelles on peut considérer leur pathologie.
Cette revue des caractères défensifs de la vie sexuelle ne peut être qu'un résumé, étant donné ie cndre de ce travail. 11 faut aussi observer que pour beaucoup d'entre eux, pour la plus grande partie même, la littérature médicale n'a pas encore ëctah'é
leur pathologie. Je devrai donc faire leur étude sur des faits saillants qui se dégagent de ma propre observation et sur !c peu qui m'est connu des études d'autres auteurs.
pM~Mr. Des étudea positives sur )n pudeur furent recemmentfaitesparte docteurGrimatdi (/M<co~!<o Mto~'Mo. 1888). D'autres (parmi lesquels Tarnnwski). avant et après cet auteur, s'en sont occupés, mais & un degré et avec des méthodes moins positives, bieu que le but et le sujet des recherches obligent de donner sous réserve le qualificatif de positif & une teHe étude. II est certain que le travai!dent'!matd~est consciencieux et attontif, et par conséquent (tr~fieux.
J'en extrais tes faits f~ui m'int<!t'esscnt Hrimatdi trouva que t'abscnce de pu'tcur se trnuv<' surtout dans lit ~AM~ce con~CM<~ viennent ensuite ta ~w<f. ta /b/«' /fM'~M~, et !'<M<M<'<< HU m~mt' niveau s<! trouvent la /o/<e Ay.«yt~ et ta~e~t/MC. Il affirme, en g<!nët'a), que danstafotip, la pudeur fait défaut dans la Mot~ <~c<MetsetrouvMaMaibtio dans tes /t'«<s yt<
De façon ptns nfttrmee encore, Grimatdi dit que ta pudeur manque dans tes proportions suivantes
Fr~'t~Ht~sAoitM. «Mp.cont.
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tApémanic <0
Alors que Grimatdi. suivant la ctàfsiHcatinu de Krant-Ebing. dit que c''s défauts de pudeur ne sHtvont aucun ordre, je conatatt*. au contraire, qu'ils répondent parfaitement la conception de ta courbe biologique que dégagé la mëthode de ctasMncatioh proposée par moi; mëthode naturelle et dont l'examen de la pathologie des moyeus acquis de lu défense sexuelle ou psychique confirme amplement l'exactitude.
Les phrenasthéniques présentent une pudeur peu marquée, parce qu'ils n'ont acquis ce sentiment que dans le rapport de leur faible mentalité les séniles l'ont perdu, de même que les déments, qui sont des séniles précoces la pudeur fait mêdio. crement défaut chez les monstrueux qui sont en partie des immatures et en partie des unilatéraux; elle est très peu absente dans les fotiesaiguCs, qui sont des expressions de dégénérescence rare ou nulle chez les indididus bien évolués. Le tableau de Crimatdi aurait été ptus démonstratif s'il avait mieux distingué tes phrénaathénies et o'i) avait eu & examiner dos paralytiques ou des alcooliques. La raret6 du défaut de pudeur cht'z tfs persëcutés ne doit pas faire doute)' qu'its soient des dd(;enërës de forme sénile, et cela pour deux ramons la première. c'est que dans les livres nosogrnphiques, sous le nom de déinénce, se dissimule 99 p. <00 de dëtiroa chroniques; et en second lieu. c'est que la pudeur. comme le dit Grirnaldi luiaï6me, assume~ chez les persëcutés. une action défensive, même non sexuelle.
Le docteur Crimatdi affirme que la pudeur subsiste encore lorsque d'autres sentiment!! ont disparu. Cette afnrmation aurait pu être plus importante s'il avait tenu compte de t'age et de la condition sociale et intellectuelle des malades et s'il avait eu pour ''ègte cette cunception. que la pudeur est un sentiment ou un préjugé, cessant avec t'interveution d'autres sentiments ou pt'fjugës, qui te remplacent dans la protection de la valeur de la personnalité. Ceci est en rapport avec les diverses conditions de la femme. Parmi ces sentiments, l'honneur, la dignité, les sentiments <te conservation morale, etc., il est certain qu'ils demeurent après la pudeur chez les femmes normales. Chez tes folles, ce fait se manifeste suivant la forme deta maladie. En fait, plus loin, Grimaidi trouve que la pudeur manque, en échelle décroissante,a mesure que l'on va des femmes de bonne condition aux paysannes. Quant à l'âge, qni, usant des méthodes un peu grossières et lourdes de Grimaldi, pourrait distingUt'r ta persistance de ta pudeur de ce qui n'est autre chose que l'habitude du décorum et le sentiment de t'honneur? Chez les hommes déments, dit aussi Grimaldi, la soi-disant pudeur, que l'on appelle <McMC<~ est moins souvent altérée. Je
crois que cela est du à ce que ta dégénérescence de l'amuur commence à un niveau différent de celui dont part la femme; ce niveau baissant conformément au développement normal de la pudeur dans les doux sexes.
En somme, étant démontré que chez la femme, l'amour sexuel a pour dernière extrémité de développement la pudeur, et que chez l'homme il va jusqu'au besoin de l'accouplement, aux premiers degrés de sa dégénérescence, chez ta femme l'amour subira sa décadence dans la pudeur, et chez t'homme dans l'accouplement, La femme, se réduisant ainsi à un degré Inférieur, désirera hautement le coit, comme le fait d'ordinaire l'homme normal et celui-ci, dément, se réduisant aussi a un degré inférieur, retournera & l'onanisme caché de son adolescence. Plus bas encore, la femme se masturbera en secret et l'homme en public.
La décence, le. fou la conserve longtemps comme une habitude à taquotte n'est )ié aucun sentiment, au~'un concept intellectuel et élevé et sur laquelle, par conséquent, la dégénérescence psychique a un effet tardif et peu accentué.
/fow<eMt'. Je ne sache pas que l'on ait jamais tenté une pathologie de. l'honneur, de m~me que sa physiologie, comme j'ai tenté de le fait'e dans la première partie de ce travail. L'entreprise serait ardue, digne du plus grand intérêt pour la connaissance de la pathologie tnnrute de t'individu et surtout de la société. Je parlerai ici de t'honneur sexuel, alors qu'il y a aussi un honneur moral.- L'honneur sexuel se confond étruitement avec la jalousie et spécialement avec une forme particulière de la jalousie que l'on a appelée, avec Bourget./a/otMte <~ ~c. J'entends ici timit~r l'honneur sexuel à ses étroitM limites, le séparant même de la pudeur, avec laquelle il est aussi étroitement tié.
Chez les individus atteints d'immaturité, l'honneur sexuel, de même que chez les enfants, n'est pas constitué. Voyez a ce sujet la fréquence avec laquelle les uns et tes autres sont des victimes
peu résistantes et inconscientes des actes libidineux d'autrui, et c~mme Us montrent saoa répugnance leurs parties gëttitaies. Les. idiots et les imbéciles graves ne comprennent pas la
valeur morale de la possession exclusive de la femme, ni la valeur morale des rapports sexuels ils ne peuvent donc en avoir le sentiment et l'idée défensive qui leur sont relatifs. Les femmes imbéciles tombent a la prostitution sans vergogne. Ettes manquent da pudeur. Les simpies d'esprit et les excentri. ques ressentent l'honneur sexuel avec intensité ou rarement, de façon exagérée ou étrange. C'est parmi eux que l'on trouve les maris trop complaisants on exagérément soucieux de leur honneur, qu'ils font consister souvent en des apparences futite:) d'où les excès de réaction qu'ils ont pour les offenses faites à leur honneur, et leur facilité a passer à des sentiments tout opposés, ou d'indifférence. En ceci aussi ils manquent de caractère. Parmi les femmes excentriques, les mattoides, etc., se trouvent celles qui criaillent pour des attentats supposés ou réels à leur pudeur et qui ensuite offensent par une vie dissipée et étrange. Dans les arts de la féminitité elles sont exagérées et déréglées; elles ont, au fond, une conception superficielle de l'honneur, plus conventionnelle que personnelle; c'est pourquoi leurs réactions aux offenses qui tui sont faites sont des affectations ou des caricatures. Chez les démentes monomaniaques t'hunneur sexuel est exagéré, perverti ou même affaibli, selon la forme et le degré de la décadence d'esprit. Déjà, dans la décadence de ta pudeur, on découvre aussi celle de l'honneur sexuet, car il constitue <*n partie ce que l'on appelle pudeur chez les femmes mûres, cultivées et dissolues. M~me chez ia prostituée il y a une véttéité d'honneur sexuel, confind dans des limites assez méprisables, mais qui n'est pas absolument de la pudeur. De nombreux détires de persécution s'appuient sur fa croyance que possède la malade que l'on pense de. mauvaises choses sur son compte et que l'on parte de ses désordres. Les hallucinations auditives dans ce sens sont fréquentes. Les démentes perdent la concep. tion de la considération sociale et perdent par conséquent celle de t'honnenr elles sont indinérentes à ses offenses et recherchent t'acte sexuet sans porter aucune attention a leur t~nuf. Chez les hommes délirants, l'hallucination et le détire les plus offensifs sont ceux qui touchent a leur honneur sexuel; la parole cocM, qu'ils entendent souvent, suscite tes réactions les ptus fortes. Les paralytiques ont perdu l'honneur sexuel, ita' offrent
leur femme à leurs amis, et les femmes paralytiques comme les démentes se vantent de contacts avec dea personnes de haut rang, eto. Parmi les monstrueux- il faut distinguer
Les hystériques qui sont souvent exagérés dans leur honneur sexuel et quelquefois indifférents.
Les dpileptiques qui y tiennent davantage.
Les délinquants immoraux en manquent tellement qu'ils no rougissent même pas (Ferri) et les géniaux sont. comme les hystériques, très superstitieux son sujet, ou indifférents, de façon immorate. Cela suivant la direction de la géuiatité. Chez eux, souvent l'honneur sexué! manque, car ils savent fort bien le distinguer de l'honneur moral auquel ils tiennent tout autant que les simples et les gens vulgaires tiennent à l'honneur sexuel, qu'ils confondent avec le morat.
La jalousie. C'est une expression de l'honneur sexuoi; c'est sa propre garde. Comme d'ailleurs, l'honneur sexuel n'est pas un sentiment mais une conception, un prdjugé (qui peut~ du reste, créer et entratner des réactions qui semblent à leur tour t'nhalnerdes sentiments), la jalousie qui s'y rapporte est cette jalousie dite de téte, qui consiste dans l'appréhension suscitée par le soupçon que la réputation propre snit lésée par t'offense faite à la femmeque l'on possède, ou taquette on aspire. It y a aussi à considérer celles que j'ai appelé plus haut, ayfc Bourget, jalousies des sens et du cœur.
Les individus atteints d'immaturité grave ne sont pas jaloux le moins du monde. Les simples d'esprit et tes mattoïdes ne sont pas jaloux de cœur, car ils n'aiment pas la personne avec laquelle ils ont des rapports sexuels. lis ne sont jaloux de tète que sous le mode conforme à l'honneur sexuel qu'ils possèdent c't'st-&diro ou avec une affectation exagérée, on rarement, ou hiitarrement toujours, cependant, de façon transitoire. lis ont aussi de faibles et de fugaces prédilections sexuelles envers une personne donnée; leur jalousie est donc peu tenace bien que bruyante et apparente. Chez les déments, il n'y a pas jalousie de cmur, car ils sont égoïstes et n'aiment jamais véritablement bu convenablement. Par suite de la décadence do leur activité sexuelle, lea
désirs érotiques sont chez eux affaiblie ou disparus ils ne sont donc pas des jaloux sexuels. ils sont au contraire souvent et violemment jaloux de tête, en raison de ta facilité avec laquelle les idées de préjudice social font les frais des manifestations des délires chroniques. Voyez combien le délire de persécution contient souvent des pensées de jalousie et combien les hallucinations agissent dans ce sons. Cette jalousie est un caractère marqua des vieillards.
Le détire jaloux est. comme t'avariée, l'expression de la désintégration morale de l'individu dans tes conditions de faiblesse défensive et agissante. Dans les tableaux nosographiques le délire de jalousie, qui a tant de signification au point de vue de la dëgé* nérescence morale et biologique, mériterait bien une place. Il a été jusqu'à présent négligé ou lié fa celui de persécution. On le croyait un fréquent effet de l'alcoolisme; je l'ai trouvé en dehors de l'alcoolisme comme un délire indépendant et d'une signification grave de dégénérescence~).
Les monstrueux sont, par rapport a la jalousie, comme ils sont par rapport a l'honneur sexuel.
Parmi les géniaux et parmi certains monstrueux, il y a aussi des jalousies do cœur élevées, qui révèlent de la façon la plus expressive et la plus puissante le haut degré de finesse auquel sont arrivés leur altruisme et leurs affections. Chez eux l'honneur sexuel est aussi très puissant, de même qu'ils aiment souvent avec une passion de roman. La jalousie de tête est plus faible elle lès pousse pourtant jusqu'aux excès de l'intolérance ou du comique. Quelquefois ils sont sceptiques et cyniques et tolèrent tout avec une indifférence olympienne. Les épileptiques sont jaloux & l'excès, dans toute direction et commettent souvent des délits par raison de jalousie. Dans leur délire, la. jalousie est souvent leur thème favori. Les criminels ont des jalousies ou des tolérances brutales; ce sont souvent des jalousies d'amours ignobles, des compagnons du même sexe; ces jalousies engendrent dans les prisons les plus féroces assassinats. Souvent aussi, sortis de prise:), ilsoffensent ou répudient leur femme par soupçon de jalousie. C'est un excès ou un défaut, auquel donne lieu (t) Commuatc&Moh au Congre d'aliénation de Novarre (t889).
souvent une fonction défensive qui n'a pas de correspondants exacta dans les besoins et dans les exercices de la fonction sexuelle ette'mome et moins encore dans t'amour dont elle devrait être l'expression agfeabte.
~<< E!te est en rapport direct avec la conception et avec le sentiment de t'amour.de !'honneur sexuel et du devoir légitime, moral, social et retigieox Ette n'est qu'esquisse chez les individus atteints d'immaturité, qui n'ont pas d'anections tenaces et dont les affections se détruisent aux plus tegers chocs. La faible idée qu'ils se font des devoirs moraux et sociaux, leur fait peu apprécier la dette de la fidélité. !ts la considèrent plutôt comme un devoir imposé par l'autorité, par les menaces et par la religion. Le défaut de caractère est le plus grand danger au point de vue de la Mëtite.
Les fous ne sont pas souvent inttdetes car ils ne peuvent i'ôtt e. par défaut de moyens ou de correspondants. La nymphomanie, les ërotismes sexuels chez tes paralytiques, comme chM tes vieittat'da et les buveurs et les déments aigus, sont.des incitations puissantes à t'inOdétite, même en dehors du défaut des sentiments et des conceptions morates. sociales et religieuses qui sont aussi, chez eux, attétes a un haut degré.
Chez les monstrueux, t'en trouve aussi ies opinions les plus exagérées et les plus disparates, négatives ou positives de la fidélité. Les grands hommes furent souvent des maris infidèles. L'inconstance sexuelle n'est pas toujours manque de caractère, car lès préjuges aexuets comptent peu pour tes personnes de haute culture. Chez les épileptiques se trouvent les plus tenaces, les plus féroces observateurs des pactes conjugaux, et parmi eux aussi, les piu<t cyniques insutteurs des droits de la personne aimée. Les délinquants ont teurs donsjuans qui tes représentent et leur immoralité no leur fait apprécier aucun devoir de eonvenance. (tH devoir, tie décorum et ne tes maintient étroitement a aucune affection stable. Ils changent de ma!tresse& chaque occasion. Les hystériques sont changeants suivant t'etat variable de leur sensibilité, de tburs sentiments et de leurs idées.
On peut aussi considérer la dégénérescence de l'ensemble des moyens sexuels de défense, dans les états psychopathiques. Dans les délires chroniques et dans les états de dégénérescence héréditaire ou acquis ptus graves, les altérations des idées et des sentiments aexuets de défense tout ensemble, font la part ta plus évidente du désordre moral.
Le vieillard décrépit est jatoux. impudique, infidèle, plus intéresse à son honneur moral et indifférent son honneur sexuel. Dans ta démence consécutive se trouvent à demeure les idées et les propensions érotiques sales, offensantes pour la pudeur ft l'honneur sexuel. Dans t'&gf critique morbide, i) y attération à un fort degré de tous les moyens sexuels psychologiques de défense. Les paralytiques et les atcootiqucssont les plus cyniques insuiteurs de ces sentiments ils tentent des viols sur des enfants, des incestes ils sont exhibitionnistes, infidèles jusque sous le toit conjngal. Les alcooliques donnent le plus fréquent exempte de la jalousie morbide ou de la plus rebutante condescendance.
Chez les monstrueux, les idées et les sentiments sexuels de défense, Bous forme de passion on do préjugés, sont plus exagérés, plus négatifs ou ptus déviés dans leurs expressions. Les monstrueux, même a cet extrême degré de leurs expressionsbiologtquesetsociates, sont toujours ceux qui marquent les extrémités dans chaque direction de ta vie. Le caractère spéeinqùe de chaque forme de monstruosité est toujours la géhiaiité,qui est représentée par /'<<<M</<' ~MUtet~e ou <MrM de la beauté et de la grâce dans t'hystérie; de la force et de l'impulsion dans l'épitepsie de t'irrésistibitité et de l'art destructif dans t'immoratité; de la merveilleuse tendance à la divergence et au progrès dans la géniatité proprement dite. C'est en cela que réside, au fond, l'étroite union existant entre le génie (phénomène partiet) et ta dégénérescence.
Les hystériques, outre qu'elles sont les reines de la séduction eexuette, sont aussi des forteresses de la défense: eltes montrent des pudeurs éleve< eties s'oncnsent de toute apparence d'atlaque, elles sont théâtrates dans la jalousie, épiques dans la Métité. En même temps, ou & des moments morbides divers, elles sont indifférentes, changeantes, infidèles. Lesëpiteptiquea
sont les Othettos de tout sentiment sexuel de défense. Les immoraux sont les obscènes insulteurs de tout ce qui est cher a!a civilisation et & la vie, et les géniaux trouvent dans la snbtimation de t'idêaUsme classique ou dans celle du scepticisme romantique, le pabulum des créations de leur pensée. Et tout cela a lieu avec des armes gigantesques de lutte défensive ott negaUve, pour des intérêts non adéquats: car rhystërique n'aime pas dans une forte proportion de rapports biologiques ou sociaux l'épileptique n'a pas la mesure exacte de la reatitë des choses l'immoral n'a pas des motifs sexuels suffisants pour t'cBuvre négative; et le génial n'est jamais & ce point d'ëquitihre d'oa il menace ou défend avec un motif d'action disproportionné.
La santé, hélas! eat vraiment dans la discrète et proportionnée intensité de vie et de force Mggressive et défensive. ~Mt'ea ~f~MCM~~ 1
APPENt)!CH
CMtMume généraux d anatomie pathologique de la folie
Comme appendice à tout ce que j'ai dit dés preuves cliniques et physiologiques, démontrant la nature de dégénérescence sénile précocOt qu'expriment les divers degrés de ia folie acquise, je crois utile d'exposer ici, <ie façon concise, certains faits contirtMànt, dans le domaine anatomo'pathotogique, la venté de ce que j'ai déduit de l'observation ctinique. psychologique et phyatotogique. Les faits dont je parle sont peu nombreux, mais ita sontteHetaent d'ordre fondamental, qu'ils résument la nature de toute autre altération et qn'iis sont surtout en rapport étroit' avec les désordres psychiques et sexueis dont nous avons parlé a propos des démences graves acquises.
La Ho~f<* MNo/M«M des processus auatomo-pathotogiques, qui servent de base aux altérations de lafolie chronique, est démontrée par la fréquence chez les fous
ï. De l'athérome précoce
H. De t'athrophie cérébrale i
H!De l'atrophie des testicules et des ovaires.
a.VMMM. a?
Je m'en tiens à l'exposé du résultat de mes recherches qui, si elles ne sont pas nombreuses pour certains faits. furent cependant conduites avec le soin le plus scrupuleux j'ai donc une cnnnance absolue en elles et j'en tiens le compte qu'elles m~ritettt a cause de l'importance d<* leur objet.
/i~er<~M. C'est t'expression la plus évidente et la plus snredtt proceitsus invotutif gênera). Je l'ai recherché chez les déments de toute forme et de tout Age. Ii est difficile de le trouver dans tes états de début; je t'ai constaté dans certains ça!) sur le fait de la cMt~'ae«/<~ t'<MCw/d«'e. diminuée dans tea artères radiales, enregistré par la pression des doigts et par te sphygmographe. La diminution se manifestant aussitôt après la compression de l'artère ette-meme. En même temps que chez tes fous, je l'ai examiné chez beaucoup d'individus sains d'esprit. Je lis ces recherches peu à peu, en tes continuant pendant plusieurs années, a mesure que les atienésM présentaient a ta première observation. Voici le tableau de ces recherches
<t<MfOmM cAe: les fous
HMOtK!) MM)))M
Au-))esMus()e!OaM!Ofur!<= 0%
beMhMaM: 6<aft)=: M– Oaur6= 0%
Tota) iie Ce 80 & 39 )tM!tOBur9?= 69- taur <)=MHomt))~9 t)e 40 & 40 <UM:t&our20= ?- 109urt9=t)3Femtne' 3? De SO <t SH an)t: USu<-tO=: SO– teur a~MDe (!0 & 09 anit: Meur S=st00– Z)Mf3=:66-
De~t~tM; tsurtes.t00–
Moyenne gent'mte. M' 6S
~fMt'OMM C/)M les sains <i'e</))'f(
1 HOMWM PMitt!!)
Att-deMnus~aOani) 0 sur 10 = 0 "y 0 sur 0 = 0
De 30 à !? ans U sur M = 0 (' «tr 30 = 0
Total Z3$ De 30 h 8!) aus 8 sur 3t; = ? sur 14 = 0 De 40 à ta ans M sur 12 e= 91 8 xt))-14 = M
HotnfMM:t4B
De BO à 69 anH M sur SX == 9t 6 aur 8 = ?&
Fentmea: 90
De 60 h M ana M sur tS = t00 8 sur M = 80
Do ?0 à M aM 4 sur 4 = <? 8 sur 8 = 100
De 80 a ? ano 2 sur 2 == tOO
Moyenne ~nérate. 48 88
L'âthérome chex les individus sains commence dans une proportion discrète dana ta période de 30 à 40 ans chez les femmes saines de40 à 80 ans. Chez les déments, au contraire, il commence toujours plus tôt. chex ~s hommes de 20 a 30 ans, chez les femmes de 20 à 40. Chez les femmes saines, comme chex les démentes, t'athët'omf est en pt'oput'tion plus faible que chez les hommes sains ou déments u la pénode correspondante. Ceci peut s'expliquer par le fait connu que les femmes ont une tendance moins marquée à la dégénérescence artérielle et sont rarement sujettes aux hémorragies cërebmtes. aux anévrtsmes, & cause du ptus grand développement de leur système artériel et lymphatique.
Le cerveau croît en volume et en poids depuis ln vie foetale jusqu'à t'ago adulte ensuite, il décroît progressivement jusqu'à la plus avancée vieillesse. L'opinion des pathologistes sur l'age auquel commence la diminution du cerveau varie beaucoup. Simms le place & ëO ans, Parchaffe, 70. Ceux. et ils forent nombreux, qui étudièrent plus tard la question, ne partagèrent pas tous l'opinion de Parchaffe, la plus grande partie d'entre eux se rangea à l'opinion que la diminution du cerveau commençait avant 70 ans. Parchaffe dit aussi que lé cervelet ne diminue presque pas les diminutions de poids que l'on observe dans l'encéphale se rapportent dono'presque exclusivement aux hémisphères cérébraux, ou au cerveau proprement dit. Thurnan croit que la diminution commence de 40 80 ans. H croit que vers 70 âne le cerveau a perdu 80 90 grammes sur le poids qu'il avait M'af;e de 40 ans. Le Bon et Bastian acceptent l'opinion de Thurnan. Brocone établit de façon générale que le cerveau chez les deux sexes est sujet à une augmentation progressive de poids dans chaque période décennale, jusque vers la moitié de la vie; il atteint son plus fort volume et son plus grand poids vers 20 à 30 ans chez l'homme, vers SO à 40 ans chez la femme; puis il diminue de poids d'abord lentement, ensuite rapidement. La diminution du poids du cerveau, qui M produit avec l'âge, est accompagnée par une diminution correspondante de t'inietligenceet aurtoutde ta mémoire. Telle est t'opinion de tous ceux qui se sont occupés de ce sujet. Le poids moyen du cerveau chez tes individus sains et adultes variesuivant les races, le sexe, la stature une certaine variation se dégage des chiffres donnés par les divers autours. Ii n'y a pas lieu'dé répéter ici beaucoup de ces chiffres. On sait du reste'quë chéiMe~ hommes sains et intelligents la variation de poids est considérable, tellement qu'elle oscitie entre le maximum connu, celui du cerveau de Cuvier (1,830 grammes),
ATROPHIB CÊRËBRAt.B
jusqu'à celle de Haussmann, minéralogiste distingué qui eut un cerveau de i,226 grammes. Nous admettrons comme point de départ, comme moyenne générale du poids du cerveau chez les Européens actne)s,ceHo donnée par Wagner, de <,4<0 grammes chez les hommes et de i ,262 chez les femmes. Chez les aliénés en gênerai, le poids absolu moyen de l'encéphale est toujours inférieur & celui des sains d'esprit aux états correspondants de sexe, d'âge, de race (Morseiti).
Cette différence en moins du poids du cerveau des aliènes, par rapport aux individus sains, est ni~e par qnelques auteurs (ParchafTe). Parcha~e afnrmem~me le contraire. Il faut noter pourtant qu'il trouva accru le poids du cerveau des déments aigus et diminué celui des déments et paralytiques. Résultat semblable au notre et plein d'éloquence. L'augmentation pu poids du cerveau chez les déments aigus dépend plutôt de l'augmentation de poids des annexes encéphaliques qui, dans les folies aiguës, se produit & cause de la congestion et de la phlogose, par lesquelles, d'après Morselli, il arrive que le poids moyen des enveloppes et des liquides est constamment supérieur à celui des individus sains.
Parchaffe, de même que moi et que tous ceux qui firent des recherches à ce sujet, arrive aussi à cette conclusion capitatp, que la diminution de poids du cerveau chez les aliénés est d'autant plus grande que la gravité et la chronicité de la démence dont ils sont atteints sont plus grandes.
Je pourrais rapporter ici une longue série des mesures de cerveaux d'aliénés suivant i'âge et tes formes de démences, qui ont é.té publiées dans ces derniers temps en Italie et au dehors. Je m'en tiens, pourtant, pour une plus grande précision, à rapporter seulement celles de ma propre observation directe, que je transcris du registre des autopsies de cet asile, faites et annotées par moi et par le docteur Tonnini qui en eut la direction avant moi.
Je rapporte ici la liste des cerveaux pesés avec tes annotations relatives & l'âge des sujets et à la maladie mentale dont Us étaient atteints..
poids de <'en<!<)Aa/<' des a«t"t<'o ma''« <) <<! de C~a~M depuis ~M~
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D'oqtti M t~n)ence''ot))"'<'ntifo. t.297 CnMo. 3& t)'n)on<;<)<;ot)~t'uttvo. t.xifO OfMO. 44 t)'mcnceM')t))ft'c))tiM. tttM Rint). M t))'t)")t)<!ep)tm)yt(qt)e t.085 fot. F..)ta~)itf'p'if)ue. t~O
par 4t D.)i)'et'hr')!!i<)Uf). t.4?o
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PcMt <<e<'enc~<!fedMa«<')~mot'<)!d ffMt~e de MM/!a<eo depUM ~No (ouite)
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Fo. !M MMteoif! <MO Sri. 44 0)')irechro))iqnf. t3()& Ar. '? tMt!tenMpara))tkt)" t.iw )<<). tM M)irochMni<))te. t.t~ Pô. ~5 t)'')ire chronique t.t)& Pô. ')'/ Mttt-Mchroniqoe. i.XW Ça. M! t)'')nam'eo''t)tia. 'MO Va. M Ot)tirec)tronique. -t~ Co. M UftttettMcansftcutive. "W 6m~ M tMt)rechrcni<m)i OdO Nrat). t)~t))ence paratytique tM" Pet). M tM<t)on'!e<ecun')~tM. 'tUO Caur. Mtoencofif'UPpti'jHe. t.Oto Me. M th))«et)ee(tteoo)i()')e.?0 Ce)- <!< Mtt))it)')t'am!Yti~ue. -O'U C')h. 30 t)'')nencepnm)ytt<))te. MM Dettr. ? t)H)nen''np<tt'<ttytta)te. '<'4'' Lan. M n~imchronifju').M
Cn. ? t)o)t)encep)tr)))yti<)UM. "M
t'ro. ft-.in'ii'!t)e))~f)ittM. Jxr. 4" M~ninftit" -10" Ma. "<) !M)ife chronique. Au. MS ~)Mia<'t)rnn)nue. ).3<M C'-pM. MxMterm'ieMtt.
fteM. ? D~f'tcneepWthtiqun. Ct)'). <7 t)<)tt)cnr(ipMft~t!f(ue. MM. 42 Xe)))encH('pt)t!ptit)uo. L<'ut. M n~fneneH )))tmfyt)qu'! Rp. ~0 D''mence pafatytiquM '0 ffr. 4,K Mtnenf)pam))vt)<)t)f. Jav. Po!m''ni)entinut).3'M JM. N8 )M))t-f.a)ttt). !)'Er. R~))t!t)M''i)))e~i')')e. '.Iw M)t)). M n6!irechMn)f)!t<i. 2' Out' M t''n)!e~)))tept!<)ue.o
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Ao. M tt~tmchrnnique. !? t,ir. M nH!Mt)<'o<;on~utive t'O"" M)g)' MmoaM~pttentique ?t0 Jef. 3'! Mtnencccircufatn) tOect. 46 Mntencepamtytifjue ''20 Cond. M M<n)t))ehronif)"e. -38') ftcdt. 4S D6mencepnm)y))')ue.MOO PU. 40 tMn'ence~tttm. C" Min. M O'~nenee pafa)yti(]up -030 Cure. 40 t)èt))ft)c<' pat'atytifjuf .010 Mr. RS M)!t-echt'ontn'tH. Ctr. M t~tnencecnttsecMtift t-W RM. D'uenMAp))eptiqUt! "'SO MM. <m !Mtnan'-e~pi)epn')u'). -it" Noc. M Foj). ~itepUque .350 MM. M Mhreehrnnique. l.x'U U Mère. Stt Mmenee parstytittU)) .<? MM. M D'!tMocepMa.)ytif)uo MO BeM. 42 M)ueneepara.tyti't"e.060 Cor. M tdtotte.60 C&r. 8t Oémenceëptteptiqut!ZOO Mtr 8t Démeuce para)yti')ue .280 Caut. ?) DAmeneeeoniiAcuttve .2oK ÛM. Détireatgu t.aM
w Noua voyons par ta combien est petit le poids de l'encéphale chez les atféttës, hommes et femmes, dans i'ensembte des divers Ages et des diverses formes de matadie.
Nous avons pour les hommes un poids moyen de 1,236 grammes et pour les femmes do t .088 grammes.
En comparant ces moyennes avec celles de Wagner (do i,4i0 chez tes hommes et de t,862 chez tes femmes) nous voyons que chez les atiënës hommes le poids de t'encephate aurait diminué de t84 grammes et chez tes femmes de <74 grammes o'e~a-dh'e qu'il a diminué d'une plus grande quantité, d'après Turnan.qoe chez les sains d'esprit par l'effet de t'age (de 80 & 90 grammes après soixante-dix ans).
Les moyennes seraient encore plus faibles si.l'on écartait do la liste les cerveaux qui semblent n'avoir subi aucune rédaction de poids. Le fait s'observe surtout chez ceux qui eurent des de" mences nëvrosiqoes ou v~saniques, ou <tes délires systématiser. dans lesquels persiste souvent et longtemps la vigueur mentale et qui sont daa effets de <<~ ~tfcocM ~at'<<e//M.
Chez les individus restants la diminution a été si sensible qu'elle porte a une moyenne très inférieure, ainsi que je viens de le dire.
Essayons donc de marquer les moyennes du poids de t'ence' phale setoa ta forme diverse de la démence dont les individus étaient atteints.
Po~ mo~en de <'eMC<*pAa<e aaM les. («co'MS ~ot'me< d'ah't'tta«OH.
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O~m~nccec~iiëcutives. <.MO 1.082
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t~~MMS~M. <.t40 t.OM
Par où l'on voit comment la diminution du poids du cerveau commence dans une faible mesure dans les démences simptes et va~ jusqu'aux démences paralyliques en augmentant d'utto mant&rç très sensible. Les paralytiques et les déments sétutpo ont peu près la même diminuttou; c'est'&'dire, pour tesnooT-
mes. uc8SO grammes h peu pr~s, relativement a t'encéphate de l'homme adulte normal. Chez les démentes séniles le cerveau est d'un poids moindre que celui des démentes paralytiques. Nos moyennes ne peuvent, & la vérité, se comparerexactement avec celles prises pour modMo par Wagner, car nos sujets étaient d'Age différent, de différente stature, et la moyenne de Wagner représente, pont' sa part, un chiffre type qui n'est cer'tainement. pas parfaitement adaptable à des sujets de notre race et de leur stature,
Pourtant, la comparaison faite entre les moyennes du poids do t'encéphatede nos aliénés et la moyenne des sains d'esprit de Wagner, bien qu'elle parte de termes approximatifs, présente, étant donné son caractère, une valeur évidente et indiscutable. Donc, les aliénés, par suite de la maladie, sont sujets a une diminution du poids de l'encéphale, comme il arrive, chez les individus normaux, pour les vieillards.
La diminution du poids, dans l'un et l'autre cas, est l'efft't d'un processus régressif, d'atrophie, qui frappe la substance nerveuse, d'où s'ensnit aussi une diminution de volume de l'organe, compensée par la dilatation des ventricules latéraux, par la plus grande ampleur et profondeur des couches corticales et des espaces sous-arachnoïdiens. La diminution (tu volume et du poids de la substance nerveuse est aussi un peu compensée par l'augmentation de volume et de poids des annexes encephaliques, par suite d'imbibitions, de congestions, d'hyperplasies
(Morsetti).
L'analogie, relativement &t'atrophieoét'ébrate. chez lès aliénés et tes vieillards, est, en apparence, surpassée par le fait que, chez tes aliénés, comme nous l'avons vu et spécialement dans les formes plus graves de démence (démence paralytique et sénile), la réduction en poids de l'encéphale est de beaucoup supérieure à celle qui ordinairement se produit chez les vieillards, chez lesquels, selon Thurnan, le poids de t'enoëphate après soixante-dix ans diminue de 80 à 90 grammes. Je trouve le fait très explicable si l'on se rappelle ce que j'ai dit ailleurs des sénilités partielleset prépondérantes, parlesquettessedéterminent les faits de désordres limités et prépondérants, par lesquels se manifeste la démence, qui est le résultat d'une sénilité précoce,
vioteotc. partielle et désharmonique selon la forme et les degrés de son développement. Les aliénés qui sont le produit d'uu processus précoce de réduction séxitesnnt, avant tout autre organe, vieillis dans leur cerveau.
Les déments au point de vue mental, et d'une façon correspondante au degré de l'atrophie cérébrate. repréBentent une deçà' denoe sénile supérieure à celle qu'atteignent les indMdus Bains jusqu'à leur mort. Le terme maximum de l'atrophie cérébrale sénile, nattu'eUe, dirons-nous, pratiquement, nous l'ignorons t ce serait celui d'un homme mort par le seul effet d'une action nerveuse insuffisante par suite do la réduction de la substance neheuBe. Cela ne se produit pas, car la mort advient d'ordinaire par une action secondaire du processus régressif tui-meme. hémorragies, cedëmes, et processus limites de nécrobioses, etc. Les recherches sur le poids spécifique du cerveau (récemment répétées par Baistrocchi etMorseiti) n'apportent aucune contribution décisive a l'opinion favorable ou non de t'anatogie entre le processus cerebrnt de dégénérescence des aliéuds et celui des vieillards. La diminution du poids absolu du cerveau des aliènes et des vo'ittards n'est pas en rapport, comme le disait ParchaSf, nvM ta diminution de son volume, qui est un fait secondaire au pmcMsusde réduction; et la soi-disant augmentation de densité du cerveau chez les aliénés et chM les vieillards est d'un faible degré ou n'existe peut-être pas.
ATROPHIB DM TMTtCULM BT OË8 OV*(M9 (<)
J'ai donné plus haut (chap. tV) le rësuttat de mes recherches sur la t'éduction en poids des ovaires dans tes états de démence chrotuque. J'a! eu ptus tard t'idëe de fpcttercher si, dans tes états de démence chronique, il y avait aussi diminution en puids des testicules.
(t) Jf reprends ce qut suit dMa une publication faite par mot dans t'~M~A'/o dt /'<<cA<<~t'<a e M<OM<e pMoM (1896, Turtn). où j'a) rapporté )M r<!<)i)ta<t) de tnes recherches pottérieurM a CëdtUontttttenne de ce livre.
Afin de rendre plus démonstratif le fait que j'ai énoncé, et que je connrme ici, j'ai choisi comme élément de preuves les observations faites dans les formes ultimes de la dégénérescence mentale, dans lesquelles les réductions en poids se manifestent dans une plus large proportion. Afin de nf pas laisser de doutes sur la vatenrdes dossiers,j'ai exclu les formt's sénites,dans lesquelles la réduction en poids de l'ensemble du corps et de ses parties. qui advient comme fait normal quelle que soit la maladie conduisant le sujet à la mort, aurait. pu infirmer la valeurdes rapports que j'ai étudies entre les altérations cérébrales en relation avec la démence et les altérations génitatfs, qui répondent a un consensus corrélatif aux altérations de l'organe de la vie psychique.
J'ai pu faire la nécroscopie de 14 individus mates, atteints de démence paralytique, que je considère comme la representttti"n la plus évidente des processus de réduction involutive précoce dans te domaine des dégénérescences psychiques acquises. Hn sont exclus les sujets hors de l'âge moyen, jeunes et vieux. Je donne ici te tableau du poids de l'encéphate de chacun d'eux et de celui des testicules droit et gauche. Considérant comme moyenne normale du poids de i'pttcéphate des individus n"rmttux leubitfre dei.4i0 gr., on verra plus loin comme, dans lit mnyennR générale et en particulier, le poids des paralytiques lie trouve réduit; considérant comme normal le poids moyen'tes tesUcutes de l'homme adulte et sain & 18 grammes, comme l'indiquent tes auteurs d'anatomio normale (Debierre), on verra également dans chaque individu et dans la moyenne générale la réduction en poids des testicules chez les individus morts de démence paralytique. Par !a statistique que je publie de <4 cas examines, on peut se convaincre que le fait de la rotation d'atrophie corrélative, bien loin d'être exceptionnel, constitue ta norme du processus pathologique.
Cette norme est que dans les fot'mcs de démence invotuti~esénitiformeia diminution en poids du testicule est, très approximativement, proportion' elle à la réduction en poids du cer. veau.
TABMAU t
<Md«<:KoH CM poids lie <'cne<)tate et des te«<eu<M chel <n<«p<<h« mof~ de dt'moMe para~t~Me
TfMTMCU)
Potttitdot'enetphatedrott (tanche
S.V. 900 <0 tO
N.O.MO <3 <2
N.V.<00 t9 10
M, M.<00 <0 ii
C. A.100 U 9
h. A.)M 9 (0
A. V.OM i9 «
C.V.?0 t!! <4
V.M.MO i3 i3
C. (.MO 8 ?
G.V. MO ? 7
M. N.088 7 8
C.G.MO 8 7
O.F.M8 7 8
Parot~t'on voit que le poids moyen de t'encephate dos paraly- tiques est 1,089 et celui de leurs testicules 9,80. Etant donnée la proportion entre le poids normal du cerveau, repréMoM par < ,~0, et le poids du cerveau atrophié par ta paralysie représenté par i,089, par rapport à la proportion entre le poids. moyen du testicule norma! reprësenté par 18 et le poids du testicule atrophie par la paralysie représenté par 9,80. nous avons Proportion 1,410 t.080 t8 .c
t.089X'8_ 3
il: .1,410
D'où se déduit de la façon la plus claire la loi suivante « Chez tes aliénés les diminutions en poids deFencëphaip. « dues au processus d'atrophie involutive précoce, trouvent une « correspondance à peu près exacte dons la diminution propor* « ttonncUo du poids des testicules, M
Pour les femmes je rapporte neuf observations 7 sont mortes de démence consécutive, et 2 de démence paralytique. Soat exoïus les formes séniles et tes sujets d'Age hors de la moyenne, trop jeunes ou trop vieux. Les femmes mortes de démence paralytique étant rares dans cet asile, celles mortes de démence consécutive répondent aux exigences de la démonstration analogue faite plus haut pour les hommes, tant, comme je l'ai démontré ailleurs, la démence consécutive dans ses bases anatomo-pathologiques, par rapport à l'atrophie des organes, est semblable ta démence paralytique qui, dans ses états ultimes, est la plus haute expression de la sénilité précoce, peu différente de la sénilité normale ou anticipée. Considérant comme moyenne normate du poids de t'encéphate des femmes saines le chiffre de ~862, on verra plus loin comment, en particulier et dans la moyenne générale, te poids est réduit chez les démentes et considérant comme normal te poids moyen des ovaires de la femme adulte et saine, représenté par 6 grammes, on verra ëgaiement, en particulier et dans la moyenne générale, ta réduction en poids des ovaires chez les femmes aN'ectées de démence.
TABLEAU H
~M~McMMt en pot'fb d< fatc~Ao/e e< des (wa<re< ~Hmes mortes de démence
~MMM
Potdederencëphato droit gauche
M A..< MO 2 i,M H. F. t.i<0 4 3
B.C. <.080 2 2
t\ L. <.<ao 4 3
L. M. MO 2 8,M F. C. MO 2 2 P.R. t.tOO 4 3
G. T. i MO 2 2 C.Bt. MO 4 4
L'on s donc que ta moyenne du poids de t'encéphate cheit tes femmes atteintes de démence est de <.0t3 et la moyenne du poids des ovaires est de 3,72. H s'ensuit que chez les femmes, si la loi de corrélation entre les réductions en poids de t'encephato et des ovaires ne répond pas à t'exactitude proportionnelle que nous avons trouvée chez les hommes, elle présente eependent avec elle des rapports de la plus étroite approximation. « Les démonstrations qui précèdent affirment la conception « soutenue pur moi que, aussi bien dans les lois du développement physiologique et psychologique, que dans les faits « cliniques et dans tes altérations pathologiques, il y a invaria« blement corrétation entre tes destinées de la vie psychique '< et celles de la vie sexuelle,
Cette proportionnalité de réduction en poids entre le cerveau,
les testioxtos et les ovairea étant établie sur le cadavre, voyons si<)e ce fait on pourrait tirer un critérium clinique qui p&t servir à présumer chez le vivant, partàconnniMance de l'état d'un organe. l'état de l'autre. Et puisque chex te vivant on Me peut examirier le cerveau, mais le testicule et ao<t l'ovaire, voyous si te testicute peut quetquefois, par les conditions visibles & un examen extérieur et approximatif, donner un critérium plus ou moins exact pour diagnostiquer un état corrélatif de réduction enpOKisdei'encephate. 1 Puisque )a comparaison entre la moyenne de l'indice teaticutaire des déments et des sains étant faite, cet indice ne varie pas, il nous faut donc déctarer que le testicaie des uns et des autres, bien qu'il se réduise en poids chez les premiers, ne varie pas de forme: ainsi, pour avoir uHe mesure approximative du volume testiculaire, il sufnrapourchaque organe, OM pour ta moyenne totale, de sommer le chiffre du diantëtre longitudinal avec le transversaL
Or, nous savons que tandis que le votmne moyen des testicules chei: tes sains est a peu près de 64, celui de~dementa estde 60 environ. Mien que ta ditférence eutre le votu<ne dea testicules sains en comparaison avec tes malades ne soit pas dana ta même proportion que te poids comparatif des uns et des autres, comme
nous l'avons vu ptns haut. cependant le fait général, si bien àfttrtnét sufnt pour conclure non seulement qu'à ta rëducUon de poids correspond une diminution de volume quelconque, mais auset que de celle-ci, constatabte par des moyens approximatifs ehMievtvant.on p~uh'etirerUttCt'ttéf mm approche de l'atrophie cerebrHÏequ). ai peu qu'il vaille isolément, peut avoir une valeur s'il est uni à t'appréciation de l'ensemble des autres symptômes concomitants.
Que si le critérium de la mesure donnée par tes chiffres ne suffisait pas il y aurait un o'itërium plus exact fourni par les altérations de consistance des testicutes eux-mêmes, accompagnant les réductions de volume et par consëquehtde poids. En fait, la consistance des testicules etaot divisée en trois degrés, </MM, ~«p/cûH~MM et ~otM, on a sur 30 aliènes la proportion suivante:
DuK Mous QuetcMquM
3 8 9
tandis que sur 30 individus sains d'esprit t'oa a
t)um Mous Quelconqued
i6 3 t8
Ce qui précède démontre donc la loi suivante
La réduction en poids des testieuies estaccoMpagnée, avec beaucoup d'approximation, par une diminution de votume et « dé consistance. Par ce moyen, chez !e vivant, par la diminuMon do!à somïne des dtamètrea des testicules et par la « <!)0tinut!on de leur consistance, on a un critérium approxi« matifutiie pour diagnostiquer l'atrophie cérébrale corrélative « et jusqu'& un certain point son degré. M
Outre ceux que j'ai rapportes et qui sont d'importance fondamentale. il y a beaucoup d'autres faits de l'anatomie pathologique qui portent à la même démonstration de l'analogie du processus de dégénérescence entre là démence et la sénitite. Je ne puis me perdre en détails superS us et connus.
Mësumoos tes faits principaux:
Le cmur, le foie, les reins, etc., chez les démente chroniques, dëments paralytiques.t séniles, alcooliques, sont diminues en poids et en volume; tes os sont plus fragiles, moins pesants, calcaires, tes tissus sont beaucoup plus tnous; les veines ~anqueuses, tes plaies du decubitus fréquentes. Je no répète pas ce que nous avons dit par rapport aux dents, aut ongles, a la catvitia, & tadëeotoration des cheveux, etc.
Les atieoëa ont aussi avec tes vieillards une analogie dans la <Morbidit6; its n'éprouvent pas souvent des processus infectieux et sont de plus disposes aux maladies de la nutrition, tta ont enSn, comme tes vieillards, l'affaiblissement par tes processus morbides incidents, tes anomalies de la fièvre et de la douleur, les renexes du pouls et de t'ënergie nerveuse (i).
(t) VnyM Ventuf), ~Mf <~pA)M p~a~tM' 'Co««c MM~eate. Province do Vett)M(ttM).
TABLE DES MATt&RES
ft)t<t
PR~CACH. t PREMIÈRE PARTtE
PhysMogte de FAtMur
CMAttTRBtMtOM. ~fonction ~exuette. i CaMttt«! M. tnMMtion sMuette. 3t CHAntttB !t!. Do !a séducHon 39 CMAPtTtut ÏV. La pudettt, t'honneat, la ja!ouste M DEUXtÈME PARTÏR
Pathotogit de t esprit et de t'amom'
CaAMM mMmB. GënêndMa edt ta pathoiogte de t'eBptit et de t'amour. 8t
CnM!TR< M. Ottgtao dea CMact~MB d~rentieh entre t'homme et ta femme M
CtMMtM H!. Lea immaturttee de t'esprtt. <M CoApttBB tV. Lee <entUtcB de t'e~prM «9 Catft!M V. Le9moa9truo8<t<9dcreBp!'It(ëpHeptiquea.hyt)tédqueB) <?i t CHAMtM V!. Suite dMmoaatfooaMs de t'esprtt(ie8MMCtedsttquea) i9t CHtKt<i<VH –SuHëdeemotiistntostt~derespt'itftcact'ttMiMte).. 2i3 CHAptTtm VM! Suite dee monstnio~tê!) de t'exprit (teagëntMX). 24S CBAKTm!X. Amouf des hommes dëttnqtiattts et géniaux SBS CaAptmËX. –Pathotogtoderamôur. 2M CatptMBXt. Dégéneresceocéa des moyenedttà conquête aëxueMë. 333 Ca*pttM XH. Dëgenéfescencea des moyena de ta défense MMeUe. Mt Atpmmtct. MMttuma genOfaux d'onatbmie pathotogtqae de la démence. 41?
S.VtXTOM. M